Carême 2022
avec les Martyrs de France

Introduction

PAR une volonté divine et par la grâce des Cœurs  de Jésus et de Marie, la France reçut dès le premier siècle la lumière de la foi catholique.

La tradition nous dit que les intimes amis de Notre-Seigneur, saints Lazare, Marthe et Marie-Madeleine, chassés de Palestine, abordèrent à Marseille. D’autres chrétiens, disciples de saint Jean, les suivirent.

Ils s’installèrent dans le Midi, à Lyon et à Vienne, puis remontèrent vers le Nord, témoignant partout de Jésus-Christ notre Sauveur, le plus souvent au prix de leur vie. Ces valeureux missionnaires firent de notre peuple gallo-romain un pays chrétien.

« À travers les siècles, la vérité du Christ est restée vivante grâce aux martyrs », notait l’abbé de Nantes, notre Père. Qui sont ces victimes des barbares païens ou ariens, ces vierges préférant la mort en se gardant pures pour Notre-Seigneur, et encore ces martyrs de l’Eucharistie ou de la Religion royale ? Ils sont si nombreux qu’il est impossible de parler de chacun d’eux, et même de les nommer tous !

À la lumière de notre Père, découvrons quelques-unes de ces belles figures pendant ce Carême, afin de les aimer mieux, de les prier davantage et de nous fortifier par leur exemple. Car notre situation est semblable à la leur, constatait notre Père dès 1976 :

« Comme eux, nous sommes des catholiques perdus dans une masse de plus en plus paganisée », au milieu de laquelle il nous faut bien vivre, tout en repoussant ses mœurs immorales. « Au lycée, tu vas vivre avec des païens, mais nous n’avons ni leurs doctrines, ni leurs idées, ni leurs modes. Sois en réaction contre ce milieu. »

Notre-Dame de Fatima nous a avertis : nous sommes entrés dans les derniers temps d’apostasie et de désorientation diabolique. Réfugions-nous sous le manteau de notre bonne Mère du Ciel et récitons notre chapelet. Elle nous donnera la grâce de la fidélité au Sacré-Cœur de Jésus. Nos sacrifices hâteront le jour de sa victoire, car Elle l’a promis, son Cœur Immaculé triomphera.

Cœur Sacré de Jésus, par le Cœur Immaculé de Marie, ayez pitié de nous, que votre règne arrive !

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Mercredi 2 mars – mercredi des Cendres

ROI ET REINE DE FRANCE

NOUS ne pouvons évoquer nos innombrables martyrs  de France sans nommer en premier lieu Notre-Seigneur Jésus-Christ et sa très sainte Mère, Roi et Reine des martyrs et de la France.

Toute sa vie, la très Sainte Mère de Dieu fut associée à Jésus dans ses souffrances et ses peines quotidiennes, si secrètes et si vives.

Le 7 avril de l’an 30 de son ère, le Fils de Dieu fait homme, Jésus, offrait sa vie en sacrifice sur la Croix. La Vierge Marie, debout près de Lui, ne faisait qu’un Cœur avec son Fils et partageait toutes ses douleurs pour notre salut.

« La Reine du Ciel a plus souffert que tous les martyrs, parce que l’on peut bien compter les plaies et les tourments que chaque martyr a soufferts, mais les plaies et les douleurs du Cœur de Marie sont innombrables », écrivait saint Jean Eudes.

Au Ciel, Jésus et Marie sont continuellement offensés par les péchés des hommes ingrats. Pendant ce Carême, tâchons de les consoler !

Récitons les litanies de Jésus Crucifié (D 13).

Colorier un ange.

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Jeudi 3 mars

CELUI QUI VEUT ÊTRE MON DISCIPLE

L’ÉVANGILE rapporte ces avertissements de Notre-Seigneur Jésus-Christ à ses Apôtres : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il se renonce lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »

Et aussi : « Le disciple n’est pas au-dessus de son Maître ; s’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. »

Souvenons-nous de Lazare, l’ami de Jésus, qui le recevait dans sa maison de Béthanie. Alors que Jésus était absent, Lazare tomba gravement malade et mourut.

Quatre jours plus tard, Jésus revint. Il pleura en voyant l’affliction de ses sœurs, Marthe et Marie-Madeleine. Il appela Lazare, lui ordonna de sortir du tombeau... Le mort obéit : Jésus lui avait rendu la vie !

La nouvelle de ce miracle se répandit aussitôt dans tout Jérusalem. Les grands prêtres résolurent alors de tuer Lazare, parce que, à cause de lui, beaucoup de juifs les quittaient et croyaient en Jésus.

Sainte Face de Jésus qui avez pleuré la mort de Lazare pour qui vous alliez donner votre vie, je vous adore et je vous aime.

Colorier sainte Marie-Madeleine.

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Vendredi 4 mars – premier vendredi du mois

UNE BARQUE MIRACULEUSE

DIX ans après la mort et la Résurrection de Jésus,  les juifs mirent leur projet homicide à exécution : ils se saisirent de Lazare, Marthe et Marie-Madeleine et les jetèrent dans une embarcation sans voile ni rames. Ils leur adjoignirent d’autres chrétiens, dont Maximin et Marcelle.

Livrée à la merci des vagues et des courants, la barque aurait dû sombrer avec ses passagers... Or, elle aborda miraculeusement en Gaule, à Marseille.

Stupéfaits de ce prodige, les habitants accueillirent ces étranges naufragés et écoutèrent leur première prédication. Lazare témoignait de Jésus-Christ qui l’avait ressuscité. À sa parole persuasive, les Marseillais se convertirent en grand nombre.

Devenu évêque, Lazare gouverna le petit troupeau du Seigneur pendant trente ans. Cependant, la population païenne voyait d’un mauvais œil diminuer ses rangs.

Notre Père explique que le juste est persécuté, car, « grâce à lui, les âmes se retirent de leur erreur. Elles sortent des ténèbres et s’attachent à Jésus. Dans la mesure où un homme porte ainsi du fruit et ajoute des âmes aux âmes déjà sauvées, il devient l’objet d’une haine qui va jusqu’au meurtre. »

À nous, Notre-Seigneur ne demande pas de prêcher, mais au moins de montrer le bon exemple. En famille, comme à l’école, accomplissons notre devoir d’état, même si cela nous attire critiques et moqueries.

Colorier la barque sans voile ni rames.

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Samedi 5 mars – premier samedi du mois

TEMOIN DE JESUS-CHRIST

UN jour, des fanatiques arrêtèrent Lazare et le  conduisirent devant le juge de la ville. Sommé de sacrifier aux idoles, sous peine de mort, l’évêque répondit qu’il ne le pouvait pas, car il était le serviteur de Jésus-Christ, Fils de Dieu et Créateur du monde.

Malgré son grand âge, il témoigna avec vigueur une nouvelle fois de tout ce qu’il avait vu en Palestine. Quant à la mort, il ne la craignait pas, le Christ l’ayant déjà ressuscité une fois !

Ce témoignage et ce refus irritèrent le magistrat qui passa aux tortures : les bourreaux lui déchirèrent le corps avec des peignes de fer, le revêtirent d’une cuirasse brûlante, avant de le coucher sur un gril.

Ils voulurent ensuite le cribler de flèches. Par miracle, les traits ne purent pénétrer les membres du saint. Pour en finir, les païens lui tranchèrent la tête.

Saint Lazare n’est pas mort pour ses idées ni pour ses propres doctrines et théories. Il est mort pour le Christ, témoignant de ce qu’il avait vu et entendu.

Oui, Jésus de Nazareth est mort pour nous sauver du péché et il est ressuscité. Il est Dieu !

Le martyr est vraiment un témoin du Christ, ne craignant pas de mourir pour la vérité qu’il prêche. Son âme est remplie d’une très grande confiance et d’une paix rayonnante.

Aujourd’hui, consolons le Cœur Immaculé de Marie par notre bonne tenue et notre piété pendant les offices et les prières du premier samedi du mois.

Colorier saint Lazare.

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Dimanche 6 mars – 1er dimanche de Carême

LES CHRÉTIENS DE LYON

EN 160, les chrétiens de Lyon reçurent avec joie  un nouvel évêque, Pothin, venu de Smyrne, en Orient. Un disciple de l’apôtre Jean, saint Polycarpe, l’avait converti à la foi au Christ.

Pothin associait étroitement le culte de Jésus Sauveur et la dévotion envers sa très Sainte Mère. Il consacra la crypte de l’actuelle église Saint-Nizier à la Vierge Marie, y déposant son image.

Après un temps de tranquillité dans la province, guerres, divisions, épidémies de peste et crise économique se succédèrent.

Pour détourner la colère du peuple, il fallait désigner des responsables. Les idolâtres lancèrent contre les chrétiens d’horribles accusations. Un jour, la foule en furie se saisit de tous les disciples du Christ, les insultant et malmenant, les traînant au sol jusque devant le tribun et les magistrats.

Beaucoup confessèrent leur foi avec courage. Certains, hélas, apostasièrent et avouèrent des crimes imaginaires afin d’avoir la vie sauve. Parmi les accusés se trouvaient deux très jeunes esclaves : Blandine et Ponticus. Les supposant faibles, les bourreaux s’acharnèrent contre eux. Ils restèrent inébranlables : « Je suis chrétienne, et il ne se fait rien de mal parmi nous », répétait Blandine.

« Quand nous sommes accusés, disait notre Père, traînés devant l’opinion avec déshonneur et menaces, nous devons nous réjouir parce que c’est une  Béatitude . Même si c’est dur à supporter, c’est la bonne voie qui mène au salut. »

En communiant, je demanderai à Jésus-Hostie la grâce de la persévérance et je prierai pour les martyrs actuels.

Colorier sainte Blandine.

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Lundi 7 mars

LA FORCE EST DONNÉE AUX HUMBLES

AU tribunal, une dizaine de prisonniers prirent peur.  Ils oublièrent que le Christ combat avec ses martyrs et qu’Il leur donne sa force dans les tourments !

Ils renièrent leur foi et, sous la torture, dénoncèrent d’autres chrétiens. Le juge ne les relâcha pas pour autant. Conduits au cachot avec ceux qui avaient tenu bon, ils se repentirent bientôt à leur contact. Par l’effet de leurs prières, ils se déclarèrent à nouveau chrétiens.

Le vénérable évêque Pothin, bien qu’âgé de quatre-vingt-dix ans, comparut à son tour. Frappé cruellement, il mourut en prison quelques jours plus tard, le 2 juin 177.

Enfin, par ordre de l’empereur, les quarante-sept chrétiens subirent différents supplices. Blandine ne cessait de prier et de les exhorter. Quant à elle, au moment de son martyre, les fauves se couchèrent à ses pieds sans vouloir la mordre ! Une vache furieuse la lança en l’air plusieurs fois sans que Blandine cesse son colloque intime avec son divin Époux. Il fallut lui trancher la gorge.

Admirons sainte Blandine. Elle qui n’était qu’une jeune et pauvre esclave manifesta autant de courage que les plus nobles chrétiens.

Celui qui n’est qu’un faible enfant, mais qui demeure dans la main du Seigneur, est fort dans l’épreuve, et reste fidèle à Jésus jusque dans le martyre.

Aujourd’hui, je rendrai un service à la maison avec le sourire.

Colorier saint Pothin.

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Mardi 8 mars

UNE SAINTE FAMILLE

EN ces mêmes années, des chrétiens d’Autun vivaient  sans pasteur. Parmi eux, Fauste et Augusta, de condition noble, élevaient dans la foi leur enfant unique, Symphorien, bien docile et pieux.

Augusta lui enseignait la sagesse, tirée de la Bible, et les vertus chrétiennes :

« Mon fils, sois heureux de te laisser diriger. Celui qui se plaît à recevoir des leçons est vraiment sage. Celui, au contraire, qui les repousse et ne veut pas être guidé, parce qu’il a en lui-même une confiance présomptueuse, est un insensé.

« L’enfant abandonné à sa volonté propre fait la confusion de sa mère... et le jeune homme indocile et hautain est en abomination aux yeux de Dieu. Mon cher enfant, aime Dieu au Ciel et tes parents sur la terre. »

Symphorien retenait les leçons maternelles. Quand trois missionnaires, l’évêque Bénigne, Andoche et Thyrse, arrivèrent à Autun, Fauste les accueillit chez lui. Ils baptisèrent Symphorien et lui administrèrent la confirmation. L’enfant fit aussi sa Communion.

Ces apôtres opérèrent beaucoup de conversions dans la ville où se forma une fervente Église. Ils se rendirent à Langres où habitait la sœur de Fauste, Léonille, puis à Dijon. Bénigne y établit le centre de sa mission, grâce à une ardente chrétienne, Paschasie, qui pourvoyait à tous ses besoins.

Aujourd’hui, je prierai avec ferveur pour mes parents et je leur parlerai avec davantage de respect, car ce sont eux qui me guident sur le chemin du Ciel.

Colorier un ange.

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Mercredi 9 mars

SAINT BENIGNE DE DIJON

LA paix demeurait précaire. La visite de l’empereur  Marc-Aurèle à Dijon ranima la persécution dans la région. Andoche et Thyrse souffrirent le martyre à Saulieu.

Dénoncé par des fonctionnaires ambitieux, Bénigne fut arrêté en 178. Refusant d’apostasier, il comparut devant Marc-Aurèle qui le fit flageller et jeter en prison, espérant ainsi faire fléchir le saint évêque.

Un ange apparut au prisonnier et cicatrisa miraculeusement ses plaies. Aussi l’empereur ordonna-t-il de le conduire dans un temple païen et de lui faire avaler, de force, de la viande sacrifiée aux idoles.

Bénigne pria avec ferveur et traça le signe de la Croix sur les statues des divinités. Aussitôt, idoles et vases servant aux sacrifices disparurent comme de la fumée !

Stupéfaits, mais furieux, les païens lui infligèrent d’autres supplices avant de l’enfermer six jours avec plusieurs chiens féroces et affamés. Ceux-ci ne lui firent aucun mal. Le Christ miséricordieux envoya de nouveau son ange pour réconforter et nourrir son martyr.

Marc-Aurèle s’obstina dans sa haine diabolique. Pour ne pas perdre la face devant tant de miracles, il ordonna de briser la nuque de l’évêque et de le frapper par la lance. Au moment où saint Bénigne expirait, les fidèles sentirent un parfum suave et virent une colombe blanche voler au Ciel.

Comme saint Bénigne, faisons notre signe de croix avec le plus de dévotion possible.

Colorier saint Bénigne et la colombe.

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Jeudi 10 mars

« VOUS QUI M’AVEZ FAIT CHRÉTIEN ! »

À Autun, un ordre du préfet Héraclius ralluma la  persécution. Symphorien s’instruisait dans les écoles païennes et fréquentait la société gallo-romaine. Toutefois, son cœur était ailleurs. Souvent, il priait en invoquant ses pères dans la foi, Bénigne, Andoche et Thyrse :

« Ô vous qui m’avez fait chrétien, obtenez-moi la faveur de marcher sur vos traces ! Puissé-je être comme vous, apôtre et martyr ! »

Notre Père a souvent rappelé que le martyre n’est pas donné par hasard : il se mérite. Le martyre est accordé par Dieu à ceux dont il veut couronner la vertu. Une sainte mort ne s’improvise pas. Avec la grâce de Dieu, elle est le fruit d’une vie d’amour de Jésus et de Marie, de prière et de sacrifice.

Même si nos camarades de classe n’ont pas de religion et se vantent de n’avoir pas besoin de Dieu, restons toujours fidèles à la foi que nos parents nous ont transmise par le baptême, et redisons avec saint Symphorien :

« Ô vous qui m’avez fait chrétien, obtenez-moi la faveur de marcher sur vos traces ! »

Colorier un ange.

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Vendredi 11 mars

LE MARTYRE, VOCATION DU CHRÉTIEN

EN août 180, Autun fêtait la déesse Léda. Symphorien  était âgé de vingt ans. Rencontrant par hasard le cortège païen, il ne put cacher son indignation et sa réprobation. La foule s’attroupa autour de lui et le pressa d’adorer la déesse. Il refusa net. Quelqu’un s’écria :

« C’est un chrétien ! »

– Je m’appelle Symphorien et je suis chrétien », déclara d’emblée le jeune homme au préfet Héraclius.

Devant tant de courage et de noblesse, le juge voulut le sauver en le ramenant au paganisme, soit par des menaces soit par la promesse d’une bonne place dans l’armée ou la magistrature. Rien n’y fit. Alors, le préfet condamna Symphorien à avoir la tête tranchée, hors de la ville.

Dans notre époque dramatique, notre Père nous encourageait à servir le Christ en vaillants soldats. Il n’hésitait pas à parler aux enfants du martyre comme de la mort naturelle du chrétien.

« Il faut penser que la vocation du chrétien, c’est le martyre. Cette vocation pourrait bien nous être demandée à nous :  Dieu m’a peut-être choisi afin de donner ma vie et mon sang pour la foi catholique. Je suis prêt, Seigneur ! ” »

Demandons à Jésus la grâce de lui dire un jour : « Je suis prêt, Seigneur ! »

Colorier saint Symphorien.

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Samedi 12 mars

LA MÈRE ET LE FILS

AU moment où l’escorte entraînait le condamné, un  grand cri arrêta le cortège et la foule. Sym­phorien reconnut la voix de sa mère ! Du haut du rempart, elle exhorta son fils :

« Courage ! Élève ton cœur, vois Celui qui règne au Ciel ! Non, la vie ne t’est pas enlevée. Au contraire, elle est changée, pour toi, en une vie meilleure. Tu vas, par un heureux échange, recevoir la Vie éternelle des Cieux ! »

Le visage transfiguré, Symphorien regarda une dernière fois sa mère avec une telle expression de reconnaissance et de tendresse que bien des assistants s’émurent.

Mettant la main sur son cœur, il leva la tête vers le Ciel en un adieu final et reprit sa marche vers le martyre. Quelques instants plus tard, en ce 22 août 180, l’âme de Symphorien s’envolait vers la vraie Patrie.

Aujourd’hui, je rangerai ma chambre et mes affaires pour faire plaisir à ma mère.

Colorier sainte Augusta retrouvant son fils.

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Dimanche 13 mars – 2e dimanche de Carême

LA GAULE TOUJOURS FIDÈLE A ROME

L’EMPEREUR Dèce décréta que tout citoyen romain  devait prendre part à un sacrifice patriotique offert aux dieux de la Cité. À Rome, le pape saint Fabien refusa et subit le martyre le 20 janvier 250.

En Gaule, beaucoup suivirent l’exemple du Pape, tels saint Saturnin, premier évêque de Toulouse ; saint Denis de Paris, avec ses compagnons Rustique et Éleuthère ; saints Julien et Ferréol, vénérés à Vienne.

Dèce mourut l’année suivante. En 257, un édit de Valérien interdit le culte chrétien. Ces deux sanglantes persécutions furent courtes et presque aussitôt suivies d’une première “ paix de l’Église ”. Dioclétien, en 303, suscita un ultime sursaut du paganisme pour anéantir le christianisme. Même en période d’accalmie, les chrétiens ne vivaient jamais en sécurité.

Offrons un sacrifice d’obéissance pour le Saint-Père.

Colorier la colline (en haut, à gauche).

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Lundi 14 mars

SAINT PARRE, CHEVALIER DE LA FOI

PATROCLE ou Parre appartenait à une noble famille  champenoise. Dès qu’il le put, il vécut en solitaire, mais il restait doux et affable avec tous. Ayant reçu le don de la prédication, il touchait les cœurs.

L’apprenant, l’empereur Aurélien l’interrogea lui-même et le condamna à être décapité dans un lieu marécageux.

La main de Dieu aveugla les bourreaux et Patrocle s’échappa jusqu’à un monticule voisin. Ils le retrouvèrent en prière sur ce tertre et, à cet endroit, lui coupèrent la tête.

« La vie passe, disait notre Père, et le disciple de Jésus, l’imitant dans ses vertus, est amené à le suivre d’une manière plus prochaine, plus immédiate.

« Un jour, il est pris dans l’ouragan de la persécution, de l’épreuve, de la tentation. À ce moment-là, il faut qu’il soit très fidèle à suivre Jésus, à rester dans ses pas, dans sa lumière, afin de ne pas le perdre. »

Ajoutons à notre prière de ce jour, ces paroles d’un ancien cantique :

Saint Parre en répandant ton sang
Tu semas la foi dans ce lieu
Aujourd’hui près du Tout-Puissant
Sur tes enfants, jette les yeux.
Chevalier d’amour et de foi,
Portant l’Évangile en ton cœur
Tu vins ici planter la Croix ;
Fais revivre en nous ton ardeur.

Colorier saint Parre.

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Mardi 15 mars

POUR L’AMOUR DE JÉSUS-CHRIST

VERS la même époque vivait, en Espagne, une  jeune princesse. Elle était chrétienne de cœur, mais ses parents restaient païens. À l’âge de seize ans, elle s’enfuit du palais paternel et passa en Gaule, accompagnée de Béate, Sanctien et Augustin.

Arrivée à Vienne, elle se fit pauvre pour l’amour de Jésus-Christ et reçut le baptême sous le nom de Colombe. Avec ses compagnons, elle partit pour Lyon, Mâcon, Autun. Ils se fixèrent à Sens où ils édifièrent les fidèles par l’ardeur de leur foi.

Mais ces étrangers furent dénoncés, comme probablement chrétiens, à l’empereur Aurélien. Ce dernier les fit comparaître et les condamna à mort. Sainte Béate, saints Sanctien et Augustin gagnèrent ainsi la palme du martyre.

Écoutons cet avertissement du pape Jean-Paul Ier :

« Aujourd’hui, chacun ne conserve la foi qu’autant qu’il la défend, qu’il demeure ferme, courageux et déterminé, à l’imitation des premiers martyrs. »

Répétons souvent : « Ô Jésus, force des martyrs, ayez pitié de nous ! »

Colorier sainte Béate.

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Mercredi 16 mars

UNE OURSE MIRACULEUSE

LA noblesse et la beauté de la jeune Colombe  avaient frappé l’empereur. Il la fit jeter en prison, usant de menaces et de flatteries pour la détourner de sa foi catholique.

Comme il lui faisait miroiter un riche mariage et une vie heureuse, il reçut pour toute réponse :

« Vous voulez, ô tyran, me séparer de l’amour de Jésus-Christ, mon céleste Époux, mais vous n’y parviendrez jamais ! »

Aurélien ordonna de livrer la vierge chrétienne à un débauché. À peine cet homme avait-il pénétré dans le cachot qu’une ourse furieuse se précipita sur lui et le renversa ! Colombe en profita... et réussit à convertir son agresseur.

À cette nouvelle, Aurélien ordonna à ses soldats de mettre le feu à la prison. L’ourse s’affola, Colombe l’apaisa, puis la laissa s’enfuir à travers les flammes et la foule ameutée. Notre captive, en grand danger d’être brûlée vive, dut son salut à une abondante et providentielle pluie qui éteignit l’incendie !

Les miracles des saints sont des faits historiques. Aujourd’hui, lisons une vie de saint plutôt que de jouer sur l’ordinateur.

Colorier un ange.

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Jeudi 17 mars

« LES CIEUX TE SONT OUVERTS »

PAR ces miracles, le Bon Dieu affermissait la foi  des fidèles et montrait aux païens que le Dieu des chrétiens est vrai, vivant et fort !

L’empereur, asservi à son paganisme, refusait d’y voir la main de Dieu. Il supplia Colombe de lui communiquer ses « pouvoirs magiques » ! La jeune fille lui répliqua vivement qu’il ne s’agissait pas de magie :

« J’adore le Christ, Fils du Dieu Tout-Puissant. J’invoque Jésus dans mes tribulations et Il daigne m’exaucer. »

Obstiné, Aurélien la condamna à mort. « Dieu et mon Sauveur aidant, je triompherai de tes supplices », avertit Colombe.

Une voix divine se fit entendre alors qu’on lui tranchait la tête, sur la route de Meaux :

« Viens, Colombe, les Cieux te sont ouverts. »

Faisons le sacrifice des jeux d’ordinateur. Lisons plutôt la vie d’un saint !

Colorier sainte Colombe.

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Vendredi 18 mars

SAINTE COLOMBE DE SENS

NOTRE-SEIGNEUR glorifia aussitôt le corps de sa  vaillante épouse, car les bêtes sauvages respectèrent sa dépouille abandonnée dans des broussailles.

Un berger la découvrit providentiellement et courut avertir son maître, le général Aubertus, qui était aveugle.

Poussé par l’Esprit de Dieu, Aubertus se mouilla les yeux du sang de la victime... et recouvra aussitôt la vue !

Devenu chrétien, il construisit un tombeau et une petite chapelle en l’honneur de sainte Colombe. L’église devint, au cours des siècles, une grande abbaye.

Oui, le sang des martyrs est semence de chrétiens !

Ne manquons jamais de dire gentiment “ merci ! 

Colorier un buisson fleuri.

Samedi 19 mars

LA PAIX DE L’ÉGLISE

LA conversion de Constantin, après sa miraculeuse  victoire du pont Milvius en 313, marqua la fin des persécutions. L’empereur reconnut la religion chrétienne et offrit au Pape la colline du Latran, à Rome, pour y établir sa résidence officielle. C’était la paix de l’Église.

Au cours de ce quatrième siècle, la ferveur des fidèles s’attiédit puisqu’il n’y avait plus de danger à se montrer chrétien. Les saints s’en désolaient.

Certains ermites quittèrent les villes, afin de vivre dans la solitude sous la direction d’un Père spirituel. Plus tard, d’autres chrétiens préférèrent se regrouper en communauté autour d’un abbé. C’est ainsi que furent fondés les premiers monastères de moines.

Tous poursuivaient la lutte des martyrs contre le démon, non plus en versant leur sang, mais par les armes de la prière et de la pénitence.

Leur combat spirituel porta des fruits abondants. Les moines évangélisèrent nos campagnes, y implantant monastères et villages. Ils soutenaient les populations avoisinantes par leurs œuvres de charité.

Demandons à nos parents quel est notre défaut dominant afin de le combattre courageusement.

Colorier les oiseaux.

Dimanche 20 mars – 3e dimanche de Carême

LES INVASIONS BARBARES

APRÈS ce temps de paix pour l’Église survint  l’époque terrible des invasions barbares. Ces peuplades païennes, sans foi ni loi, se déplaçaient sans cesse.

Elles vivaient de pillage, semaient la terreur dans les villes et les villages, massacraient, brûlaient tout sur leur passage.

Rome, décadente, ne pouvait plus protéger les populations de son Empire. En Gaule, seuls les évêques catholiques se dressèrent face à l’ennemi, en défenseurs de la Cité.

Au cinquième siècle, à Reims, l’évêque Nicaise, favorisé du don de prophétie, prédit que la ville serait prise et pillée par les Vandales, et que lui-même serait victime de leur férocité.

Le Bon Dieu châtie ainsi son peuple quand Il veut le ramener à une vie catholique plus ardente, sans compromission avec le monde.

Comme saint Nicaise, notre Père nous prévient : « Ne soyons pas des chrétiens de surface, d’apparence, des chrétiens à moitié. Soyons des chrétiens intégraux, partisans convaincus de la vraie foi intégrale, pleine et entière, que l’on doit mettre dans toute notre vie et non seulement dans un certain quartier de notre être, nous permettant d’être païens d’un autre côté. »

Soyons de bonne humeur toute la journée et offrons nos contrariétés pour la conversion des pécheurs.

Colorier un ange.

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Lundi 21 mars

LES FRUITS DU SACRIFICE

LORSQUE les Vandales furent aux portes de Reims,  en 407, Nicaise refusa de fuir. Il resta avec les vieillards et les infirmes, en compagnie de sa sœur Eutropie qui avait voué sa virginité au Seigneur.

Quand ces barbares ariens (hérétiques qui ne croyaient pas à la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ) entrèrent dans la ville, ils se heurtèrent à l’évêque. Ce dernier sortait de sa cathédrale et s’avança vers eux.

Ils se ruèrent sur lui et le tuèrent. Le bon pasteur avait donné sa vie pour sauver ses brebis.

Puis, ces brutes massacrèrent Eutropie, le diacre Florent, le lecteur Jocond et de nombreux autres chrétiens.

Le sacrifice de Nicaise, dixième évêque de Reims, mérita à son successeur, saint Remy, la grâce de convertir le roi des Francs, Clovis.

Par son baptême, ce barbare païen devint le premier roi catholique, le fils aîné de l’Église et le pacificateur de la Gaule !

Faisons effort pour bien apprendre notre catéchisme. Pour rester fidèles à Jésus et Marie, comme notre Père, il faut bien connaître notre religion. Récitons la prière pour la glorification de notre Père.

Colorier l’arbre avec des fruits.

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Mardi 22 mars

COMMENT VAINCRE LES BARBARES

ATTILA arriva d’Asie à la tête de ses féroces guerriers  Huns. Il envahit la Gaule en 451. Après avoir ravagé Nancy, Verdun, Metz, Reims et Châlons, la horde se dirigea vers Paris. Mais les prières de sainte Geneviève obtinrent le salut de la capitale.

Attila se porta vers Orléans, proie moins ambitieuse. L’évêque de cette ville, saint Aignan, comprit que seule la force des légions romaines pouvait refouler les envahisseurs.

Il implora le secours du général Ætius qui refusa. Notre saint jeûna, prêcha, organisa processions et prières publiques, si bien que Ætius changea d’avis ! Ses légions prirent les barbares à revers. Attila, furieux, abandonna sa facile conquête et se replia en hâte vers le nord, poursuivi par les Romains !

Aux portes de Troyes, les Huns massacrèrent le diacre saint Némoir et ses compagnons. La cité était perdue, quand son évêque, saint Loup, sortit revêtu de ses ornements pontificaux. Sa vue en imposa à Attila qui détourna sa route, épargnant Troyes.

La légion romaine d’Ætius, alliée aux troupes franques, rejoignit les fuyards et les vainquit à la bataille des champs Catalauniques.

Par cette alliance de la force militaire civilisée et de la prière des fidèles, saint Aignan avait réussi à garantir l’ordre et la paix.

Luttons contre notre impatience et notre colère ; demeurons calmes et aimables envers tous.

Colorier un ange.

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Mercredi 23 mars

LES NOCES DE LA FILLE DE CLOVIS

LA conversion et le baptême de Clovis, roi des  Francs, en 496, firent de la France la première nation catholique, la « Fille aînée de l’Église ».

Toute sa vie, Clovis combattit les tentatives d’invasion des Alamans, puis des Wisigoths venus d’Europe centrale. Il tua leur chef, Alaric, en combat singulier, et repoussa ces peuples ennemis dans le sud de la Gaule et en Espagne.

Clovis mourut en 511. Sa sainte épouse, la reine Clotilde, souffrit beaucoup des mœurs encore barbares de leurs trois fils. Leur fille, Clotilde, consolait sa mère. Un jour, Amalaric, fils d’Alaric, demanda l’alliance des Francs et la main de la jeune princesse. Après avoir prié et pris conseil, la reine et sa fille acceptèrent. Qui sait si Amalaric ne serait pas attiré à la vraie religion par son épouse catholique ? Ce serait alors la conversion des Wisigoths ariens, comme jadis Clotilde avait été l’instrument de celle de Clovis et de ses Francs.

À table, offrons discrètement un sacrifice pour les pécheurs.

Colorier la princesse Clotilde de France.

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Jeudi 24 mars

ABJECTION

LES noces furent célébrées joyeusement, puis les  nouveaux époux prirent le chemin du royaume wisigoth... Hélas, à peine installée dans son palais, la jeune reine constata que le cœur de son mari s’était retourné.

Amalaric, dans sa double haine de la vraie foi et de Clovis, se mit à persécuter son épouse catholique : insultes, menaces, outrages publics, rien ne lui était épargné. Il la frappait même jusqu’au sang.

« Pourquoi Dieu permet-il ces outrages envers ceux qui lui sont les plus fidèles ? demande notre Père. C’est le monde renversé, ou plus exactement, c’est la manifestation du péché originel, dans cette corruption, dans cette malice qui habite l’humanité et que le Christ cherche à convertir, que l’Église cherche à laver, pour que la justice, le bien, la paix triomphent, et la charité. »

Restons humbles et petits, sans nous laisser aller à aucune insolence.

Colorier la reine sainte Clotilde.

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Vendredi 25 mars – Annonciation

VICTIME POUR LES WISIGOTHS

COMPRENANT qu’Amalaric cherchait à la tuer, la  reine envoya secrètement un messager à son frère Childebert, porteur d’un vêtement taché de ses blessures.

L’indignation de Childebert fut terrible : il monta en toute hâte une expédition militaire pour sauver sa sœur. Ses soldats tuèrent Amalaric alors qu’il tentait de fuir en emportant ses trésors !

Sur le chemin du retour en France, Clotilde mourut des mauvais traitements reçus, mais son âme n’avait pas défailli.

Sainte Quitterie, princesse wisigothe catholique, avait été baptisée à l’insu de ses parents. À treize ans, ayant fait vœu de virginité, elle refusa d’épouser un prince arien. Elle préféra perdre la vie plutôt que de renoncer à sa foi et fut décapitée.

Il faudra attendre un siècle la conversion des Wisigoths, au prix du sacrifice de leur jeune roi, saint Herménégilde. Gagné par son épouse Ingonde, autre princesse franque, et baptisé par saint Léandre de Séville, Herménégilde refusa de communier des mains d’un prêtre arien que son père lui avait envoyé. Frappé de la hache, il mérita la conversion de sa race par sa mort.

Avec notre Père, admirons nos martyrs :

« Que la sainteté des saints est magnifique ! Comme ils rendent gloire à Dieu bien plus par leur petitesse et leur abjection que par leur grandeur, leur sagesse, leur intelligence ou leurs exploits. »

En ce jour de l’Annonciation, chantons ou récitons l’Angélus avec ferveur.

Colorier la Sainte Vierge, sauf son voile et son Cœur.

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Samedi 26 mars

« DE LA FUREUR DES NORMANDS...

AU milieu du neuvième siècle, après le règne magnifique et bienfaisant de Charlemagne, ses petits-fils se partagèrent son trop vaste empire.

Sous les Carolingiens dépourvus de toute autorité, le royaume des Francs tomba dans la décadence, miné par les guerres et l’anarchie intérieure.

À ces malheurs s’ajoutèrent les invasions des barbares Hongrois, Sarrasins et celles des terribles Vikings ou “ Normands ” venus des mers du nord. Remontant les fleuves avec leurs bateaux aux fonds plats appelés “ drakkars ”, les Vikings portèrent la désolation sur les rives de la Seine, et même jusqu’à Paris. Par deux fois (en 845 et 856), ils mirent le siège autour de la capitale.

Devant le danger, les Parisiens se convertirent. Eux, autrefois si fiers de leur commerce, comprirent que ces malheurs étaient la punition de leurs désordres, en particulier de leur manque de piété. Ils se tournèrent vers la Sainte Vierge et rebâtirent sa cathédrale.

Notre-Dame de Paris vint alors à leur secours : Elle leur envoya un chef capable de les sauver en la personne d’Eudes, comte de Paris. Il organisa la défense, fit construire des fortifications et galvanisa tous les courages.

La dévotion à la Sainte Vierge protégea les Parisiens. Invoquons souvent notre divine Mère en répétant : « Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! »

Colorier la mer.

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Dimanche 27 mars – Lætare

... DELIVREZ-NOUS SEIGNEUR »

LES évêques de Paris et de Chartres s’accordèrent  pour envoyer à la frontière de leurs deux diocèses un prêtre chargé de les seconder dans leur lourde charge.

Ils choisirent un moine de l’abbaye Notre-Dame-de-la-Roche. Ce courageux religieux s’appelait Nom. Il devait son prénom au patronage de saint Nummius, évêque du cinquième siècle. Les Vikings mirent à sac cette contrée où frère Nom donna sa vie pour la foi, le 8 juillet 852.

Les Normands martyrisèrent beaucoup de moines et de fidèles catholiques, pillant et brûlant maisons, monastères et églises. Devant tant de massacres, le clergé introduisit une nouvelle invocation dans les litanies des saints : « De la fureur des Normands, délivrez-nous Seigneur ! »

En ce jour anniversaire de son ordination sacerdotale, récitons la prière pour la glorification de notre Père, à l’intention de frère Bruno.

Colorier l’herbe.

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Lundi 28 mars

LE VOILE DE LA VIERGE

À l’été 911, un jeune chef, Rollon, prit la tête de  ces barbares. Il mit le siège devant Chartres. Les grands seigneurs français s’unirent alors pour secourir la ville. Robert, duc des Francs, Richard, duc de Bourgogne et Manassès, comte de Dijon, livrèrent bataille à l’envahisseur, le samedi 3 juillet.

L’évêque de Chartres recourut à Notre-Dame : il déploya au sommet du rempart la relique insigne du Voile de la Vierge, conservée dans sa cathédrale. À sa vue, un effroi mystérieux paralysa Rollon et son armée, qui prirent la fuite jusqu’à Lisieux !

Le roi Charles le Simple profita de ce moment propice pour négocier avec le puissant chef païen. Il offrit à Rollon une province entière, à condition qu’il se convertisse. Bouleversé par le miracle du Voile de la Très Sainte Mère de Dieu, Rollon accepta !

Il se fit instruire de la foi catholique et reçut au baptême le nom de Robert, en l’honneur du duc Robert, son parrain. Le nouveau chrétien gratifia l’Église de nombreux dons. Il voulut que son fils Guillaume Longue Épée soit élevé dans la religion. La belle province de “ Normandie ” lui revint au traité de Saint-Clair-sur-Epte ; aucun Normand ne retourna au paganisme.

Admirons la puissance de la Vierge Marie : un seul miracle suffit à convertir tout un peuple, si profondément qu’il devint, au siècle suivant, ardent dévot de son Immaculée Conception !

Notre-Dame de Chartres, priez pour nous, pour l’Église et pour la France !

Colorier le voile de la Sainte Vierge.

Mardi 29 mars

LA BERGÈRE DE VILLERMONT

SOLANGE naquit en 864, au bourg de Villermont, à  trois lieues de Bourges. Ses parents cultivaient une petite vigne et possédaient quelques moutons.

L’enfant était encore toute jeune lorsque son père lui confia la garde du troupeau. Très pieuse, Solange invoquait souvent le Saint Nom de Jésus. À sept ans, elle consacra sa virginité à Notre-Seigneur, son Bon Pasteur.

La petite fille grandissait dans l’amour profond du Bon Dieu et de ses parents. Elle conduisait les bêtes tout en récitant ses prières. Puis, elle s’agenouillait pour méditer et faire oraison pendant que ses brebis paissaient. On appelle encore aujourd’hui ce lieu “ Champ de sainte Solange ”.

Imitons la petite sainte Solange en prononçant souvent dans la journée le Saint Nom de Jésus.

Colorier les moutons.

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Mercredi 30 mars

« JESUS M’ATTEND »

LA renommée de la beauté de Solange s’étendit dans  les environs. Un jeune seigneur, Bernard, comte de Gothie, décida de s’en rendre compte par lui-même, sous prétexte de chasser sur ses terres de Villermont. Aussitôt qu’il vit notre jeune bergère, âgée de seize ans, il s’éprit follement d’elle :

« Tout ceci est à toi, lui déclara-t-il en désignant l’étendue immense de ses domaines.

– Et moi, je suis à Dieu. Mon Époux n’est pas de ce monde. Il m’attend et moi, j’attends l’heure qui me réunira à Lui. »

Bernard supplia. En vain. Se jetant sur elle, il l’emporta sur son cheval. Elle se débattit si bien que son ravisseur tomba dans un ruisseau.

Trempé, furieux d’une telle résistance, Bernard de Gothie tira son épée et trancha la tête de la jeune fille. Ainsi mourut la petite épouse de Jésus, en prononçant trois fois son Saint Nom.

Que sainte Solange, patronne du Berry, nous obtienne la grâce de garder l’innocence de notre cœur et de notre foi, pour l’amour de Jésus et Marie, en résistant aux tentations des camarades et des réseaux sociaux !

Colorier sainte Solange.

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Jeudi 31 mars

FRERE PIERRE DE CASTELNAU

COMME la Chrétienté fleurissait au saint Royaume  des Lys, le démon suscita la dangereuse hérésie des Albigeois qui ravagea le sud de la France.

Pour la combattre, le Pape envoya quatre légats avec mission de prêcher aux égarés la vraie foi catholique. Deux de ces émissaires étaient des moines français : frère Raoul et frère Pierre, surnommé de Castelnau.

Marchant pieds nus, vivant d’aumônes, ils parcoururent plusieurs diocèses et prêchèrent plusieurs fois devant le comte de Toulouse, sans succès. Ce dernier les haïssait.

« Les affaires de Jésus-Christ ne réussiront dans ces contrées que lorsque l’un de nous mourra pour la défense de la foi », déclara Pierre de Castelnau à ses compagnons. Il ajouta :

« Puissé-je moi-même être le premier à périr sous le glaive du persécuteur ! »

Pour complaire au comte de Toulouse, deux hérétiques s’approchèrent du frère Pierre et l’un d’eux lui traversa le corps d’un coup de lance. Le saint prédicateur tomba en s’écriant :

« Seigneur, pardonnez-lui comme je lui pardonne ! » C’était le 15 janvier 1208 au matin.

Comme Notre-Seigneur en Croix, frère Pierre de Castelnau obtint la conversion du comte de Toulouse en pardonnant à ses assassins.

Ne soyons ni susceptibles ni rancuniers, mais sachons reconnaître nos propres torts dans les disputes. Sachons aussi pardonner aux autres, si nous voulons que Jésus nous pardonne !

Colorier frère Pierre de Castelnau.

Vendredi 1er avril – premier vendredi du mois

CONQUÉRIR LA JÉRUSALEM CÉLESTE

AU cours de la septième Croisade, les musulmans  d’Égypte firent prisonnier le roi Saint Louis avec les restes de son armée, trahis par la désobéissance de Robert d’Artois, frère du Roi.

Sommés d’apostasier, presque tous les captifs refusèrent de renier leur Maître Jésus-Christ. Les infidèles les tuèrent très cruellement, brûlant vifs les uns, égorgeant rituellement les autres.

Le roi de France fut d’abord traité avec égard. Quand un nouveau calife voulut l’obliger à lui livrer des villes ou places fortes de Terre sainte, Saint Louis refusa net.

Pour le faire céder, des bourreaux lui écrasèrent les jambes entre les mâchoires d’une grande pince de bois garnie de dents. Le Roi supporta cette torture sans rien céder. Les musulmans lui rendirent sa liberté contre la restitution de la ville égyptienne de Damiette, car le roi de France ne se rachète pas à prix d’argent.

À son retour, Louis IX fit graver sur ses monnaies les chaînes de sa captivité, affirmant qu’ « un chrétien ne doit trouver d’honneur qu’à souffrir pour Jésus-Christ ».

Saint Louis mourut du typhus lors de la huitième Croisade, le 25 août 1270. Il avait demandé d’être étendu sur un lit de cendres pour ressembler au Christ, dépouillé de tout. Il conquit ainsi la Jérusalem du Ciel !

Ne recherchons pas nos aises, ne nous plaignons d’aucune incommodité.

Colorier Saint Louis.

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Samedi 2 avril

UNE PETITE MARTYRE DE CHEZ NOUS

À la fin du quatorzième siècle vivaient, près de Bar-Sur-Seine, en Champagne, d’honnêtes paysans du châtelain de Landreville. Leur fille, Béline, était pieuse et douée d’un cœur compatissant. Elle soignait les malades, veillait les défunts, réconfortait chacun et se montrait serviable à tous pour l’amour du Bon Dieu.

Sa charité opérait des miracles. Un jour, elle apporta de l’eau, dans un tamis, à des ouvriers. Miraculeusement, le grillage retint l’eau et tous purent boire !

Béline avait seize ans quand, le 8 septembre 1380, elle rencontra Jean de Pradines, seigneur de Landreville, dans un vallon solitaire.

Cet homme, aussitôt poussé par une passion diabolique, s’approcha de la bergère pour lui faire d’infâmes propositions.

De tout son cœur, qu’elle avait donné à Jésus et Marie, Béline repoussa le péché, confessa sa foi avec calme et courage. L’homme ne put satisfaire son vice. Pour se venger, il tira son épée, trancha la tête de la jeune fille et s’enfuit.

Le Pape l’excommunia, le Roi le bannit, et nul ne sut ce qu’il devint.

Cinquante ans plus tard, Béline fut canonisée et honorée comme vierge et martyre. Les fidèles portèrent ses reliques en triomphe jusqu’à une chapelle bâtie à l’emplacement de sa maison natale.

Chantons sur l’air du cantique “ Nous voulons Dieu ” :

Demande à Dieu qu’Il nous délivre
De tous les pièges d’ici-bas ;
Dignes du Ciel il nous faut vivre
Et triompher dans nos combats.

Refrain :
Glorieuse Béline,
Ô sainte de chez nous,
Nous te prions sur ta colline.
Veille sur nous, protège-nous. (bis)

Colorier le palmier.

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Dimanche 3 avril – 1er dimanche de la Passion

L’ÉTENDARD DE JEANNE

LES Anglais avaient envahi presque toute la France,  quand Dieu envoya Jeanne, la Pucelle de Domremy, au secours du dauphin Charles.

En signe de sa mission divine, et au Nom du Christ qui est vrai Roi de France, l’humble jeune fille de dix-sept ans leva le siège d’Orléans. En chef de guerre, elle dirigeait l’assaut du fort des Tourelles, quand elle reçut à l’épaule un carreau d’arbalète qui la précipita à terre. Jeanne arracha la flèche de sa propre main !

Elle se recueillit, prit conseil de ses Voix, et repartit au combat, entraînant l’armée qui faiblissait.

« Prenez garde, quand la queue de mon étendard touchera le boulevard...

– Elle y touche.

– Allons hardiment, en Nom Dieu ! »

Les Tourelles furent prises ! Orléans fêta sa délivrance. C’était le 8 mai 1429.

De victoire en victoire, Jeanne ouvrit au dauphin la route de Reims afin d’y recevoir son digne sacre. Aux “ mystères joyeux ” succédèrent contradictions et ingratitudes, jusqu’à la trahison de Compiègne et la capture de la Pucelle, en mai 1430.

Obéissons promptement à nos parents, comme Jeanne obéissait à ses Voix.

Colorier l’étendard de Jeanne.

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Lundi 4 avril

UN CŒUR DE FLAMME

PRISONNIÈRE des Anglais, Jeanne subit, cinq mois  durant, les interrogatoires d’un évêque et de juges impies et corrompus. Elle confondait ses ennemis mortels par la sagesse et la force d’âme de ses réponses. Ses Voix venaient la consoler et lui promettre sa délivrance prochaine...

Jésus-Christ est “ vrai Roy de France ”, Charles VII est son lieutenant, auquel le Royaume des Lys doit appartenir. Telle est la Religion royale, le message que Jeanne rappela, de la part de Dieu.

Ne parvenant pas à lui faire renier cette mission divine, l’évêque Cauchon menaça Jeanne de la torture.

« Vraiment, si vous deviez m’écarteler les membres et faire partir l’âme hors du corps, je ne vous dirais pas autre chose », leur répondit la Pucelle au « cœur de fer », comme des Anglais la surnommèrent.

L’inique tribunal condamna Jeanne à être brûlée vive, le 30 mai 1431. Au milieu des flammes, notre martyre proclama sa magnifique profession de foi :

« Les Voix que j’ai eues étaient de Dieu ! Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait d’ordre de Dieu ! Les révélations que j’ai eues étaient de Dieu ! Non, mes Voix ne m’ont pas trompée ! Jésus ! »

Son cœur virginal demeura intact au milieu des flammes.

Sainte Jeanne d’Arc, martyre pour votre Roi, votre Patrie et votre Dieu, priez pour nous.

Colorier sainte Jeanne d’Arc.

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Mardi 5 avril

LA REBELLION DES PROTESTANTS

LUTHER, en 1517, se révolta contre la sainte Église  romaine et créa la religion “ réformée ”. Ce protestantisme se répandit, ensanglantant toute l’Europe.

À partir de 1560, les doctrines de Luther puis de Calvin, non réprimées par François Ier, pervertirent la France. Pendant trente ans, les calvinistes provoquèrent partout assassinats, massacres, combats cruels contre les armées catholiques : ce furent les “ guerres de religion ”.

Les protestants ou huguenots avaient en haine l’Église, le Souverain Pontife et les catholiques, les “ papistes ”. Ils refusaient les dogmes et les sacrements, en particulier la Sainte Eucharistie, ainsi que la dévotion à la bienheureuse Vierge Marie et le culte des saints.

Leur violence était inouïe, si bien qu’il est impossible de dénombrer les fidèles qu’ils torturèrent et tuèrent. La plupart de ces martyrs sont restés méconnus, ignorés ou diffamés dans les manuels scolaires.

Ils s’acharnèrent contre les vivants, mais aussi contre les morts dans leur détestation de tout ce qui était catholique. Le protestant amiral de Coligny profana et détruisit en 1570 les reliques de saint Symphorien et de ses parents canonisés.

En esprit de réparation, récitons plusieurs fois la prière Très Sainte Trinité, page A 8.

Colorier la montagne.

Mercredi 6 avril

LA DERNIÈRE HOSTIE

LE 23 mars 1593, un seigneur protestant et sa  bande armée arrivèrent à Châteauneuf-du-Faou, en Bretagne. Après avoir massacré les villageois, ces hérétiques pillèrent la chapelle dédiée à la Vierge Marie sous le vocable de Notre-Dame des Portes.

Les impies découvrirent le prêtre qui s’y était réfugié et l’arrêtèrent. Dans le Tabernacle, ils trouvèrent un ciboire contenant une seule hostie. Le bon prêtre l’avait conservée en cas de besoin pour un agonisant.

Les huguenots la jetèrent au sol pour manifester leur haine de ce divin Sacrement, sous les yeux de leur prisonnier. Touché au cœur par cet outrage, le prêtre se jeta à genoux pour adorer son Dieu. Puis, il se communia. L’un des soldats tira son épée en hurlant :

« Eh quoi ! misérable, tu idolâtres encore en ma présence ! »

Et il lui traversa le corps de son épée. L’âme du martyr s’envola au Paradis, unie pour jamais à la divine Hostie...

Consolons Jésus-Hostie de tous les sacrilèges et indifférences qu’Il reçoit aujourd’hui. Chantons Les oublis et abandons (page D 38)

Colorier le ciel.

Jeudi 7 avril

LE DÉSIR DU MARTYRE

SOUS le règne réparateur d’Henri III, en 1593, deux  jésuites, envoyés par leur évêque, arrivèrent en Ardèche afin d’y instruire la population catholique et tâcher de convertir les protestants, au péril de leur vie.

Pieux et zélés missionnaires, le Père Jacques Salès et le frère Guillaume Saultemouche se rendirent à Aubenas. Le gouverneur de la ville demanda au prêtre s’il avait peur. Il répondit fort calmement :

« Monsieur, il y a quinze ans que je souhaite avec passion le martyre. Heureuse soit la main qui fera le coup, pourvu que ce soit la main d’un huguenot ! »

Dès le lendemain, 6 février, une troupe calviniste aux ordres d’un capitaine fanatique du nom de Sarjas envahissait Aubenas par surprise.

Dans son amour de Notre-Seigneur et de l’Église, notre Père avait, lui aussi, soif du martyre. Il donna cet idéal à la Phalange de l’Immaculée :

« Dès sa jeunesse, le phalangiste consentira au sacrifice de sa vie,  si Dieu le veult ”, pour le Christ, l’Église, la Chrétienté, pour sa patrie, pour son Roi, et aussi bien pour le moindre de ses frères humains. »

Pour recevoir la grâce de ce saint désir, « nous nous tournons vers la Sainte Vierge Marie au Cœur douloureux et Immaculé. C’est Elle qui peut nous conduire par la main vers la Croix et de là vers le Ciel. »

Luttons contre notre impatience en faisant des efforts d’oubli de soi et de générosité.

Colorier un ange.

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Vendredi 8 avril – Notre-Dame des Sept-Douleurs

DÉFENSEURS DE JÉSUS-HOSTIE

LES deux religieux se réfugièrent dans leur chambre  pour se recueillir et se recommander à Dieu. C’est là que les persécuteurs les trouvèrent. Ils les frappèrent, puis leur envoyèrent deux prédicants.

Durant toute la journée, ces hérétiques leur assenèrent de piètres arguments contre la Sainte Eucharistie, afin de les convertir au protestantisme. Mais le Père Salès les réfutait et confondait leurs démonstrations. Les deux ministres se retirèrent, en rage !

Le plus fanatique des protestants, nommé Labat, se vengea en injuriant le Père Salès, dans son “ sermon ”, l’appelant faux prophète et antichrist, ajoutant qu’il devait être mis à mort.

À la prière du soir, en famille, relisons le trente-deuxième chapitre du catéchisme, sur l’Eucharistie, car nous devons connaître par cœur la doctrine catholique sur ce grand mystère (cf. Catéchisme télévisé, leçon 18).

Colorier le Père Salès tenant l’ostensoir.

Samedi 9 avril

LES MARTYRS D’AUBENAS

LE 7 février 1593, le capitaine Sarjas ameuta sa  troupe huguenote devant la demeure où étaient détenus les jésuites. Il en fit sortir le prêtre afin de le massacrer dans la rue.

Le pauvre frère Guillaume se précipita à la suite de son compagnon, affirmant avec force vouloir mourir avec lui.

Dehors, le prédicant Labat argumentait de plus belle contre la présence réelle de Jésus au Saint-Sacrement. Le Père Salès demeurait ferme dans la doctrine catholique. Ne se contenant plus, Labat hurla :

« Dépêchez cela ! Il ne mérite pas de vivre, c’est une peste ! »

Sarjas ne se le laissa pas dire deux fois. Les deux jésuites se mirent à genoux.

« Je t’en prie, mon ami, donne-moi un peu de loisir pour me recommander à Dieu et le supplier pour toi », implora le Père.

Une décharge d’arquebuse fut la seule réponse. Le Père Jacques Salès, atteint à l’épaule, s’effondra sur le pavé en murmurant trois fois :

« Jésus Marie ! Mon Dieu, pardonnez-leur ! » avant d’être achevé à coups de dague.

Le bon frère Guillaume s’était jeté sur le corps de son supérieur. Criblé de coups de couteau, il expira à son tour.

Aujourd’hui, en récitant le Notre Père, je prierai avec ferveur pour la conversion des protestants.

Colorier le frère Guillaume.

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Dimanche 10 avril – Dimanche des Rameaux

DES LARMES DE SANG

NOTRE-SEIGNEUR et Notre-Dame voulaient le retour  des protestants à la vraie religion. En 1649, vivait en Isère un huguenot obstiné, du nom de Pierre Port-Combet, marié à Jeanne Pélion, fervente catholique.

Le 25 mars, fête de l’Annonciation de la Vierge Marie, jour chômé dans l’ancienne France, notre homme entreprit de travailler, par mépris des lois de l’Église. Peu lui importait, en outre, d’honorer la Sainte Vierge !

Il commença à tailler à la serpe les rameaux d’un osier. Dès le premier coup, il constata que l’arbuste entaillé laissait couler des larmes de sang ! Les gouttes étaient si abondantes que la serpette, les habits et les mains de Pierre devinrent tout sanglants !

« Ah ! misérable, s’écria sa femme en l’apercevant, je savais bien que la Sainte Vierge vous punirait ! »

En vérité, c’était pour le convertir que notre Mère du Ciel montrait à cet obstiné les larmes de sang de son Cœur blessé par les péchés des hommes ingrats.

Le prodige se renouvelait chaque fois que le protestant voulait tailler l’osier. Cependant, il cessait quand son épouse catholique prenait la serpe pour couper elle-même les perchettes.

Récitons notre chapelet en famille avec une dévotion plus fervente envers Notre-Dame.

Colorier l’osier (en bas, à droite).

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Lundi saint 11 avril

LA MISÉRICORDE DE NOTRE-DAME

LE miracle de l’osier sanglant mit en émoi les  villageois. Les autorités ecclésiastiques et civiles menèrent une enquête concluant au miracle. Ils dressèrent procès-verbal, condamnant Pierre Port-Combet à payer une amende de trois livres (forte somme d’argent). Le malheureux s’obstinait toutefois dans son hérésie.

Sept ans plus tard, alors qu’il labourait son champ, la Très Sainte Vierge, Mère de miséricorde, lui apparut.

Pour sauver son âme coupable, Elle l’avertit qu’il mourrait prochainement et qu’  « il serait un tison de l’enfer ». Mais, s’il se convertissait à la religion catholique, Elle le protégerait devant Dieu. Elle le chargea, en outre, de transmettre à ses voisins ses reproches, car leurs prières n’étaient pas assez ferventes.

Cette fois, Pierre abjura le protestantisme, reçut la Sainte Eucharistie et mourut saintement. La miséricorde de Notre-Dame l’avait sauvé !

Souvenons-nous du grand chagrin de Notre-Dame qui pleure ses enfants tombant en enfer. Pour sauver les pécheurs, Dieu veut établir la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Consolons notre très Sainte Mère en répétant souvent :

Doux Cœur de Marie, soyez mon salut. Cœur Immaculé de Marie, convertissez les pécheurs, sauvez les âmes de l’enfer.

Colorier le Cœur de la Sainte Vierge.

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Mardi saint 12 avril

UNE ÂME DROITE

HENRI de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne  et maréchal de France, était protestant. Louis XIV l’avait souvent pressé de se convertir, afin de lui donner la charge de général en chef des Armées françaises. Le vicomte restait inflexible dans son hérésie.

Malgré cela, Turenne était un homme droit, loyal envers son Roi et son Dieu. Voyant un jour des co­religionnaires enfoncer ostensiblement leur chapeau sur la tête en passant devant un crucifix, il éprouva au contraire un fort sentiment de respect pour son Sauveur.

Les disputes, les continuelles contradictions et variations de doctrine des protestants le choquaient. Il en souffrait d’autant que, dans son foyer, son épouse se montrait calviniste fanatique. La divine Providence récompensa cette droiture d’âme en l’ouvrant peu à peu à la Vérité. La lecture d’un ouvrage sur la Sainte Eucharistie ébranla ses certitudes sur la prétendue Réforme.

Dès lors, il s’entretint avec Bossuet, aumônier de la cour et conseiller spirituel de Louis XIV : conversations, lettres, exposés doctrinaux...

Pendant onze ans, sa recherche anxieuse de la Vérité réduisit un à un tous ses préjugés et objections comme on réduit une à une des positions ennemies.

Aimons la vérité. Ne nous laissons jamais aller au mensonge. Ayons le courage de reconnaître nos torts.

Colorier la couronne de gloire dans laquelle se trouve l’Agneau pascal.

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Mercredi saint 13 avril

DERNIER ASSAUT ET LE CIEL !

LE 23 octobre 1668, Turenne abjurait le calvinisme  devant l’archevêque de Paris. Après s’être confessé, le Maréchal de France s’agenouilla pour entendre la sainte Messe et recevoir la Communion sous les voûtes de Notre-Dame de Paris.

Cette conversion éclatante fit pleurer de joie les pieux catholiques. Mais, du côté protestant, quelle explosion de haine ! Sa propre famille « aurait mieux aimé voir Turenne sur l’échafaud que de le voir catholique » !

Les “ pasteurs ” laissèrent éclater leur colère et leurs injures, clamant partout que c’était par ambition que monsieur de Turenne changeait de religion. Certains généraux catholiques de l’Armée française ne réservèrent pas un bon accueil au nouveau converti, par déception ou jalousie de voir le Roi le préférer à eux.

Le Maréchal de Turenne dirigea sa dernière campagne militaire en Alsace en 1675, tout en se préparant à entrer en religion, étant devenu veuf.

Le 27 juillet, alors qu’il effectuait une reconnaissance, un boulet atteignit ce grand soldat en pleine poitrine. Son âme loyale et généreuse rejoignit la Patrie céleste.

En famille, relisons le 14e chapitre du catéchisme, sur la Rédemption (cf. Catéchisme télévisé, 7e leçon).

Colorier les fleurs (en bas, à gauche).

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Jeudi saint 14 avril

LE FILS AÎNÉ DU SACRÉ-CŒUR

DEPUIS 1673, le Sacré-Cœur apparaissait à sœur  Marguerite-Marie, religieuse visitandine à Paray-le-Monial. Il lui révélait son amour pour les hommes, mais aussi l’ingratitude de ces derniers.

Il la chargeait, en outre, d’un message pour Louis XIV, ce roi splendide donné miraculeusement à la France :

« Fais savoir au fils aîné de mon Sacré-Cœur qu’il obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu’il fera de lui-même à mon Cœur adorable, qui veut triompher du sien. Il veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé dans ses armes, pour les rendre victorieuses de ses ennemis et de tous les ennemis de la Sainte Église. »

Cet acte de réparation consolerait Notre-Seigneur de tous les outrages qu’Il avait subis durant sa Passion chez les puissants. En retour, Il assurerait le triomphe du monarque sur tous ses adversaires de l’intérieur : protestants, quiétistes et jansénistes, s’alliant à l’étranger pour lui faire la guerre.

Faisons réparation au Divin Cœur de Jésus-Marie en lui donnant notre cœur souvent dans la journée.

Colorier le calice.

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Vendredi saint 15 avril

LE REFUS DE LOUIS XIV

EN 1689, le Roi-Soleil refusa cette offre unique du  Sacré-Cœur de Jésus, ne voulant partager sa gloire avec personne. Dans son orgueil, il oublia qu’il n’était que le lieutenant de Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Roi de France !

Le Bon Dieu châtia notre pays en punition de la faute royale : les ennemis de l’Église et du Roi relevèrent la tête. Les Anglais s’emparèrent de nombreux territoires appartenant à la France. Les puissances protestantes dominèrent l’Europe, favorisant les fausses doctrines des philosophes, des francs-maçons, tous athées et libertins.

Depuis 1684, Notre-Dame du Laus pressait Benoîte Rencurel de prier pour Louis XIV. Le 29 octobre 1690, la Reine du Ciel délégua son Ange pour réclamer que le peuple fasse des prières publiques afin que cesse la guerre qui désolait le royaume. Le céleste messager du Laus ajouta :

« Qu’on prie afin que la paix se fasse, que le Roi ne soit pas trahi, qu’il vive longtemps. Ses ennemis ont grande envie de l’empoisonner. »

L’année suivante, la Sainte Vierge réitéra ces appels à la prière et au sacrifice, révélant le dessein des huguenots d’empoisonner le Roi.

Ni Louis XIV ni ses successeurs n’obéirent au Sacré-Cœur, et le royaume des Lys sombra dans le malheur.

Manifestons au Sacré-Cœur et à Notre-Dame notre repentir, en embrassant souvent dans la journée notre crucifix et notre médaille de la Sainte Vierge. Ainsi nous réparerons nos propres ingratitudes et désobéissances.

Colorier le Précieux Sang s’écoulant dans le calice.

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Samedi saint 16 avril

LA MISSION DE LA ROCHELLE

LA ville de La Rochelle était, au dix-huitième siècle  commençant, envahie par le protestantisme. Son évêque, Mgr de Champflour, invita le Père de Montfort à venir prêcher dans son diocèse pour contrer l’hérésie.

Cette mission de l’été 1711 resta célèbre. Au lieu de s’attaquer à l’erreur, le Père de Montfort suivit la méthode de saint Dominique auprès des Albigeois : prédication du Rosaire et renouvellement des promesses du baptême.

La Sainte Vierge, victorieuse de toutes les hérésies, toucha les cœurs. Il y eut de nombreuses conversions et abjurations. Des gens puissants, attachés à la Réforme protestante, voyant diminuer leur emprise, se prirent à haïr le missionnaire.

Le 16 août, pour la clôture de la retraite, une immense procession déroula ses fastes dans les rues, avec escorte de soldats et d’officiers de la garnison : statues, bannières, musiciens, cantiques entraînants, cierges et chapelets. Quel spectacle !

C’en était trop pour le parti huguenot qui résolut d’en finir avec cet ardent apôtre. Saint Louis-Marie échappa à plusieurs tentatives de meurtre.

Il but un jour un bouillon empoisonné. Comme sa divine protectrice veillait, il n’en mourut pas, mais sa santé demeura fortement compromise.

Il continua néanmoins ses missions qui donneront à ces populations le courage de défendre leur Foi et leur Roi, quand surviendra la Révolution.

En récitant notre chapelet, croyons en la résurrection de l’Église et de la France, comme l’Immaculée attendait dans la foi la Résurrection de son divin Fils.

Colorier saint Louis-Marie.

Dimanche 17 avril

PÂQUES

EN ce jour de la glorieuse Résurrection de notre  Sauveur, levons les yeux vers le Ciel où l’immense armée des martyrs célèbre dans l’allégresse les triomphes de Jésus, leur Roi, sur le péché et sur la mort.

Voici que le Christ vainqueur couronne pour l’éternité ses témoins qui n’ont pas craint les tourments et qui, pour son amour, ont livré leurs membres aux bourreaux ! Alléluia ! « Où est-elle, ô mort, ta victoire ? » Car ils sont vivants ceux que les impies ont fait mourir.

Et nous ? Quand nous serons au Ciel, tout ce que nous aurons supporté sur la terre sera oublié ! Jésus notre Sauveur essuiera lui-même toutes les larmes de nos yeux ! Oui ! Pensons que, par toutes ces petites souffrances endurées au cours d’une courte vie, nous acquerrons une éternité de bonheur et de gloire. Quelle immense récompense !

Alors, le cœur rempli de foi surnaturelle, croyons en la Résurrection de l’Église ici-bas et en la béatitude promise au Ciel pour toujours, toujours.

Dans la joie du Cœur de Marie, chantons l’Alléluia de l’Espérance !

Pendant la Messe, écoutons avec attention l’Évangile de la Résurrection.

Colorier l’Agneau pascal.