Carême 2023
avec les martyrs de France (II)

INTRODUCTION

PENDANT le Carême 2022, nous avons découvert  les innombrables martyrs de France jusqu’au dix-septième siècle. Ces glorieux témoins firent de notre pays le « très chrétien royaume des Lys », la terre de Notre-Dame Marie.

En 1689, Louis XIV refusa de consacrer son royaume au Sacré-Cœur : la Révolution fut le châtiment divin de cette désobéissance, faisant deux millions de victimes en France et dans nos colonies. Les prétendus “ philosophes des Lumières ” pervertirent les esprits et l’essor de la Chrétienté en fut interrompu.

L’abbé de Nantes, notre Père, professait une véritable horreur de la Révolution française. Il l’étudia à la lumière de l’intervention de la Sainte Vierge et de la vie de ses martyrs. Ces derniers, pour la plupart inconnus, forment une splendide couronne de gloire autour de la famille royale. Durant ce Carême, découvrons leurs vertus et leur fidélité dans les persécutions, puisées dans une fervente dévotion au Cœur Immaculé de Marie.

En nos temps de désorientation diabolique et d’incertitude pour l’avenir, recourons à notre Mère chérie, Reine de France. Par nos prières et nos sacrifices, cherchons à la consoler pour tant de ses enfants qui se montrent si indifférents, qui ne cessent de la mépriser et outrager.

Puissions-nous « l’aimer toujours plus, la prier, la supplier en réparation, sans nous lasser ! Nous lui sommes consacrés pour devenir la Phalange de son triomphe ! et faire revivre ainsi la Chrétienté. Afin que par Elle et en Elle s’étende sans fin le Règne de son Divin Fils. » (frère Bruno)

Accomplissons avec ferveur la dévotion des cinq premiers samedis du mois et prions pour que le Saint-Père l’instaure dans toute l’Église, pour obéir aux demandes du Ciel. Alors, Notre-Dame de Fatima donnera au monde un certain temps de paix.

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LES PLAINTES DU SACRÉ-CŒUR

EN 1787, Notre-Seigneur apparut à une religieuse  de la Visitation de Nantes, sœur Marie-Anne Galipaud. Cinq fois, il lui montra son Divin Cœur couvert d’épines. Au cours d’une des apparitions, Il lui dit :

« Aime, adore, vénère ce Cœur, fais ton possible pour le faire aimer, adorer et vénérer et vois si tu peux plonger tous les hommes dans cette ouverture sacrée ; mais particulièrement, ranime, fortifie cette flamme dans mon petit peuple de la Visitation. Cet amour, je ne le veux pas en paroles, mais en imitation. Mon Cœur est foulé aux pieds, bafoué, méprisé et oublié. »

Les religieuses dessinèrent alors sur papier ou tissu des images du Sacré-Cœur en quantité. Mère Claude-Marie du Bruc les répandit avec un zèle ardent. Jésus et Marie donnaient ainsi à leurs enfants ce scapulaire, appelé “ Sauvegarde ”, pour les protéger dans la tourmente révolutionnaire qui se préparait.

En ce jour de pénitence, recevons les Cendres avec humilité. Invoquons le Cœur Immaculé de Marie, notre sauvegarde et notre refuge en ces temps d’apostasie.

Doux Cœur de Marie, soyez mon salut !

Colorier le scapulaire du Sacré-Cœur.

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Jeudi 23 février

LES LOIS CONTRE L’ÉGLISE

LA Révolution éclata en 1789. Dieu et le Roi ne  devaient plus régner sur la France. Les états généraux proclamèrent le peuple souverain. Louis XVI l’accepta ! Avait-il oublié que le seul souverain est Jésus-Christ, et le Roi seulement son lieutenant ?

Devenus les maîtres, les impies s’attaquèrent aux couvents. Les religieuses durent se disperser. La Constitution civile du clergé voulait séparer de Rome les prêtres français. Ces derniers étaient contraints de signer ce document, pourtant condamné par le Pape. Ceux qui refusèrent, appelés “ réfractaires ”, s’exilèrent ou se cachèrent pour ne pas être arrêtés.

Avec la permission de nos parents, offrons un sacrifice à table pour les prêtres, si peu nombreux et délaissés.

Colorier le révolutionnaire près de la guillotine.

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Vendredi 24 février

LOUIS XVI LE LIBÉRAL

UNE populace haineuse, dirigée et payée par les  révolutionnaires, se saisit de la famille royale. Louis XVI refusa la moindre résistance et laissa massacrer ses bons serviteurs.

Il devint l’otage d’une poignée de révoltés. La reine Marie-Antoinette, Madame Élisabeth, les enfants royaux Marie-Thérèse et Louis-Charles (le Dauphin) subirent avec lui outrages et insultes tout le long du chemin qui les menait de Versailles au palais des Tuileries.

Dans une lettre à la duchesse de Polignac, la Reine dépeint leur nouvelle vie :

« Nous sommes surveillés comme des criminels. En vérité, cette contrainte est horrible à supporter. Avoir sans cesse à craindre pour les siens, ne pas s’approcher d’une fenêtre sans être abreuvée d’insultes, ne pouvoir sortir mes pauvres enfants sans exposer ces chers innocents aux vociférations, quelle situation !

« Encore, si on n’avait que ses propres peines ! Mais trembler pour le Roi, pour tout ce qu’on a de plus cher au monde, pour les amis présents, pour les amis absents ; c’est un poids trop lourd à porter. »

Ce que Dieu permet est le meilleur, même si cela nous éprouve, car c’est toujours une grâce pour nous. Offrons nos petites peines en esprit de réparation :

« Ô Jésus, c’est pour votre amour, en réparation des offenses au Cœur Immaculé de Marie, pour la conversion des pécheurs, et pour le Saint-Père. »

Colorier une palme.

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Samedi 25 février

L’ENFANT CONSOLATEUR

LE Dauphin comprit toute l’horreur de cette  Révolution qui outrageait la majesté du roi de France. Le petit garçon si léger et indiscret apprit à se montrer prudent et réfléchi.

Il manifesta son esprit de décision et sa force de volonté. L’abbé d’Avaux n’ayant pu obtenir qu’il voulût bien apprendre à lire, la Reine dit à son fils :

« Mon enfant, voici que vous allez avoir cinq ans et vous ne savez toujours pas lire ! Sachez que je suis peinée de votre paresse.

 Maman ! Je vous promets que je saurai lire pour vos étrennes, cette année ! »

Aussitôt, il se rendit auprès de son précepteur :

« Monsieur l’abbé, il faut que je sache combien de temps il me reste jusqu’au jour de l’an, parce que j’ai promis à Maman de savoir lire ce jour-là.

– Un mois, Monseigneur, nous sommes aux derniers jours de novembre.

 Alors, donnez-moi, je vous prie, mon bon abbé, deux leçons par jour et je m’appliquerai tout de bon ! »

Au matin du 1er janvier 1790, Louis-Charles entra triomphant chez sa mère et, se jetant dans ses bras : « Voilà vos étrennes, Maman ! J’ai tenu ma promesse, et je sais lire maintenant ! »

Travaillons bien à l’école et, le soir, appliquons-nous à nos devoirs, afin de réjouir nos parents.

Colorier le visage de la Sainte Vierge.

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Dimanche 26 février – 1er dimanche de Carême

LE VŒU AU CŒUR IMMACULÉ

MADAME Élisabeth était la sœur de Louis XVI.  Cette princesse très vertueuse avait désiré entrer au Carmel. Le Roi ne le lui avait pas permis, préférant la garder auprès de lui. Pourtant, il ne suivit pas ses conseils de fermeté politique.

Les idées de liberté et d’égalité se répandaient dans le peuple. La persécution religieuse gagnait du terrain. Louis XVI approuva d’abord la Constitution civile du clergé, pourtant schismatique. Le 14 juillet 1790, anniversaire de la prise de la Bastille, il jura fidélité à la Nation et à la Loi.

De plus en plus inquiète, Madame Élisabeth prononça, avec ses amies, un vœu au Cœur Immaculé de Marie pour la conservation de la religion catholique en France. La Reine s’y associa.

Quant au Roi, il rétracta sa signature et s’opposa désormais à la loi contre l’Église.

Notre Père nous a consacrés à l’Immaculée. Enfants de Marie, sacrifions les jeux d’ordinateur pendant ce Carême. Lisons plutôt une vie de saint !

Colorier Madame Élisabeth, à côté de la Reine.

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Lundi 27 février

AMIS ET ENNEMIS

AU château des Tuileries, les soldats républicains  surveillaient la famille royale, lui manifestant beaucoup d’hostilité. D’autres gardes, royalistes ceux-là, effectuaient aussi leur service au palais : c’était la garde constitutionnelle du Roi.. La Reine les avait choisis parmi les familles fidèles à la monarchie.

Le Dauphin les aimait beaucoup et avait confiance en eux. Cependant, il ne laissait pas voir ses préférences entre les deux régiments, par prudence, et se montrait aimable envers tous, afin de ne compromettre personne.

Parmi eux se trouvait un jeune lieutenant, Henri de La Rochejaquelein. Âgé de dix-neuf ans, il avait refusé d’obéir à l’Assemblée nationale et avait été renvoyé de son régiment.

Accomplissons avec exactitude et en esprit de pénitence notre devoir d’état. Offrons-le pour tant d’outrages qui blessent les Cœurs de Jésus et de Marie.

Colorier le blason du Dauphin (en haut, à gauche).

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Mardi 28 février

QUAND LE ROI ABANDONNE

PEU après, cette garde fut supprimée. Les officiers  monarchistes restèrent cependant auprès de la famille royale, en costumes civils. Plusieurs fois, ils proposèrent à Louis XVI de neutraliser les révolutionnaires par la force. Toujours, le Roi refusa. Il ne voulait pas faire couler le sang... des méchants, ce qui aurait pourtant sauvé l’institution royale, la religion catholique et la vie des bons !

Les “ clubs ” organisaient l’assaut des Tuileries prévu pour le 10 août. Les gentilshommes de la garde royaliste l’apprirent par leurs espions. Ils affluèrent au palais dès la veille, résolus à défendre le Roi et à le sauver au péril de leur vie. Ils étaient deux cents.

Conseillé par la Reine et Madame Élisabeth, le souverain inspecta les défenses du château durant la nuit et galvanisa les énergies. Hélas ! au matin, persuadé par un traître qu’il valait mieux ne pas résister à l’ennemi, Louis XVI abandonna tout esprit de défense...

À peine s’était-il rendu que la populace attaqua les Tuileries et fit sept cent soixante tués parmi les gardes fidèles !

Demandons au Cœur Immaculé de Marie la grâce de lui rester toujours fidèles. En récitant les prières de Fatima, prions pour les pécheurs qui l’affligent sans cesse.

Colorier des fleurs dans l’herbe.

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Mercredi 1er mars

PRISONNIERS DE LA RÉVOLUTION

PENDANT trois jours, la famille royale demeura  illégalement détenue dans une petite pièce ouverte à tout venant, objet des pires insultes. Certains députés criaient : « À mort les tyrans ! »

À travers le Roi sacré, c’était Jésus-Christ que les révolutionnaires voulaient détrôner et anéantir. Ils profanèrent l’église la plus proche et son Tabernacle ! Apportant le Ciboire à l’Assemblée, ils jetèrent les Hosties par terre.

Quelle souffrance pour les prisonniers de voir leur Seigneur et leur Dieu outragé au moment où le roi de France était détrôné !

Enfin, le 13 août, victorieux de toute opposition, ils enfermèrent Louis XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants dans la sinistre prison du Temple.

De nos jours aussi, des églises sont incendiées et beaucoup de sacrilèges sont commis envers le Saint-Sacrement. En esprit de réparation, récitons la prière de l’Ange plusieurs fois dans la journée :

« Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne vous aiment pas. »

Colorier l’herbe.

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Jeudi 2 mars

LE RÉGICIDE

LE 21 septembre, Robespierre abolit la royauté et  proclama l’an I de la république. Trois mois plus tard, le Roi fut brutalement séparé de sa femme, de ses enfants et de sa sœur.

Après un simulacre de procès, les révolutionnaires le condamnèrent à être guillotiné. Avant son exécution, Louis XVI recommanda à son fils de pardonner à ceux qui le mettaient à mort.

Le lendemain, après avoir communié à la Messe de son aumônier, le roi de France partit au supplice en récitant les prières des agonisants.

« Allez, fils de Saint Louis, les portes de l’éternité vous sont ouvertes », lui dit son confesseur. Ainsi mourut Louis XVI à l’âge de trente-neuf ans.

Dans la nuit, Marie-Antoinette et sa belle-sœur prièrent longtemps au chevet du petit roi Louis XVII. Le lendemain, 22 janvier, la Reine réveilla son fils :

« Mon enfant, il faut penser au Bon Dieu.

 Maman, moi aussi, j’ai bien pensé au Bon Dieu, mais quand j’appelle la pensée du Bon Dieu, toujours l’image de mon père descend devant moi. »

Oui, le roi de France est l’image du Christ sur la terre.

Préparons notre confession du premier samedi du mois. Le prêtre est le représentant de Jésus ; je lui accuserai toutes mes fautes avec confiance. C’est avec une âme purifiée que j’irai communier. Alors, je demanderai à Jésus de sauver les pécheurs afin qu’ils n’aillent pas en enfer. Et notre Mère du Ciel sera consolée.

Colorier la couronne au-dessus du blason.

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Vendredi 3 mars – premier vendredi du mois

PARDON DES INJURES

LES révolutionnaires placèrent au Temple le couple  Tison, comme espions et gardiens. Un jour, réprimandés par un commissaire, ils accusèrent Louis XVII de les avoir dénoncés. Ce dernier protesta avec énergie. Seule, sa tante parvint à le calmer :

« Ils sont en colère. Pardonnez-leur !

– Pardonnez-leur ! intervint Tison d’un air féroce. Ah ! çà, où sommes-nous ? Oubliez-vous que c’est le peuple seul qui a le droit de pardonner ? »

Cette brute méprisait le vrai Dieu qui seul pardonne à ceux qui se repentent.

Madame Élisabeth portait sur elle une broche sur laquelle était gravé : “ Oubli des offenses, pardon des injures. 

Demandons-lui la force de pardonner de tout cœur à notre prochain. Ainsi, Dieu pardonnera nos péchés. Récitons la prière enseignée par Notre-Dame de Fatima : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. »

Colorier une rose.

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Samedi 4 mars – premier samedi du mois

ULTIMES RECOMMANDATIONS

APRÈS l’assassinat du Roi, les députés réclamèrent  la mort de la Reine. Le 3 juillet 1793, à 10 heures du soir, ils firent brutalement irruption dans la prison pour arracher l’enfant à sa mère. Après une heure de résistance et de pleurs, Marie-Antoinette dut céder. Elle adressa à son fils ses dernières recommandations :

« Mon enfant, nous allons nous quitter. Souvenez-vous de vos devoirs quand je ne serai plus auprès de vous pour vous les rappeler. N’oubliez jamais le Bon Dieu qui vous éprouve ni votre mère qui vous aime. Soyez sage, patient et honnête, et votre père vous bénira du haut du Ciel. Mon fils, il faut obéir, il le faut... »

Après cette tragique séparation, Marie-Antoinette devint comme aveugle, sourde et muette face à ses bourreaux. Elle fut conduite à la Conciergerie pour y être « jugée » par des hommes qui l’avaient d’avance condamnée.

Accomplissons nos exercices du premier samedi avec ferveur : le chapelet, la communion réparatrice et la méditation. Consolons le Cœur Immaculé de la plus tendre des mères, tellement outragé. Rappelons-nous sa demande pressante : « Toi, du moins, tâche de me consoler ! »

Colorier le ciboire et l’hostie.

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Dimanche 5 mars – 2e dimanche de Carême

REINE ET MARTYRE

DURANT son odieux “ procès ”, Marie-Antoinette  s’appliqua à son devoir d’état du moment, fidèle à l’honneur et à sa dignité de reine de France, aimant son peuple et lui pardonnant.

Elle entendit sa sentence avec calme et courage. On lui donna un prêtre jureur pour se préparer à mourir, elle le refusa.

Emmenée sur le lieu de son exécution, la reine de France suivit l’exemple de son époux qui était mort en Roi très chrétien.

Épuisée par des heures d’interrogatoire du procès, n’ayant ni dormi ni mangé, Marie-Antoinette monta à l’échafaud par ses propres forces.

Ayant marché sur le pied de son bourreau, elle s’excusa : « Je vous demande pardon. » Ce fut son dernier mot. Marie-Antoinette ne vécut que pour la France, le Roi et ses enfants. Elle mourut comme une sainte, comme une martyre, comme une victime.

Luttons contre notre orgueil en reconnaissant nos torts, humblement. Demandons-en la grâce dans notre communion, en récitant cette invocation : “ Jésus, doux et humble de cœur, placez mon cœur bien près du vôtre ! 

Colorier la couronne dans la main de Louis XVII.

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Lundi 6 mars

« DIEU EST ÉTERNEL ! »

TOUT l’univers de l’enfant-roi bascula lorsqu’il se  trouva séparé de sa Maman-Reine. Il garda cependant son trésor au plus profond de son cœur, vivant dans le souvenir des siens, de leurs saints exemples, et de leur piété envers le Sacré-Cœur.

Le gardien, Simon, reçut la charge d’avilir le fils de Louis XVI. Il devait lui faire perdre le souvenir de son origine royale et de sa religion. Hymnes révolutionnaires, plaisanteries grossières, accompagnées de coups et d’injures marquaient les journées. Le 10 août 1793, pour l’anniversaire de la chute de la royauté, Simon le réveilla en sursaut :

« Allons, Capet ! C’est aujourd’hui un grand jour. Il faut que tu cries : vive la république !

 Vous ferez tout ce que vous voudrez, mais je ne crierai jamais vive la république. »

Il obligea l’enfant à écouter les discours prononcés contre le “ Tyran ” son père.

« Tu entends bien, Capet ! Jurons de défendre la Constitution jusqu’à la mort. La République est ­éternelle ! Allons, il faut que tu dises que la République est éternelle !

 Il n’y a rien d’éternel », protesta Louis XVII.

Puis, sanglotant, il articula :

« Je me suis trompé : Dieu est éternel, mais il n’y a que Lui. »

Pendant sept mois, l’infâme Simon tenta de pervertir le petit Roi. Jamais il ne réussit à atteindre son âme.

Offrons un sacrifice pour consoler la Sainte Vierge des blasphèmes de ceux qui cherchent à mettre le mépris ou la haine dans le cœur des enfants.

« Mon Dieu, je vous aime ; gardez-moi bien comme votre enfant. »

Colorier une rose.

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Mardi 7 mars

LA PASSION DE LOUIS XVII

POUR parvenir à leur fin, les gardiens changèrent  de tactique. Ces diaboliques isolèrent l’enfant de dix ans dans une petite pièce de la tour du Temple.

Ils le privèrent d’air et de lumière, d’une nourriture suffisante et des soins les plus nécessaires. Son linge n’était jamais changé. Personne ne lui adressait la parole.

L’hiver de 1793 à 1794 passa, morne et silencieux. Atteint de tuberculose, le petit Roi ne fut bientôt plus que faiblesse et souffrance. Comme Notre-Seigneur dans son agonie et sa Passion, Louis XVII portait les péchés de la France pour les expier. Par ses larmes et sa détresse, il mérita le pardon du Bon Dieu pour les fautes des rois ses ancêtres, et pour son peuple rebelle.

Encore aujourd’hui, son sacrifice portera des grâces de conversion pour notre patrie, à condition que nous tombions à genoux et demandions pardon.

Aujourd’hui, j’offrirai mes petites peines sans me plaindre, pensant que le Bon Dieu donne toujours la force de supporter les souffrances qu’il nous envoie.

Colorier la reine Marie-Antoinette.

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Mercredi 8 mars

COURAGE ET FOI

MADAME Élisabeth et sa nièce Marie-Thérèse étaient  sévèrement gardées au secret, sans livre ni papier pour s’instruire. Le 10 mai 1794, la princesse Élisabeth de France était condamnée à mort avec vingt-quatre autres personnes, après un simulacre de procès.

Son calme et son regard lumineux frappèrent ses compagnons d’infortune. Elle les réconfortait et tournait leurs âmes vers le Ciel.

Une charrette les conduisit à la guillotine. Durant l’exécution des prisonniers, elle pria pour eux. Quand le vingt-troisième condamné s’inclina devant la sœur de Louis XVI, celle-ci l’encouragea par ces mots : « Courage et foi dans la miséricorde de Dieu. »

Puis, la dernière, elle se leva. Le bourreau lui tendit la main ; sa victime lui fit comprendre qu’elle était assez forte pour monter sans secours les marches de l’échafaud. Son fichu, tombant à terre au moment où on la liait, laissa apercevoir une médaille de la Vierge Immaculée, attachée à son cou.

Le Cœur Immaculé de Marie est offensé par ceux qui l’outragent directement dans ses saintes images. Embrassons souvent notre Médaille miraculeuse en réparation.

Colorier la guillotine.

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Jeudi 9 mars

ROI ET MARTYR

LOUIS XVII connut une agonie longue et cruelle,  apaisée à la fin par la présence d’un autre gardien, un brave homme nommé Gomin. Le 8 juin 1795, il dit à son malade : « Que je suis malheureux de vous voir souffrir comme ça !

 Consolez-vous, je ne souffrirai pas toujours. »

Gomin s’agenouilla pour être plus près de lui. Louis-Charles lui prit la main et la porta à ses lèvres. Le cœur religieux du gardien se fondit en une prière ardente pendant que l’enfant regardait le Ciel.

Il lui demanda : « J’espère que vous ne souffrez pas dans ce moment ?

 Oh, si ! je souffre encore, mais beaucoup moins : la musique est si belle ! »

Or, on ne faisait aucune musique, ni dans la tour ni dans les environs ; aucun bruit du dehors n’arrivait dans la chambre.

« De quel côté entendez-vous cette musique ?

 De là-haut !

– Y a-t-il longtemps ?

 Depuis que vous êtes à genoux. Est-ce que vous n’avez pas entendu ? Écoutez ! Écoutez ! »

Et l’enfant, d’un geste vif, indiquait le ciel en ouvrant ses grands yeux illuminés par l’extase. Le bon Gomin fit mine d’écouter, d’entendre... Après quelques instants, l’enfant tressaillit de nouveau, ses yeux étincelèrent, et il s’écria dans un transport indicible :

« Au milieu de toutes les voix, j’ai reconnu celle de ma mère ! »

Quelques instants plus tard, Louis XVII rendait son âme à Dieu.

En récitant notre chapelet, nous demandons à la Sainte Vierge de venir nous chercher à l’heure de notre mort, moment le plus important de notre vie.

Colorier l’auréole de l’Enfant-Jésus.

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Vendredi 10 mars

JACQUES CATHELINEAU

DÈS le début de la Révolution, le bon peuple  d’Anjou s’était tourné vers Notre-Dame, unique secours des chrétiens. Au Pin-en-Mauge vivait Jacques Cathelineau, humble artisan colporteur. Bouleversé par la destruction systématique de l’Église en France, il supplia la Très Sainte Vierge d’intervenir pour « la persévérance d’une foi vive, solide et inébranlable » dans notre patrie.

Cathelineau prit la tête de pèlerinages nocturnes aux sanctuaires marials de la région. Bientôt, des centaines de personnes le suivirent. Son curé l’approuva, car ces processions aux flambeaux se faisaient religieusement, à jeun, dans la pénitence et le bon ordre. Le cortège se formait le soir, après la journée de travail.

En tête marchait Cathelineau, portant la croix de procession ou un gros cierge. Il dirigeait les prières, le chapelet, entonnait psaumes et cantiques.

Arrivée aux pieds de la Sainte Vierge, la petite foule chantait et priait une partie de la nuit. Puis on reprenait la route du retour, de la même manière.

Offrons un sacrifice en réparation, pour tous ceux qui méprisent les demandes de Notre-Dame de Fatima : « Ô mon Jésus, c’est pour votre amour... »

Colorier l’Enfant-Jésus.

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Samedi 11 mars

LA RÉPONSE DE NOTRE-DAME

L’IMMACULÉE répondit en descendant du Ciel ! Elle  venait au secours de ses fidèles en apparaissant dans la petite chapelle de Notre-Dame de Charité, si chère à Jacques Cathelineau.

La nouvelle se répandit. Le désir de voir la Sainte Vierge était si grand qu’on accourait par groupes de cinq cents à trois mille personnes. Beaucoup se confessaient et communiaient avant de partir vénérer leur Mère du Ciel, n’emportant comme provision qu’un quignon de pain. Une religieuse décrit l’un de ces pèlerinages :

« Tous espéraient voir l’Apparition ! Arrivés à Notre-Dame de Charité, ils se prosternèrent. Certains virent d’abord une étoile. Ils redoublèrent leurs prières et enfin l’Immaculée se montra à eux, tenant son Divin Fils dans les bras. Elle se rendit visible à tous. Jugez de la joie et des transports où ils furent, croyant être élevés au Ciel. »

Puis, les fidèles la virent s’élever dans une nuée parsemée d’étoiles.

Aujourd’hui, faisons plusieurs actes de charité en nous sacrifiant pour nos proches. Offrons ces actes au Cœur Immaculé de Marie, afin de retirer quelques-unes des épines que les pécheurs lui enfoncent à tout moment. Obtenons ainsi pour eux grâce et miséricorde.

Colorier le sceptre de Louis XVII.

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Dimanche 12 mars – 3e dimanche de Carême

LE CHÊNE DE NOTRE-DAME

LES révolutionnaires des environs dénoncèrent aux  autorités du département ces foules de “ fanatiques ” qui priaient nuit et jour. De grand matin, les administrateurs vidèrent et détruisirent la chapelle. Il n’en resta plus rien.

Cette profanation n’arrêta pas la ferveur populaire ni la Sainte Vierge ! Elle continua à se montrer aux pèlerins dans les branches d’un chêne voisin.

Un jour, une quinzaine de “ messieurs ” qui ne croyaient pas à ces apparitions se rendirent sur les lieux. Après avoir examiné le chêne, ils se mirent en prière. Notre-Dame leur apparut !

Deux des maçons qui avaient démoli le sanctuaire se moquèrent d’eux. Ces derniers les reprirent de leur irréligion avec tant de vérité que les ouvriers pleurèrent de regret. Aussitôt, la Reine du Ciel se montra à leurs yeux et les transforma en croyants résolus.

Offrons notre communion dominicale en réparation, afin de consoler la Sainte Vierge pour tous ceux qui ne cessent de l’outrager dans ses saintes images et qui profanent les églises.

Colorier une palme.

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Lundi 13 mars

FIDELITÉ

LE 25 mars 1792, en la fête de l’Annonciation, deux mille pèlerins emplissaient la lande. À la tête de chaque paroisse, un homme portait un grand cierge de dévotion. Tous chantaient les litanies et récitaient le chapelet.

C’en était trop pour les “ patriotes ”. Dès le lendemain, ils envoyèrent un détachement pour disperser les cierges, les ex-voto, et abattre le chêne de Notre-Dame.

Cependant, jamais, même en pleine Terreur républicaine, ils ne parvinrent à faire cesser les processions.

Souvenons-nous que la prière donne la force de combattre le démon. Récitons la Prière à l’Immaculée, Reine des Anges (E 15).

Colorier Louis XVII.

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Mardi 14 mars

LA CROISADE VENDÉENNE

JACQUES Cathelineau donna le signal de la Croisade  le 13 mars 1793. Tout le bocage le suivit. La Reine des batailles leur accorda d’éclatantes victoires.

Ces Croisés de Dieu et du Roi marchaient au chant du Vexilla Regis, le chapelet autour du cou. Henri de La Rochejaquelein se rangea sous les ordres de Cathelineau, ainsi que de nombreux officiers. La République trembla devant ces héros du Sacré-Cœur qui se battaient comme des lions, pardonnaient à leurs ennemis et mouraient en martyrs.

Le Bon Dieu voulait en faire des victimes expiatoires pour le salut de la France. Le général en chef Cathelineau, les généraux d’Elbée, Lescure et Bonchamps moururent en saints.

Henri de La Rochejaquelein continua l’épopée héroïque de la Grande Armée catholique et royale : généralissime à vingt et un ans, il mourut au combat, pleuré de ses hommes et craint des méchants. Sur sa poitrine, on trouva une relique de la sainte Croix, un scapulaire de la Sainte Vierge et une petite Vierge d’ivoire.

« Donnons notre cœur à Dieu et fonçons sur les Bleus », s’écriait La Rochejaquelein en montant à l’assaut. Imitons-le en offrant souvent notre cœur à Jésus et Marie, afin de les consoler de tant d’ingrats.

Colorier Cathelineau portant la Croix de procession.

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Mercredi 15 mars

LA VENDÉE INVAINCUE

APRÈS ces défaites apparentes, la république crut  qu’elle avait gagné la partie. Cette illusion ne dura pas. D’autres généraux vendéens, bretons et normands, relevèrent le flambeau de la Croisade. À Paris, le Comité de salut public semonça le général Turreau chargé d’anéantir la réaction vendéenne :

« Quatre-vingt mille hommes sont sous tes ordres, dont plus de quarante mille en état de combattre, et la Vendée existe toujours ! Cette malheureuse guerre aurait dû être gagnée en quinze jours. Sous peine de mort, nous t’enjoignons de la terminer d’ici un mois.

– Ce n’est pas ma faute ! répondit Turreau, mais celle des “ brigands  (c’est ainsi que les républicains appelaient les Vendéens). Plus de cent représentants et généraux (républicains) sont venus s’user dans ce pays maudit. Cela vient du courage fabuleux des “ brigands ”. Il y a quelque chose de surnaturel dans cette ténacité dont aucun peuple n’a donné l’exemple. »

Oui, la bravoure des Vendéens était surnaturelle. Ils puisaient leur force auprès de Notre-Dame de Charité, en chantant ce cantique :

T’aimer et te plaire, ô Vierge, est notre bonheur,
Dans l’apostasie te consoler est notre honneur.
Embrase le monde du feu de ta Charité
Pour faire renaître les temps de la Chrétienté !
Et prends-nous un jour au Ciel
Sur ton Cœur Immaculé.

Nous aussi, trouvons notre force dans le Cœur Immaculé de Marie, pour lutter contre nos propres défauts. Ainsi, aujourd’hui, soyons particulièrement obéissants !

Colorier la couronne d’étoiles.

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Jeudi 16 mars

LES “ MISSIONS ” DE LYON

L’IMMACULÉE conservait en son Cœur les souf-  frances et les supplications de ses enfants. Elle allait maintenant puiser dans le sang de ses martyrs et susciter des œuvres de renaissance. Celles-ci abondèrent au dix-neuvième siècle, restaurant la foi catholique.

Le Père Jacques Linsolas était prêtre à Lyon depuis dix ans quand la Révolution éclata. Une émeute dirigée contre lui le conduisit en prison. Remis en liberté, il s’exila en Savoie, mais revint bientôt dans sa ville, pour soutenir ses paroissiens.

Son archevêque, exilé, lui confia le gouvernement du diocèse. Le Père le partagea en vingt-cinq “ missions ”, chacune administrée par un prêtre réfractaire ayant sous ses ordres des hommes sûrs et courageux.

À l’insu des autorités révolutionnaires, avec l’approbation de son évêque, le Père mit sur pied une véritable Église clandestine ! capable d’administrer les sacrements, d’instruire les enfants et de combattre les idées modernes : droits de l’homme, liberté et égalité.

Pour ne pas perdre la foi en ces temps d’apostasie, appliquons-nous à apprendre par cœur notre catéchisme et à mieux comprendre notre sainte religion.

Colorier la branche du chêne.

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Vendredi 17 mars

LA CONGRÉGATION DES DEMOISELLES

PARMI les jeunes filles catholiques, le Père Linsolas  choisit les plus pieuses et fonda la Congrégation des Demoiselles.

Il les divisa en trois classes : l’une visitait les prisonniers, l’autre s’occupait des malades dans les hôpitaux, et la troisième enseignait à leurs compagnes plus jeunes la doctrine catholique. Toujours dans la plus grande discrétion, le secret étant de règle.

L’une d’elles, Françoise Michalet, se distinguait par son intrépidité. Elle avait répandu dans Lyon des documents contre la Constitution civile du clergé. La police en trouva une centaine d’exemplaires chez elle. Elle le paya de plusieurs mois de prison.

Libérée, Françoise se remit au service de l’Église. Elle reçut en cachette des prêtres réfractaires et porta leurs messages jusque dans les prisons de la ville ! Les révolutionnaires l’emprisonnèrent de nouveau. Elle écrivit à son cher Père :

« Je suis entre les mains de Dieu. Je me suis réjouie de me voir traitée comme mon divin Époux qu’on conduisait, au milieu des huées, de tribunal en tribunal. Nous avons eu d’autant plus de ressemblance avec Lui que ceux qui nous conduisaient nous accablaient d’invectives. »

Rendons service de bon cœur, sans nous faire prier. Offrons ce sacrifice pour consoler le Cœur Immaculé de Marie.

Colorier le pèlerin portant un cierge.

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Samedi 18 mars

UN TÉMOIGNAGE CATHOLIQUE

FRANÇOISE Michalet comparut devant le tribunal  révolutionnaire. Au “ juge ” qui l’accusait d’être fanatique, elle répondit courageusement :

« Je ne suis point fanatique, mais catholique.

– Tu crois donc à toutes ces rêveries, l’enfer, le paradis ?

 Je crois à toutes les vérités que la religion ­catholique m’enseigne.

– Ce n’est pas la réponse de ton catéchisme.

 Il serait trop long de te répéter tout le catéchisme.

– Tu as bien fait dire la Messe chez toi ?

 C’est ce qu’il faudrait que tu me prouves.

– Ce n’est pas une réponse ! As-tu fait dire la Messe chez toi ?

 Citoyen, aucun décret ne le défend ; tu n’as pas le droit de m’interroger. Les opinions sont libres, pourvu qu’on ne trouble pas l’ordre public. »

Le Saint-Esprit donne aux martyrs le courage et l’intelligence pour témoigner de leur foi. Demandons-lui la grâce de rester fidèle à notre foi, jusqu’à la mort.

Colorier le blason de La Rochejaquelein.

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Dimanche 19 mars – Lætare

SALVE REGINA

LORSQUE Françoise entendit prononcer contre elle  la sentence de mort, toute sa nature se révolta. Cependant, la grâce triompha.

Elle retrouva son calme et se prépara à la mort, ainsi que ses compagnes de martyre. Avant d’aller au supplice, elle donna les bas et les souliers qu’elle portait, par esprit de pauvreté et de pénitence.

Un des révolutionnaires l’aperçut :

« Pourquoi te déchausses-tu ?

– Parce que je suis libre de le faire.

– Mais tu t’enrhumeras.

 Je ne le serai pas longtemps. »

Elle gravit l’échafaud en chantant le Salve Regina. Elle avait écrit :

« Ô mort, que tu parais douce à un cœur qui ne soupire qu’après son Dieu. »

En ce jour consacré à saint Joseph, acceptons avec patience et joie les incommodités qui se présenteront, afin d’imiter sa vie à Nazareth, où les épreuves ne manquèrent pas.

Saint Joseph, par les mérites de votre travail ardu et de vos sueurs, aidez-nous !

Colorier Françoise Michalet donnant ses souliers.

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Lundi 20 mars

LES FILLES DE LA CHARITÉ D’ARRAS

À Arras, sept Filles de la Charité enseignaient les  petites filles, tenaient un dispensaire et visitaient les pauvres, gratuitement.

Joseph Lebon, prêtre apostat, représentant du peuple, n’osa pas les molester à cause de leur présence auprès des malades.

Cependant, en 1793, il les obligea à prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé. Les Sœurs refusèrent. Lebon les chassa.

L’officier municipal prit la direction de la maison de Charité, que tenaient les religieuses, et la dénomma “ maison de l’humanité ” !

Il se constitua « seul responsable et comptable de toutes les sommes et deniers ». Après avoir placé chez les religieuses des journaux compromettants, il les dénonça.

La supérieure organisa la fuite des trois plus jeunes Sœurs. Les quatre anciennes furent arrêtées et conduites dans un ancien couvent transformé en prison. Elles consolaient, encourageaient les détenues, leur faisaient entrevoir et aimer le bonheur du Ciel.

À l’exemple des Filles de la Charité et pour con­soler le Cœur de Marie, soyons attentionnés envers nos proches. Ayons bon cœur et rendons service !

Colorier une étoile.

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Mardi 21 mars

LA DERNIÈRE CHARRETTE

LES Filles de la Charité comparurent devant Lebon, en pleine nuit ! Sœur Madeleine, principale accusée, fut condamnée la première comme “ pieuse contre-révolutionnaire ” ayant refusé le serment. Les autres, jugées “ complices ”, subirent la même peine.

Lorsque le bourreau leur lia les mains derrière le dos, elles refusèrent de se dessaisir de leur chapelet. L’un des hommes les plaça sur la tête des victimes, en forme de couronne. Cela souleva l’hilarité des spectateurs. Les religieuses y virent une preuve touchante de la bienveillance spéciale de leur Mère du Ciel !

Sœur Madeleine mourut la dernière, après s’être adressée à la foule :

« Chrétiens, écoutez-moi, nous sommes les dernières victimes de la Terreur. Demain, la persécution aura cessé, l’échafaud sera détruit, et les autels de Jésus se relèveront glorieux. »

Notre-Dame de Fatima a promis le triomphe de son Cœur Immaculé. L’Église se relèvera. Pour cela, récitons notre chapelet avec ferveur, sans nous dissiper.

Colorier les œillets.

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Mercredi 22 mars

PROTECTION CÉLESTE

LES prêtres réfractaires se trouvaient favorisés de  protections célestes. Le curé de Saint-Martin-de-Vitré célébrait la Messe en cachette dans une maison quand les Bleus survinrent. Il n’eut que le temps de s’échapper par une fenêtre qui donnait sur le jardin. Les fidèles cachèrent le calice et les ornements dans une armoire.

Il était temps ! Les soldats républicains entraient dans la pièce. Furieux de ne pas trouver un seul prêtre, ils fouillèrent la maison. Pendant la perquisition, les catholiques prièrent ardemment.

Quand les sbires s’approchèrent de l’armoire et l’ouvrirent brutalement, les cœurs se serrèrent. À la stupeur des assistants, d’épaisses toiles d’araignées dérobaient à leurs regards les objets sacrés !

Offrons à la Sainte Vierge un sacrifice à l’intention de tant de prêtres qui souffrent de l’apostasie actuelle.

Colorier une étoile.

Jeudi 23 mars

VIVE JÉSUS ! VIVE SA CROIX !

À Baugé, en Anjou, la relique de la sainte Croix  protégea la congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur de Marie. Leur fondatrice, Anne de La Girouardière, cachait les prêtres réfractaires parmi les infirmes que la communauté soignait.

Ainsi, la Messe était secrètement célébrée chaque jour à Baugé. Malgré les visites domiciliaires des commissaires de la république, les proscrits demeurèrent introuvables.

Un vendredi, la relique de la vraie Croix était exposée au chœur. La religieuse en adoration entendit le bruit que faisait la troupe ennemie surgissant dans le couvent. Elle se saisit du saint trésor et l’enfouit dans sa grande poche. Les soldats pénétrèrent dans la chapelle ! La sœur fit mine de coudre, ils ne l’inquiétèrent pas. Malgré d’autres nombreuses alertes, la communauté conserva toujours sa précieuse relique.

Par sa sainte Croix, Jésus a réparé l’offense immense que font nos péchés à notre très chéri Père Céleste. Pensons-y en faisant notre signe de croix avec application.

Merci, mon Jésus, d’avoir tant souffert pour moi !

Colorier la vraie Croix de Baugé.

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Vendredi 24 mars

LA PROMESSE DE MGR DE PRESSIGNY

L’ÉVÊQUE de Saint-Malo, Mgr de Pressigny, dut fuir  son évêché saccagé par les révolutionnaires. Il se réfugia chez les Lamennais. Ces derniers mirent à sa disposition un bateau prêt à appareiller pour l’Angleterre.

La veille du départ, l’évêque eut la consolation de confirmer le fils de la famille, Jean-Marie. À dix ans, il savait répondre parfaitement aux questions du catéchisme !

La nuit suivante, l’ecclésiastique s’apprêta à partir. Jean-Marie se présenta, un bâton à la main et, sur l’épaule, un gros paquet de livres et de vêtements :

« Je vais avec Monseigneur. Je veux rester avec lui. Chez les protestants, il n’aura personne pour lui servir la Messe.

– Je ne peux pas t’emmener, répondit l’évêque.

– Mais, Monseigneur, avec vous je n’aurai pas peur. Je vous servirai la Messe, vous m’apprendrez le latin, vous me ferez prêtre et je ne vous quitterai jamais. »

Mgr de Pressigny, de plus en plus bouleversé, promit à l’enfant de revenir et de l’ordonner quand il serait grand.

Prions pour le Saint-Père, les cardinaux, les évêques, et offrons nos sacrifices pour qu’ils comprennent que « Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie ».

Colorier des roses.

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Samedi 25 mars

DIX ANS PLUS TARD

MONSEIGNEUR rentra d’exil en 1799. Il retrouva  Jean-Marie, séminariste à Paris. Pour le mettre à l’épreuve, le prélat le conduisit à la chapelle des Carmes, où les sans-culottes avaient martyrisé tant d’ecclésiastiques, le 2 septembre 1792.

« Pensez-vous qu’ils ne recommenceront pas ?

– Ils peuvent recommencer, Monseigneur ! J’ai vu, en Bretagne, des prêtres monter à l’échafaud. Cette vue a fortifié ma résolution de verser mon sang pour la même cause. Être prêtre et martyr, n’est-ce pas double bonheur et double gloire ? »

L’abbé de Lamennais ne reçut pas la couronne du martyr. Notre-Dame l’appelait à fonder des œuvres pour le rétablissement de la foi catholique en France.

En 1822, Louis XVIII approuva et favorisa son institut de Ploërmel, en Bretagne. Dans cette région, les Frères de l’Instruction chrétienne fondèrent des écoles pour les garçons, pendant que les Sœurs de la Providence s’occupèrent des filles. En 1827, cent soixante religieux tenaient cinquante écoles pour plus de six mille enfants. Dix ans plus tard, ils étaient quatre cents !

Le Père mourut le 30 novembre 1860, après avoir envoyé des Frères jusqu’en Afrique !

Il y a un an, en la fête de l’Annonciation, le pape François consacrait la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Offrons notre chapelet afin que le Saint-Père recommande la “ petite dévotion des cinq premiers samedis du mois ”. De cela dépend la paix du monde.

Colorier l’auréole de la Sainte Vierge.

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Dimanche 26 mars – 1er dimanche de la Passion

SOUS LE MANTEAU DE NOTRE-DAME

LE « bon Père » Guillaume-Joseph Chaminade vécut  pendant quatre ans traqué, proscrit, toujours menacé. Grâce à ses déguisements et à sa fidèle servante, Marie Dubourg, il échappa plusieurs fois de justesse aux gardes nationaux.

La Vierge Marie veillait sur son serviteur. Un jour, pour échapper aux poursuites des républicains, il entra précipitamment dans une maison amie et s’installa au milieu de ses hôtes assis autour du feu.

Les soldats fouillèrent la maison, mais ne le virent pas, alors qu’il se trouvait assis devant eux ! Quand ils repartirent, un petit garçon s’écria :

« Ils ne pouvaient pas voir le Curé, puisqu’une belle Dame toute blanche s’est toujours tenue devant lui pour le cacher ! »

La Sainte Vierge est toujours auprès de nous. Prenons la résolution de l’invoquer en toute occasion.

Colorier une étoile.

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Lundi 27 mars

AVEC MARIE POUR CHEF !

LA Très Sainte Vierge elle-même donna au Père la  mission de fonder la Société de Marie, les Pères Marianistes et les Filles de Marie.

« C’est l’Immaculée Vierge Marie, répétait-il souvent à ses fils, qui a voulu cette fondation et en a posé les bases ! L’objet essentiel de ses travaux est de répandre et conserver dans l’enfance et dans la jeunesse les principes de la foi catholique, de la morale évangélique et d’un sincère attachement à la monarchie. »

Il voulait que ses religieux soient avant tout des “ fils de Marie ”. Il leur prescrivit même un vœu spécial de persévérance dans le service de la Vierge Immaculée. « Maria duce ! » Avec Marie pour chef, tout est possible !

« Les nouvelles congrégations, expliquait le Père, ne sont pas seulement des associations en l’honneur de la très Sainte Vierge, elles sont une sainte Milice qui s’avance au nom de Marie, pour combattre les puissances infernales, sous l’étendard de celle qui doit écraser la tête du serpent. »

En cet anniversaire de l’ordination sacerdotale de notre Père, remercions l’Immaculée d’être de ses enfants. Récitons la prière Très Sainte Trinité.

Colorier Jean-Marie en enfant de chœur.

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Mardi 28 mars

« ELLE T’A ÉCRASÉ LA TÊTE ! »

À cette déclaration de guerre, le démon répondit  en suscitant une rébellion dans la Société de Marie. Certains de ses fils, contaminés par les erreurs modernes, ne comprirent pas le combat que menait leur fondateur.

Son espérance en l’Immaculée Conception le soutint. Lorsqu’il se promenait dans le jardin, il s’arrêtait devant sa statue. Posant la main sur le petit pied de Notre-Dame, il s’adressait au serpent : « Malgré tout, elle t’a écrasé la tête et te l’écrasera toujours. »

Au début de janvier 1847, le Père Chaminade tomba malade. Le 6 janvier 1850, une attaque le laissa muet et paralysé du côté droit. Le 22 janvier, l’apôtre de Marie expirait doucement en serrant le crucifix sur son cœur.

Marie est notre Mère. Jésus nous l’a donnée au pied de la Croix. Répétons la prière du Père Chaminade :

« Ô bon Jésus, donnez-moi, je vous prie, d’aimer vraiment votre Mère comme vous l’aimez et comme vous voulez que je l’aime ! »

Colorier des fleurs.

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Mercredi 29 mars

LA VIE EST UN COMBAT

ANNE-MARIE Javouhey naquit dans une famille de  dix enfants dont quatre étaient morts en bas âge. Elle reçut Jésus-Hostie pour la première fois en 1789.

« Dès ce jour, avouera-t-elle plus tard, je me suis considérée comme consacrée à Dieu et à ses œuvres. »

Dans cette famille, fidèle à sa foi et à son Roi, il n’était pas question d’assister à la Messe d’un prêtre jureur. Monsieur Javouhey, quoique maire de Chamblanc, n’ hésita pas à cacher des prêtres réfractaires.

Sans redouter les dangers, Anne-Marie s’offrait à être leur guide dans la nuit, à travers champs, pour qu’ils puissent se rendre au chevet des malades, donner les sacrements, célébrer la Messe. Une fois, chemin faisant, un de ces bons curés lui expliqua :

« Les temps sont durs, ma Fille. L’Église est dans la nuit. Les vrais prêtres sont ceux qui marchent avec elle. Tout catholique doit garder et défendre la vérité à tout prix, faire connaître le Bon Dieu afin que les gens l’aiment et aillent au Ciel. Connaître la vérité est une grâce à laquelle il faut être fidèle. »

La jeune fille comprit que la vie est un combat.

À Fatima, la Vierge Marie a beaucoup insisté sur la récitation du chapelet, parce que le chapelet est la prière la plus propre à conserver la foi dans les âmes.

Colorier le manteau de la Sainte Vierge.

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Jeudi 30 mars

LE SECRET D’ANNE-MARIE

PENDANT cinq ans, Anne-Marie se montra l’intrépide  providence des prêtres réfractaires. Un soir, apercevant des hommes qui se dirigeaient vers la maison, elle donna aussitôt l’alarme, puis s’élança seule à leur rencontre.

La courageuse jeune fille les étourdit de mille questions et fit si bien diversion qu’ils en oublièrent leur sale besogne. Le prêtre avait eu le temps d’achever sa Messe et les fidèles de s’enfuir.

Tant de courage et de piété édifiaient sa famille et le village. Un beau jour, elle décida de rassembler la jeunesse du pays pour l’instruire. La jeune fille se servit du tambour municipal pour appeler au catéchisme les enfants des environs. Un souffle de Croisé l’animait !

Assemblés dans la grange paternelle, garçons et filles profitaient de son enseignement religieux clair et conquérant. Lorsque le curé revint au pays, il trouva les enfants bien prêts pour leur première Communion.

Son secret ? La Sainte Vierge lui avait ordonné, par trois fois, de former avec ses sœurs un ordre religieux pour l’éducation des petites filles.

Rien ne se fait sans l’intercession de Notre-Dame, Médiatrice de toute grâce. Récitons notre chapelet pour la conversion de tous ceux qui nient cette vérité.

Colorier la médaille de l’Immaculée.

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Vendredi 31 mars

JUSQU’AU BOUT DU MONDE

ÉTABLIE à Cluny, la nouvelle congrégation prit le  nom de Saint-Joseph de Cluny. Le roi Louis XVIII la reconnut comme ordre hospitalier et enseignant.

Cependant, mère Javouhey eut une vision : l’Afrique chrétienne présentée à Dieu par les mains de la France.

La fondatrice comprit qu’elle devait être l’apôtre des Noirs. Ce ne fut pas sans épreuves. Au Sénégal, cinq sœurs moururent de la fièvre jaune. Elle-même fut injustement frappée de sanctions par son évêque.

« La croix est plantée sur tous les chemins par où passent les serviteurs de Dieu, je me réjouis d’être de ce nombre », déclara-t-elle.

À sa mort, en 1851, elle laissait près de mille deux cents religieuses. En 1980, elles étaient encore trois mille six cents réparties en 375 maisons dans le monde entier.

Nous qui sommes nés dans une famille catholique et qui avons une vie facile et comblée, soyons pieux et reconnaissants envers les Cœurs de Jésus et de Marie. Soyons fiers d’appartenir à l’Église, admirons ses missionnaires !

Ô mon Dieu, donnez-moi un grand amour de l’Église qui a formé tant de saints !

Colorier une étoile.

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Samedi 1er avril – premier samedi du mois

LE PÈRE VARIN

JOSEPH Varin d’Ainvelle avait quitté le séminaire  Saint-Sulpice pour être soldat. Royaliste, il rejoignit à l’étranger l’armée des Princes français décidés à combattre la Révolution.

Sa mère se désolait. Joseph avait la vocation religieuse. L’abandonner, c’était perdre son âme.

Arrêtée par les révolutionnaires, elle offrit sa vie et celles des membres de sa famille pour la conversion de son fils.

Au même moment, le jeune officier acceptait de faire une retraite et... revenait à sa vocation première. La seule condition qu’il posa fut de rester militaire.

« Soyez tranquille, lui répondit son confesseur, vous serez toujours militaire. Nous servirons Dieu en soldats, l’arme au bras et au cœur. »

Le Père Varin fondera plus tard les Pères de la foi.

En ce premier samedi du mois, rappelons-nous que le chapelet est notre arme puissante.

« Le rosaire est la dévotion la plus belle, la plus abondante en grâces et la plus agréable au Cœur de Marie », disait le bienheureux Pie IX.

Colorier la religieuse à genoux.

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Dimanche 2 avril – Dimanche des Rameaux

UN PROTÉGÉ DU SACRÉ-CŒUR

JEUNE séminariste, Louis Barat accepta la Constitution  civile du clergé. À peine l’avait-il signée qu’il comprit sa faiblesse et rétracta son serment. Devenu « suspect », Louis se rendit à Paris où il espérait passer inaperçu... Mais en mai 1793, un ancien camarade le reconnut et le dénonça !

Traîné de prison en prison, notre séminariste s’attendait à être conduit à l’échafaud. Il fut épargné grâce à l’intervention d’un compatriote ami qui, chaque fois, supprimait son nom de la liste des condamnés !

Les Saints Cœurs de Jésus et Marie, que sa famille priait avec ferveur à son intention, le protégeaient.

Libéré après vingt mois de détention, un évêque l’ordonna en secret. Son âme s’était aguerrie au contact des prêtres martyrs. Il regrettait tellement de n’avoir pas été jugé digne de partager leur sort qu’il voulut se faire missionnaire en Russie. Il y renonça afin de s’occuper de l’éducation de sa jeune sœur Sophie.

Préparons-nous à renouveler les promesses de notre baptême pendant la veillée pascale, et à communier lors des Jours saints en répétant :

« Ô notre bonne Mère du Ciel, donnez-moi votre Enfant-Jésus ! »

Colorier l’enfant africain.

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Lundi saint 3 avril

LES DAMES DU SACRÉ-CŒUR

LE Père Barat entra chez les Pères de la foi. Il  confia alors au Père Varin la direction spirituelle de sa sœur. Sophie trouva en son nouveau directeur un esprit large, une grande charité et une douce fermeté. Sa maxime était : “ Courage et confiance ! ” Le cri de son cœur : “ Que Dieu est bon ! 

Le Père Varin discerna chez sa dirigée une vocation à l’enseignement. Il lui parla de ses projets de fondation d’un institut consacré à l’instruction des jeunes filles, pauvres ou riches.

« Se dévouer au Cœur de Jésus, ressusciter l’amour de Jésus dans les âmes et la lumière de sa doctrine dans les esprits, au moyen de l’éducation de la jeunesse », tel était son idéal.

Sophie Barat et quelques compagnes acceptèrent avec enthousiasme de s’y dévouer. Les premières sœurs prononcèrent leur consécration religieuse le 21 novembre 1800, fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple.

Pendant la Semaine sainte, consolons les Cœurs de Jésus et de Marie, en leur offrant souvent notre travail, en acte d’amour et de réparation : « Ô mon Jésus, c’est pour votre amour, en réparation des offenses au Cœur Immaculé de Marie et pour la conversion des pauvres pécheurs. »

Colorier le ciel.

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Mardi saint 4 avril

POUR LA GLOIRE DU DIVIN CŒUR

EN 1815, les fondations se multiplièrent, jusqu’en  Louisiane. Mère Madeleine-Sophie consacra ses communautés à l’Immaculée Conception. Elle voyageait sans cesse pour visiter ses nombreuses maisons et encourager ses Filles.

« Que faire dans les afflictions ? écrivait-elle. C’est pénible, je le sais. Mais lorsqu’on remonte au principe  Dieu le veut ou le permet. Il m’aime ; c’est pour mon bien qu’Il opère , alors on se soumet. On souffre, mais on ne perd pas la paix. On est heureux de pouvoir offrir quelques sacrifices pour Jésus qui nous a tant aimés. Ne voir et ne chercher que la gloire du Sacré-Cœur ! »

Elle rédigea plus de quatorze mille lettres !

« Une religieuse doit mourir les armes à la main », avait-elle dit.

Atteinte d’une congestion cérébrale alors qu’elle ouvrait son courrier, elle s’éteignit à Paris, le 25 mai 1865. Elle laissait 89 maisons et 3 500 religieuses.

Contemplons la Sainte Face de Jésus imprimée sur le Saint Suaire. En le contemplant, nous le consolons.

« Père Très Saint, regardez la Face de votre Jésus, et de tous les pécheurs, faites autant d’élus ! ” »

Colorier les deux marguerites.

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Mercredi saint 5 avril

LE PÈRE DE CLORIVIÈRE

PIERRE-JOSEPH Picot de Clorivière entra chez les  jésuites en 1756, sur l’intervention de la Sainte Vierge qui lui avait dit : « Dieu vous appelle sous la protection de saint Ignace et de saint François Xavier. Voici le noviciat, entrez-y. »

Cependant, le bégaiement dont il était affligé depuis son enfance apparaissait comme un obstacle insurmontable à l’accomplissement de sa vocation.

La protection de Notre-Dame de Liesse, implorée en son sanctuaire, obtint au jeune religieux de passer en Belgique. Il y continua ses études et prononça ses vœux perpétuels le 15 août 1773... veille de la suppression totale de l’ordre par le Pape ! Le Père de Clorivière fut donc le dernier profès de la Compagnie de Jésus.

Guéri miraculeusement de son bégaiement, il fut en même temps favorisé de visions du Sacré-Cœur. De cette grâce lui vint sa lucidité pour juger la Révolution, son courage pour la combattre, sa doctrine religieuse et politique pour le relèvement de la France.

Honorons Jésus-Hostie en nous tournant plusieurs fois dans la journée vers l’église la plus proche, et répétons :

« Jésus-Hostie, je vous adore et je vous aime. »

Colorier les lis.

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Jeudi saint 6 avril

UNE PHALANGE REDOUTABLE

POUR sauver la vie religieuse, Dieu lui inspira de  fonder, en 1791, la Société du Cœur de Jésus et la Société des Filles du Cœur de Marie.

L’âme de cette « phalange redoutable des vaillants soldats de Jésus-Christ » était une ardente dévotion au Cœur de Jésus-Marie.

Cinq des dix premiers membres moururent martyrs pendant la tourmente. Leur fondateur, lui aussi menacé de mort, se cacha dans un étroit réduit, rue Cassette. La nuit, il se rendait partout où on l’appelait, distribuant les sacrements et visitant les malades au péril de sa vie.

Apprenant que des statues de Notre-Dame répandaient d’abondantes larmes, il écrivit cette prière en acte de réparation :

« On vous abandonne, on rougit de vous avoir appartenu, on vous rejette avec mépris. Plus on vous outrage, plus nous nous faisons gloire de vous appartenir en qualité de vos sujets, de vos serviteurs et de vos enfants. Nous implorons miséricorde pour nous, pour ce pays et pour ceux qui vous outragent avec tant d’ingratitude et d’indignité. »

Pour consoler Notre-Dame, récitons cette prière.

Colorier les épis de blé.

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Vendredi saint 7 avril

LA MORT D’UN SAINT

ENNEMI de tout libéralisme, le Père de Clorivière  travailla à la restauration de la monarchie en France. Napoléon Ier le considérait comme « le fanatique le plus dangereux de France »... et l’emprisonna.

Pendant ses cinq années de cachot, notre saint mit par écrit les lumières qu’il avait reçues sur le triomphe de l’Immaculée :

« Les vrais enfants de Marie ou périront glorieusement dans les temps de la persécution pour la défense de la foi, ou seront conservés pour contribuer, de génération en génération, à la gloire de Jésus-Christ...

« Des peuples qui étaient en partie plongés dans toutes les horreurs de l’apostasie, seront tout à coup changés et s’élèveront à une haute sainteté par les choses merveilleuses qui s’opéreront au milieu d’eux par l’entremise de la Très Sainte Vierge Marie. Le Seigneur donnera à son Église une connaissance plus claire et plus détaillée des perfections de sa Sainte Mère. »

Libéré en 1809, le Père put enfin réaliser ce qui lui avait été annoncé quarante-sept ans auparavant : le rétablissement de la Compagnie de Jésus en France afin d’y promouvoir le culte du Sacré-Cœur.

Le 9 janvier 1820, levé comme d’habitude à 3 heures du matin, il se rendit à la chapelle, tenant son crucifix et une statuette de la Sainte Vierge. À genoux, près de Jésus-Hostie, il rendit le dernier soupir.

Avec Notre-Dame au pied de la Croix, baisons avec amour les cinq Plaies de Jésus crucifié et chantons Quand Jésus mourait au Calvaire (D 62).

Colorier la vigne et les raisins.

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Samedi saint 8 avril

LA VICTOIRE PROMISE DE L’IMMACULÉE

L’ABBÉ Charles des Genettes avait été nommé curé  de Notre-Dame des Victoires, l’une des paroisses les plus déchristianisées de Paris après la Révolution. Le dimanche, il n’y avait que dix personnes à la Messe !

Le démon décourageait le Père, au point qu’il avait la tentation d’abandonner sa charge. Notre-Dame, toujours Reine de France, lui inspira cette résolution :

« Consacre ta paroisse au très Saint et Immaculé Cœur de Marie. »

Ce qu’il organisa pour le dimanche suivant, sans faire de publicité. À 19 heures, à sa grande surprise, il vit plusieurs centaines de fidèles rassemblés dans l’église.

On chanta les litanies de la Sainte Vierge. À l’invocation “ Refuge des pécheurs ”, trois fois répétée, la foule se jeta spontanément à genoux. Le cœur du pauvre curé tressaillit de joie. Levant ses yeux baignés de larmes vers l’image de Marie, il osa lui dire :

« Ô ma bonne Mère ! vous les entendez ces cris de l’amour et de la confiance ; vous les sauverez ces pauvres pécheurs qui vous appellent leur refuge. Ô Marie ! adoptez cette pieuse Association ; donnez-m’en pour signe la conversion de monsieur Joly : j’irai demain chez lui en votre nom. »

Ne perdons jamais l’Espérance en la renaissance de l’Église. Récitons la prière de notre frère Bruno :

« Ah ! Notre-Dame, restez avec nous, soyez le salut du pape François. Enflammez son cœur de pasteur du désir de vous consoler et le dogme de la foi sera restauré. Sauvez les âmes de l’enfer par lui ! »

Colorier la foule.

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Dimanche 9 avril

PÂQUES

IL y avait eu un premier miracle. L’abbé des Genettes  en réclamait un second : la conversion de monsieur Joly. En effet, ce dernier, ancien ministre de Louis XVI, était un voltairien notoire, un impie ! Son curé n’avait jamais pu l’approcher.

Âgé de plus de quatre-vingts ans, il était aveugle et malade depuis plusieurs mois. Cependant, ses facultés intellectuelles n’avaient subi aucune altération.

Le lundi 12 décembre, l’abbé se présenta à sa porte, on voulut encore l’éconduire. Il insista, on l’introduisit. Après quelques minutes d’une conversation de pure politesse, monsieur Joly dit à son pasteur :

« Monsieur le Curé, voulez-vous être assez bon pour me donner votre bénédiction ? »

Après l’avoir reçue, il ajouta :

« Comme votre visite me fait du bien, monsieur le Curé ! Je ne puis vous voir, mais je sens votre présence. Depuis que vous êtes auprès de moi, je goûte une paix, un calme, une joie intérieure que je n’ai jamais connus. »

Il ne fut pas difficile de faire entendre la parole du salut à cette âme que la grâce travaillait si visiblement.

L’abbé des Genettes ne quitta le malade qu’après avoir entendu sa confession. La conversion s’avéra complète et accompagnée de grâces hors du commun, jusqu’à ce que Dieu vienne reprendre cette âme sauvée par la Sainte Vierge.

Assistons à la Messe de Pâques dans la joie et le recueillement. Demandons à l’Immaculée de hâter l’heure de son triomphe pour que renaissent la Sainte Église et la France dont Elle est la Reine.

Colorier le Cœur Immaculé de Marie.