La petite Thérèse, miniature de l'Immaculée
Le 25 décembre 1889, sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus, novice, joue le rôle principal, difficile, dans une pièce composée par sa sœur aînée, Agnès de Jésus : celui de la Vierge Marie. Elle l'interprète si bien que « la communauté en resta profondément émue et des larmes coulèrent de tous les yeux. Les sœurs disaient ensuite : “ Est-ce que la Sainte Vierge pouvait être plus belle et plus céleste ? ” » (...)
Il nous est bon aujourd'hui de goûter à nouveau et de publier le charme en tout point semblable qui émane de la retraite prêchée par notre Père en automne 1992, et dans laquelle il nous faisait admirer, sous les traits de cette enfant extraordinaire, une image de la Vierge Immaculée.
Certes, il ne s'agit pas de la déclarer exempte de la faute originelle ! et pourtant, dès le sein de sa mère elle est marquée d'un signe mystérieux. Une lettre de Zélie Martin à sa belle-sœur en apporte le témoignage indubitable :
(...) « Cette enfant s'appelle Thérèse, comme ma petite dernière ; tous me disent qu'elle est belle, elle sourit déjà. Je m'en suis aperçue pour la première fois mardi. J'ai cru que je me trompais, mais hier, le doute n'était plus possible ; elle m'a regardée bien attentivement, puis elle m'a fait un sourire délicieux.
« Pendant que je la portais, j'ai remarqué une chose qui n'est jamais arrivée pour mes autres enfants : lorsque je chantais, elle chantait avec moi... Je vous le confie à vous, personne ne pourrait y croire. »
Dès l'âge le plus tendre, la petite Thérèse est d'une perfection intime et constante. Ce que l'ange Gabriel annonça à Marie, la disant « pleine de grâces », s'applique à cette enfant : beauté naturelle mais surtout vertus surnaturelles et dons du Saint-Esprit. (...)
Peu avant sa mort, sœur Marie de l'Eucharistie, sa cousine, lui demandera :
« Avez-vous refusé quelque chose au Bon Dieu ? »
Sœur Thérèse pourra répondre en toute vérité :
« Non, je ne me le rappelle pas. Même lorsque j'étais toute petite, dès l'âge de trois ans, j'ai commencé à ne rien refuser de ce que le Bon Dieu me demandait. »
C'est donc en toute vérité qu'au lendemain de sa mort, l'aumônier du Carmel pouvait la qualifier de « ravissante miniature de la très Sainte Vierge ».
CRC n° 338, septembre 1997, p. 1