Jean-Paul Ier, l'abbé Georges de Nantes, le Père Bourjade, Mgr de Boismenu, Mgr Verjus, le Père de Foucauld, le Père Lelièvre, Mgr Charlebois et le Père Henry.

Sacré-Cœur 2020 : Le règne du Divin Cœur

LE 3 janvier 1998, l’abbé de Nantes décida de “ passer la main à l’Immaculée Conception ”, en Lui consacrant sa personne, sa communauté et la Phalange. Il voyait qu’Elle seule pourrait restaurer la Chrétienté détruite par le concile Vatican II.

« Plus nous appartiendrons à l’Immaculée, plus nous comprendrons et aimerons parfaitement le Cœur de Jésus », écrivait saint Maximilien Kolbe.

Bienheureuse Marie du Divin Cœur

À sa suite, notre Père entra donc plus avant dans cette consécration, en 1999, par sa découverte du secret de la bienheureuse Marie du Divin Cœur.

Notre-Seigneur a envoyé sa messagère non plus aux princes et aux rois, mais au Pape, pour lui faire connaître les sollicitudes de son Cœur : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe... » (Ap 3, 20)

Il lui rappelle qu’Il est le Roi et que le salut du monde ne pourra venir que de Lui par la médiation du Cœur Immaculé de Marie. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire », mais avec Jésus et Marie, « les évêques et les prêtres deviendront plus fervents, les justes plus parfaits, les pécheurs se convertiront, les hérétiques et les schismatiques reviendront à l’Église. Et les enfants non encore nés, mais déjà destinés à faire partie de l’Église, c’est-à-dire les païens, recevront la grâce plus vite. » (Notre-Seigneur à mère Marie du Divin Cœur)

En toute vérité, l’abbé Saey, prêtre canadien, pouvait affirmer que notre Père fut, au vingtième siècle, « le courageux et fidèle apôtre et défenseur de la Sainte Église catholique ».

*
*       *

Lundi 1er juin

« LE SECRET DU CŒUR DE JÉSUS »

LE 3 avril 1924 marqua l’entrée au Ciel de madame Royer, messagère du Divin Cœur, qui avait entrevu son triomphe : « Il nous sauvera, mais quand, avec qui, après quoi, c’est son secret. »

Ce même jour naissait Georges de Nantes. « Et celui-là, vous n’en feriez pas un prêtre ? » demanda le chanoine Patritti lors de son baptême, le 5 avril 1924. Tel fut le point de départ de « ma vocation sacerdotale à aimer le Divin Cœur de Jésus et à en propager les secrets de miséricorde » (Notre Père).

Dès lors, le petit Georges apprit de ses parents, Marc et Marguerite de Nantes, la docilité aux volontés de Notre-Seigneur, tant en religion qu’en politique :

« Au château familial de Chônas, tout était selon le cœur de ma mère et derrière lui, près de lui, le cœur de mon père, qui me disaient le Cœur de Dieu. »

Fidèle à l’héritage de ses parents, “ catholiques romains et Français toujours ”, notre Père s’imprégnera de l’esprit des révélations du Sacré-Cœur et combattra tout ce qui y fera obstacle.

« Je suis comme un général qui a de nombreux soldats sous ses étendards, avait confié Notre-Seigneur à madame Royer, en 1875. Mais dans le combat, beaucoup de ses soldats [les libéraux catholiques], s’ils ne passent pas à l’ennemi, ont des intelligences secrètes avec lui.

« Pourtant, même avec un petit nombre, je remporterais la victoire et forcerais les faibles et les indécis à marcher. Sans mes amis qui me consolent, la France serait perdue. Fais-leur donc savoir que le vœu le plus pressant de mon Cœur est de sauver l’Église et la France»

« Cœur de Jésus qui avez choisi la France pour manifester votre amour, ayez pitié de nous. » (madame Royer)

Colorier le Sacré-Cœur.

*
*       *

Mardi 2 juin

L’ARCHICONFRÉRIE DE MONTMARTRE

PREMIER disciple de madame Royer, le Père Staub, naquit le 2 juillet 1876, à Kaysersberg, en Alsace. En 1894, il reçut l’habit chez les Pères assomptionnistes, sous le nom de Marie-Clément, et fut ordonné prêtre, le 19 mars 1904, à Rome.

En 1906, on lui confia la formation des frères convers de son institut, à Gempe, en Belgique. Il établit le Sacré-Cœur véritable supérieur de la communauté :

« Des milliers de fois, on redit ici des actes d’amour en l’honneur du Sacré-Cœur. On fait avec grande ferveur et austérité les premiers vendredis du mois, l’heure sainte de onze heures à minuit et les communions réparatrices. » Aussitôt, le nombre des novices doubla...

En 1909, le Père Staub rencontra madame Royer. Il adhéra d’emblée à l’esprit de l’Archiconfrérie de Prière et de Pénitence qu’elle avait fondée à Montmartre, sur la demande de Notre-Seigneur, pour répandre dans le monde ses grâces et miséricordes.

Partout où ses supérieurs l’envoyèrent : Angleterre, Irlande, États-Unis, le Père convertit les hérétiques et enrôla par centaines de milliers évêques, prêtres, religieux, religieuses et fidèles dans cette association.

Parmi tant d’autres, un curé américain témoigna :

« Jamais dans ma vie de prêtre, je n’ai vu pareille chose, des conversions aussi éclatantes, des retours aussi nombreux et un changement aussi radical et profond opéré par seulement huit jours de prédications.

« J’ai vu là l’œuvre puissante, toute miraculeuse du Sacré-Cœur, grâce à l’Archiconfrérie de Montmartre. »

Le pape Pie X s’y inscrivit en 1914 et rédigea un rescrit pour la recommander avec enthousiasme aux prêtres du monde entier.

Ardent royaliste, le Père Staub fonda, en 1917, au Québec, les sœurs de Sainte Jeanne d’Arc. Leur vocation était celle de “ victimes d’amour du Sacré-Cœur ” pour les prêtres. Quand le Père mourut, en 1936, la congrégation comptait trois cents religieuses, réparties dans trente et une maisons.

Récitons la prière à sainte Jeanne d’Arc (G 55).

Colorier trois rayons du Sacré-Cœur.

Mercredi 3 juin

« PRIEZ LE DIVIN CŒUR... »

ENFANT, Georges de Nantes écoutait son oncle, Joseph Lacaille d’Esse, mutilé de la Grande Guerre, lui en raconter les combats. Mais pourquoi tant de blessures et de souffrances ?

Curé de Villemaur de 1958 à 1963, l’abbé de Nantes l’expliquait à ses paroissiens :

« Mes frères, en 1905-1910, à Villemaur, des francs-maçons défilaient dans les rues avec des chiens sur lesquels ils avaient peint une croix en noir, et avec des bannières anticléricales.

« Mais parce que la France appartient à Jésus et à Marie, le Bon Dieu a voulu la guerre de 1914-1918 pour que les ennemis de l’Église se retrouvent dans les tranchées, avec des aumôniers et des religieuses infirmières qui venaient leur porter secours sous les balles. Ils en ont fini avec leur anticléricalisme.

« En 1917, on les trouvait avec le drapeau marqué du Sacré-Cœur. Ils sont morts comme des héros, ils sont au Ciel maintenant ! Voilà la méthode de Dieu. »

Durant cette guerre, en effet, Jésus et Marie convertirent beaucoup d’âmes. La France réelle répondait aux demandes adressées à sainte Marguerite-Marie :

Une basilique dédiée au Sacré-Cœur (Montmartre), les drapeaux français sur lesquels le Sacré-Cœur était représenté, des consécrations de soldats et de régiments.

Saint Pie X n’avait-il pas affirmé, en 1910, à des pèlerins français : « Ne perdez jamais confiance dans la Providence. Mais priez le Divin Cœur de Jésus qui garde la France du haut du sanctuaire de Montmartre. »

Pour consoler Jésus et Marie, si délaissés dans nos églises en ce moment, pratiquons la charité et la bonne entente en famille.

Colorier une des volutes de la nuée.

*
*       *

Jeudi 4 juin

« L’ÉGLISE ET LES DRAPEAUX »

LA basilique de Montmartre devait être consacrée le 17 octobre 1914. On posa la dernière pierre le 2 août 1914... le jour même où l’Allemagne déclarait la guerre à la France !

Durant ces quatre années, messes, offices et chapelets des enfants se succédèrent chaque jour pour la victoire de la France.

Et, sur tous les champs de bataille, douze millions d’insignes du Sacré-Cœur furent distribués : 1 529 000 fanions, 375 000 scapulaires et 32 425 drapeaux. Cela représenterait, sur la ligne de front de la mer du Nord à la Suisse, un fanion tous les soixante centimètres et un drapeau du Sacré-Cœur tous les trente mètres !

Parmi tant d’autres, un petit chasseur alpin, mitrailleur au 3e bataillon, avait compris le sens de cet acte de dévotion : « Je me sens plus fort et joyeux depuis qu’ici, tout près des ennemis de la France, je vois flotter notre beau drapeau du Sacré-Cœur...

« Pourquoi la France tarde-t-elle à Le reconnaître et L’honorer officiellement ? Lorsque tous nos drapeaux français porteront cet insigne sacré, je crois, comme notre très cher aumônier le redit souvent, que le Sacré-Cœur se montrera magnifique et généreux pour notre Patrie, et se hâtera de donner la victoire à la France. »

Parmi les milliers de combattants qui portèrent le scapulaire du Divin Cœur, beaucoup échappèrent à la mort comme par miracle.

Ainsi du Père Bourjade, chevalier de l’air, qui remporta quarante-deux victoires sur les appareils ennemis :

« Je vole toujours avec mon fanion du Sacré-Cœur déployé et avec l’image de sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus ; aussi je ne crains rien. »

Professons, comme le Père Bourjade, « une foi entière dans les promesses de Notre-Seigneur à sainte Marguerite-Marie. Il veut sauver la France, mais il est nécessaire que les combattants fassent publiquement confiance à son Cœur. »

Colorier l’avion du Père Bourjade avec son drapeau.

*
*       *

Vendredi 5 juin – premier vendredi du mois

« LA VOCATION DE LA FRANCE »

LE 26 mars 1917, à la Visitation de Paray-le-Monial, les drapeaux des pays alliés, France, Angleterre, Belgique, Italie, Russie, Serbie, Roumanie, frappés du Cœur et de la Croix, flottaient au-dessus des reliques de sainte Marguerite-Marie.

Le cardinal Bourne, archevêque de Westminster et primat d’Angleterre, présida leur bénédiction solennelle. Sous le titre : La vocation de la France, le bulletin de Montmartre s’en fit l’écho :

« Chaque fois qu’elle se trouve sur le Calvaire, la France montre aux autres le Sacré-Cœur. 1793, 1870, 1914 ! Défense officielle est faite de Le montrer, mais 5 000 drapeaux du Sacré-Cœur flottent au souffle de la mitraille, montent sur les ailes de nos avions, s’enferment dans nos cuirassés et jusqu’au fond des mers et font un linceul de gloire aux corps de nos héros.

« Fixés à la muraille des abris, plantés dans les tranchées, épinglés sur des poitrines, ils sauvent des milliers de combattants et consolent des milliers d’agonies. L’exemple est contagieux, l’Europe imite, émerveillée. »

En Italie, par exemple, un religieux à lui seul distribua plus de 40 000 insignes du Cœur de Jésus.

Déjà, au Mexique en guerre contre les États-Unis en 1913, un prêtre avait prodigué aux soldats des milliers de “ sauvegardes ” confectionnées par les visitandines de Mexico :

« À peine se présente-t-il avec les scapulaires que tous les fronts s’épanouissent. Oh oui ! la dévotion au Sacré-Cœur prend un nouvel élan, il sera le salut du monde entier », témoigna sa sœur religieuse.

« Ô Jésus et Marie Immaculé, nous vous promettons de vous aimer et de propager autant que nous le pourrons le culte de votre très unique et Sacré-Cœur. » (notre Père)

Colorier des soldats partant au combat.

*
*       *

Samedi 6 juin – premier samedi du mois

« CONSÉCRATIONS »

CES innombrables consécrations de combattants obtinrent de miraculeuses protections. Ainsi du 116 e régiment d’artillerie commandé par le colonel d’Arnoux. Consacré au Sacré-Cœur le 26 mars, il se trouvait près du village de Braye attaqué par les Allemands, le 28 mai 1917, lors de la désastreuse seconde bataille du Chemin des Dames.

Le brancardier-prêtre Godillon se porta en avant avec la première ligne. Entouré par un fort parti d’Allemands, il vit ses camarades hésiter.

Il sortit alors de sa poche son fanion du Sacré-Cœur, le fixa au bout du fusil et s’écria : « Pour Celui-là, camarades, en avant ! » Ceux-ci repartirent aussitôt au combat et firent de nombreux prisonniers.

Certains soldats instituèrent dans leurs régiments la “ Garde d’honneur du Sacré-Cœur ”. Ils s’engageaient à communier le premier vendredi du mois, ne pas blasphémer, porter l’insigne, honorer le fanion ; réciter chaque jour un Pater, un Ave, un acte de contrition et trois fois l’invocation : « Cœur-Sacré de Jésus, espoir et salut de la France, ayez pitié de nous » ; travailler par la prière, la parole et l’exemple à faire aimer et honorer le Sacré-Cœur, dans les tranchées et dans leurs familles.

Unissons nos cœurs à celui de ce Chasseur qui confiait à son aumônier : « Que je suis heureux d’être de la Garde du Sacré-Cœur, en reconnaissance je lui fais volontiers et joyeusement le sacrifice de ma vie pour sa gloire et pour le triomphe de la France. »

Colorier le brancardier-prêtre Godillon.

*
*       *

Dimanche 7 juin

“ FAITES DE NOUS DES MARTYRS ”

À Toulon, en écoutant les récits extraordinaires du Père Jean de Fenoÿl (1869-1937), un vieil “ oncle ”, le tout jeune Georges de Nantes était résolu : « Je serai missionnaire. » Ce Père mariste avait en effet travaillé en Mélanésie à la conversion des cannibales de Nouvelle-Calédonie, pendant vingt-sept ans. Pour raison de santé, il fut rappelé en France et se dévoua alors, pendant douze ans aux élèves du collège de La Seyne.

Deux saints évêques français, Mgr Henry Verjus et Mgr Alain de Boismenu, avaient apporté la foi à la Papouasie, île voisine de la Nouvelle-Calédonie, la plus grande du monde, mais aussi la plus dangereuse.

Les premiers missionnaires envoyés au début du dix-neuvième siècle y moururent tous martyrs ou décimés par la maladie. En 1879, le Pape y détacha de nouveaux apôtres : les Pères du Sacré-Cœur d’Issoudun.

Dès l’âge de onze ans, Henry Verjus rêvait d’être missionnaire. Cependant, le Père Charles-Marie dut reprendre son élève de seize ans, pour ses colères : « Si vous ne changez pas, mon enfant, on sera obligé de vous rendre à votre famille. » Comme Henry ne vivait que pour partir en mission et mourir martyr, il se confia à Notre-Dame du Sacré-Cœur qui le transforma.

Au noviciat des Pères d’Issoudun, Henry composa un acte de consécration au Cœur de Jésus que chacun, et le Père directeur lui-même, signa de son sang. « Faites de nous des martyrs », en étaient les derniers mots.

Ordonné prêtre en 1883, ses supérieurs l’envoyèrent, en 1884, en Papouasie. Les débuts furent très difficiles... Mais le pacte qu’il avait scellé le jour de son ordination avec la Vierge Marie lui donnait force et courage :

« Ô ma Mère du Ciel, je ferai tout pour Vous, par Vous et en Vous, afin de faire mieux pour Jésus. »

Apprenons par cœur cette prière et récitons-la souvent.

Colorier les Papous.

Lundi 8 juin

« VICTIME DU SACRÉ-CŒUR »

LE 4 juillet 1885, le Père Verjus célébrait sa première Messe en Papouasie. Il renversa par inadvertance le Précieux Sang qui se répandit sur le sol et le féconda.

En butte à la cruauté des indigènes, à la haine des protestants, aux rigueurs du terrain et du climat, notre missionnaire écrivit entre deux fièvres, le 15 février 1886, à son supérieur, le Père Chevalier :

« Sur les fleuves et la mer, au milieu des bois, je suis tout fier et heureux de redire mille et mille fois la belle devise que vous nous avez donnée, qui résume notre apostolat : “ Aimé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus ! ” Partout, je la redis, partout je sème la médaille de notre Mère, Notre-Dame du Sacré-Cœur. »

Dès 1884, des religieuses de Notre-Dame du Sacré-Cœur d’Issoudun avaient rejoint les Pères en Papouasie. Elles étaient heureuses « de se sentir en pleine mission, en pleines privations, en pleins sacrifices, par conséquent, en plein Cœur de Jésus... »

En effet, les indigènes pillaient leur potager, les sangliers ravageaient leur jardin, les chiens décimaient leur basse-cour... Mais, le jour où sœur Ange, mourante, fut miraculeusement guérie, les Papous la portèrent en triomphe : « La femme sainte qui devait mourir n’est pas morte ! »

Mgr Verjus, sacré évêque en 1891, était partout à la fois pour soutenir le courage des missionnaires et apprivoiser les sauvages. Attirés par “ l’homme de Dieu ”, ceux-ci bâillaient d’ennui pendant les instructions, mais l’Histoire sainte les captivait et les préparait au baptême.

À la fin de l’année 1891, les deux cents Papous de la petite île voisine étaient convertis :

« On vient d’arracher au Diable toute l’île d’Yule : elle est catholique tout entière ! » écrivit l’évêque qui s’était offert en “ victime du Sacré-Cœur ” pour la conversion de la Papouasie.

Il mourut d’épuisement l’année suivante, à l’âge de trente-deux ans, laissant à ses disciples la charge de convertir le reste de l’île, avec ce mot d’ordre :

« Le plus beau de tous les sacrifices, c’est l’obéissance. »

En cette fête de mère Marie du Divin Cœur, récitons sa consécration (A 7) et obéissons bien à nos parents.

Colorier la banderole : « Aimé soit partout le Sacré-Cœur ! »

*
*       *

Mardi 9 juin

UN FRUIT DE LA CONSÉCRATION DE 1899

APRÈS les temps héroïques, la mission entra dans ses années de laborieuse croissance (1893-1908). Le Père Alain de Boismenu entreprit, en 1898, d’établir une station missionnaire à l’intérieur même des montagnes papoues.

À peine les religieux furent-ils au milieu des sauvages que ceux-ci les menacèrent de leurs haches. Obligés de rebrousser chemin, ils se retrouvèrent seuls, à bout de force, tenaillés par la faim et transis de froid, n’ayant qu’une couverture pour cinq, à 2 500 mètres d’altitude !

À genoux dans l’immense forêt vierge, ils prièrent pour les Mafoulous qui venaient de rejeter la grâce. C’était le 9 juin 1899, en la fête du Cœur de Jésus...

Au même moment, à Rome, le Pape consacrait le monde au Sacré-Cœur qui avait promis à mère Marie du Divin Cœur : « Les païens recevront la grâce plus vite. »

De fait, ayant échappé à la mort par miracle, le Père de Boismenu, sacré évêque quelques jours plus tard, repartit dans les montagnes.

« Je jure de massacrer le premier homme blanc qui foulerait le sol de mon territoire », avait déclaré Baïva, le grand chef des Mafoulous. En présence du missionnaire, le plus jeune évêque du monde – trente-deux ans ! – Baïva n’osa pas lever le petit doigt... et il se convertit avec toute sa tribu.

Au fil des années, Jésus et Marie régnèrent en Papouasie. À sa mort en 1953, Mgr de Boismenu y laissait une magnifique Chrétienté, édifiée avec l’aide de saints missionnaires dont le Père Léon Bourjade !

Nous aussi, offrons nos sacrifices avec générosité.

Colorier Mgr Verjus et Mgr de Boismenu.

Mercredi 10 juin

« SON CŒUR A SOIF »

LE jeune Georges de Nantes aimait lire Missions. « Ce mensuel me fournit mes deux premières photos du Père de Foucauld, inoubliable joie. Je les découpai et les gardai dans mes trésors. »

Le 6 juin 1889, Charles de Foucauld, converti depuis trois ans et âgé de trente et un ans, se rendit à la basilique de Montmartre. Là, il se consacra au Divin Cœur de Jésus.

En 1898, frère Charles entendit l’appel de Jésus à établir son règne :

« Ô Jésus, vous avez résumé en un mot tous les désirs de votre Cœur : “ Je suis venu allumer un feu sur la terre, et que veux-je si ce n’est qu’il brûle ? ” »

Or, sous le pontificat du pape Léon XIII, ce feu de l’amour de Dieu menaçait de s’éteindre...

C’est pourquoi, en cette même année 1898, à Porto, Notre-Seigneur demandait à Léon XIII, par l’intermédiaire de mère Marie du Divin Cœur, qu’il Lui consacrât le monde, car son « Cœur a soif, Il désire embraser le monde entier de son amour et de sa miséricorde ».

Un an plus tard, le 8 juin 1899, mère Marie du Divin Cœur mourait après avoir accompli sa mission, et frère Charles achevait précisément de rédiger sa Règle monastique :

« La vie des Petits frères du Sacré-Cœur de Jésus doit être toute d’amour comme celle de Notre-Seigneur Jésus... Son Divin Cœur est le modèle des leurs et l’emblème de leur mission : faire régner Jésus et la charité, dans leurs cœurs et autour d’eux. Leurs Fraternités, dédiées au Sacré-Cœur de Jésus, doivent comme lui rayonner sur la terre et “ y porter le feu ”. »

Cette vocation répondait parfaitement aux demandes du Sacré-Cœur à Porto : évangéliser et coloniser.

Pour que le feu de l’amour de Jésus brûle aussi dans nos cœurs, rejetons-en rancunes, disputes et jalousies.

Colorier le Père de Foucauld et son bordj.

*
*       *

Jeudi 11 juin – Fête-Dieu

“ LE FRÈRE UNIVERSEL ”

ORDONNÉ prêtre, le 9 juin 1901, le Père de Foucauld partit étendre le règne du Cœur de Jésus en Afrique, avec la permission de ses supérieurs. À son arrivée à Beni-Abbès, dans le Sahara, il fut accueilli par les officiers français qui proposèrent de l’aider. Sa mission de « frère universel » s’alliait à celle de soldat.

Sa fraternité devint un “ asile d’amour ”. Au bout de quelques mois à peine, musulmans et indigènes venaient recevoir de leur bienfaiteur vivres et médicaments.

Son désir était que « tout le Maghreb fût à Jésus », mais pour cela il fallait « qu’il fût bientôt à la France ».

Il écrivait, en 1902, aux Pères de l’Archiconfrérie de Montmartre : « Je suis ici en relation avec les habitants du Maroc. Or, dans ce pays grand comme la France, peuplé de plus de dix millions d’habitants, il n’y a ni un prêtre, ni un missionnaire, ni un autel, ni un tabernacle. La nuit de Noël s’y passera sans une messe, sans une communion, sans qu’un cœur prononce le Nom de Jésus !

« C’est le règne de Satan, et nul ne le lui dispute. Je vous en supplie, au nom de ce Cœur de Jésus qui doit et veut régner sur l’univers, de répondre à mon appel par une croisade de prières précédant une croisade d’apôtres. »

Malheureusement, l’obstacle à cette croisade venait des pouvoirs publics français qui persécutaient les catholiques et encourageaient la religion musulmane, la « centième hérésie », comme l’appelait saint Jean Damascène :

« Ils commettent de ce fait une manière de suicide, car, je dois bien le dire, l’islam est notre ennemi. »

Acceptons de bon cœur d’être différents de nos amis de classe à cause de notre foi catholique.

Colorier l’officier français et son chameau.

*
*       *

Vendredi 12 juin

LES HÉRÉTIQUES SE CONVERTIRONT

LE Père de Foucauld vivait de l’espérance suscitée par la consécration de 1899 : “ Soyez le roi de ceux qui sont encore égarés dans les ténèbres de l’islamisme. ”

Dès 1914, les musulmans du Maghreb manifestèrent leur attachement à la France et se présentèrent pour la défendre : 170 000 seulement furent retenus, dont 25 000 périrent sur les champs de bataille.

Grâce à nos officiers catholiques, à nos aumôniers militaires et nos religieuses infirmières, certains se convertirent.

L’hôpital du Jardin colonial de Paris tenu par les Sœurs Blanches accueillit jusqu’à 4 513 soldats indigènes. Sœur Marie-Cléophas notait :

« Beaucoup de musulmans déjà ont appris à aimer le Bon Dieu ici et, mieux encore, après un retour sincère, il y en a qui ont des velléités de vocation religieuse. »

De passage à Paray-le-Monial, des Algériens furent touchés par le Divin Cœur... Quelques jours plus tard, en pleine bataille, ces mêmes, habituellement si obéissants, refusaient d’attaquer :

« Nous voulons voir petits Jésus comme les Blancs. Petits Jésus protéger nous et nous marcher au feu ! »

Après avoir reçu les scapulaires du Sacré-Cœur qu’ils demandaient, nos vaillants soldats repartirent au combat.

La France laïque et républicaine ne voulut jamais, hélas ! en appeler au Sacré-Cœur, refusant toute prière officielle, comme le faisaient les autres pays belligérants.

Consolons Jésus et aidons-le à sauver les âmes. Comment ? Par la prière, les sacrifices, le bon exemple, la charité fraternelle et un joyeux dévouement.

Colorier l’enfant Noir adopté par le Père de Foucauld.

Samedi 13 juin

“ MISSION PROVIDENTIELLE ”

LE 1er décembre 1916, premier vendredi du mois, le Père de Foucauld tomba entre les mains de fanatiques musulmans. Ils l’assassinèrent en haine de Dieu et de la France.

Son sang uni à celui de Jésus produisit aussitôt ses fruits. Trois semaines après sa mort, Dieu choisit pour relever l’Église d’Afrique, un saint évêque, Mgr Leynaud.

Ce disciple de saint Pie X était persuadé que l’Église et la France devaient travailler ensemble en Algérie. Il fit le vœu d’élever en l’honneur du Sacré-Cœur une « belle et grande église », le Montmartre algérien.

Le Père de Foucauld avait écrit :

« En choisissant la France pour le berceau de la dévotion au Sacré-Cœur et les apparitions de Lourdes, Notre-Seigneur a bien montré qu’Il garde à la France son rang de premier-né.

« C’est tout l’héritage du christianisme que la France et ses Alliés défendent. La fille aînée de l’Église poursuit l’accomplissement de sa mission providentielle dans le monde. Confiance et espérance. »

Cette “ mission providentielle ” allait être reprise par notre Père... En 1938, en regardant au pensionnat du Puy L’appel du Silence, Georges de Nantes, âgé de quatorze ans, s’attacha au Père de Foucauld.

Ce film réveilla en lui l’appel missionnaire, qu’enfant il avait entendu auprès du Père de Fenoÿl, ainsi que le désir d’aimer et de servir le Sacré-Cœur.

Nous qui sommes les enfants de Marie, pensons-nous souvent à Elle ? Consolons son Cœur Immaculé si offensé, en pratiquant les petites dévotions qu’Elle nous a recommandées à Fatima.

Colorier la mappemonde (en bleu, les mers, et en vert, les continents).

*
*       *

Dimanche 14 juin – Solennité de la Fête-Dieu

UN APÔTRE À L’ÂME DE FEU

QUAND la Seconde Guerre mondiale éclata en 1939, le maréchal Pétain fut appelé à gouverner la France pour la sauver. Rompant avec la laïcité républicaine, il manifestait publiquement sa foi par des cérémonies religieuses et des pèlerinages officiels, entraînant avec lui tout le gouvernement.

Sur son bureau, le Maréchal arborait l’étendard du Sacré-Cœur avec cette devise en lettres d’or : Rex sum ego [Je suis Roi].

Au même moment, Georges de Nantes, âgé de dix-huit ans, désirait entrer chez les Petits Frères du Père de Foucauld, à El-Abiodh, en plein désert du Sud oranais. Il ne savait pas encore que ces moines avaient trahi l’esprit missionnaire et colonial du Père de Foucauld.

Guidé par la Providence, notre Père rencontra alors un représentant du Maréchal, le commissaire Ballot. Il s’ouvrit à lui de sa vocation missionnaire en Algérie.

« Pourquoi partir au loin ? lui répondit le chef Ballot. Je sais ! Il y a les pauvres du Sahara à convertir, à civiliser d’abord ! Il y a l’islam et, au-delà, l’Afrique noire française. Tout se jouera là-bas un jour. Mais si pendant ce temps la France s’effondre et perd la foi ? Des missionnaires, il en faut d’abord chez nous.

« Si tu savais la déchristianisation de notre peuple ! Il faut commencer par le commencement. Aujourd’hui, le mal est chez nous ; c’est la France qui est païenne et pire, après cent ans de laïcisme.

« Tu veux être missionnaire ? Ton ardeur aura à s’employer ici. C’est encore plus dur dans la mesure où l’on se heurte à des chrétiens décadents, apostats, et non à des primitifs. Nous avons besoin d’apôtres à l’âme de feu. »

Après un an aux Chantiers de Jeunesse, notre Père entra donc en 1943 au séminaire d’Issy-les-Moulineaux.

Il s’adonna dès le premier jour « au culte liturgique, à l’étude de l’Écriture sainte et aux Sciences ecclésiastiques, avec un enthousiasme qui ne se démentit jamais. Tout était nourriture de l’intelligence, de l’âme et du cœur profond. »

Souvent, dans la journée, récitons cette prière chère à notre Père :

« Jésus doux et humble de Cœur, prenez mon cœur, qu’il soit bien vôtre. »

Colorier une des volutes de la nuée.

Lundi 15 juin

MIRACLE AU PORTUGAL

AU séminaire, notre Père découvrit par le livre du chanoine Barthas, Il était trois petits enfants, la magnifique renaissance religieuse du Portugal. Mère Marie du Divin Cœur avait offert sa vie à cette intention. Son sacrifice contribua à obtenir la grâce des apparitions de Notre-Dame à Fatima, source divine de cette renaissance.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le Portugal fut miraculeusement protégé par le Cœur Immaculé de Marie. Les évêques accomplirent donc leur vœu de 1940 et élevèrent, à Lisbonne, une immense statue du Christ-Roi, « le complément de la Cova da Iria ».

Le 13 mai 1959, un pèlerinage national à la Cova de huit cent mille pèlerins précéda sa bénédiction.

Le 17 mai, Notre-Dame de Fatima fut portée au pied du monument. En présence de l’épiscopat, du gouvernement au complet et d’un million de personnes, le cardinal Cerejeira renouvela la consécration solennelle du Portugal aux Saints Cœurs de Jésus et de Marie. Pendant toute la cérémonie, une colombe ne cessa de regarder l’autel et l’ostensoir...

Quarante ans durant, le Portugal vécut en Chrétienté. En effet, dès 1945, Salazar avait appris par sœur Lucie que Dieu l’avait choisi pour gouverner le pays, et qu’il lui donnerait lumière et grâce pour le conduire sur le chemin de la paix et de la prospérité.

Ayant eu connaissance de certaines Lettres à mes Amis de notre Père, Salazar protégea son pays du progressisme et des erreurs modernes.

Le 30 juin 1970, après avoir suivi les exercices du mois du Sacré-Cœur, le président Salazar soupira : « Quel dommage que le mois du Sacré-Cœur soit déjà fini ! Prolongez-le encore de quinze jours. »

On acquiesça à son désir. Or, “ quinze jours ” plus tard, le 16 juillet précisément, il tomba gravement malade et mourut le 27 juillet 1970.

« Je vous promets de vous aimer jusqu’au dernier instant de ma vie, et de propager, autant que je le pourrai, le culte de votre Sacré-Cœur. » (mère Marie du Divin Cœur)

Colorier le Cœur Immaculé de Marie dans le Ciel.

*
*       *

Mardi 16 juin

« JE RÉGNERAI EN ESPAGNE ! »

L’ESPAGNE bénéficia aussi d’un chef dévoué au règne de Jésus et Marie : le général Franco. Le 30 mai 1919, le roi Alphonse XIII avait consacré l’Espagne au Sacré-Cœur, lors de l’inauguration de son monument, sur la colline des Anges, près de Madrid.

Lorsqu’en 1923, le Roi proposa au Pape de lancer une Croisade “ contre les ennemis de notre sainte religion ”, Pie XI repoussa sa demande. La révolution triompha et le Roi partit en exil.

Le communiste Azana proclama en 1931 : « L’Espagne a cessé d’être catholique. » Une violente persécution religieuse s’ensuivit. Alors, le général Franco entraîna son armée dans la Croisade, au cri de “ Dieu ne meurt pas ”.

Le 25 juillet 1936, des miliciens fusillèrent la statue monumentale du Sacré-Cœur, en vociférant : « À mort le Sacré-Cœur ! » Le 7 août, elle s’écroulait sous trois charges de dynamite.

Mais, “ Dieu ne meurt pas ” : en 1940, on retrouva au milieu des ruines la grande pierre marquée de l’image du Sacré-Cœur, demeurée miraculeusement intacte.

Les communistes s’acharnèrent contre le clergé espagnol et tuèrent 13 évêques, 4 134 prêtres, 2 648 religieux et religieuses, et des milliers de catholiques.

Mais leur sang versé fut semence de résurrection. En 1939, la Croisade triompha du communisme. Ayant proclamé le catholicisme religion d’État, le général Franco rappela les jésuites chassés d’Espagne, rendit obligatoire l’étude de la religion à l’école et abrogea la loi du divorce. Enfin, il rétablit le mariage religieux.

La promesse du Cœur de Jésus au bienheureux Bernard Hoyos : « Je régnerai en Espagne ! » se réalisa quand, en 1952, Franco consacra le pays au Sacré-Cœur et, en 1954, au Cœur Immaculé.

Récitons avec ferveur notre acte de consécration à l’Immaculée, pour qu’Elle nous protège à l’école.

Colorier les colombes dans le Ciel.

Mercredi 17 juin

LES “ PETITS FRERES DU SACRE-CŒUR ”

LE maréchal Pétain était ambassadeur à Madrid, auprès du général Franco, lorsqu’en 1940, on le rappela : « Ma patrie m’appelle, je me dois à elle », dit-il à son ami qui voulait le retenir.

Le Maréchal permit à la France de survivre sous l’occupation allemande, bien qu’il dût sans cesse faire face à la haine des républicains et des communistes, unis derrière le général de Gaulle.

Durant son procès, il les affronta encore en lieutenant du Christ, vrai roi de France : « Je représente une tradition qui est celle de la civilisation française et chrétienne, face aux excès de toutes les tyrannies. »

Comme Jésus, il fut condamné à mort, le 15 août 1945... Après quoi, les communistes terrorisèrent la France et l’Église par leur esprit révolutionnaire antichrist.

Le Cœur de Jésus, n’abandonnant pas notre pays, choisit alors l’abbé de Nantes et lui promit, le Jeudi saint 1948, qu’ « il porterait du fruit en abondance ».

Un de ses premiers fruits fut la fondation à Villemaur de son ordre religieux, voué au culte du Sacré-Cœur.

Le 15 septembre 1958, notre Père commença cette vie de moine-missionnaire avec frère Bruno et frère Gérard, à l’école de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et sous le patronage du Père de Foucauld.

Une nuit, des gendarmes virent de la lumière dans l’église. Des cambrioleurs étaient-ils en train de piller ses trésors ? Ils se déployèrent, ouvrirent... et trouvèrent monsieur le curé qui récitait les matines dans sa stalle ! Cinquante ans durant, notre Père remplira, jour et nuit, cette charge de l’office monastique, y puisant la nourriture de sa dévotion et la force de travailler à l’extension du règne des Cœurs de Jésus et Marie.

Appliquons-nous à nos devoirs de classe, par amour de Jésus et de Marie. Ils deviennent moins difficiles, lorsque nous les accomplissons pour leur faire plaisir.

Colorier notre Père au Ciel.

*
*       *

Jeudi 18 juin

LES VEILLÉES DU SACRÉ-CŒUR

LORSQU’IL s’installa dans ses paroisses, notre Père, l’abbé de Nantes, annonça dans un sermon : « Mes frères, quand j’arrive au sommet de la côte et que je vois le village sous mes yeux, je vois les démons qui planent au-dessus de vos maisons. »

Cinq ans de ministère zélé suffirent à faire fuir le démon ! En 1963, jamais la Semaine sainte n’avait été suivie plus assidûment. Le jour de Pâques, les trois églises de Planty, Pâlis et Villemaur étaient combles et les communions innombrables. Quant aux vocations religieuses, elles furent abondantes.

Un jour, notre Père se rend chez l’une de ses paroissiennes, mère de famille nombreuse. La regardant un instant, grave et silencieux, il dit :

« Madame, je viens vous demander quelque chose.

– Je sais bien ce que vous venez me demander, répondit-elle, vous venez me demander ma fille ?

– Non, madame, je viens vous demander les trois, pour le Bon Dieu. »

Le secret de la fécondité du ministère de notre Père se trouvait dans sa dévotion au Sacré-Cœur et à la Sainte Vierge. Une fois par mois, il rassemblait tous les hommes pour le premier vendredi : deux cents, trois cents, quatre cents paysans se mettaient en costumes propres et arrivaient après le souper :

« Cela durait trois heures, racontera notre Père. Une petite heure de sermon, une autre pendant laquelle ils se confessaient et, dans la troisième heure, c’était la messe et du coup, bien confessés, ils communiaient tous. »

Jésus est l’ami des enfants. Parlons-lui souvent, confions-lui nos peines et nos joies et il nous aidera : « Divin Cœur de mon Jésus, fournaise ardente de charité, je vous aime et je vous adore. »

Colorier une des volutes.

*
*       *

Vendredi 19 juin – fête du Sacré-Cœur

LE SACRÉ-CŒUR EN CHINE

EN 1960, notre Père organisa une journée missionnaire à Villemaur. Le Père Trémorin, curé de Donglü, le “ Lourdes de la Chine du Nord ”, y prononça une conférence sur ses missions et les persécutions endurées. Le dimanche suivant, notre Père en tira les leçons :

« On se dirait que de tels récits vont éteindre les enthousiasmes... Au contraire, il embrase les purs. Les vocations surnaturelles en sont fortifiées.

« Un païen emprisonné disait à un missionnaire emprisonné : “ Après l’orage, car l’orage passera, nous saurons vers qui nous tourner : vers vous, les missionnaires, et vers la religion catholique. ” »

Par la suite, les missionnaires y bravèrent les persé­cutions des empereurs chinois et le martyre, pour « libérer les âmes captives de Lucifer » (saint François Xavier).

Né en 1668, en Alsace, le Père Romain Hinderer, un des plus fervents apôtres du Sacré-Cœur en Chine édifia le premier une église en son honneur.

Soutenus par ce Divin Cœur qui multipliait les miracles, le Père Hinderer et ses confrères jésuites convertirent des dizaines de milliers de Chinois.

Au Tché-Kiang, province de quarante-cinq millions d’âmes, les mœurs païennes y étaient abominables. Notre missionnaire eut l’idée de fonder l’œuvre des petits Chinois :

« Ma chrétienté est redevable au Cœur miséricordieux de notre bon Maître d’un bonheur que nous cherchions en vain depuis quinze ans : celui de pouvoir donner à Dieu les petits enfants malades, abandonnés et jetés dans la rue par les païens. En un mois, nous avons envoyé au Ciel, par la voie du saint baptême, cinquante-six de ces innocentes créatures. »

Nous qui sommes nés dans une famille catholique et qui avons une vie facile et comblée, soyons pieux et reconnaissants envers les Cœurs de Jésus et de Marie.

Colorier le Père Hinderer.

*
*       *

Samedi 20 juin

LA “ COLONIE DU SACRÉ-CŒUR ”

SOUCIEUX de soustraire ses convertis chinois à la fureur des mandarins, le Père Parennin, alors supérieur de la mission française en Chine, fonda au dix-huitième siècle au Chayuangou, la “ colonie du Sacré-Cœur ”.

Nichée sur un plateau montagneux, cette petite Chrétienté suivait une vie réglée comme dans un monastère. En quelques années, le nombre des fidèles chinois dépassa les six mille. Les jésuites s’y dévouèrent sans compter.

Le Père Louis du Gad écrivait en 1745 à un confrère :

« Le Sacré-Cœur se ménage des adorateurs dans ce canton. Quelle consolation ne serait-ce pas pour vous de voir dans toutes les maisons de nos chrétiens, l’image de ce divin Cœur, et de les entendre réciter chaque vendredi les prières désignées pour L’honorer !

« J’en dis de même chaque samedi pour le Cœur Immaculé de la Sainte Vierge. Les grâces qu’ils ont reçues du Ciel, en particulier cette vivacité de foi, sont le fruit de leur zèle et de leur assiduité à honorer les saints Cœurs de Jésus et de Marie. »

À la reprise des persécutions, les mandarins torturèrent les chrétiens pour les faire apostasier. Ils les suspendirent en l’air par les deux pouces liés derrière le dos.

La souffrance étant intolérable, certains eurent la faiblesse de dissimuler leur foi. S’étant aussitôt repentis, ils retournèrent d’eux-mêmes vers leurs bourreaux.

Les autorités chinoises finirent par chasser les chrétiens et la “ colonie du Sacré-Cœur ” disparut pour un temps... Seules restaient l’école et la chapelle de la Sainte Vierge que les mandarins furent mystérieusement empêchés de détruire !

« Si mon espérance ne me trompe, prédit le Père Hinderer, le 28 juillet 1725, c’est par la grâce du divin Cœur que la mission de Chine ne sera pas seulement conservée, mais encore s’élèvera plus haut qu’elle ne fut jamais. » La prophétie allait s’accomplir.

Soyons heureux d’être catholiques et appliquons-nous à apprendre par cœur notre catéchisme.

Colorier les enfants chinois.

*
*       *

Dimanche 21 juin – Solennité du Sacré-Cœur

« UNE DAME BLANCHE »

AU dix-neuvième siècle, la mission de Chine s’éleva au point de compter, en 1889, trente vicariats apostoliques et de nombreuses œuvres missionnaires : orphelinats, écoles, pharmacies de campagne.

Toutefois, par sa politique libérale, le pape Léon XIII freina cet élan, en favorisant les puissances protestantes au détriment de la France et du Portugal. Le Ciel secourut alors la petite Chrétienté chinoise en péril.

Cinq mille membres de la secte des Boxers, liée au régime impérial, menaçaient d’envahir Pékin. Aux portes de la ville, ils incendiaient les églises les unes après les autres et massacraient les chrétiens.

Devant un tel péril, Mgr Favier, vicaire apostolique de Pékin, recourut au Sacré-Cœur. Le 30 mai 1900, il ordonna à tous ses missionnaires de prononcer la consécration demandée par Notre-Seigneur à Porto, en 1899.

Le lendemain, 31 mai, le gouvernement français envoya des renforts militaires. Et, le 15 juin, l’Immaculée elle-même apparut au-dessus de l’église du Pé-Tang assiégé. Saisis d’effroi, les Boxers, qui tiraient en vain sur l’Apparition, durent capituler :

« Comment, vous n’avez rien vu ? avoueront-ils plus tard. Toutes les nuits, une Dame blanche se promenait sur le toit de la cathédrale, et la balustrade était garnie de soldats blancs avec des ailes ! »

Le même miracle se produisit dans les autres paroisses. En particulier celle de Donglü qui deviendra la paroisse du Père Trémorin.

La “ colonie du Sacré-Cœur ” se reforma à plusieurs reprises. À partir de 1980, elle connut même une merveilleuse efflorescence de vocations et de ferveur.

Récitons notre chapelet pour l’Église clandestine de Chine, si persécutée et si abandonnée de tous.

Colorier la cathédrale avec Notre-Dame sur la balustrade.

*
*       *

Lundi 22 juin

« L’APÔTRE DU SACRÉ-CŒUR »

ENFANT, Georges de Nantes avait découvert dans le mensuel Missions que, « de l’Alaska en Patagonie, du Pérou au Cameroun et au Japon, l’Église partout avançait, par ces milliers de missionnaires et ces innombrables religieuses.

« Ceux du Grand-Nord canadien nous serraient le cœur aux récits de leurs misères. »

L’un d’eux, Ovide Charlebois, écrivait en 1889 : « Je ne serais content que si je pouvais aimer bien gros le Sacré-Cœur et la Sainte Vierge, être assez courageux pour souffrir pour eux, et être capable de sauver beaucoup d’âmes. »

Le missionnaire jouissait de son vivant d’une réputation de sainteté, faisant l’admiration de ses confrères, des Indiens et des protestants eux-mêmes qu’il convertit en grand nombre.

Ce fils spirituel de Mgr Grandin, ordonné prêtre en 1887, reçut la mission du Keewatin. Pour visiter ses trois mille sauvages, il parcourait chaque mois, souvent par moins quarante degrés, huit cents kilomètres de lacs et de forêts sans chemins.

À certains moments, il craignit que la solitude ne le rendît fou ! Mais, la biographie de sainte Marguerite-Marie lui redonnait force et courage :

« J’ai surtout goûté les paroles : “ Je t’ai choisie comme un abîme d’indignité et d’ignorance pour l’accomplissement d’un si grand dessein. ” Ce sont donc là, les deux caractères de l’apôtre du Sacré-Cœur. Or, c’est ce qui me réjouit, j’ai en moi ces deux caractères. »

Pour bien se préparer à la consécration du monde au Sacré-Cœur en 1899, notre missionnaire s’unit à la prière au Cœur Immaculé de Marie que Mgr Grandin avait demandé à ses prêtres de réciter pour obtenir la grâce d’être obéissants et soumis à l’autorité du divin Cœur de Jésus et de son Église.

Le pape Pie X le fit sacrer évêque en 1910. En vingt-trois ans, Mgr Charlebois fonda dix missions et gagna presque toute la région au catholicisme.

À sa mort, le 20 novembre 1933, des perdrix blanches suivirent son corbillard puis prirent la route du cimetière avant de disparaître. Jamais on n’avait vu de ces oiseaux à cette saison si près des habitations !

Pratiquons à notre mesure les vertus de ce saint : « Je veux devenir martyr. Mes bourreaux, ce seront les maringouins, ce seront mes défauts, mes tentations, mes peines, mes privations... un martyre de toute la vie. »

Colorier le Père Charlebois lors d’une de ses courses.

Mardi 23 juin

“ LES ANGES DE L’ARCTIQUE ”

DEPUIS 1844, les Sœurs Grises se dévouaient avec un zèle inlassable dans le Grand-Nord canadien. On les surnomma “ les Anges de l’Arctique ”. Elles supportaient tout avec une patience héroïque : la faim, le froid, la nourriture infecte, les poux, les ténèbres, l’exil.

En 1923, l’évêque du Mackenzie, Mgr Breynat, leur demanda d’établir une fondation au-delà du cercle polaire, à Aklavik, où les nuits sont sans fin de novembre à janvier, et les jours sans déclin de mai à juillet.

Fidèles à l’esprit de leur fondatrice, sainte Marguerite d’Youville, qui avait dit : « Elles ne refuseront aucun travail », les sœurs acceptèrent.

Elles commencèrent leur mission consacrée à Notre-Dame de Lourdes, dans une modeste cabane, à laquelle elles ajoutèrent bientôt un hôpital et une école.

Le 3 juillet 1923, premier vendredi du mois, le Sacré-Cœur fut intronisé en présence des Esquimaux émerveillés ! Il manifesta aussitôt sa puissance par sainte Thérèse...

Un missionnaire rentrant de voyage venait de dételer ses gros chiens de traîneau. Tout à coup, trois d’entre eux s’attaquèrent à une petite Esquimaude confiée aux sœurs. Le frère leur fit lâcher prise avec son fouet.

Mais la tête de la pauvre enfant était comme broyée. À travers le crâne, on voyait la cervelle. Le cou et les reins avaient reçu de larges entailles, les bras étaient croqués. Un médecin de passage affirma que la petite ne survivrait pas.

Que faire ? Les Esquimaux n’allaient-ils pas perdre toute confiance et partir chez les protestants ? Oblats et Sœurs Grises confièrent leur détresse à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et commencèrent une neuvaine.

Dès le surlendemain, l’enfant était fraîche et souriante dans ses bandages. Le médecin resta stupéfait : toutes les plaies cicatrisaient à vue d’œil ! Quelques jours après, la fillette jouait et sautillait autour des religieuses !

Faisons aujourd’hui un effort et offrons-le au Cœur de Jésus comme sainte Thérèse qui, déjà très malade, disait : « Je marche pour un missionnaire. »

Colorier l’igloo avec les sœurs et la fillette miraculée.

*
*       *

Mercredi 24 juin

DANS LES GLACES POLAIRES

LE périodique Missions fit également connaître au jeune Georges de Nantes la vie héroïque des missionnaires chez les Esquimaux. Plus tard, en 1974, notre Père fut heureux de rencontrer au Canada le Père Pierre Henry, le « plus saint des Oblats du Grand-Nord » !

« Rentré après quarante ans de mission solitaire, je lui aurais baisé les pieds s’il s’était laissé faire. »

Né le 16 décembre 1904 en Bretagne, Pierre Henry entra chez les oblats de Marie Immaculé, et fut envoyé dans les glaces polaires, en 1932 : « Mes dernières minutes au foyer, entre papa et maman, à genoux devant la cheminée, furent employées à consacrer au Sacré-Cœur les deux êtres chers qui m’avaient donné la vie. La cérémonie achevée, nous nous embrassâmes une dernière fois, puis je disparus... »

Après un an passé dans une mission esquimaude, le Père Henry demanda et obtint d’aller évangéliser, au pôle magnétique, la plus cruelle des tribus : les Netjiliks.

En partant, un confrère déjà âgé, le Père Bazin, lui dit : « Vous ne vous imaginez pas ce qui vous attend. » De fait, il passa deux ans et demi dans une complète solitude, ne se nourrissant que de poisson pourri !

À l’automne 1935, un jeune Esquimau demanda enfin à se confesser. Peu après, ce fut le tour d’un vieillard. À Noël, le Père Henry baptisa cinq adultes :

« L’événement était extraordinaire et je voulus, à cette occasion, bâtir une grande chapelle de neige pouvant contenir cent vingt-cinq personnes. »

Ce fut le berceau de la chrétienté de Pelly Bay. Les Esquimaux virent bientôt arriver une vraie cloche pour leur chapelle, cadeau du Père Victor Lelièvre !

« Depuis mon arrivée au Canada en 1932, écrivit le Père Henry, le Père Lelièvre m’a toujours suivi et encouragé... » Qui était ce Père Lelièvre ?

Chantons le cantique du Père Henry (G 37).

Colorier le Père Henry.

Jeudi 25 juin

« VIENS ET SUIS-MOI. »

VICTOR Lelièvre entendit Jésus lui dire le jour de sa première Communion, le 6 juin 1886 : « Viens et suis-moi. » Dix ans plus tard, il rejoignit les oblats de Marie Immaculée.

Nommé vicaire à la grande paroisse Saint-Sauveur de Québec, au Canada, il reçut du curé la charge d’organiser les premiers vendredis du mois qui ne réunissaient que cinquante fidèles.

Le Père Lelièvre les prêcha avec une telle ardeur que le mois suivant, au lieu des 500 personnes qu’il leur demandait de recruter, 1 826 se présentèrent !

Il organisa, le 24 juin 1908, l’inauguration du premier monument en l’honneur du Divin Cœur :

« Les hommes célèbres ont toujours une statue après leur mort. Je suis surpris que le Sacré-Cœur n’ait pas la sienne sur la place publique dans un pays si croyant. »

Le cardinal Béguin présida le triduum de prédications, d’heures saintes, ainsi que la Messe pontificale. Après quoi, des statues du Sacré-Cœur furent installées dans toute la Province : sur les places publiques, dans les maisons et les usines.

Le Père Lelièvre ne concevait pas une foi qui se cantonne à des pratiques personnelles ou strictement paroissiales. Il fallait pour Notre-Seigneur un culte public.

Chaque année, de 1914 jusqu’au Concile, il institua à Québec le reposoir pour la procession du Sacré-Cœur, situé juste devant le Parlement... et tous les membres du gouvernement canadien étaient présents.

En 1949, il décida de remplacer la procession par une nuit de prières et de confessions. Et la radio l’annonça à toute la Province !

« Trop de cadavres ambulants ! Au lieu de promener des pécheurs, nous honorerons le Sacré-Cœur avec des âmes en état de grâce. »

Le succès fut immédiat ! En 1951, des files d’attente se formèrent aux cent confessionnaux pendant vingt-quatre heures ! Cinquante mille fidèles communièrent.

Suis-je en paix avec mes parents, avec mes frères et mes sœurs ? Si je ne le suis pas, que Jésus me donne la force d’aller leur demander pardon pour mes fautes et mes torts.

Colorier le Père Lelièvre tenant son chapelet.

*
*       *

Vendredi 26 juin

CULTE PUBLIC AU CŒUR DE JÉSUS

LE Père Lelièvre devint la terreur des hommes politiques ! Gare à celui qui se moquait du Sacré-Cœur... Notre oblat le dénonçait publiquement et, aux élections suivantes, aucun catholique ne votait pour lui !

La compagnie anglo-protestante de tramway Québec Power dut accepter que les employés canadiens-français fixent un cadre du Sacré-Cœur dans chaque tramway.

Il survint même une vraie “ grève du Sacré-Cœur ” lors de l’ouverture d’une usine de chaussures. En effet, son patron, un anglo-protestant, déballa un colis mystérieux, découvrit une statue du Sacré-Cœur et s’emporta.

« C’est notre Homme à nous, déclarèrent les techniciens. Nous voulons l’avoir avec nous au travail.

– Je n’en veux pas, répondit le patron.

– S’il ne reste pas, nous partons.

– Il ne restera pas.

– Alors, nous non plus ! Bonsoir ! »

Le patron les attendit en vain une journée puis une autre. Songeant tout de même à la perte que lui causait cette grève étrange, il dit à ses employés :

« Revenez, et vous pouvez l’amener, Lui aussi...

– Nous acceptons, mais à deux conditions. Notre Sacré-Cœur restera exposé au mur de l’atelier, dans une niche, et on allumera devant Lui une lampe. Ensuite, nous venons de perdre par votre faute deux journées de travail : le salaire nous en sera payé. »

À tout cela, le protestant ne put que répondre oui.

Le Père Lelièvre faisait tant de bien par les retraites qu’il prêchait aux ouvriers de Québec que l’archevêque, Mgr Villeneuve, imposa à ses supérieurs l’ouverture d’une maison de retraite : la Maison Jésus-Ouvrier.

En trente ans, le Père Lelièvre reçut 60 000 retraitants, suscita 200 vocations religieuses et y opéra d’innombrables conversions : « Je suis venu assez mal, confia un pauvre vieillard. C’est comme si le Sacré-Cœur m’avait pris dans ses bras. »

Pour nous préparer à la Messe de dimanche, récitons chaque jour la prière en famille avec beaucoup d’attention, de recueillement et sans bouger.

Colorier une des volutes de la nuée.

*
*       *

Samedi 27 juin

L’ENNEMI SÈME SON IVRAIE

NOTRE apôtre du Sacré-Cœur était « le plus infatigable égreneur de chapelets qu’on ait connu ». Il passait presque des nuits entières à la chapelle en colloque avec Notre-Seigneur ou à réciter des rosaires.

Partageant avec le Père Pierre Henry la même ardente dévotion envers Notre-Dame de Fatima, il l’aida par ses aumônes à bâtir au pôle magnétique « une chapelle dédiée au Cœur Immaculé de Marie ». Deux autres chapelles furent par la suite construites plus loin, sous le même patronage.

En 1955, l’Arctique entier appartenait à Jésus et Marie... fruit des prières et souffrances du Père Henry !

En 1950, dans une grande partie du monde, les promesses du Divin Cœur à Porto et du Cœur Immaculé à Fatima s’accomplissaient. De nombreux pays se consacraient à ces deux Cœurs et les missions catholiques se développaient. Le Sacré-Cœur allait-il conquérir le monde par le Cœur Immaculé de Marie ?

Hélas ! les Papes ne voulaient toujours pas obéir aux demandes de Notre-Dame de Fatima et le concile Vatican II (1962-1965) enseignait une nouvelle religion qui n’était plus catholique. Le culte de l’homme y remplaçait le culte de Dieu.

Le Père Henry voyait clair : « La tolérance donne l’illusion que toutes les religions sont bonnes ; disposition d’esprit dangereuse pour la véritable Église, l’Église catholique. Le clergé lui-même est imbu de cette fausse théorie. Comment y remédier ? »

Bouleversé par cette révolution conciliaire, il écrivait en 1964 :

« Depuis un mois, je suis passé par bien des angoisses, des ténèbres, des doutes et très peu de lumière du Thabor. Jamais de ma vie je n’ai tant senti le besoin d’un guide spirituel. »

Ce guide spirituel, il le trouva en la personne de l’abbé de Nantes. Du jour où le Père Henry connut ses écrits, il recouvra son espérance en l’Église et la paix de l’âme.

Lors de leur première rencontre, en 1974, au Canada, notre Père admira « la pure sainteté de cette âme d’enfant de Bretagne, de prêtre et missionnaire français, non découragé, encore moins rallié. Mais l’effondrement de tout ce qu’il croyait et aimait était à la limite de ce qu’il pouvait souffrir ! »

En cette fête de Notre-Dame du Perpétuel Secours, récitions ses litanies (E 6).

Colorier notre Père et la basilique Saint-Pierre.

Dimanche 28 juin

L’APPEL À ROME

AU même moment, à Rome, le pape Paul VI imposait dans toute l’Église son libéralisme conciliaire, son culte de l’homme et son mépris des missions catholiques.

L’abbé de Nantes rédigea donc en 1973 un Livre d’accusation, mais surtout, il offrit sa vie et jusqu’à son salut éternel, pour la conversion du Saint-Père. Entouré de ses frères et d’amis, notre Père se rendit à Rome pour lui remettre ce livre, mais le Pape refusa de les recevoir et n’accepta même pas le livre !

De retour en France, notre Père se consacra, lui-même et ses communautés, au Sacré-Cœur, Salut du monde : « En ces jours de détresse, nous tournons nos cœurs vers Vous. Faut-il, Seigneur Jésus, que la terre tremble sur ses fondements, que l’Église soit comme en ruine et le trône de Pierre ébranlé, faut-il que nos Patries soient près de l’abîme dans un torrent de corruption ? »

« Ô divin Cœur de Jésus, ayez pitié de nous, pardonnez-nous, sanctifiez-nous. Faites de nous les soldats de votre glorieux combat, les serviteurs de vos autels, les ardents dévots et propagateurs de votre culte pour que les cœurs chrétiens se tournent vers Vous enfin ! » (notre Père, 1973)

Colorier les frères et les amis.

Lundi 29 juin

LA CRC AU SERVICE DU SACRÉ-CŒUR...

L’APOSTASIE continuait de régner sur le monde et dans l’Église. Mais l’abbé de Nantes restait « sûr de la restauration de l’Église, aussi sûr que Jeanne d’Arc était sûre de la libération de la France ».

Notre Père décida de s’entourer d’une petite troupe d’ardents catholiques désireux de participer à la reconstruction d’une société catholique et il fonda la “ Phalange ”. Il élabora alors une doctrine totale dont Les 150 Points forment la synthèse.

En 1978, le Sacré-Cœur de Jésus vint au secours de l’Église et lui donna un Pape docile aux volontés de Notre-Dame de Fatima : Jean-Paul Ier. Mais le “ diable était au Vatican ”, et le “ Pape du sourire ” qui ramenait l’Église à la foi fut très certainement empoisonné.

Sans se décourager, notre Père rappela, en 1980, à nos amis, la vocation unique de la Contre-Réforme dans l’Église : « Notre CRC et notre Phalange sont le signe de magnifique avenir. Donc toute notre existence, comblée de dons de Dieu, sans mérites éclatants de notre part, doit suffire à nourrir et embraser votre foi, votre espérance et votre charité. Confiance, courage ! Jésus et Marie ont vaincu le monde et leur triomphe universel est proche.

Prions pour la glorification de notre Père.

Colorier le pape Jean-Paul Ier au Ciel.

Mardi 30 juin

... ET DU CŒUR IMMACULÉ

QUAND en 1983, la Russie communiste était prête à envahir nos pays d’Occident, notre Père engagea une Croisade de prières pour conjurer le péril : consécration au Sacré-Cœur et au Cœur Immaculé, récitation du chapelet et pratique des premiers samedis du mois.

Or, le 13 mai 1984, en Russie, une formidable explosion, suivie de cinq jours d’incendie, ravagea la base navale et l’arsenal de Severomorsk, détruisant à quatre-vingts pour cent les deux mille missiles qui s’y trouvaient entreposés.

Notre Père affirma : « L’invasion russe, pour moi, a été détournée par le chapelet de vos enfants. »

Malheureusement, nos pays ne revinrent pas à Jésus et Marie pour autant. Et le Pape continua à s’opposer aux volontés de la Vierge de Fatima.

Toutefois, les promesses du Ciel s’accompliront. Quand le Saint-Père obéira aux demandes de Notre-Dame et lui consacrera la Russie, le monde connaîtra un temps de paix.

« Et la Vierge sera aimée, honorée, glorifiée, sanctifiée dans le monde entier, ayant arraché toute l’humanité au démon et à ceux qui la tiennent esclave du démon. Tout sera assujetti à la puissance du Christ par le doux rayonnement du Cœur de Marie. »

Participons à cet ultime combat entre Satan et l’Immaculée. Comment ? Par notre obéissance aux volontés de Notre-Dame de Fatima, dans le prolongement du culte intérieur que le Sacré-Cœur a demandé à mère Marie du Divin Cœur.

Alors s’accompliront par l’Immaculée les promesses du Sacré-Cœur : « La sanctification du peuple chrétien attiédi, le retour des hérétiques et des schismatiques au sein de l’Église, en même temps que la conversion des peuples lointains. »

Demandons à Jésus et Marie d’en hâter l’heure, en récitant cette prière composée par frère Bruno :

« Donnez-nous, ô Jésus, de répandre dans le monde le culte intérieur de votre Divin Cœur et de briser notre volonté propre pour n’avoir plus qu’une volonté de conformité avec Vous, en politique comme en religion, par la colonisation et la mission. Ainsi, ô Marie, nous serons de dociles instruments de votre Cœur Immaculé pour conduire les âmes, toutes les âmes dans la famille des Personnes divines, auprès de Vous. »

Colorier l’Immaculée et la banderole : « À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. »