Carême 2025 avec le Père Marie-Antoine
INTRODUCTION
LE 23 décembre prochain marquera le deux centième anniversaire de la naissance de Léon Clergue, le “ saint de Toulouse ”. Ce capucin, qui portait sa croix à la ceinture comme une épée, se fit le héraut de Notre-Dame de Lourdes :
« De la Grotte où elle est venue établir son trône, la Vierge Immaculée remue et conquiert le monde. Bientôt, grâce à son intervention toute-puissante, Dieu reprendra dans le monde la place que lui disputent ses ennemis, et l’univers chantera : le Christ triomphe ! le Christ règne ! le Christ commande !
« Oui, le sourire de Marie Immaculée est le gage infaillible d’un triomphe certain ; il peut tarder, mais il viendra ! »
Durant ce Carême, découvrons la vie de ce religieux au cœur de feu. À son école, préparons nos âmes à notre grand pèlerinage à Lourdes, en faisant tous nos efforts pour consoler le Cœur Immaculé de Marie, méprisé, oublié. Suivons ce conseil de notre Mère du Ciel, transmis par le Père Marie-Antoine :
« Mon enfant, tu es un pèlerin et un étranger sur la terre. La course de la vie est rude, pleine de fatigues et de douleurs, mais lève-toi, marche, et viens à moi, je suis l’Immaculée Conception, je suis la Porte du Ciel. Je veux te donner, en mon bien-aimé sanctuaire, un avant goût du bonheur qu’on y goûte.
« Mais, avant de faire ton pèlerinage, élève tes pensées et purifie tes intentions. Applique-toi donc avec courage à l’admirable exercice de la prière et de l’oraison. Je ne te demande qu’un quart d’heure de réflexion et d’amour au pied de la Croix ou du Tabernacle, et je te promets le Ciel. Oui, mon enfant, n’oublie jamais qu’un jour passé sans quelques instants de réflexion sainte est un jour perdu pour le Ciel.
« Mon enfant, je t’ouvre maintenant mon Cœur Immaculé, tu pourras y méditer tous les mystères de ma vie et y apprendre toutes les vertus dont je t’ai donné l’exemple.
« Je te recommande de ne rien entreprendre sans me consulter et de te mettre sous ma protection, de porter mon scapulaire et ma médaille, de m’invoquer dans toutes tes tentations et tribulations, de célébrer avec une tendre dévotion toutes mes fêtes, de m’honorer tous les jours par tes Ave Maria. Si tu es fidèle, tu ne périras jamais. »

* *
Mercredi 5 mars – mercredi des Cendres
LÉON CLERGUE
LÉON Clergue naquit à Lavaur, dans le Tarn, le 23 décembre 1825, d’une famille bien catholique. Le lendemain de sa naissance, le curé le baptisa et ses parents le consacrèrent à la Sainte Vierge. La Reine du Ciel prit le nouveau-né sous sa protection :
« Huit fois, pendant les premiers mois de ta vie, m’a dit mon père, tu as été mourant dans ton berceau, et huit fois, en la priant, nous t’avons vu revenir à la vie. »
Depuis ces miraculeuses guérisons, aucune grave maladie ne l’atteignit.
En recevant les Cendres, rappelons-nous que notre Mère Immaculée, à Lourdes, a appelé à la Pénitence. Demandons-lui la grâce d’une sincère contrition de nos péchés.
Colorier l’églantier de la Grotte.
Jeudi 6 mars
ÊTRE PRÊTRE
L’ENFANT n’avait qu’un désir : être prêtre, célébrer la Messe et prêcher. Lorsqu’il eut onze ans, ses parents le placèrent au petit séminaire de l’Esquile, à Toulouse. Le 9 juillet 1837, en la fête du Sacré-Cœur Léon reçut Jésus-Hostie pour la première fois. Il s’était préparé à sa première Communion en offrant beaucoup de sacrifices : chaque jour, après la Messe qu’il servait au couvent des Sœurs de la Charité du Refuge, la supérieure lui offrait une tartine de confiture pour son petit déjeuner.
« Je ne la portais pas loin. Un pauvre m’attendait au coin de la rue et je la lui donnais. Nous étions devenus grands amis, et c’était tous les matins une grande joie de nous rencontrer. Je m’asseyais pendant qu’il mangeait la tartine, et je l’entendais me dire en pleurant : “ Mon petit enfant, tu seras béni du Bon Dieu ! ” Et ce bon pauvre me baisait les mains en versant des larmes. »
Privons-nous de quelque bonne chose pendant la journée pour nous préparer à notre prochaine Communion.
Colorier une religieuse.
Vendredi 7 mars – premier vendredi du mois
JÉSUS SEUL !
L’ABSENCE de sa famille pesait à l’enfant. Un jour, en pleine rue, il éclata en sanglots et n’eut plus qu’une pensée : revenir au pays. Soudain, il s’arrêta. Une voix lui dit : « Mon enfant, ton père et ta mère, pour autant qu’ils t’aiment, ne peuvent pas penser toujours à toi. Mais Moi, j’y pense toujours. Ne veux-tu pas m’aimer, Moi ? » À partir de ce moment, Léon ne pleura plus :
« Je compris que c’était la voix de mon Dieu qui me parlait ainsi et je me donnai à Lui. »
En ce premier vendredi du mois, pensons à Jésus-Hostie, si souvent abandonné. Consolons-le par cette invocation : « Je vous aime, Cœur de Jésus, mon Ami, demeurez avec moi ! » (Sainte Marguerite-Marie)
Colorier une partie de la vigne (dans la frise).
Samedi 8 mars
UN FERVENT SÉMINARISTE
NOTRE jeune homme avait un cœur d’or. Boute- en-train en récréation, il savait entraîner ses compagnons devant le Saint-Sacrement ou encore dans les hôpitaux pour visiter les malades.
Au grand séminaire, même application, même zèle dévorant. Dans son carnet de notes et de résolutions, il écrit sa devise : « Humilité, confiance et amour. » Il se recommande à saint Joseph pour combattre son entêtement et son amour-propre.
Prenons une résolution précise pour lutter contre notre défaut dominant. Demandons à notre Mère du Ciel de nous aider à la tenir.
Colorier un enfant priant à la Grotte.
Dimanche 9 mars – 1er dimanche de Carême
LA FOI DES SAINTS
DURANT une récréation du soir, Léon se promenait sur les bords de la Garonne, accompagné de deux séminaristes. Évoquant la vie des saints et leurs prouesses surnaturelles, ils s’enthousiasmaient de leur foi.
« Ah ! s’écria l’un d’eux, si nous avions la foi, nous marcherions comme eux sur les eaux et passerions de l’autre côté sans nous mouiller.
– Mais pourquoi n’essayerions-nous pas ? Ayons la foi.
– Oui, oui, ayons la foi, essayons ! »
Et tous les trois de se lancer sur l’eau, sans hésitation, avec leurs chaussures... Hélas ! les eaux du fleuve, imperturbables, demeurèrent à l’état liquide. Nos séminaristes s’enfoncèrent jusqu’aux genoux... Il ne leur restait plus qu’à rentrer, chaussures, bas et soutanes ruisselants.
« Nous n’avons pas eu assez de foi », conclurent-ils en hochant tristement la tête.
Faisons l’effort d’être toujours gai et content de tout.
Colorier une partie de l’églantier (dans la frise).
Lundi 10 mars
UN VICAIRE ZÉLÉ
ORDONNÉ prêtre le 21 septembre 1850, le Père Léon Clergue fut nommé vicaire à Saint-Gaudens. Il travailla à renouveler sa paroisse. Sans cesse sur la brèche, l’ardent ecclésiastique fonda des associations, des patronages et opéra de nombreuses conversions.
On le surprit, une nuit, les épaules chargées de son matelas qu’il portait à une Espagnole malade, sans ressources et sans lit. Son père lui fournissait régulièrement une provision de bois de chauffage. L’abbé le laissait faire... se disant : « Bonne aubaine pour les pauvres ! »
Au début de l’année 1854, une épidémie de choléra se déclara dans la région. Sans craindre la contagion, il se rendit auprès des malades. « Je me mets sous la garde de la Sainte Vierge, je prends mes dispositions testamentaires, et je pars. »
Dans la paroisse de Soueich, il trouva le curé dans son lit, exténué, et des mourants dans chaque maison. Pendant quinze jours, il alla du lit des agonisants au confessionnal, du confessionnal au cimetière, ayant à peine le temps de manger, de dormir et de célébrer la Messe. « Je n’entends nuit et jour que les cris des parents, des malades, que la pioche du fossoyeur et le glas pour les morts. »
Il était ainsi en union avec son frère cadet qui, lui, se battait en Crimée.
« Soyez fiers de vos fils, écrivit-il à ses parents, ils sont tous deux au feu. Ils se battent jour et nuit. Ils servent Dieu et la Patrie. »
Deux semaines plus tard, le fléau disparut. « Grâce à la Sainte Vierge, j’ai été préservé, et mes forces n’ont pas faibli. Jamais je ne me suis mieux porté, malgré les fatigues. »
Luttons contre notre égoïsme en faisant attention à ceux qui nous entourent. Rendons-leur service avant qu’ils nous le demandent.
Colorier un enfant priant à la Grotte.
Mardi 11 mars
TU SERAS CAPUCIN !
UN jour de mai 1854, le Père faisait son chemin de croix au sanctuaire de Notre-Dame du Bout-du-Puy. Parvenu à la neuvième station, une voix intérieure lui révéla : « Tu seras capucin ! »
Comme cette perspective l’épouvantait, il se rendit au sanctuaire de Garaison pour y connaître la Volonté de Dieu. Il se confia ensuite à l’évêque de Tarbes, Mgr Laurence, qui lui ordonna de patienter un an.
L’année suivante, l’appel s’avérant de plus en plus pressant, il consulta un jésuite de Toulouse. Ce dernier le confirma dans sa nouvelle vocation : « Dieu vous veut capucin. »
Cependant, notre jeune prêtre rencontra dans son entourage une ferme opposition. Il réfléchit, attendit. Au même moment, son frère Célestin mourut des suites d’une grave blessure au siège de Sébastopol. « La patrie a tous les jours des enfants qui meurent pour elle et qui ne reculent pas, et Jésus n’aurait aucun cœur pour l’aimer et lui prouver son amour ? »
Prions pour les âmes du purgatoire, afin de les soulager. Demandons-leur, en retour, de secourir nos soldats en opération :
« Mon Jésus, par les mérites de vos Saintes Plaies, pardon et miséricorde pour les âmes du purgatoire ! »
Colorier une partie de la vigne (dans la frise).
Mercredi 12 mars
LE PÈRE MARIE-ANTOINE
LE cœur déchiré, mais désirant coûte que coûte obéir à la volonté de Dieu, il entra au couvent des capucins de Marseille. Le 13 juin 1855, en la fête de saint Antoine de Padoue, il reçut la bure franciscaine et le nom de Père Marie-Antoine.
Sa grande préoccupation était : le salut des pauvres pécheurs.
« Quand j’étais au noviciat, je me disais : plus tard, tu iras recueillir des âmes, mais il faut auparavant les gagner. Il faut semer avant de faucher. »
Dès lors, il offrit chacune de ses actions à cette intention.
« Je les demandais au Bon Dieu. Je chargeais une brouettée de terre ; à chaque pelletée, je disais : mon Dieu, donnez-moi une âme ! une autre ! une autre ! Je ramassais du bois. À chaque brindille, je répétais : mon Dieu, encore une âme ! »
Une seule chose compte : aller au Ciel et éviter l’enfer. Un nombre incalculable de personnes ignorent cette vérité et se damnent. Cependant, nous pouvons les sauver en nous sacrifiant et priant pour elles :
« Ô Jésus, c’est pour votre amour, en réparation des offenses au Cœur Immaculé de Marie, pour la conversion des pauvres pécheurs et pour le Saint-Père ! »
Colorier le Père Marie-Antoine.
Jeudi 13 mars
NOTRE-DAME DE LA GARDE
FIN 1857, le Père Marie-Antoine reçut l’obédience de fonder un couvent à Toulouse. Sur la colline de la Côte-Pavée il acquit un terrain en plein quartier populaire. Quelle ne fut pas sa joie en découvrant dans les broussailles un petit autel portant cette inscription : « À Notre-Dame de la Garde, reconnaissance et amour. »
C’était précisément à Elle que le religieux avait confié ce futur monastère ! Et Elle dirigea son apostolat.
Un jour, regagnant son ermitage, un ivrogne le suivit en hurlant :
« Ohé ! Marie-Antoine, ohé ! Père capucin, confessez ma femme. Père capucin, confessez-la bien ! »
Accoutumé à rencontrer cet homme, le Père l’écarta et continua sa route. Mais, lorsqu’il entra chez lui, le capucin le suivit. Étonné, le pochard balbutia :
« Je ne voulais pas vous offenser, voyons, c’était pour rigoler. Qu’est-ce que vous voulez mon Père ?
– Confesser ta femme, tu me l’as demandé plus de cinquante fois tout à l’heure. »
De la petite pièce du fond, une voix maladive s’écria :
« Oh ! Que vous êtes bon mon Père d’être venu ! J’avais si peur de mourir sans prêtre. »
Aujourd’hui, je m’appliquerai à bien faire mon signe de Croix.
Colorier une partie de la vigne (dans la frise).
Vendredi 14 mars
CONFESSER TA FEMME !
LA pauvre femme agonisait, enfermée à clef par son mari parti se saouler au bistrot du coin. L’homme se fâcha. La colère le dégrisait un peu et il s’écria :
« Je suis chez moi, pas de calotins ! Tu vas sortir !
– Pas avant d’avoir confessé ta femme, puisqu’elle le demande. Elle en a le droit.
– Je vais appeler la police.
– Appelle, je ne t’en empêche pas.
– À la garde ! On viole mon domicile ! À la garde ! »
Tout le quartier accourut, ainsi que deux gendarmes :
« Ce curé est entré malgré moi pour confesser ma femme.
– Parfaitement, mais c’est lui qui m’a appelé et sa femme le désire. Interrogez-la ; interrogez les assistants. »
Vingt voix témoignèrent aussitôt. La malade affirma avec énergie sa volonté de recevoir les sacrements et réclama la protection de la police. Le Père la confessa. Et le mari, radouci, s’excusa.
« Ta femme te pardonne et offre sa vie pour toi, lui apprit le Père. Va la voir : elle se meurt.
– Père, j’étais une canaille. Je veux payer ça. Confessez-moi. »
« Ô Marie, blasphémée par ceux qui nient votre Immaculée Conception, je veux vous consoler ! »
Colorier quelques pèlerins dans la procession.
Samedi 15 mars
UN HOMME À CONVERTIR
AU printemps de l’année 1859, le Père se trouvait près du canal. Une femme l’aborda : « Entrez au fond de ce corridor, il y a là quelqu’un à convertir. Il a trois filles et ne les élève pas chrétiennement ; il travaille le dimanche et manque la Messe. » Le Père Marie-Antoine récita un fervent Ave Maria et pénétra dans le jardin. L’homme se tenait au milieu de ses choux-fleurs.
« Jean, je passe dans le quartier et je veux faire votre connaissance. Vous avez l’air brave, vous êtes voisin du couvent. Mais, je ne vous ai encore jamais vu à la Messe dans notre chapelle, cela m’étonne.
– Ne vous en étonnez pas, mon Père, je ne vais pas à la Messe parce que je suis trop occupé. Il me faut gagner mon pain pour mes trois filles et pour moi.
– Ne craignez pas, mon ami, ne craignez pas. Dieu n’a jamais laissé mourir de faim ceux qui entendent la Messe. Promettez-moi de venir dimanche prochain. Je vous promets qu’Il vous assistera. »
Et, lui tendant la main :
« Frappez-la, et parole d’honneur !
– Je vous le promets. Parole d’honneur ! »
Le zélé capucin s’en alla content. C’était un lundi matin...
Récitons tous les jours notre chapelet par obéissance à Notre-Dame, même si nous n’en ressentons pas le désir, car là n’est pas l’important.
« L’homme qui ne prie pas a beau se croire intelligent, il n’est en réalité qu’un monstre », écrivait le Père Marie-Antoine.
Colorier quelques drapeaux portés par les pèlerins.
Dimanche 16 mars – 2e dimanche de Carême
LE CHOU DU PÈRE MARIE-ANTOINE
LA bonne Providence n’attendit pas le dimanche pour venir en aide à son serviteur. Le lendemain, par un phénomène de nature exceptionnelle, un des choux-fleurs du jardin de Jean grandit outre mesure : on n’en avait jamais vu de semblable.
« C’est un miracle ! C’est un miracle ! Venez voir le chou du Père Marie-Antoine ! » s’écrièrent les femmes du quartier.
Le légume mesurait près de deux mètres ! Tous venaient l’examiner avec attention et certains y découvraient comme la représentation des instruments de la Passion.
Constatant que la ville entière accourait chez lui, Jean ne perdit pas le nord. Trois portails fermaient son jardin. Il plaça une de ses filles à chaque entrée, demandant aux visiteurs un ou deux sous. Plusieurs messieurs et grandes dames en donnèrent dix.
À la fin du second jour, il avait recueilli quinze cents francs, de quoi assurer les trois dots nécessaires ! Toute la famille se confessa, manifestant de très grands sentiments de piété.
« Voilà les bonnes choses qu’un Ave Maria peut faire sortir d’un chou », conclut en riant le religieux.
Suivons ce conseil de notre saint : « Que la prière nous soit aussi habituelle que la respiration et les battements de notre cœur. Respirons sans cesse du côté du Ciel ! »
Colorier une partie de l’églantier (dans la frise).
Lundi 17 mars
NOTRE-DAME À L’HÔPITAL !
À la demande des évêques ou des curés de paroisse, le Père organisa des missions populaires : instructions, confessions et processions pendant trois semaines ; installation d’une croix de mission ou d’une statue de la Sainte Vierge.
À Castelnaudary, il décida d’en ériger une au centre de la ville, sur la place principale. La municipalité, maçonnique et libre-penseuse, manœuvra pour contrarier cette manifestation publique. Ne pouvant l’empêcher tout à fait, elle ordonna que la statue soit mise dans la cour de l’hôpital. Sous le coup d’une violente indignation, l’apôtre au cœur de feu s’exclama :
« Mes frères, on veut conduire votre Mère à l’hôpital ! À l’hôpital ! Quelle honte pour un enfant bien né ! Une mère n’est-elle pas la reine du foyer ? Et que direz-vous quand on vous demandera où est votre Mère ? Oserez-vous répondre : “ Nous l’avons mise à l’hôpital ” ?! »
« Ô Marie, outragée par ceux qui nient votre Virginité perpétuelle, je veux vous consoler ! »
Colorier l’Immaculée dans le creux du rocher.
Mardi 18 mars
TRIOMPHE DE L’IMMACULÉE
SANS perdre une minute, le prédicateur entraîna son monde : « Non ! non ! il n’en sera pas ainsi. Partons ensemble. Les hommes, mettez-vous en tête ; les femmes et les enfants, suivez-les en bon ordre, en chantant des cantiques. Allons supplier les autorités civiles et religieuses de la ville de donner à notre Mère une place plus digne d’elle, plus digne de la ville et de ses enfants. »
Contraintes de céder, les autorités assistèrent, impuissantes, à une magnifique procession. Portée en triomphe sur la place publique, l’Immaculée prit solennellement possession du trône que lui avaient conquis le zèle et la ténacité de son fervent serviteur.
Mortifions nos aises, en nous tenant droits sur notre chaise, à table et au travail, et en ne nous vautrant pas sur notre lit dans la journée.
Colorier quelques pèlerins dans la procession.
Mercredi 19 mars – fête de saint Joseph
GENOU TERRE !
LES paroissiens du petit village de Fronton désolaient leur curé. Ils avaient chassé à coup de pierres les derniers missionnaires ! Le prêtre appela le capucin à son secours. Le Père Marie-Antoine eut beau faire sonner toutes les cloches, personne ne vint à l’église.
« Nous étions au moment de la guerre d’Italie. Un régiment d’artillerie passa à Fronton. La bonne Sainte Vierge m’inspira d’aller droit au colonel et de l’inviter avec son régiment à la cérémonie du soir. Tous acceptèrent et mirent deux trompettes à ma disposition.
« À 7 heures précises, le bataillon s’ébranla, conduit par son chef, et remplit l’église. Au moment solennel de la bénédiction, l’officier ordonna : “ Genou terre ! ” Ils se prosternèrent, puis reçurent la médaille de Notre-Dame. Je leur adressai quelques paroles. Un grand nombre, oubliant les fatigues de la route, demanda à se confesser. »
En cette fête de saint Joseph, patron de l’Église, adressons-lui cette invocation de notre Père : « Cœur très pur, très généreux et tout-puissant de saint Joseph, régnez sur nous, gouvernez-nous, sauvez-nous ! »
Colorier un enfant priant à la Grotte.
Jeudi 20 mars
SAUVÉS PAR LA SAINTE VIERGE
TROIS jours plus tard, un autre régiment d’artillerie passa. La même scène se reproduisit. Dans l’intervalle, l’apôtre avait fait le tour des maisons et parlé à chaque homme en particulier. À partir de ce moment, la mission fit merveille. À deux ou trois exceptions près, tout le monde la gagna.
Revenus d’Italie, officiers et soldats défilèrent dans les rues de Toulouse. Le Père s’écarta pour les laisser passer. Ils le reconnurent, arrêtèrent leurs chevaux et lui annoncèrent avec reconnaissance :
« Mon Père, aucun de ceux à qui vous avez donné la médaille n’a été blessé. Nous voici revenus, tous sains et saufs ! »
« Ô Marie, injuriée par ceux qui nient votre Maternité divine, je veux vous consoler ! »
Colorier quelques drapeaux portés par les pèlerins.
Vendredi 21 mars
CONTROVERSE
DANS certaines régions du Midi, les protestants lui déclarèrent une guerre ouverte. Il releva le défi d’une controverse publique que lui lancèrent ces hérétiques. Avant d’entamer toute démonstration, il obligea le pasteur à s’agenouiller et à réciter avec lui le Pater, l’Ave Maria et l’invocation : Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. Puis il prit la parole :
« Je ne viens pas ici parler et discuter comme un homme sans mission. Comme homme, je suis le dernier de tous ; mais comme missionnaire de Jésus-Christ, je suis ici le premier. Lorsque je vous parle comme prêtre, c’est Dieu même qui vous parle. »
Montrant sa croix, il les exhorta : « Voyez ce qu’il en a coûté à Jésus-Christ pour vous sauver, regardez cette croix. Si votre religion est plus commode pour vivre, elle est bien peu commode pour mourir ! Voilà pourquoi je vous annonce de la part de Dieu que vous êtes tous obligés d’être catholiques et bons catholiques ! »
Offrons notre chapelet pour la conversion des hérétiques.
Colorier une partie de l’églantier (dans la frise).
Samedi 22 mars
CONVERSIONS
APPELANT près de lui un petit enfant catholique, le Père confondit la fausse science et la fausse autorité du pasteur. Puis il érigea une croix et une statue de la Sainte Vierge dans ce village, malgré toutes les tentatives des protestants pour l’en empêcher. La conversion de nombreux hérétiques récompensa le bon religieux de ses peines.
« Marie Immaculée a travaillé ici. Une mère protestante m’a confié son garçon. Il a fait son abjuration et sa première Communion à Garaison. Les deux petites filles sont au couvent : l’une a été baptisée et l’autre le sera dans quelques jours. J’ai baptisé une autre mère de famille protestante ainsi que ses deux filles, l’une de deux ans, et l’autre de six ans. »
Apprenons bien notre catéchisme afin que notre foi soit solide et nos convictions inébranlables.
Colorier quelques pèlerins dans la procession.
Dimanche 23 mars – 3e dimanche de Carême
LA PETITE VOITURE D’OR
LES enfants occupaient une place de prédilection dans le cœur du bon capucin. « Nous n’avons pas de meilleurs intercesseurs que l’Immaculée et les enfants », assurait-il. Aussi, aimait-il leur montrer, par une belle histoire, l’importance de la prière bien faite :
« Chaque matin, à son lever, le petit chrétien se met à genoux et joint les mains. Aussitôt, c’est comme s’il montait dans une petite voiture d’or conduite par un ange. La voiture quitte la chambre, parcourt les rues. Elle monte, monte, traverse les nuages. Enfin, elle arrive au Paradis. Les anges s’écartent : “ Place à la petite voiture d’or ! ”
« La Vierge Marie la reçoit et ouvre la portière. Le pieux enfant se trouve aux pieds du Bon Dieu qui l’embrasse et le bénit.
« Le petit est toujours agenouillé au pied de son lit, mais il n’y a que son corps ; son âme est au Ciel. Puis il remonte dans la voiture d’or remplie de caresses et de cadeaux et revient sur la terre. L’enfant se relève. Il a fini sa prière. »
Appliquons-nous à bien réciter notre prière, car « celui qui prie est infailliblement sauvé », affirmait le Père Marie-Antoine.
Colorier un enfant priant à la Grotte.
Lundi 24 mars
ASSISE
EN 1867, le supérieur général l’envoya à Rome assister à la canonisation de sainte Germaine de Pibrac, la bergère toulousaine qu’il aimait tant ! Après avoir salué Avignon, Valence, il fit à pied l’ascension du Mont-Cenis ! Parvenu à Assise, il tomba à genoux en apercevant la coupole de Sainte-Marie-des-Anges.
Ôtant ses sandales, il parcourut pieds nus ces lieux arrosés du sang de son bienheureux Père. Puis il pénétra dans le petit édicule qui était la chambre du saint.
« Je ne pouvais pas me tenir debout dans cette cellule. Je dus me mettre sur mes genoux pour pénétrer dans l’enfoncement où saint François avait placé la planche sur laquelle il se couchait et la pierre sur laquelle il reposait sa tête. »
Luttons contre notre impatience, faisons des efforts de douceur.
Colorier une partie de la vigne (dans la frise).
Mardi 25 mars – Annonciation
LORETTE
L’ARDENT pèlerin se dirigea ensuite vers Lorette où il arriva au milieu de la nuit. « Le lendemain, de grand matin, visite de la Santa Casa, où je n’ai pénétré que nu-pieds, par respect pour la sainteté du lieu.
« J’ai admiré la foi, la piété des pèlerins et des habitants de ces contrées, qui n’y entrent et n’en sortent jamais sans en baiser les vieilles murailles, dont les pierres sont usées par ces baisers d’amour.
« J’ai offert le Saint-Sacrifice sur l’autel de la Santa Casa, j’ai fait à genoux le tour de ce sanctuaire céleste, j’ai recueilli quelques débris de poussière et de mortier.
« Puis, je suis descendu de la colline pour aller sur le champ de bataille de Castelfidardo, visiter la ferme si longtemps disputée aux Piémontais par les zouaves de l’immortel Pimodan. »
En ce jour de l’Annonciation, transportons-nous en esprit dans la Maison de Marie. Chantons l’Ave Maria de Lourdes (E 125).
Colorier la Grotte de Lourdes.
Mercredi 26 mars
LOURDES !
EN ces mêmes années, Lourdes attira le regard du missionnaire. Il rencontra Bernadette, et la pria de reproduire devant lui l’attitude et les gestes de la belle Dame au moment où Elle révéla son Nom :
« Bernadette se recueillit immédiatement. Comme la Sainte Vierge, elle étendit d’abord ses mains, puis les leva à la hauteur des épaules, et enfin les joignant sur sa poitrine et regardant le ciel, me dit : “ C’est à ce moment que la Sainte Vierge a prononcé ces mots : “ Je suis l’Immaculée Conception. ” Ce seul souvenir la mit tout à coup comme en présence de la vision céleste ; elle fut comme transfigurée, quelque chose de surnaturel passa sur son angélique figure, son œil plongeait dans l’infini. »
Aujourd’hui, j’obéirai sans retard et avec le sourire.
Colorier les paroles de la Sainte Vierge : Je suis l’Immaculée Conception.
Jeudi 27 mars
LA MISSION DE BERNADETTE
PROFONDÉMENT ému, le capucin s’écria : « Oh ! ma chère enfant, que vous êtes heureuse ! » Bernadette inclina modestement la tête en disant : « Oh ! mon Père, qu’elle est belle la Sainte Vierge ! Qu’elle est belle ! » Comprenant le dessein de Dieu choisissant une humble bergère pour relever la France, le Père Marie-Antoine écrivit :
« Lève tes yeux, ô France chérie ! Le Ciel te sourit et Jésus t’appelle : prends l’étendard de Jeanne d’Arc, le rosaire de Bernadette et l’épée de Saint Louis, Dieu le veut ! Dieu le veut ! Le serpent déroule ses replis et plus que jamais il dresse sa tête : c’est en France que Marie veut l’écraser. »
En cet anniversaire de l’ordination sacerdotale de notre Père, offrons notre chapelet pour frère Bruno.
« Ô Marie, vous avez souri à l’heureuse Bernadette, et jeté des regards de complaisance sur ses compagnes. Puissions-nous avoir nous-mêmes en ce moment le bonheur d’attirer votre maternelle attention ! » (Père Marie-Antoine)
Colorier sainte Bernadette.
Vendredi 28 mars
VENEZ EN PROCESSION
LA demande expresse de la Vierge de venir en procession frappa le Père. Un tel désir trouva un écho dans son âme d’apôtre. C’était en l’année 1863.
« Vers 9 heures du soir, une vingtaine de personnes priaient à la Grotte. À peu près autant de cierges brûlaient devant la blanche statue. Tout était silencieux. Il faut que ces cierges marchent et chantent, me dis-je. Et tous ces flambeaux dessinèrent un demi-cercle devant la Grotte, au chant de l’Ave Maria. Le lendemain, c’était une centaine de cierges, puis des centaines et des centaines, peu après, des milliers et des milliers. »
« Marie est une Mère, et une procession est la réunion de ses enfants venant en grand nombre vers Elle, ne formant qu’un cœur pour chanter ses louanges, pour la prier et l’aimer. » Aimons les processions !
Colorier quelques pèlerins dans la procession.
Samedi 29 mars
GUÉRISON DES MALADES
UNE autre fois, il dirigeait la récitation du chapelet à la Grotte, quand le Saint-Sacrement passa pour bénir les malades. Entendant la clochette, le serviteur de Marie tomba à genoux et s’écria :
« Jésus est là ! Mes frères, criez vers lui comme les foules de la Judée. Fils de David, ayez pitié de nous ! Seigneur, faites que je voie ! Seigneur, faites que je marche ! Seigneur, guérissez-moi ! »
La foule répéta les acclamations. Miracle ! Deux malades se levèrent de leur brancard.
« Vous aidez la Sainte Vierge à faire des miracles », disait-on au Père Marie-Antoine. Il était le confident de la Sainte Vierge, l’ouvrier de ses miséricordes.
J’offrirai aujourd’hui un sacrifice qui me coûte, pour une personne malade de ma famille ou de mon entourage.
Colorier deux pèlerins malades.
Dimanche 30 mars – Lætare
BRANCARDIER DES ÂMES
CONFESSEUR infatigable et grand convertisseur, on l’appelait le “ brancardier des âmes ”. La renommée des conversions qu’il opérait s’étendait au loin, et de partout on lui envoyait des pénitents.
« Mon Père, convertissez ma mère ! supplia un jeune ecclésiastique. Elle est protestante. J’ai réussi à l’amener à Lourdes, mais elle ne veut pas se convertir.
– Mon ami, lui répondit le capucin, vos prières sont trop ferventes et votre demande trop légitime pour que vous ne soyez pas exaucé. Menez-moi à votre mère. »
« Madame, lui expliqua le missionnaire, il est impossible d’avoir un fils si bon sans être très bonne. Et il est impossible, quand on est bonne comme vous, de ne pas aimer la Sainte Vierge. Or, les protestants ne l’aiment guère. Non, non, vous ne pouvez pas rester protestante. Si vous voulez la gloire de Dieu et le salut de votre âme, vous devez rentrer au bercail de l’Église catholique, que vos malheureux pères ont abandonnée. Dites l’Ave Maria ! »
Tombant à genoux, la femme demanda à se confesser. Quelques heures plus tard, elle abjurait à la Grotte !
« Les maladies du corps, ne l’oublions pas, sont souvent utiles au salut : elles servent à nous détacher de la terre, à expier nos péchés, à embellir notre couronne. Mais les maladies de l’âme ne servent qu’à notre malheur et à notre damnation. Marie, si nous le lui demandons, nous en guérira toujours ! » (Père Marie-Antoine)
Colorier la protestante à genoux.
Lundi 31 mars
VOCATIONS RELIGIEUSES
LE saint religieux lisait dans les âmes et suscita un grand nombre de vocations religieuses. Une jeune fille témoigna : « C’était en août 1882. Je prenais part à un pèlerinage à Lourdes. Avant le départ, j’avais fait une neuvaine pour connaître ma vocation. La pensée de la vie religieuse me poursuivait, mais elle m’effrayait à tel point que je faisais tout pour la bannir. La Providence me conduisit au confessionnal du Père Marie-Antoine. À peine avais-je dit quelques mots que le Père m’interrompit :
« “ Et votre vocation ? ” Cette parole inattendue me rendit muette d’étonnement : “ Votre vocation ? vous dis-je. ” Je gardais toujours le silence, mais le confesseur continua : “ Je vais parler pour vous. Vous êtes appelée à la vie religieuse, vous résistez à la grâce, vous marchandez avec le Bon Dieu. N’hésitez plus. Je vous le dis au nom de la Vierge que vous êtes venue visiter : vous avez la vocation religieuse. ”
« Tout était donc réglé et quelques semaines après, tout heureuse, j’entrai au noviciat. »
« Ô Marie, bafouée par ceux qui vous refusent pour leur Mère, je veux vous consoler ! »
Colorier une religieuse.
Mardi 1er avril
PERSÉCUTIONS
LA République franc-maçonne s’en prenait à l’Ordre des capucins, et plus particulièrement au Père Marie-Antoine. Ce dernier s’élevait contre la France révolutionnaire et dénonçait ses crimes ! Le 3 novembre 1880, à 5 heures du matin, l’armée républicaine monta à l’assaut du couvent. Après les sommations, elle donna le premier coup de hache. Les pompiers s’acharnèrent contre le mur. Devant cet énorme déploiement de forces, la porte céda au bout de quarante minutes !
Cinq gendarmes à cheval, un peloton d’infanterie et toute la police pénétrèrent dans la cour. Le Père se tenait au parloir. Devant le commissaire, il prononça une magistrale défense :
« Par l’acte que vous accomplissez, ce jour devient un jour de deuil pour l’Église, pour la France et pour Toulouse. Je proteste, encore une fois, au nom de tous mes Pères et Frères, je proteste au nom de la France et de Toulouse. Ayez pitié de votre âme, monsieur le commissaire, ayez pitié de votre âme ! »
« Ô Marie, frappée par ceux qui profanent vos saintes images, je veux vous consoler ! »
Colorier une partie de la vigne (dans la frise).
Mercredi 2 avril
EXPULSION
LA saisie de tout le mobilier et des moindres objets suivit l’expulsion des frères et la mise des scellés. Pas un recoin qui ne fut visité et vidé ! Seule demeura la grande et belle statue de Marie surmontant le maître-autel. Le Père ne la laissa jamais enlever. « Elle remplit tout dans cette église déserte, disait-il. Voyez comme elle sourit, elle semble dire : “ Ne craignez pas, je suis là ! Je garde pour vous cet asile sacré ! »
Propriétaire légal du couvent, le Père Marie-Antoine y resta, seul. « Nos portes, nos murailles viennent d’être assiégées. Elles ont été ébranlées, elles ont fléchi sous le marteau et la hache. Pas nos cœurs. Ils sont trempés comme de l’acier, et nos fronts, grâce au Christ, sont d’airain. »
L’église est la maison de Jésus et Marie. Ils sont là, présents dans le Tabernacle ! Soyons recueillis et silencieux.
Colorier un pèlerin guéri miraculeusement.
Jeudi 3 avril
INCENDIE CRIMINEL
OUTRE les persécutions, le Père subit un incendie nocturne déclenché par malveillance. Les pompiers et quelques détachements de soldats empêchèrent les flammes de gagner l’église et les deux autres ailes. Infatigable, le capucin se posta à une pompe jusqu’à la fin, malgré la chaleur intense.
Voyant que leurs efforts demeuraient inutiles, le bon Père courut dans une cellule qui commençait à prendre feu et y jeta son scapulaire du Mont-Carmel. Les flammes s’arrêtèrent précisément à cet endroit !
Le lendemain, sur le plancher à demi calciné, au milieu des débris et des charbons, on retrouva le scapulaire... intact !
Préparons notre confession sous le regard de la Sainte Face et de Marie en grand chagrin.
Colorier un enfant priant à la Grotte.
Vendredi 4 avril – 1er vendredi du mois
VIVE LA CROIX !
EN 1882, le supérieur général des capucins demanda au Père Marie-Antoine de participer au pèlerinage en Terre sainte, organisé par les Assomptionnistes.
Bénissant la croix dressée sur le navire, le Père adressa aux pèlerins une vibrante allocution :
« Vive la Croix ! C’est le cri du Chrétien, du Français, du Croisé ! Ô Croix, que tu es belle au milieu de ces mâts, de ces cordages ! Te voilà maintenant reine des mers, des vents et de l’espace. Quel spectacle, chers pèlerins ! Ce n’est plus l’exil, c’est une vision du paradis ! Allons, allons porter à tous les rivages ce cri d’amour : Vive la Croix ! »
Arrivé à destination, il aperçut des lépreux. Se souvenant de l’amour de saint François pour ces pauvres déshérités, il s’avança vers celui dont le visage était le plus repoussant. Rempli de compassion, souriant et empressé, il l’embrassa longuement et avec effusion !
En ce premier vendredi du mois, consolons le Sacré-Cœur de Jésus, encore plus outragé par les ingratitudes actuelles des hommes que par ce qu’Il a souffert dans sa Passion.
« Ô Jésus et Marie, méprisés par ceux qui refusent d’obéir à vos demandes, je veux vous consoler ! Je vous embrasse de tout mon cœur en réparation. »
Colorier le prêtre portant l’ostensoir.
Samedi 5 avril – 1er samedi du mois
CONSOLER NOTRE-DAME
PLUS tard, il conduisit d’autres pèlerins à La Salette. Profondément ému à la vue du site désolé où Marie pleura et donna à son peuple de si graves avertissements, il aurait voulu organiser un pèlerinage national de réparation en ce sanctuaire béni.
« Il faudrait, expliqua-t-il aux missionnaires, que la France vînt ici, l’an prochain (1889), célébrer en pleurant le néfaste centenaire. Elle a tant à expier ! »
Tout au contraire, le pape Léon XIII imposa à la fille aînée de l’Église de se rallier à la République. Quel déchirement pour le Père Marie-Antoine, lui qui affirmait : « La République en France, c’est le diable ! »
Dans notre Communion de ce premier samedi du mois, réparons les outrages et ingratitudes qui offensent le Cœur de notre si bonne Mère du Ciel :
Ô Marie Immaculée, rejetée par vos enfants qui ne vous écoutent pas, je veux vous consoler !
Notre-Dame de La Salette, qui avez tant de peine à cause de nos péchés, et qui nous avez annoncé les fléaux de Dieu si l’on continuait à violer ses commandements, ayez pitié de nous, convertissez-nous !
Dans l’accomplissement de nos devoirs et dans la pratique continuelle de toutes les vertus, encouragez-nous, ô Marie !
Colorier l’enfant de chœur accompagnant le prêtre.
Dimanche 6 avril – 1er dimanche de la Passion
PÈLERIN PÉNITENT
À Lourdes, sous la bannière de l’Immaculée, subsistait la foi des anciens jours. Le Père Marie-Antoine assistait chaque année au Pèlerinage national. Il vivait dans ce sanctuaire béni comme le plus pénitent des pèlerins. Une soupe froide et quelques restes, ou seulement du pain et de l’eau de Lourdes composaient son repas. Il l’avalait à genoux, dans la neige, aux pieds de la Vierge couronnée.
À Toulouse, le capucin ne prit pour déjeuner, durant deux ans, qu’une soupe aux pissenlits !
La pénitence du sommeil lui était continuelle. Pour une heure ou deux, il n’estimait pas nécessaire de se jeter sur un lit. Les servantes de curé étaient habituées à ce manège et ne s’étonnaient pas de trouver, le matin, draps et couvertures en désordre, jetées çà et là pour leur faire illusion. En réalité, le Père avait passé sa nuit à travailler sur une chaise, s’interrompant pour s’assoupir quelques minutes et reprendre immédiatement son labeur.
Luttons contre notre paresse en nous levant le matin sans traîner et en rangeant nos affaires.
Colorier un pèlerin guéri miraculeusement.
Lundi 7 avril
PIEDS CREVASSÉS !
LE saint religieux resta toujours pieds nus dans ses sandales, même lorsqu’il neigeait. À Puylaurens, ses pieds étaient horriblement gercés. Entrant dans une maison amie, il demanda du fil et une aiguille.
« Oh ! mon Père, objecta la maîtresse de maison, nous ne permettrons pas que vous cousiez vous-même. S’il faut faire une réparation à votre habit, c’est notre affaire.
– Mais non, ce n’est pas l’habit qui est déchiré ; mais puisque vous voulez coudre, voilà : faites. »
Ce disant, il posa sur une chaise son pauvre pied, montrant les énormes crevasses que le froid venait d’ouvrir. La dame recula, épouvantée. Le missionnaire, souriant, prit l’aiguille. Rapprochant les lèvres saignantes, il les recousit d’un tournemain et repartit joyeux à son travail.
Prenons la résolution de toujours dire la vérité, même si nous avons mal fait. Soyons francs.
Colorier une partie de la vigne (dans la frise).
Mardi 8 avril
INSTRUMENT DE L’IMMACULÉE
L’IMMACULÉE se servait de son missionnaire pour révéler aux âmes les volontés de son Cœur. Une malade demanda à voir le Père qu’elle ne connaissait que de nom. Avant même qu’elle lui ait adressé la moindre parole, il lui dit :
« Allez à la piscine, vous serez guérie, car Dieu vous veut religieuse. »
La jeune fille guérit, devint sœur Marie-Antoine et reçut plus tard cette confidence du capucin : « Avant de vous guérir, la Sainte Vierge m’a demandé de vous servir de guide et de père spirituel. » Tous deux entretinrent une correspondance jusqu’à la mort du Père.
Ayons l’humilité de demander conseil à nos parents et aux religieux que nous connaissons. C’est le moyen le plus sûr pour rester sur le chemin du Ciel.
Colorier une religieuse.
Mercredi 9 avril
GUÉRISON DU FRÈRE BRUNO
LES Trappistes de Notre-Dame du Désert recevaient régulièrement sa visite. L’un des moines, le frère Bruno, hôtelier, se trouvait très handicapé par une douleur intermittente et très violente dans le bras droit. Une sorte de crampe s’emparait soudain de sa main qui ne pouvait retenir ce qu’elle avait saisi.
« Mon Père, dit-il au vénéré visiteur, il paraît que vous faites des miracles ! Guérissez mon bras !
– Ce n’est pas moi qui guéris, repartit vivement le Père ; mais c’est l’eau bénite par la puissance du Bon Dieu. Si vous avez la foi, vous pouvez guérir.
– Oh ! oui, j’ai la foi et je crois que Dieu peut remettre ce bras dans son état normal. »
Le Père tira de sa poche un bénitier portatif, prit de l’eau avec son pouce et forma une croix sur le bras du frère. La douleur disparut et ne revint plus.
Rappelons-nous que Jésus et Marie ont souffert à cause de nos péchés. Consolons leur Cœur en répétant : « Père Éternel, je vous offre les Saintes Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour guérir celles de nos âmes. »
Colorier un drapeau fixé au fauteuil roulant d’un malade.
Jeudi 10 avril
CHARITÉ !
RELIGIEUX exemplaire, le Père Marie-Antoine pratiqua particulièrement la vertu de charité. Jamais une critique, un murmure, une médisance n’échappèrent de ses lèvres ! Jamais il ne parla en mal d’une personne absente, ni ne fit volontairement de peine à quelqu’un. Il affirmait à l’un de ses confrères :
« J’aimerais mieux mourir que de faire le plus léger péché contre la charité. »
Quand il entendait des propos dénigrants, il reprenait son interlocuteur et lui imposait doucement silence en disant : « Sainte charité, priez pour nous ! »
Le Cœur Sacré de Jésus est blessé par nos médisances et nos calomnies. Ne disons pas du mal de notre prochain, soyons bienveillants.
Colorier un enfant priant à la Grotte.
Vendredi 11 avril
LA CROIX DE FRANCE !
APRÈS avoir aménagé les deux grottes des Espélugues, à Lourdes, et les avoir dédiées à sainte Marie-Madeleine et à Notre-Dame des Douleurs, le zélé missionnaire inaugura un calvaire et une grande croix :
« Cette croix sera la croix de la France ! Quand Jésus mourut, il ne regardait pas Jérusalem, il regardait la France. Quand il dit : Femme, voilà ton fils, il faisait Marie spécialement Mère et Reine de la France, et saint Jean, son premier fils adoptif, devenait le premier sujet de ce royaume de Marie. Ainsi la parole de Jésus créait la France fille aînée de Marie et fille aînée de l’Église, et faisait de saint Jean le premier français ! »
Récitons la prière du Père Marie-Antoine afin que la France revienne à sa vocation première :
« Depuis longtemps, ô Marie, la France est votre royaume favori. Ne souffrez pas que les méchants y dominent. Montrez-vous toujours notre Reine, ô Vierge Immaculée ! »
Colorier les grottes des Espélugues.
Samedi 12 avril
VIVE MARIE ! VIVE LA FRANCE !
LE Père poursuivit : « Nous sommes ici la vieille France de Clovis, de Charlemagne, de Saint Louis, de Jeanne d’Arc. Nous sommes les frères d’armes de ceux qui criaient : Vive le Christ qui aime la France !
« Il faut que cette France s’affirme en face du ciel et de la terre ; il faut qu’elle fasse savoir au ciel et à la terre qu’elle ne meurt pas et qu’elle ne mourra pas.
« Au nom de la France de Clovis, de Charlemagne, de Jeanne d’Arc et des Croisades : Vive la Croix ! Nous sommes la France du Sacré-Cœur. Au nom du Sacré-Cœur : Vive la Croix ! Nous sommes la France de l’Immaculée Conception. Au nom de l’Immaculée Conception : Vive la Croix ! La France ne périra pas ! Vive la Croix ! Vive Marie ! Vive la France ! »
Chantons Vive Jésus, vive sa Croix ! (D 59)
Colorier la Croix (au seuil des Espélugues).
Dimanche 13 avril – Dimanche des Rameaux
NOUVELLE PERSÉCUTION
MALGRÉ sa vieillesse, le Père Marie-Antoine continuait ses prédications à travers toute la France. Une nouvelle vague de persécutions s’abattit sur le pays.
Cette fois encore, la municipalité radicale et socialiste de Toulouse s’attaqua à l’Ordre des capucins et surtout au Père Marie-Antoine. Le Père fit appel à la justice, mais il n’y avait plus de juge en France !
Il prêcha le Mois de Marie à la basilique de la Daurade comme prévu. De quoi parla-t-il ? D’espérance.
« Voici le temps des larmes, en attendant les cris d’espérance et les chants de victoire. Comme Jésus sur la croix, déployons le drapeau de la pénitence et de la souffrance.
« “ Que la France s’humilie ! Qu’elle reprenne le chemin de sa mission divine, et je la referai grande et glorieuse ! ” lui dit le Seigneur. »
Lors de la cérémonie des Rameaux, acclamons Jésus, notre Roi, en pensant à tout ce qu’il a souffert pour notre salut.
« Je vous aime, Cœur de Jésus mon Sauveur, délivrez-moi ! »
Colorier une partie de l’églantier (dans la frise).
Lundi saint 14 avril
PHALANGE DE L’IMMACULÉE
POUR le Jubilé de l’Immaculée Conception de 1904, nous le trouvons toujours en première ligne : « Voici l’heure du grand combat, et aussi l’œuvre du grand triomphe ! C’est par Marie que Dieu se prépare à créer un monde nouveau, où Jésus-Christ régnera. Tout est en travail pour cet enfantement. »
Le Père Marie-Antoine projette de former « une armée compacte, bien organisée, bien disciplinée », une sorte de Phalange de l’Immaculée :
« Si nous formons la croisade de Marie, si nous combattons avec Marie Immaculée et sous son étendard toujours victorieux, le triomphe nous est acquis, il est assuré. Le Christ aime la France ! La Vierge Immaculée est Reine de France ! La France se relèvera triomphante ! »
Pendant la Semaine sainte, sacrifions tout ce qui est jeux et distractions sur l’ordinateur et le portable. Contemplons plutôt l’image du Saint Suaire et consolons le Cœur de Jésus-Marie : « Père Éternel, puisque vous m’avez donné pour héritage la Face adorable de votre Divin Fils, je vous l’offre et vous demande en échange de cette Pièce infiniment précieuse, d’oublier les ingratitudes des âmes qui vous sont consacrées et de pardonner aux pauvres pécheurs. » (Sœur Marie de Saint-Pierre)
Colorier la bannière de l’Immaculée.
Mardi saint 15 avril
TESTAMENT SPIRITUEL
LE Père Marie-Antoine se savait de santé robuste, malgré une sciatique qui le faisait parfois souffrir. D’ailleurs, il n’avait pas le temps d’être malade. Sa vue demeura toujours bonne, il ne portait pas de lunettes : « Le Bon Dieu sait bien que je n’aurais pas le temps de les mettre ! » Cependant, en bon religieux, il se préparait à la mort et il rédigea son testament spirituel :
« Je choisis ce grand jour du Vendredi saint, où Jésus a fait le sacrifice de sa vie pour mon amour, pour faire aussi moi-même le grand et joyeux sacrifice de la mienne pour son amour. J’aurais tant voulu verser pour lui mon sang jusqu’à la dernière goutte ! »
« Ô Immaculée Conception ! Le pesant fardeau de mes crimes a fait tomber votre Jésus sous la croix. Touchez mon cœur afin que je les regrette et les pleure. » (Père Marie-Antoine)
Colorier une religieuse.
Mercredi saint 16 avril
DERNIERS JOURS
AU début du mois de février 1907, le bon Père souffrait de bronchite. Malgré tout, il sortit par une froide matinée pour visiter un prêtre ami. Son mal s’aggrava rapidement. Effrayé de voir son visage décomposé et sa parole embarrassée, un confrère lui recommanda de se soigner. Il répondit :
« Ce ne sera rien, j’ai rêvé que la Sainte Vierge venait me promettre encore trois ans de vie. »
Mais il n’avait plus qu’une semaine à vivre en ce monde.
« Ô Marie, qui offrez votre Cœur Immaculé pour le salut du monde, je veux vous consoler ! »
Colorier quelques pèlerins dans la procession.
Jeudi saint 17 avril
J’IRAI LA VOIR AU CIEL !
LE lundi 4 février, le malade put célébrer la sainte Messe une dernière fois. Le lendemain, les forces lui manquèrent, au point qu’il ne réussit même pas à quitter son lit : « C’est la première fois que cela m’arrive », ne cessait-il de répéter.
Le soir, il montra à l’un de ses confrères un tableau de la Sainte Vierge : « Regardez, lui dit-il, regardez comme elle est belle ! » Et dans un sursaut de bonheur, il ajouta : « Et dire que, bientôt, j’irai la voir ! »
Consolons le Cœur Eucharistique de Jésus-Marie en récitant cette “ flèche d’or ” enseignée par Notre-Seigneur à sœur Marie de Saint-Pierre :
« Qu’à jamais soit béni, aimé, loué, glorifié, le très Saint, très Sacré, très Suradorable, très méconnu, très inexprimable Nom de Dieu, au Ciel, sur la terre et dans les enfers, par toutes les créatures sorties des mains de Dieu, et par le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ au Très Saint-Sacrement de l’autel ! »
Colorier une partie de l’églantier (dans la frise).
Vendredi saint 18 avril
DERNIERS SACREMENTS
LA nuit suivante, le Père Marie-Antoine se trouvait dans une extrême faiblesse. Le délire s’emparait de lui par moments. Vers 11 heures, on le prévint de la gravité de son état. Le délire cessa. Il se confessa et reçut l’Extrême-onction.
Avant de communier en viatique, il renouvela sa profession religieuse, puis demanda pardon à ses supérieurs et à ses confrères, de toutes les peines qu’il avait pu leur causer involontairement, s’accusant avec une grande humilité de ses fautes et négligences.
Sur son visage, aucune trace de crainte ni d’émotion : il partait pour le Ciel, sans effort et sans regret. « Maintenant, dit-il, je m’en vais bien reposer. »
« Ô Immaculée Conception ! Ô Mère des douleurs ! Par les cruelles douleurs qu’éprouva mon Jésus lorsque de gros clous l’attachèrent à la croix, obtenez-moi de mortifier ma chair avec ses vices et ses convoitises. » (Père Marie-Antoine) Sainte Face de Jésus tendrement essuyée et couverte de baisers par la Très Sainte Vierge à la descente de croix, je vous adore et je vous aime.
Colorier les instruments de la Passion.
Samedi saint 19 avril
AVE MARIA !
UN frère le veilla la nuit suivante, la dernière qu’il passa en ce monde. Le malade voulut se lever pour visiter ses pauvres ! Par obéissance, il accepta de n’en rien faire.
Il se mit alors à prier. Le nom de Lourdes revenait fréquemment sur ses lèvres : il semblait réciter ses dernières prières à la Grotte où il prêcha tant de pèlerins. La chère vision de toute sa vie passait encore sous ses yeux. Avec des élans pleins de flamme, il répétait : Ave Maria !
« Ô Immaculée Conception ! Je veux pleurer avec vous sur le tombeau de mon Jésus, afin de pouvoir jouir avec lui et avec vous, dans le Ciel, du fruit de sa sainte mort. » (Père Marie-Antoine)
Colorier une partie de la vigne (dans la frise).
Dimanche 20 avril
PÂQUES
LE 8 février 1907, Toulouse s’éveilla sous un ciel grisâtre. À 5 heures du matin, le Père Marie-Antoine ressentit un grand malaise. Son regard se fixa. « Vous êtes fatigué, mon Père, reposez-vous ! lui dit son garde-malade.
– Moi, fatigué ! Oh ! non. Je me reposerai au Ciel... Moi, je ne suis jamais fatigué de prier... »
Puis il affirma gravement :
« Sachez que je vais droit au Ciel ! N’écoutez jamais le démon. Moi, je ne l’ai jamais écouté ; aussi, je vais droit au Ciel. »
Ce furent ses dernières paroles. Au moment même où le prêtre, appelé en hâte, recommandait son âme à Dieu, à la fin des prières des agonisants, il mourut. Sans agonie. Frère Rufin lui croisa les mains sur son chapelet grossier, tant de fois égrené, lui ferma les paupières et l’étendit sur sa planche.
« Ce que je n’ai pu faire sur terre, je le continuerai jusqu’à la fin des temps. Jusqu’à la fin des temps, je veillerai, j’intercéderai auprès de la Sainte Vierge pour mon beau pays de France », avait-il promis.
Qu’il revienne pour nous montrer le chemin de l’Immaculée, le chemin de Lourdes !
Colorier une partie de l’églantier (dans la frise).
* *
PRIÈRE POUR LA GLORIFICATION DU PÈRE MARIE-ANTOINE [1]
SEIGNEUR, qui aimez à manifester votre puissance et votre miséri- corde par le choix d’âmes au zèle dévorant pour votre honneur et le salut du prochain, daignez glorifier le Père Marie-Antoine, ce grand apôtre qui durant plus de cinquante ans, vous fit connaître aux petits et aux humbles, vous fit aimer des âmes justes, ramena dans le sentier du devoir de si nombreux pécheurs, et peut, en raison de sa lutte incessante contre les puissances des ténèbres, être appelé la terreur des démons. Ainsi soit-il. (3 Pater, Ave, Gloria)
PENSÉES DU PÈRE MARIE-ANTOINE
« D’où venez-vous ? me demande-t-on. Mais, de partout. Où allez-vous ? Où le Bon Dieu voudra. Plus je me détache de tout, plus je me laisse faire et conduire, plus je suis content et tranquille. »
« Chaque mission est un combat. Aussi ai-je senti le besoin de les mettre toujours sous la bannière de la Mère des combattants. »
« Ce n’est pas assez, à l’heure actuelle, d’avoir une foi grande, vive, savante, éclairée. Il faut qu’elle soit militante et triomphante. Il faut vaincre le mal par la foi. Il n’y a pas d’autre arme. »
« Quand les étoiles ont allumé leurs feux et entonné leurs harmonies au firmament de Dieu, les pèlerins étendent un firmament aussi, de leurs flambeaux qui scintillent, aux pieds de la Vierge Marie. »
« Le cœur d’une mère est un chef-d’œuvre de Dieu, et le Cœur de Marie est le plus beau de toutes les mères. En Elle, Dieu et l’homme se sont rencontrés pour se donner le baiser du saint et éternel amour. »
[1] Le Père Marie-Antoine a été déclaré vénérable le 24 janvier 2020, par le pape François.