Carême 2020 avec le Père Constant Lievens

Introduction

LA vie du Père Lievens que nous allons découvrir durant ce Carême est une histoire extraordinaire. En cette année missionnaire décrétée par le pape François, suivons l’apôtre du Bengale qui nous indique le véritable esprit missionnaire catholique.

À son arrivée aux Indes, il découvrit le peuple qu’il était venu évangéliser :

« Il y a quelques jours, les gens des environs ont construit une idole de terre et de boue ; pendant deux jours et deux nuits, ils ont tourné autour en dansant, sans prendre aucune nourriture ; le troisième jour, ils ont porté leur dieu près d’une grande mare d’eau et l’ont jeté dedans. Leurs prêtres assurent que l’âme du dieu noyé sortira de là et s’en retournera au Ciel ! Toute leur musique se résume en grands cris, en hurlements et en roulements de tambour. »

Or, nous avons vu la manifestation d’une semblable idolâtrie dans les jardins du Vatican, le 4 octobre 2019, lors de la grotesque cérémonie d’adoration de la déesse terre-mère.

Il nous faut donc prier plus que jamais pour le Saint-Père, prier le Père Lievens afin qu’il le convertisse. Revenu de son aveuglement, le Pape confirmera ses frères et restaurera les missions, plus grandes et plus conquérantes que jamais !

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Mercredi 26 février – mercredi des Cendres

CE PETIT FERA UN BIEN IMMENSE

LE 11 avril 1856, dans une ferme de Moorslede, en Belgique, naquit Constant Lievens. Septième d’une famille de onze enfants, il se montra toujours bon garçon, plus pieux et méditatif que ses frères et sœurs.

Non loin de la maison familiale se trouvait une chapelle dédiée à Notre-Dame du Repos. L’enfant aimait s’y rendre et réciter son chapelet à genoux. « Constant prie comme un ange », disait-on. Mais, lorsqu’il s’agissait de jouer, il était le premier et savait entraîner les autres !

À sept ans, il suivit ses aînés à l’école. La religieuse qui faisait la classe remarqua son attention et sa docilité. « Ce petit fera un bien immense dans le monde, j’ai idée qu’il deviendra évêque ! » s’exclama-t-elle.

Le petit Constant n’a pas été sacré évêque. Il a fait mieux, il est devenu un saint ! En récitant notre chapelet, demandons à Jésus et Marie la grâce de leur rester toujours fidèles et d’accomplir le bien qu’ils attendent de nous, afin que nous devenions des saints.

Colorier la ferme de Moorslede.

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Jeudi 27 février

UN BON CŒUR

EN 1867, madame Lievens, très malade, reçut les derniers sacrements. C’était la veille de la première Communion de Constant. Lorsqu’il vint l’embrasser après la Messe où il avait reçu Jésus-Hostie pour la première fois, elle ne le reconnut pas...

Le 1er août 1867, elle mourait, âgée de quarante-sept ans.

Quel déchirement ! « J’aimais tellement ma mère, ma mère qui a eu tant de peine et de mal avec moi. J’ai pleuré quand ma mère est morte et, des années après, je pleure encore », avouera-t-il plus tard.

Constant avait bon cœur, comme tous les saints. On ne fait rien de bien dans la vie quand on n’a pas bon cœur. Ce qui prime, c’est l’affection et le dévouement envers nos parents, nos frères et sœurs.

Colorier la cour, avec les poules.

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Vendredi 28 février

ÊTRE PRÊTRE !

CE drame bouleversa la vie familiale. Constant n’alla plus à l’école. Il lui revenait de mener paître les vaches et de soigner les chevaux. L’abbé Van den Broucke, vicaire de Moorslede, remarqua l’intelligence du garçon. Il le voyait au travail toujours souriant et heureux.

« Constant, lui demanda-t-il, si vous deveniez prêtre ?

– Oh ! Si je pouvais ! Si je pouvais ! »

Monsieur Lievens accorda sa permission, mais il ne pouvait pas payer les études. Le bon ecclésiastique obtint le soutien financier d’une charitable voisine. Il donna à son protégé des leçons de français, car c’était la langue véhiculaire dans l’enseignement secondaire.

En octobre 1871, Constant entrait en sixième au petit séminaire de Roulers.

« J’étais seul. L’éloignement de la maison paternelle me pesait beaucoup. Je voulais y retourner ! Mais alors me revenait la pensée que je serais prêtre. Je priais, je me taisais et je restais. »

Constant eut du mal à suivre la première année, mais sa force d’âme fit merveille. À son exemple, persévérons dans notre devoir d’état, malgré les difficultés.

« Que Dieu me donne la force du corps, la puissance d’esprit, l’énergie de volonté et la sainteté d’âme qu’il me faudrait pour coopérer à la grâce. »

Colorier l’abbé Van den Broucke.

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Samedi 29 février

CHEVALIER AU SERVICE DE DIEU

CONSTANT manifestait une dévotion particulière envers le Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie. Il prit et tint toute sa vie la résolution de ne jamais rester un seul moment oisif. Il participait aux jeux avec ardeur et étudiait avec ténacité.

C’est à cette époque qu’il s’enthousiasma pour les Zouaves pontificaux. Il aurait voulu être plus âgé pour partir, comme eux, à la défense du pape Pie IX attaqué par les révolutionnaires !

« Cet esprit des Zouaves exerçait sur lui un attrait irrésistible, témoigna un Père. Il y retrouvait un esprit de combat et de sacrifice pour le Christ et l’Église. »

Lui-même écrivit à un camarade : « Je ne sais quelle voie nous emprunterons, mais ce que je sais, c’est que je veux être chevalier au service de Dieu. »

« Ne jamais rester oisif », c’est-à-dire ne jamais être paresseux et désœuvré. Voilà une bonne résolution ! Notre Constant était toujours très occupé, il se donnait à fond à tout. C’était un battant !

Colorier monsieur Lievens parlant avec le vicaire.

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Dimanche 1er mars – 1er dimanche de Carême

LA SOIF DES ÂMES

À la fin du secondaire, ne sachant pas encore quelle était sa voie, Constant revint au collège y suivre une année de philosophie. Toujours fidèle à seconder la grâce, il s’appliqua à la vie intérieure, renonçant à lui-même et au monde. Il n’avait qu’une ambition : faire la volonté de Dieu et bien accomplir son devoir d’état.

Il était tourmenté par le désir d’une vie plus sacrifiée, toute dévouée au service et à la gloire de Dieu, à l’exemple du Père De Smedt, saint missionnaire en Amérique du nord.

Il aspirait à entrer chez les jésuites afin de satisfaire au brûlant zèle des âmes que Dieu lui inspirait. Mais la crainte d’attrister sa famille le retenait. Il entra donc au grand séminaire de Bruges, le 30 septembre 1877.

En ce premier jour du mois consacré à saint Joseph, patron de l’Église, prions-le pour le Saint-Père, afin qu’il obéisse aux demandes de Notre-Dame de Fatima. Récitons la prière à saint Joseph, patron des causes difficiles (F 8).

Colorier Constant répondant au vicaire.

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Lundi 2 mars

CHEZ LES JÉSUITES

NOTRE séminariste était heureux dans cette vie bien ordonnée de travail, de lecture et de prière. Ses supérieurs le remarquèrent et résolurent de l’envoyer à Rome terminer ses études de théologie. Cette décision mit fin à son hésitation. Le jour même, il écrivit au Père provincial des jésuites pour le prier de l’admettre au noviciat de Tronchiennes.

Il y entra le 22 octobre 1878. Tout lui plaisait. Afin de se préparer aux missions, il s’efforça de vivre dans l’intimité des Cœurs de Jésus et Marie, puisant dans cet amour la force d’une vie de sacrifices pour le salut des âmes. « Le Christ n’est-il pas mort pour nous ? Il faut donc que nous sachions mourir pour nos frères. »

Il s’entraîna aux privations et lutta contre ses défauts : « J’étais un timide, mais j’ai fini par découvrir qu’au fond de la timidité il y a énormément d’amour propre. On a peur de ne pas réussir, de paraître maladroit ou ridicule. Et l’on ne dit rien... Tout cela est petit et méprisable. »

On ne peut mener une vie de sacrifices sans un grand amour de Jésus et Marie. Disons souvent dans la journée :

« Mon Jésus, je vous aime ! Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! »

Colorier le Cœur de Jésus.

Mardi 3 mars

DÉPART EN MISSION !

EN octobre 1880, son Père supérieur lui annonça la décision du Père provincial : « Cher frère Lievens, je crois que je vais vous faire une bien grande joie... Vous êtes envoyé aux Indes ! »

Notre novice ne sut que répondre. Après quelques moments d’entretien, il courut à la chapelle remercier Notre-Seigneur. Débordant d’enthousiasme, il dansa de bonheur dans les allées du jardin !

« Ah ! pour Dieu seul vivre, pour Lui seul souffrir, pour Lui peut-être mourir, c’est trop de bonheur pour un cœur humain ! »

Après avoir fait ses adieux à sa famille, frère Constant prononça ses Vœux perpétuels et s’embarqua pour les Indes avec cinq de ses confrères.

Son idéal ? « Travailler au salut de tant d’âmes qui, comme des grêlons, tombent en enfer, parce que personne n’est là, près d’eux, pour les aider, pour leur apprendre à vivre et à mourir pour notre Seigneur et Dieu. »

Après un voyage de plus d’un mois, il débarqua à Calcutta, le 2 décembre 1880.

Il n’y a que cela d’important dans la vie : sauver son âme et toutes celles que Dieu place sur notre chemin. À chaque apparition, Notre-Dame nous l’a rappelé à Fatima avec insistance.

« Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. »

Colorier le mot “ Indes ”.

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Mercredi 4 mars

À ASANSOL

FRÈRE Constant prit le chemin d’Asansol, situé à 250 kilomètres de Calcutta. Il y poursuivit ses études de théologie afin d’être ordonné prêtre. En même temps, il se prépara à l’apostolat, observant les coutumes des indigènes, qu’il décrivit dans une lettre à sa famille :

« Vous me demandez au milieu de quelles populations je vis ? Des gens qui adorent des idoles : de temps en temps, ils se rassemblent sous les arbres, au fond d’un “ bois sacré ”, et passent la nuit entière à crier, danser, sauter et battre du tambour en l’honneur du dieu qui habite dans les branches.

« Il y a quelques jours, l’un d’entre nous partit à la chasse et abattit quelques oiseaux. Aussitôt, des “ prêtres ” surgirent, le suppliant de ne pas tuer leurs dieux. Le Père répondit en riant qu’il avait besoin de ses dieux pour son souper. Pauvre peuple ! »

Remercions le Bon Dieu d’être né dans une famille catholique. Prions pour les multitudes de païens qui ne connaissent pas Jésus et Marie.

« Priez pour moi, afin que je devienne un digne prêtre et que je puisse faire un peu de bien à nos pauvres hindous. À peine sont-ils convertis qu’ils pleurent de joie, nous baisent les mains et nous bénissent à genoux. »

Colorier la jungle.

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Jeudi 5 mars

À L’ÉCOLE DES PÈRES

NOTRE ardent jésuite brûlait de se lancer dans l’apostolat : « J’espère bien que c’est au milieu de ces peuples perdus que je pourrai travailler, sous la garde de Dieu et sous la protection de Marie et de Joseph. »

Il se mit à l’école des Pères, missionnaires depuis plusieurs années dans ce pays, et constata :

« Il faut que le prêtre soit tout : médecin, vétérinaire, avocat, juge de paix, arbitre, curé, vicaire, sacristain, maçon, charpentier, forgeron, tout vous dis-je.

« Un indigène converti assistait assidûment à la Messe du dimanche. Son père, un riche propriétaire, ne retirant aucun avantage de cette conversion, lui défendit d’assister à l’office.

« Peu après, un gros bœuf mourut dans son étable. Le dimanche suivant, un deuxième. Et ainsi de suite, pendant sept semaines, sept beaux bœufs moururent. L’homme prit peur et appela le missionnaire à son secours. Celui-ci lui recommanda de laisser à son fils la liberté d’accomplir ses devoirs de chrétien. Le père promit et tint parole. Plus aucun bœuf ne mourut. »

Soyons plus recueillis et fervents à la Messe et pendant la prière en famille. Cela consolera Jésus et Marie si peu aimés.

Colorier une partie de la frise.

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Vendredi 6 mars – premier vendredi du mois

PRÊTRE POUR L’ÉTERNITE

À cause du climat pénible et de la vie très pauvre que menaient les missionnaires, la moitié d’entre eux mourait dans les deux premières années de leur séjour. Les bêtes féroces représentaient aussi un réel danger :

« Nous recevons, durant la nuit, la visite de fauves, des buffles, des tigres et des hyènes. On assure que lorsqu’un tigre a mangé de la chair humaine, il en reste si friand qu’il n’en veut plus d’autres. Nous n’avons rien à redouter d’eux ; jamais ils n’ont touché à un prêtre. Les scorpions se rencontrent en abondance ; enfin, rien ne manque à l’appel... »

Ses trois années de théologie terminées, frère Constant reçut l’ordination sacerdotale, le 14 janvier 1883.

« Je suis fou de bonheur : prêtre pour l’éternité... J’ai dit ma première Messe le 15 janvier à Calcutta. Mon bonheur est si grand que je ne saurais l’exprimer. »

Les missionnaires n’étaient pas des paresseux ! Imitons-les un peu en faisant nos devoirs avec application et sans retard.

« Prêtre pour l’éternité ! Travail, travail, travail jusqu’à la tombe ! Avec l’espoir de voir entrer avec moi au Paradis des milliers de païens, les enfants de mon apostolat et la couronne de mes œuvres ! » écrivait le Père Lievens.

Colorier un tigre.

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Samedi 7 mars – premier samedi du mois

À CALCUTTA

LE Père Lievens pensait qu’il serait enfin envoyé en mission. Hélas ! On le nomma... professeur de latin au collège saint François-Xavier de Calcutta !

Cet établissement comptait 700 élèves protestants, hindous, musulmans, juifs. Il n’y avait que 269 chrétiens. L’enseignement, de bonne qualité, n’était pas intégralement catholique et cela ne l’enthousiasma pas. Mais il remplit ce ministère en esprit de sacrifice pour sauver les âmes.

Il comprenait la sagesse des supérieurs exigeant, pour partir en mission, une formation de caractère énergique et une connaissance théologique étendue. « On ne se figure pas ce que c’est de vivre au milieu de populations plongées dans la chair jusqu’au cou ! »

Vous retiendrez aujourd’hui cette leçon : on ne fait pas de bien sans s’y être disposé. Le Père Lievens s’est préparé par beaucoup de prières, de sacrifices et d’études ! Pour enseigner la religion catholique, il faut d’abord apprendre son catéchisme et s’instruire. Il faut être capable de controverser, donc connaître les arguments des adversaires afin de savoir y répondre !

Colorier le Cœur Immaculé de Marie.

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Dimanche 8 mars – 2e dimanche de Carême

PRUDENCE !

CONNAISSANT le zèle dont brûlait son âme, ses supérieurs lui confièrent aussi la charge d’aumônier des Petites Sœurs des Pauvres. En outre, tous les dimanches, il allait, en tant que vicaire, visiter les catholiques de Ranigunj. Il y célébrait la Messe et leur enseignait le catéchisme. On remarqua alors ses dons pour la prédication.

Professeur, aumônier, missionnaire, le Père Lievens se donnait sans compter à ces nouvelles obédiences. Avec quelle fougue et quelle ardeur il dépensait ses forces ! Tout cela sous des chaleurs torrides. Aussi lui reprocha-t-on son manque de prudence :

« Père, à ce rythme-là, vous ne vivrez guère aux Indes. Ménagez-vous ! Il faut faire feu qui dure !

– Je ne tiens pas à vivre, mais à faire beaucoup de bien. Plus vite je travaillerai, plus tôt les âmes seront sauvées ! Mieux vaut cent fois travailler vigoureusement pendant dix ans, que vivre cent ans à ne presque rien faire. Nous morts, il en viendra d’autres pour prendre notre place ; d’ailleurs, le Bon Dieu n’a pas besoin des hommes ! Et quant au feu, il faut faire feu qui brûle ! »

Nos âmes sont le théâtre d’un combat perpétuel entre Jésus et le démon. Le rôle du religieux, du missionnaire est d’attaquer Satan pour délivrer les âmes et les sauver. On ne se bat pas contre le diable dans un fauteuil bien confortable : il faut se donner sans compter !

« La prudence est la mère de la paresse », disait le Père Lievens.

Colorier les flammes du Sacré-Cœur.

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Lundi 9 mars

PREMIÈRES CONVERSIONS

AINSI s’écoula l’année 1884. Notre missionnaire reçut quelques consolations. « J’ai amené à la vraie religion un de mes élèves protestants. Il y a trois semaines, je visitai un pauvre mourant. Il vivait depuis trente ans avec sa femme et ses nombreux enfants, et n’était pas encore marié.

« Le brave homme reçut, en une demi-heure, quatre sacrements : la confession, la communion, le mariage et l’extrême-onction. C’est le premier couple que je marie.

« À la Pentecôte, j’ai converti un juif. Le Seigneur devra mettre de l’eau dans son vin s’il veut que tous ces gens-là arrivent à entrer dans son Ciel !

« Je visite les malades à l’hôpital. Comme en Belgique, ces malheureux ont grande confiance en Notre-Dame de Lourdes et obtiennent d’elle des guérisons.

« Dans la petite paroisse où je vais dire la Messe les dimanches, il y avait, à mon arrivée, quinze familles catholiques, et trois personnes qui assistaient à l’office. Il n’y en a que trois, maintenant, qui n’y assistent point. Trois hommes se préparent à leur première Communion. Une famille entière d’hérétiques va entrer dans l’Église. Vous voyez que mes dimanches sont bien occupés. »

Admirons l’énergie du missionnaire qui se dépense sans compter. Rendons service à la maison et pensons à remercier nos parents de leur dévouement incessant.

Colorier une partie de la frise.

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Mardi 10 mars

ENVOYÉ AU CHOTA-NAGPORE

ENFIN, en mars 1885, le Père Lievens est envoyé en mission ! Il est désigné pour le Chota-Nagpore, grande région à plus de 500 kilomètres de Calcutta.

« Le voyage ne se fait pas en ligne droite ! J’ai mis dix heures à parcourir environ 400 kilomètres. J’étais assis dans une charrette traînée par huit hommes riant et chantant. À l’entrée des bois, tout ce monde crie pour faire fuir les tigres et autres animaux féroces. La nuit suivante j’atteignis Hazaribagh, affamé et mourant de soif. Je ne pris rien, car je voulais, à l’aurore, célébrer la Messe.

« Je me dirigeai ensuite vers Jamgain. Après plus de 120 kilomètres par chemins pénibles et montants, dans des sables coupés de rivières, j’arrivai enfin. C’était le 19 mars, le jour allait se lever.

« Le Père qui me reçut alluma sa petite lampe, et j’aperçus un vieillard de soixante-dix ans ! Il me tendit les bras, remerciant le Ciel d’envoyer à son aide un prêtre jeune et vaillant. Nous sommes donc deux ici : le Père De Cock et moi. »

Soyons toujours à jeun une heure avant la Communion, et privons-nous de quelque bonne chose pendant la journée. C’est une telle grâce de recevoir Jésus en nous !

Colorier un tigre.

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Mercredi 11 mars

À L’ÉCOLE DU PERE DE COCK

LE Chota-Nagpore comptait, à cette époque, cinq millions d’habitants : hindous, musulmans, fétichistes, bouddhistes, brahmanistes, juifs et quelques chrétiens. Le chef-lieu de cette région est Ranchi. Le Père Lievens consacra ses premiers mois à observer, à étudier les coutumes et usages des populations, à l’école du Père De Cock.

La facilité surprenante avec laquelle le jeune Père apprenait les langues lui simplifia grandement la besogne. Outre le flamand, il maîtrisait parfaitement l’indi, le bengali le mundari, le français, le latin, le grec, l’allemand, l’anglais, l’italien, l’espagnol.

Et comme un jour, en visitant Kudarko, des Uraons vinrent le voir, il apprit l’uraon, « dialecte difficile, avoua-t-il lui-même, et qui me forcera peut-être à apprendre le tamoul ; mais je ne reculerai pas devant le tamoul ! »

Il parlait donc douze langues, ce qui ne laissait pas d’impressionner les indigènes !

Sachons remercier le Bon Dieu de toutes les grâces qu’Il nous accorde, et tâchons d’y correspondre, à l’exemple du Père Lievens qui écrivait à sa famille :

« Depuis si longtemps je rêvais de missions étrangères ! Dieu a tout bien disposé. Il a beaucoup fait pour moi ; c’est pourquoi je dois faire beaucoup pour Lui ! »

Colorier le Père Lievens instruisant les Mundaris.

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Jeudi 12 mars

PRIÈRE ET EXPLORATION

IL voyageait beaucoup, parcourant le pays à cheval, repérant les points stratégiques. Le temps qu’il ne dépensait pas en expédition ou à l’étude, il le passait à la chapelle devant le Saint-Sacrement.

« Il priait toujours, témoigna un Père ; même s’il n’avait devant lui que cinq minutes, il prenait le grand chapelet qu’il gardait autour de son cou et se mettait à l’égrener en silence. »

Quand des difficultés surgissaient quelque part, il commençait par y célébrer la Messe. Il répétait souvent : « L’archange saint Michel avec tous ses anges doit combattre avec nous contre Lucifer et ses démons. »

Retenons bien cette vérité : si nous voulons libérer les âmes et vaincre le démon, il faut prier la Sainte Vierge et réciter souvent le chapelet !

Colorier le Père Lievens (à cheval).

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Vendredi 13 mars

TORPA

APRÈS avoir bien travaillé et réfléchi, il comprit la nécessité de créer une station à Torpa. Ce village, plus au nord, était un lieu de marché très fréquenté et possédait un bureau de poste. Avec la permission de son supérieur, le Père Lievens s’y établit. Il partit avec quelques roupies, son trousseau de missionnaire sur le dos d’un porteur.

« J’ai voyagé pieds nus, c’est plus économique et plus facile, un peu dur seulement quand le sol est rocailleux. On dort où l’on peut. J’ai passé plusieurs nuits sous un arbre ou dans une étable ; tout cela est très naturel ici, où l’on n’a rien de mieux. »

Il s’installa dans une pauvre hutte sans murs ni porte. La terre nue lui servait de plancher. Pour toit, deux paillassons inclinés l’un sur l’autre.

« Nous sommes pauvres entre les pauvres ; mais dans notre isolement, nous ne savons pas trop ce qui nous manque et ce qu’il nous faudrait. Notre-Seigneur qui nous a mis dans cet état de pauvreté nous a de même appris à nous contenter de peu, et c’est un des grands avantages qui résultent de nos privations. »

Colorier la hutte du Père.

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Samedi 14 mars

JÉSUS, MARIE, JOSEPH !

NOTRE vaillant missionnaire écrivit à sa famille : « Cette fois, me voilà seul au milieu de mon peuple ! Mgr Goethals m’a donné une paroisse. Je sais où elle commence, mais point où elle finit. Peut-être ne le saurais-je jamais, car elle s’étend sur plus de 500 kilomètres dans toutes les directions.

« J’ai déjà cinquante chrétiens, mais pour le reste, rien ; ni maison, ni foyer, ni croix, ni église, ni bœuf, ni âne, ni surtout argent.

« Je compte bâtir trois églises et des petites chapelles dans les bois. Ma première église sera consacrée au Sacré-Cœur de Jésus ; la deuxième, à la Sainte Vierge ; la troisième à saint Joseph.

« Une des chapelles sera dédiée aux saints anges ; je n’ai encore rien décidé des autres. Je les établirai à 35 kilomètres environ l’une de l’autre, de manière à pouvoir aller de l’une à l’autre en un jour.

« Vous me demanderez d’où me viendra l’argent ? Je n’en sais rien. Mais Dieu m’a envoyé ici et, depuis plus de dix ans, je porte ces trois églises dans mon cœur et dans mes prières ! »

Confions nos soucis à Jésus, Marie et Joseph et ayons confiance en leur intercession.

« Je suis sûre que Notre-Seigneur, la Sainte Vierge et saint Joseph vont se concerter avec nos anges pour voir ce qu’ils pourraient faire pour nous. Saint Joseph est le trésorier. Il est le plus vieux, il a l’expérience : laissons-le faire. Il fera ce qu’il pourra imaginer de mieux et... notre chère Sainte Vierge y ajoutera quelque chose. »

Colorier une partie de la frise.

Dimanche 15 mars – 3e dimanche de Carême

TOUT POUR LES ÂMES !

IL précisait : « La Sainte Vierge sera la Reine de mon petit royaume, saint Joseph en sera le trésorier et les anges mes meilleurs soldats. Je ne doute aucunement que tout ne réussisse. Mon plus grand désir est de bien travailler et de mourir ici pour mon Seigneur.

« Parfois, j’ai la sensation que la besogne est trop accablante et que je n’y résisterai pas longtemps. Mais, pour sauver des âmes et les conduire au Ciel, ne se jetterait-on pas dans le feu ?

« Samedi, le 22 août, j’ai entrepris une excursion, où j’ai dû traverser à pied sept rivières ; il tombait une pluie continue. Trempé jusqu’aux os et fatigué par une marche de quatre-vingts kilomètres, j’étais heureux de pouvoir offrir ces souffrances à Notre-Seigneur. »

Cette lettre donne bien son tempérament. Le Père Lievens est un lutteur prêt à tout pour sauver les âmes.

« On a le cœur cruellement déchiré de voir se perdre tant d’âmes qui pourraient rendre gloire à Dieu, ici-bas et au Ciel. N’oubliez pas les âmes ! Depuis que je suis prêtre, je vois plus que jamais ce que peuvent faire de mieux les bons : prier pour les pécheurs et s’oublier un peu eux-mêmes. » Que ce soit notre résolution, aujourd’hui !

Colorier le cheval monté par le Père.

Lundi 16 mars

LE SECOURS DU “ MANKI ”

PROVIDENTIELLEMENT, l’agent de la police anglaise à Torpa, le “ Manki ”, touché de pitié à la vue du dénuement dans lequel vivait le missionnaire, lui offrit son grand hangar. Il lui proposa même un lit ainsi qu’une provision de riz et d’œufs. Le Père accepta.

Tandis que notre apôtre se plaignait de l’indifférence des indigènes, son hôte lui expliqua : « Si vous voulez faire des chrétiens, défendez la cause des Mundaris, surtout dans les questions de fermage, de corvées et de propriété terrienne. Si vous faites cela, vous aurez des chrétiens autant que vous voudrez. »

En effet, les tribus de la plaine dominaient celle des Mundaris, s’emparaient de leurs terres et volaient leurs richesses sous prétexte d’impôts.

Le policier initia le missionnaire aux lois et aux coutumes locales qui constituaient la base de toute la jurisprudence anglaise.

Nous sommes souvent ingrats et égoïstes, surtout envers nos parents. Appliquons-nous au moins à bien dire : « S’il vous plaît » et « Merci », dès que nous demandons quelque chose.

Colorier le Manki près du Père Lievens.

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Mardi 17 mars

DÉFENSEUR DES CHRETIENS

MALGRÉ la complexité de ces lois, le Père les assimila en quelques mois. Puis, il résolut de prendre en main la cause de ses enfants. À la première plainte que lui portèrent ses chrétiens, il instruisit le procès, puis leur annonça :

« Mes enfants, nous en appellerons au tribunal de la Reine !

– Père, n’en faites rien, les Thikédars (collecteurs d’impôts) sont si méchants !

– Comment ! N’en rien faire ! N’est-ce pas votre droit ?

– Oui, Père, c’est justice !

– Alors, en avant ! Vous verrez que le Père ne recule pas devant les Thikédars. »

La cause fut portée à Ranchi, devant le juge, et... le Père Lievens gagna entièrement le procès !

Ce fait se répandit dans la contrée. Les recours en justice se multiplièrent. Toujours convaincu, par l’enquête préliminaire qu’il entreprenait lui-même, du bon droit de ses “ clients ”, il arrivait à le faire ­triompher devant les tribunaux.

Bientôt, des foules accoururent à Torpa demander le secours du Père !

À notre mesure, soyons attentifs à ceux qui nous entourent. Manifestons-leur notre affection par des actes de charité concrète : service, politesse, gentillesse, patience, pardon.

Colorier un Mundari écoutant le Père.

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Mercredi 18 mars

APÔTRE AVANT TOUT

CE fut le début d’un travail harassant. Mais notre apôtre cherchait avant tout la conversion de ces pauvres païens. S’occuper de leurs soucis matériels n’était pour lui qu’un moyen de les amener à la vérité.

« Je ne suis pas un saint, expliquait-il. Sinon, je ferai comme saint François Xavier : des miracles pour conduire les gens dans le sein de l’Église. Les aider dans leurs difficultés, c’est ma manière. Ainsi, Dieu sauvera ce peuple. » Aussi, la condition qu’il posait pour les défendre était leur conversion. Cela arriva.

En janvier 1886, les cinquante chrétiens étaient devenus trois cents ; en avril, cinq cents ; en juin, le supérieur général de la mission des Indes visitait la pauvre station de Torpa, et y trouvait le Père Lievens au milieu de neuf cents chrétiens. « Il en est adoré ! » écrivait-il, rempli d’espérance.

De nos parents et de l’Église nous avons tout reçu. Soyons fidèles à leur héritage. Rejetons l’esprit critique, le jugement propre, l’insolence et la révolte.

Au contraire, prenons l’habitude de nous confier à nos parents. C’est un moyen très sûr d’éviter les pièges du démon.

Colorier un Mundari écoutant le Père.

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Jeudi 19 mars – fête de saint Joseph

GRANDE PAUVRETÉ

POUR faire face à la foule toujours grandissante, notre jésuite divisa son hangar en trois pièces : une classe pour les petits enfants, une chapelle. La troisième, la plus petite et la plus dénuée, lui servait à la fois de cuisine, de salle de travail et de chambre à coucher.

Un jour, un confrère vint le voir. Comme il ne possédait qu’une chaise, un couteau et une fourchette, le Père Lievens mangea à l’indienne, avec les doigts. Dans le coin, le visiteur avisa le lit :

« Quoi ! Père, pas même une paillasse !

– Voilà qui vous trompe, j’en ai une, que m’a donnée le brave policier du bungalow.

– Et où est-elle alors ?

– Je l’ai prêtée à une pauvre mourante que j’ai baptisée hier, et qui en avait plus besoin que moi. »

En cette fête de saint Joseph, demandons-lui de susciter de nombreuses vocations religieuses afin que s’étende le règne des Cœurs de Jésus et Marie.

Colorier une partie de la frise.

Vendredi 20 mars

DIEU PROTÈGE SON MISSIONNAIRE !

LE Père était comblé. Sa Chrétienté s’agrandissait chaque jour. Mais, que d’épreuves ! Un jour, revenant d’un village où il avait prêché, il fut pris dans une pluie diluvienne. Les pieds nus et déjà en sang, il voulut poursuivre sa route. Il marcha jusqu’au moment où, n’en pouvant plus, il s’affaissa au pied d’un arbre après avoir fait un signe de croix.

Quand il revint à lui, il se trouva dans la hutte d’une famille païenne. Le chef de cette maison l’avait découvert dans le bois et chargé sur ses épaules.

« Père, où vouliez-vous aller par ce chemin ?

– À Torpa, mon ami.

– Vous vous étiez bien égaré ; Torpa est à vingt-quatre kilomètres d’ici ! »

L’Indien essaya de garder chez lui le missionnaire, il n’y réussit pas. Les chrétiens l’attendaient à Torpa. Trois semaines plus tard, ce brave païen venait demander le baptême.

Une autre fois, rompu de fatigue comme toujours, il s’était couché sous un arbre, non sans recommander à son bon ange de veiller sur lui. Soudain, il s’éveilla, regarda... Dressé devant lui, un énorme serpent balançait sa tête et mesurait son élan ! Il n’eut que le temps de saisir son bâton, de lui briser les reins et de remercier son ange gardien !

Mortifions nos aises, en nous tenant droits sur notre chaise, à table et au travail, et en ne nous vautrant pas sur notre lit dans la journée.

Colorier le serpent (dans la jungle).

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Samedi 21 mars

LA MOISSON EST ABONDANTE...

CHAQUE semaine, il écrivait à ses supérieurs pour les informer du mouvement de conversions qui commençait à le dépasser. « S’il y avait près de moi un Père, il trouverait amplement de quoi s’occuper ! Tous mes chrétiens se rassemblent le dimanche pour prier, mais je ne saurais les visiter tous. Je ne puis suffire au travail que j’ai sur les bras ! »

Le Père Gengler arriva peu après pour le seconder. Très affaibli par de continuelles fièvres, il dut vite repartir. Le Père Cazet et le Père Seitz le remplacèrent. Le Père Cazet tomba malade et mourut à Ranchi ! Deux mois plus tard, le Père Seitz, épuisé, fut renvoyé à Asansol ! Le Père Lievens se retrouva seul...

« Le Bon Dieu bénit mes faibles efforts, car je n’en doute pas, le succès de notre mission n’est dû qu’à l’action divine. C’est l’œuvre de Dieu. Nous comptons actuellement 400 villages et 15 000 chrétiens, 60 écoles et plusieurs chapelles déjà construites. Ce qui nous manque, hélas ! ce sont les hommes et les ressources. » Même son cheval mourut d’épuisement !

Après ce rude coup, notre missionnaire médita la parole de Notre-Seigneur : « La moisson est abondante, les ouvriers sont peu nombreux. » Et il demanda au Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers.

Colorier une partie de la frise.

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Dimanche 22 mars – Lætare

DÉLIVRÉS DU DÉMON

POUR se rendre favorables les mauvais esprits, dont ces indigènes avaient une crainte extrême, ils leur offraient des sacrifices humains et se vouaient à eux. En témoignage, ils laissaient pousser une longue mèche de cheveux. Couper cette mèche, c’était renoncer au diable.

Notre missionnaire commençait par délivrer ses catéchumènes de cet esclavage : « Quelle est la couleur des mauvais esprits ? leur demandait-il.

– Couleur cannelle, répondaient imperturbablement ses prosélytes.

– Parfait ! Maintenant, ne soyez plus effrayés par eux. Ne leur faites plus de sacrifices. S’ils viennent à vous, envoyez-les-moi. Esprits des arbres, esprits des pierres, esprits des tempêtes, je n’ai peur d’aucuns. Je leur couperai la tête avec un grand couteau !

– Tik hai ! C’est justice ! Ils le méritent !

– Maintenant, mes enfants, plus de crainte des mauvais esprits ! Ne travaillez plus le dimanche, allez aux prières du matin et du soir et apprenez bien tout ce que vous enseignera le catéchiste. »

Si nous nous sommes laissé entraîner par de mauvais camarades, profitons de ce Carême pour rompre cette pernicieuse amitié, en suivant les conseils de nos parents. Prions le Père Lievens de nous y aider.

Colorier un Mundari écoutant le Père.

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Lundi 23 mars

LE BON SECOURS DE L’IMMACULÉE

LE Père ne passait jamais par les “ bosquets sacrés ”, où se pratiquaient les sacrifices au diable, sans y jeter des médailles bénites. Il en distribuait aux païens en les encourageant : « Mettez-la à votre cou et n’ayez plus peur du diable. »

À chaque village il donnait un saint pour patron et, quand il s’y rendait, le saluait d’une invocation.

Il avait établi une liste des hameaux à convertir et l’avait déposée aux pieds de la Sainte Vierge, comme une lettre adressée à la Reine du Chota-Nagpore.

Notre-Dame protégeait son missionnaire. « Une troupe de treize mauvais sujets ont voulu me fendre la tête. Je n’ai dû mon salut qu’à mon cheval, qui est un trotteur de première force ; il s’en est fallu de peu que vous n’entendissiez plus parler de votre Constant ! Huit jours plus tard, j’ai failli être dévoré par un tigre. L’affreuse bête ! Sur ce même chemin, elle avait déjà dévoré un homme, une femme et deux bœufs. »

Mettons-nous sous la protection de notre bonne Mère du Ciel en baisant souvent notre médaille.

Colorier une partie de la frise.

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Mardi 24 mars

LE FEU DOIT BRÛLER !

NOTRE prêtre avait formé des catéchistes, à qui il transmettait son ardeur : « Allez, mes enfants, leur disait-il, mettez le feu dans les âmes. Il faut que tout le Chota-Nagpore soit à Jésus-Christ ! »

Cela ne pouvait plaire au démon qui se servit des protestants et des Thikédars pour livrer la guerre aux chrétiens. Par deux fois, le prêcheur luthérien fit de belles promesses à Samuel, afin de l’éloigner du Père. Comme ce courageux catéchiste restait sur ses positions, les Thikédars résolurent de le tuer.

Dès qu’il l’apprit, notre missionnaire partit au galop. Il arriva juste au moment où les assassins entraînaient leur victime dans le “ bois sacré ” pour l’égorger ! Il fonça sur eux, en jetant un grand cri. Mais les misérables, enivrés, tournèrent leur rage sur le Père. Déjà, ils levaient leurs bâtons et leurs couteaux.

D’une poigne de fer, notre jésuite souleva son catéchiste et le coucha en travers de son cheval. D’un bond prodigieux, l’animal sauta loin des assaillants épouvantés et échappa ainsi à leurs coups !

Le Père Lievens nous enseigne à ne pas nous décourager dans nos épreuves et difficultés. Il aimait dire : « Nous irons en avant quand même, et avec une entière confiance en la bonté divine ! »

Colorier le catéchiste monté sur le cheval du Père.

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Mercredi 25 mars – Annonciation

LA MISSION DE PADARIA

LES Thikédars s’acharnèrent, afin d’en finir. Ils attaquèrent le village de Padaria. Aussitôt, le Père sauta en selle. Son cheval partit comme un trait et s’emporta. Il voulut le retenir, mais la bête fit un bond formidable. Lancé en l’air, le Père retomba sur sa selle ; un de ses étriers se brisa. Le cheval s’abattit, roula sur l’herbe avec son cavalier.

Notre intrépide missionnaire enfourcha de nouveau sa monture et arriva à Padaria. La terreur était à son comble. Les Thikédars parcouraient le village, armés de leurs fusils. Le Père demanda à son catéchiste d’appeler les villageois.

« Père, ils n’oseront venir de peur des Thikédars.

– Dites-leur que je suis là et que tous les Thikédars du monde ne me feront pas partir. »

Une demi-heure plus tard, « les pères de famille, au nombre de trente-sept, étaient autour de moi. Le malheureux Budhu avait été frappé cruellement. Je comptai ses blessures, il y en avait plus de trente ; sur quoi je pris des notes.

« Tous me regardaient avec stupéfaction. Je les consolai de mon mieux et je leur promis que justice serait faite. Aussitôt, ils me donnèrent leurs noms pour se faire instruire. »

Pensons au courage du missionnaire. En cette fête de l’Annonciation, demandons à notre Mère du Ciel de résister, avec cette fermeté d’âme, aux tentations des jeux internet et du téléphone portable.

Colorier un Thikédar.

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Jeudi 26 mars

DE TÉTARA A... RANCHI !

LE Père avait bâti à Tétara une grande chapelle. Il y avait déjà célébré la Messe et, à plusieurs reprises, les chrétiens s’y étaient assemblés. Les Thikédars la démolirent.

À la vue du missionnaire qui s’était rendu sur les lieux, les malfaiteurs s’arrêtèrent, effrayés. « Continuez donc, leur dit-il en souriant, j’aurai mon tour après. »

Et, se couchant sur un tertre, il se mit à jouer des airs d’harmonica, instrument dont les indigènes raffolent. Les naïfs continuèrent leur besogne. Quand ils eurent renversé le dernier mur :

« Eh bien ! vous avez fini ? À Ranchi maintenant, mes beaux messieurs, la justice anglaise vous apprendra à vivre. »

À ce nom de Ranchi, la vision du tribunal, des juges et de la prison passa devant les yeux de ces misérables ! Ils demandèrent pardon, supplièrent et offrirent de rebâtir eux-mêmes l’église, plus grande et plus belle. Le Père fut impitoyable :

« On vous la fera payer, et rebâtir plus grande et plus belle, mais vous irez en prison ! »

Aujourd’hui, obéissons promptement, sans discuter et avec le sourire.

Colorier un Thikédar.

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Vendredi 27 mars

RUSE INUTILE

DÉCOURAGÉS et craignant les tribunaux anglais, les Thikédars eurent recours à la ruse. Ils accusèrent plus de deux cent cinquante chrétiens d’avoir violé les lois anglaises.

Le Père Lievens saisit leur tactique et jeta un cri d’alarme : « Monseigneur, si vous ne venez pas à notre secours, nous sommes perdus ; c’en est fait de la mission du Chota-Nagpore ! »

Il demanda qu’on lui envoyât les deux avocats les plus réputés de Calcutta, pour remettre entre leurs mains la cause de ses enfants. « Il vous en coûtera beaucoup d’or, Monseigneur, mais les âmes ont coûté davantage à Notre-Seigneur Jésus-Christ. »

Les deux conseillers arrivèrent. L’évêque les accompagnait. Il aimait d’une spéciale amitié son « admirable Père Lievens », comme il l’appelait. Il tenait à le ­soutenir. Il en coûta gros, comme l’avait prévu le Père, mais le triomphe fut éclatant.

En cet anniversaire de l’Ordination sacerdotale de notre Père, offrons notre chapelet pour frère Bruno, afin que l’Immaculée continue à le guider.

Colorier une partie de la frise.

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Samedi 28 mars

EN COMPAGNIE DU PÈRE

LE comte Henri Le Grelle, qui accompagna souvent le Père dans ses courses, raconta une de ces expéditions. Lors d’une longue et dure chevauchée, un épouvantable orage éclata. Nos voyageurs étaient trempés jusqu’aux os, et la nuit tombait.

« Êtes-vous d’avis de reculer, comte ?

– Oh ! Non.

– Eh bien ! Moi non plus, en avant donc. »

La chevauchée continua. Ils arrivèrent devant une rivière gonflée par la pluie. Le Père héla un pêcheur pour obtenir son aide. Celui-ci leva les bras au ciel : « Padri Saheb, l’eau est furieuse et nous engloutirait ! »

Notre missionnaire eut beau l’encourager, le Mundari refusa obstinément. « Nous passerons sans lui. Chargez-vous des chevaux, je me charge de la barque. »

Tandis que le comte s’efforçait de maintenir la tête des chevaux hors de l’eau, le Père essayait, avec une longue perche, de gouverner la barque. Mais tous ses efforts étaient vains, les flots les emportaient avec une rapidité vertigineuse...

L’indigène se bouchait les yeux pour ne pas être témoin du désastre. Notre courageux missionnaire déposa sa perche et déclara calmement : « Comte, nous sommes sauvés, c’est Dieu maintenant qui dirige la barque ! »

De fait, au tournant du fleuve, elle fut poussée vers la rive et aborda sans encombre. Ils l’amarrèrent solidement et remontèrent sur leurs chevaux.

Ils arrivèrent à Torpa tard dans la soirée. Henri Le Grelle changea de vêtements et se coucha.

Offrons des sacrifices pour qu’il y ait de nouveau dans l’Église beaucoup de prêtres pieux et zélés.

Colorier un Mundari écoutant le Père.

Dimanche 29 mars – 1er dimanche de la Passion

INLASSABLE DÉVOUEMENT

QUAND le comte se leva, il vit notre jésuite au milieu de ses visiteurs, leur donnant audience. Il était mouillé des pieds à la tête.

« Mais, Père, vous n’avez pas changé de linge !

– Je n’en ai pas encore eu le temps.

– Comment ! Vous n’avez pas dormi ?

– Quand nous sommes rentrés, ces braves chrétiens m’attendaient déjà depuis le matin. »

Bien que trempé et brisé de fatigue, il avait passé la nuit à les écouter !

Le comte vit et photographia la hutte dans laquelle le Père avait habité à son arrivée à Torpa. Dans son admiration pour le missionnaire, il voulut y passer la nuit, une fois du moins. « J’avais allumé une bougie de voyage que je portais sur moi. Je n’étais pas étendu sur ma natte que deux gros rats, sans se préoccuper de ma présence, la grignotaient. » Le Père avait vécu en cette société...

Comprenons à quel point il est important de rester sur le chemin du Ciel. Si le Père Lievens était capable de tant de dévouement, c’était pour sauver les âmes. Nous avons chacun une âme, pensons à notre salut ! Si nous sommes sur une mauvaise voie, que l’exemple de ce saint missionnaire nous pousse à nous convertir.

Colorier un Thikédar.

Lundi 30 mars

LA MISSION DU BARWAY

À son arrivée en 1884, la mission de Torpa comptait 257 chrétiens. Cinq ans plus tard, elle en abritait 100 000 ! Lors de l’expédition à travers le Barway, l’apôtre du Bengale baptisa 13 000 âmes, en un mois !

« Le succès, écrivit-il lui-même, dépasse toutes nos espérances. Il semble impossible que nous progressions plus rapidement. Ce sont des villages entiers qui viennent à nous, l’un après l’autre. Depuis l’an dernier, le nombre de nos catéchumènes a triplé. Ce résultat est vraiment l’œuvre de Dieu ! »

Au moment même où il rédigeait cette lettre, il partait vers le sud-ouest, dans le voisinage de Palkott. Durant quinze jours, il y sema la bonne nouvelle et en revint après avoir, de sa propre main, baptisé près de quinze cents personnes, dont huit cents le même jour !

« Ah ! Si j’avais le succès du Père Lievens, j’aurais peur que la tête ne me tourne ! » avouait le Père De Cock. À quoi le Père Lievens répondit : « Mais que suis-je donc sinon un ouvrier inutile ? Est-ce que je savais en commençant comment il fallait m’y prendre ? N’est-ce pas Dieu qui me l’a inspiré ? N’est-ce pas Lui qui fait tout et arrange tout ? Allons donc ! »

Ne nous vantons pas sans cesse. Ne cherchons pas à nous faire remarquer. Soyons modestes !

Colorier une partie de la frise.

Mardi 31 mars

SI J’ÉTAIS A ROULERS...

LE Père écrivit à sa belle-sœur Léonie une lettre qu’il lui demandait de faire parvenir au petit séminaire de Roulers, où il avait passé sept ans :

« Si j’étais maintenant au Collège, je dirais à ces jeunes gens qu’ils doivent être prêts à quitter leur cœur et leur âme et leur corps et leur intelligence et leur science et leur maison et leur ami et leur patrie pour venir vivre et travailler avec ces garçons noirs d’ici.

« Si j’étais à Roulers, je parlerais à ces petits messieurs de persécutions, de faim, de soif, de longs voyages, de serpents et de tigres et de sorciers et de mille choses qui se passent ici.

« Et je demanderais à chacun d’accorder un sou aux mille personnes qui affluent ici pour apprendre ; et je leur apprendrais que nos gens ne cessent de demander s’il y aura encore des prêtres qui viendront de l’Ouest lointain pour leur enseigner les voies du “ Grand Dieu ”.

« Ces messieurs les étudiants doivent savoir qu’ils sont attendus ici pour travailler, vivre et mourir pour ce peuple qui devient chrétien massivement, mais qui ne trouve personne pour l’enseigner.

« Vingt-cinq mille personnes attendent des prêtres pour être visitées – nous sommes surchargés – et n’ont même pas de catéchiste ni d’église par manque d’argent. »

Qu’il est beau de consacrer sa vie à sauver les âmes ! Ceux qui ont cette vocation doivent la protéger, pour ne pas la perdre. Ceux qui ne l’ont pas doivent envier ceux qui ont entendu l’appel du divin Maître.

Colorier un Mundari écoutant le Père.

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Mercredi 1er avril

TRAVAIL D’ESCLAVE !

AU milieu de ses écrasantes occupations, le Père trouvait le temps de réviser le catéchisme et le livre de prières en indi. Il traduisit dans ce même dialecte l’Ancien et le Nouveau Testament, la Vie de la Sainte Vierge, celles de saint François Xavier et de saint Pierre Claver.

Il composa des chants indis pour l’église, dirigea une traduction en uraon de l’Évangile de saint Luc et, en Karria, d’une vie de Notre-Seigneur. Il rédigea également le livre du Baptême et le livre de Communion.

L’évêque de Calcutta, Mgr Goethals, débordait de reconnaissance ! Il avait signalé au Père provincial de Belgique le prodigieux mouvement de conversion que le Père Lievens opérait dans les populations du Chota-Nagpore :

« Le mouvement, expliquait-il, nous ne l’avons pas créé, il ne nous appartient pas de l’arrêter ou même de le limiter, il serait déplorable de ne pas le suivre en sauvant des milliers d’âmes que la Providence semble avoir jetées dans nos bras. »

Et l’évêque missionnaire demandait avec instance de nouveaux renforts.

Le Père Lievens accomplissait un « travail d’esclave », selon son expression. « J’ai tant à faire que vraiment je ne sais où donner de la tête », écrivait-il. Luttons contre notre paresse en travaillant avec persévérance et application.

Colorier une partie de la frise.

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Jeudi 2 avril

LA CROIX

LE Père provincial transmit cet appel. Il demandait surtout des prêtres, dont la formation accomplie permettrait de les envoyer aussitôt en mission. Le 11 avril 1889, il annonçait que cent soixante jésuites, dont soixante-dix prêtres, s’offraient à partir.

Or, deux seulement rejoignirent la mission de Torpa. Que s’était-il passé ?

C’est une triste histoire. En effet, le nouveau supérieur général des jésuites voulut concentrer ses efforts sur les collèges afin d’accueillir l’élite de la population, quelle que soit sa religion.

Or, le Père Lievens s’était fait des ennemis parmi les protestants. Il fallait donc l’écarter. Le Père général lui ordonna d’arrêter sa « marche envahissante » et de s’en tenir aux Chrétientés déjà fondées. Il nomma un supérieur à Torpa pour freiner son apostolat. L’heure de la croix sonnait.

Cette nouvelle manière d’évangéliser, en s’occupant uniquement de l’élite, entraîna l’apostasie de beaucoup de pauvres gens abandonnés. Le Père Lievens s’affligea profondément de voir ses convertis retourner au paganisme ou passer au luthéranisme.

Mes enfants, pour faire votre salut, il faut garder une foi vive, grâce à la prière et à l’étude votre catéchisme.

Colorier la Croix (du Sacré-Cœur).

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Vendredi 3 avril – premier vendredi du mois

AU SANATORIUM

QUELQUES mois plus tard, le Père Lievens tomba malade. Son supérieur l’obligea à quitter la mission pour aller se reposer. Il obéit et se rendit au sanatorium de Darjeeling, au pied de l’Himalaya.

Il avoua aux Sœurs de Notre-Dame de Lorette, qui faisaient, à Ranchi, la classe aux petites filles : « Mon corps seul est ici, mon cœur est à Ranchi, au milieu de mes enfants. Priez pour moi, je me sens en purgatoire lorsque je suis loin de mes pauvres chers chrétiens ! »

Un matin, il demanda à brûle-pourpoint au Père infirmier : « Père, quelle est ma maladie ? N’ayez crainte de m’avouer la vérité. Je l’ai d’ailleurs deviné, mais je veux en avoir la certitude.

– La phtisie, Père.

– Aucun espoir ?

– Non, plus d’espoir, du moins à vue humaine.

– Combien de temps les médecins me donnent-ils à vivre ?

– Un an... Deux ans tout au plus.

– Je vous remercie de m’avoir dit la vérité. C’est la volonté de Dieu, qu’Il en soit béni ! Mais puisque je ne puis guérir, pourquoi perdre encore du temps ici pour des soins inutiles. Je pars, car j’ai encore beaucoup à faire au Chota-Nagpore, et deux ans, c’est si court ! »

Il partit le jour même.

Préparons notre confession pascale avec simplicité et vérité. Il faut tout dire au prêtre qui représente Jésus.

Colorier le Père Lievens alité.

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Samedi 4 avril – premier samedi du mois

AVEC L’AIDE DE L’IMMACULÉE

LE lendemain, à Ranchi, il reprit ses habitudes : la cour de justice, les leçons aux catéchistes, les baptêmes, les mariages, les confessions et les grandes courses au Barway, à travers les bois, les torrents et les montagnes. Durant huit mois, avec la grâce de Dieu et le secours de la Reine de Torpa, il soutint cette dure vie.

« Mais, Père, en vous soignant davantage, vous auriez pu travailler plus longtemps !

– Sans nul doute, mais il est évident que je n’aurais pas fait autant de besogne. Une préoccupation constante de soi-même et de sa santé coupe les ailes à l’élan et à l’enthousiasme. Quand le Bon Dieu montre des âmes, on lui répondrait : “ Seigneur je voudrais bien, mais si j’y vais, je prendrai un rhume ! ” Lui qui est mort pour elles ! »

Ne recherchons pas nos aises et acceptons de bon cœur quelques incommodités, en pensant à l’immense pauvreté et fatigue des missionnaires. Offrons cela pour consoler le Cœur Immaculé de Marie.

Colorier une partie de la frise.

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Dimanche 5 avril – Dimanche des Rameaux

IMMENSE DÉSOLATION

EN juillet 1891, le Père dut s’aliter. Les médecins conseillèrent un retour en Europe. Ils espéraient que l’air natal raffermirait sa santé. Le missionnaire en rejeta très loin la pensée. Comment quitter ces chrétiens qui avaient tant besoin de lui ?

Des chefs du Barway vinrent à Ranchi prendre des nouvelles de leur cher Père. Les voyant s’approcher de la chambre du malade, le Père infirmier se précipita et leur barra le passage. Le médecin avait formellement interdit toute visite. Les chrétiens durent repartir en gémissant et pleurant. Le Père Lievens n’y tint plus :

« Père, Père, dites-leur cela plus doucement, s’il vous plaît. Pauvres enfants ! Pauvres enfants ! »

Et il fondit en larmes. Ce jour-là, il résolut de rentrer en Belgique puisque c’était le seul moyen de guérir.

À la fin du mois d’août, il partit. Les chrétiens avaient deviné qu’il s’en allait. Derrière la voiture qui l’emportait, ils couraient en pleurant, désespérés. Ils le supplièrent de les bénir une dernière fois.

Cachant son immense désolation, il tâchait de les consoler : « Je reviendrai, je reviendrai. »

Pendant la Semaine sainte, nous ferons le sacrifice de n’utiliser ni l’ordinateur ni le portable. Méditons plutôt cette vie héroïque du Père Lievens, lui qui expliqua au médecin qui le soigna à la fin de sa vie :

« Méditer ne me fatigue pas, j’en ai tant l’habitude ! Que pouvais-je faire d’autre, aux Indes, durant les longues courses solitaires ? »

Colorier un Mundari écoutant le Père.

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Lundi saint 6 avril

RETOUR EN EUROPE

LE Père se reposa plusieurs jours à Calcutta puis s’embarqua le 2 septembre 1892. Le 28 octobre, il était à l’infirmerie de l’abbaye de Tronchiennes.

Il ne pensait qu’à ses chrétiens et écrivit à des bienfaiteurs pour solliciter leurs aumônes. C’est ainsi qu’il parvint à recueillir la somme voulue pour creuser un nouveau puits à Ranchi.

Il écrivit aussi à ses chères sœurs de Notre-Dame de Lorette :

« Je suis très bien à Tronchiennes et heureux d’être rentré en Flandre, quoique j’aie laissé le meilleur de mon esprit et de mon cœur aux Indes. Mais je n’en éprouve pas de peine intérieure. Dieu est si bon Père qu’il rend tout facile et agréable. Sa volonté soit faite !

« J’ai travaillé au prix de ma santé et peut-être de ma vie, c’est vrai, mais je ne le regrette pas ! Au revoir, que Dieu daigne nous bénir ! »

Le 6 juin 1893, il était transféré à Louvain.

« J’ai beaucoup pensé à ce mot de la Sainte Vierge aux noces de Cana : “ Ils n’ont plus de vin ! ” Il me semblait qu’à son Fils elle les disait aussi de moi : “ Il voudrait s’en retourner à ses missions aimées, mais il n’a plus de forces ! ” »

Colorier une partie de la frise.

Mardi saint 7 avril

LES VERTUS DU MISSIONNAIRE

QUELQUES Pères passaient avec lui les heures de récréation. Il les entretenait des missions et ne leur cachait aucune des difficultés auxquelles ils seraient très vite confrontés : « Si vous n’êtes pas décidés à l’avance de vous faire hacher menu, s’il le faut, pour les âmes, restez ici, n’y allez pas !

« Si vous rêvez une bonne petite vie douce, avec vos repas à l’heure et votre sommeil compté, on n’a pas besoin de vous là-bas, restez ici.

« Aller aux Indes pour y vivre en bon petit curé de paroisse, attendant ses fidèles aux jours marqués, mais c’est folie ! Pour si peu il ne faut pas si grand voyage. Broyez votre corps, broyez votre cœur, tenez pour rien votre vie et vous-même, et alors vous pourrez partir ! »

Cinq jésuites en partance pour Calcutta vinrent saluer l’apôtre du Chota-Nagpore. Il leur parla longtemps et les encouragea de ses conseils.

« Je sens, leur confia-t-il avec beaucoup d’émotion, que moi, je ne pourrai plus revoir les Indes ! »

« Je songe qu’en restant ici je pourrai si bien me préparer à mourir, arriver si facilement au Ciel, tandis que si je retourne aux missions, au milieu de tous les tracas de cette vie, comment le pourrai-je ? »

Colorier une partie de la frise.

Mercredi saint 8 avril

SOUS LA PROTECTION DE NOTRE-DAME

À l’été 1893, il espéra un miracle. « Je me sens poussé à demander ma guérison à la Sainte Vierge. Je lui ai promis, si elle me sauve, d’élever en son honneur une grande église au Chota-Nagpore. »

Il avait installé dans sa chambre la statuette de la Sainte Vierge qui l’avait suivi dans tous ses voyages.

Au pied de son Crucifix, il plaça des petits cartons sur lesquels il avait écrit des pensées qu’il aimait méditer :

« Notre-Seigneur a racheté le monde par sa Croix, non point par sa prédication ni par ses miracles. De même, les ouvriers évangéliques ne peuvent répandre la grâce de la Rédemption que par les croix et par les persécutions qu’ils souffrent. »

« N’espérez pas grands fruits de vos travaux s’ils ne sont pas accompagnés de traverses, de calomnies, d’injures et de souffrances. »

« Nous faisons très mal et nous nous trompons fort, lorsque nous ne nous résignons pas à tout ce que Dieu a disposé pour nous. Il sait mieux que nous ce qu’il nous faut. »

En cette Semaine sainte, pensons à tout ce que Jésus et Marie ont souffert pour notre salut, pendant la Passion. En retour, témoignons-leur notre reconnaissance en acceptant nos croix quotidiennes avec abandon et amour.

Colorier la statue de la Sainte Vierge (à l’infirmerie).

Jeudi saint 9 avril

EXTRÊME-ONCTION

LE 5 novembre, le médecin avertit son malade que la mort approchait. Il demanda à être administré, le matin vers 9 heures. « Maintenant, je ne veux plus penser qu’à mourir. »

Le soir, un Père se disposait à passer la nuit près de lui : « Ah ! c’est vrai, il faudra que maintenant on me veille ! Puissé-je mourir vite pour ne point donner trop d’embarras ! »

Comme on lui proposait de lui faire une lecture : « Non, laissez-moi penser au bonheur de mourir. »

Lorsqu’une forte crise survenait, il tournait ses yeux vers le Crucifix et serrait dans sa main la petite statue de la Vierge qui était posée sur sa poitrine. Quand la crise était passée, il demandait à son infirmier :

« Cher frère, j’ai cru que cette fois c’était la fin ; mais je vois que je ne m’y connais point. N’oubliez pas, quand le moment sera venu, de me crier de suite : Père, vous allez mourir. »

Offrons une dizaine de notre chapelet pour les agonisants, car « c’est un combat de tous les instants, entre la mort qui veut me prendre, et ma vie qui ne veut pas s’en aller ! »

Colorier le lit du Père Lievens.

Vendredi saint 10 avril

QUE LA VOLONTÉ DE DIEU SOIT FAITE !

DEUX jours passèrent dans de grandes souffrances. « Ah ! frère, que l’on a donc de peine à mourir ! » Le mardi 7 novembre 1893, vers 14 h 30, l’infirmier l’aida à se déplacer. Le voyant blêmir, il l’encouragea :

« Père, voici le moment, ayez confiance ! »

Le pauvre mourant posa son regard sur le Crucifix. Il se souleva une dernière fois, ses lèvres se contractèrent comme en un sourire et il s’affaissa. Tout était fini sur cette terre. Il avait vécu trente-sept ans, six mois et quelques jours.

« Je viens de terminer ma dernière neuvaine ; le médecin me trouve plus mal que jamais, il n’y a plus d’espoir pour moi. Que la volonté de Dieu soit faite ! »

« Het is Gods wil. Hij weze gezegend ! »

Ce sont les derniers mots qu’il a écrits !

Colorier le Crucifix (à l’infirmerie).

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Samedi saint 11 avril

LE FEU DOIT BRÛLER !

SES funérailles furent bien simples. On déposa son corps au cimetière de la paroisse d’Héverlée. Un compagnon d’apostolat du Père Lievens avoua à un confrère :

« Si cet homme-là était mort aux Indes, le Chota-Nagpore tout entier lui eût élevé des autels. »

Cent ans après la mort du Père Lievens, l’archevêque de Ranchi demanda et obtint ses restes qui furent transférés aux Indes en octobre 1993. Pendant sept jours, ils passèrent de village en village, de ville en ville à travers quatre diocèses. Les chrétiens accoururent en masse pour saluer et vénérer celui qu’ils appelaient le « Père de notre foi ».

Le 7 novembre 1993, l’apôtre du Chota-Nagpore fut inhumé dans la cathédrale de Ranchi. Sur sa tombe est gravée sa devise : « Le feu doit brûler. »

« On n’a jamais vu quelqu’un s’élever en perfection, sans avoir traité son corps comme un animal indocile, que l’on dompte à force de coups. »

Colorier une partie de la frise.

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Dimanche 12 avril

PÂQUES

ADMIRONS ! Et prions la Sainte Vierge pour que notre vie soit utile à notre prochain. Admirons l’Église ! De nouveau, demain, il y aura de tels missionnaires qui ouvriront le Ciel à des millions d’âmes !

Puissiez-vous être de ces saints missionnaires et, prêts à tous les sacrifices, reconquérir les âmes aux Cœurs de Jésus et de Marie.

« Dans les merveilles de l’avenir, lorsque cette Église sainte se sera comme emparée de l’humanité, que toute l’humanité sera comme embrasée d’amour pour le Christ, vraiment quelle fête de l’amour nuptial ce sera !

« Quand je veux me divertir l’esprit, me consoler, me fortifier, je rêve à ce que ce sera !

« J’essaie de pousser les limites de l’Église, comme il est dit dans le prophète Isaïe – “ Élargis ta tente, afin que tous les peuples puissent y entrer ! ” – j’élargis la tente de l’Église, le tabernacle, jusqu’aux limites de l’humanité.

« Je vois des centaines de millions de Chinois et d’Indiens, d’Hindous, d’Américains du Sud et du Nord, tout ce monde-là chantant le Credo, chantant nos cantiques, recevant de notre vieille civilisation toutes les institutions, toutes les liturgies, toutes les richesses de poésie et de théologie dont ils auront besoin pour se nourrir du Christ. » (Notre Père)

Colorier les rayons autour de l’Hostie.