Il est ressuscité !

N° 243 – Mai 2023

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


Miette exégétique

« Jésus prit résolument le chemin de Jérusalem »

AU terme de la vie publique de Notre-Seigneur,  saint Matthieu, saint Marc et saint Luc racontent sa dernière montée à Jérusalem, où il est acclamé triomphalement par la foule comme le Messie, cinq jours avant de mourir sur la Croix. Les trois synoptiques, après le récit de ce triomphe des Rameaux, racontent comment Jésus s’est imposé en Maître à Jérusalem, siégeant dans le Temple, enseignant souverainement, confondant tous ses ennemis, grands prêtres sadducéens, scribes et pharisiens. Les uns après les autres viennent essayer de le prendre en défaut, afin de trouver un motif pour le condamner. Devant la foule, Notre-Seigneur les réduit au silence avec des reparties d’une sagesse plus que géniale, divine et Il les maudit ouvertement à cause de leurs vices. Puis, devant ses disciples, il prophétise la ruine de Jérusalem infidèle, et tout l’avenir de l’Église, dans son “ discours eschatologique ” (Mt 21-25 ; Mc 11-13 ; Lc 19, 28-21, 38).

Frère Bruno, à la suite d’Annie Jaubert, a démontré que la Cène et l’arrestation ont eu lieu le Mardi saint au soir, et non le Jeudi saint. Après son entrée triomphale le dimanche, Notre-Seigneur n’a donc voulu être libre que pendant deux jours, Lundi et Mardi saints. Saint Marc en a conservé le souvenir, puisqu’il raconte tout le ministère de Jésus dans la Ville sainte en deux jours, et même en regroupant tous les discours et controverses le Mardi saint. C’est ce même jour que les disciples devaient aller préparer la salle pour la Pâque, tandis que déjà Judas organisait sa trahison avec les grands prêtres.

Tout le ministère de Jésus à Jérusalem que racontent les synoptiques a-t-il pu se dérouler pendant ces deux jours ? Cela paraît peu probable. Saint Luc, dans son récit, décrit une période plus longue : « Il était journellement à enseigner dans le Temple » (19, 47). Pour introduire les controverses, il écrit : « Il advint, un jour [sans plus de précisions] qu’il enseignait le peuple dans le Temple... » (20, 1). Et il conclut son récit : « Pendant le jour, il était dans le Temple à enseigner ; mais la nuit, il s’en allait la passer en plein air sur le mont dit des Oliviers. Et dès l’aurore, tout le peuple venait à lui dans le Temple pour l’écouter. » (21, 37-38)

Enfin, chez les synoptiques, ces récits qui suivent le triomphe des Rameaux, ont lieu avant l’onction à Béthanie, qui selon saint Jean, est l’ouverture de la Semaine sainte, « six jours avant la Pâque ».

Mais alors, quand ces événements ont-ils eu lieu ?

« JÉSUS ENSEIGNAIT DANS LE TEMPLE. »

Selon saint Jean, Notre-Seigneur est monté à plusieurs reprises à Jérusalem. D’abord pour la Pâque, en avril de l’an 29 (chap. 2 et 3), avec des « disciples ». Pour la fête de la Pentecôte (juin 29, chap. 5), notre Père pensait qu’Il était monté seul, avec tout au plus un petit groupe de fidèles, dont saint Jean qui témoigne des événements. Jésus semble encore peu connu de la foule, il n’est pas dit dans ce chapitre qu’il enseignait dans le Temple. Mais ses adversaires, eux, l’ont bien identifié : ils lui reprochent d’avoir “ travaillé ” – en guérissant miraculeusement un paralytique ! – le jour du Sabbat. Notre-Seigneur leur adresse un long discours, sublime, pour témoigner de son autorité divine sur les préceptes de la Loi.

Plus tard, pour la fête des Tabernacles (octobre 29) ; saint Jean raconte dans son chapitre 7e que Jésus enseigne en Maître dans le Temple et attaque, bataille contre les chefs du peuple qui cherchent à le tuer. À chaque parole de Notre-Seigneur, la foule est partagée, mais la meilleure part est séduite, conquise, au point que les grands prêtres ne parviennent pas à le faire arrêter.

Après la fête, Il reste à Jérusalem et continue d’enseigner. Le conflit s’intensifie : saint Jean raconte de dures controverses où Notre-Seigneur dénonce le péché et l’esclavage à Satan de ses ennemis qui tournent en mal toutes ses sublimes paroles afin de trouver un prétexte pour le tuer. Leur mauvais esprit Lui permet de pousser plus loin la révélation de sa Vérité, jusqu’à son sommet : « Avant qu’Abraham fut, je suis. » (Jn 8, 58), et plus tard : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10, 30). À ce paroxysme, ils en viennent à vouloir le lapider en public, mais Jésus leur échappe. Il semble bien qu’il soit seul en ces circonstances, sans disciples pour l’entourer, sans ses Apôtres, à l’exception de Jean l’Évangéliste, qui ne raconte ensuite plus qu’une confrontation entre son Maître et les Juifs, avant le procès de la Passion. C’est à l’occasion de la fête de la Dédicace, en décembre 29, mais très vite les ennemis de Jésus tentent de le mettre à mort.

Dans ce récit « du plus grand Procès de l’histoire », les controverses que rapportent saint Matthieu, saint Marc et saint Luc semblent correspondre au récit (chap. 7) de la fête des Tabernacles : “ l’atmosphère ” y est similaire. Enseignement de Jésus dans le Temple, controverse publique avec « les Juifs » qui veulent le saisir pour le tuer, mais qui n’y parviennent pas.

Par exemple en Marc 12, 12 nous lisons : « Ils cherchaient à l’arrêter, mais ils eurent peur de la foule [...]. Et le laissant ils s’en allèrent. » Et en Jean 7, 30 : « Ils cherchaient à le saisir, mais personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue. »

Ou bien en Matthieu 22, 46 : « Nul ne fut capable de lui répondre un mot. Et à partir de ce jour, personne n’osa plus l’interroger. » Le fait était si flagrant que la foule s’en étonnait, selon saint Jean : « Des gens de Jérusalem disaient :  N’est-ce pas lui qu’ils cherchent à tuer ? Et le voilà qui parle ouvertement sans qu’ils ne lui disent rien ! ” » (Jn 7, 25-26)

Enfin, le verset de Luc 21, 37-38 que nous avons vu : « Pendant le jour, il était dans le Temple à enseigner mais la nuit... » correspond presque littéralement à Jean 8, 1-2 : « Quant à Jésus, il alla au mont des Oliviers. Mais dès l’aurore, de nouveau il fut là dans le Temple, et tout le peuple venait à lui, et s’étant assis il les enseignait. »

Ainsi, le groupe des Apôtres, qui témoignent de ces faits (saint Matthieu directement, saint Pierre par saint Marc son secrétaire), aurait accompagné Notre-Seigneur qui quittait la Galilée pour la Judée (selon Mc 10, 1), pour monter en premier lieu à Jérusalem pour cette fête des Tabernacles (selon Jn 7, 9-10 et Lc 9, 51). Puis, quand l’atmosphère se détériora trop, Jésus continua seul à affronter ses ennemis dans la Ville sainte (à partir de Jn 8, 12).

Cela explique que selon saint Jean (18, 2), Judas connaissait le Jardin des Oliviers « parce que bien des fois Jésus et ses disciples s’y étaient réunis. » C’est donc que les Apôtres ont déjà accompagné leur Maître à Jérusalem, au moins quelques jours, avant de monter pour la dernière fois.

En revanche, le discours eschatologique semble bien à sa place le Mardi saint, tel que le raconte saint Marc, comme frère Bruno l’a écrit (Il est ressuscité no 140, juin 2014, p. 24). Ce sont des révélations, presque des confidences adressées aux Apôtres pour annoncer le châtiment et les persécutions à venir, comme Jésus l’a fait le soir même, lors de son dernier repas.

DES TÉMOIGNAGES DIFFÉRENTS...

Une question se pose : pourquoi une telle différence entre les récits du ministère de Notre-Seigneur à Jérusalem selon saint Jean, et selon les synoptiques ?

Avant tout parce qu’ils n’ont pas été témoins des mêmes événements, explique notre Père. Seul saint Jean, parmi les Apôtres, était le témoin privilégié et muet de tous les durs affrontements de Jésus à Jérusalem. Lui seul accompagnait le Maître à chacune de ses montées, sans doute à cause de sa connaissance du milieu, que manifeste son Évangile. Son récit révèle tous les témoignages que Notre-Seigneur a donnés de sa divinité, jusqu’à la mort, dans la Ville sainte, repaire de tous les intellectuels et “ théologiens ” du temps.

Le groupe des Apôtres, dont le témoignage est transmis par saint Matthieu et saint Marc, est tout de même monté avec Jésus en des circonstances particulières. Au moins pour la Pâque de l’an 30, celle du sacrifice de Notre-Seigneur, et, comme nous l’avons vu, pour la fête des Tabernacles de l’an 29. Mais pour ces mêmes périodes le récit du quatrième évangile diffère encore de celui des synoptiques. Saint Jean a retenu des paroles plus profondes, qui révèlent le mystère du Verbe de Dieu incarné, et le drame du refus de sa Royauté par les Juifs. Si saint Jean se distingue ainsi, ce peut être à cause de sa piété, de son Intelligence des événements sur le moment, ce pourquoi Jésus l’aimait particulièrement, mais surtout parce qu’il fut à l’école de la Vierge Marie, le Tabernacle de l’Esprit-Saint, qui « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son Cœur », et lui a tout expliqué (démonstration de frère Bruno dans Bible, archéologie, histoire, t. 2, p. 63-64).

... MAIS COMPLÉMENTAIRES.

Maintenant, pourquoi saint Matthieu, saint Marc et saint Luc ont-ils regroupé tout ce qu’ils savaient du ministère du Christ à Jérusalem à la fin de leur récit de sa vie publique ?

La réponse générale est donnée par frère Bruno : « Dans les synoptiques, la vie publique du Christ dure un an. Elle se déroule en Galilée et s’achève par une seule montée de Jésus à Jérusalem, celle de la Pâque de l’an 30, et sa mort sur la Croix vendredi 7 avril où il offre le Saint Sacrifice, prix de notre salut. » (Il est ressuscité, no 133, nov. 2013, p. 20) Plan très simple, compréhensible par n’importe quel lecteur, qui révèle une Vérité plus profonde et plus importante que la succession chronologique des événements.

En effet, Notre-Seigneur lui-même a voulu cette dernière montée comme l’aboutissement de sa manifestation messianique, et de son œuvre de Fils de Dieu Sauveur : « Il ne convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem. » (Lc 13, 33) C’est le jour des Rameaux, dans la Ville sainte, qu’Il va se manifester en toute évidence comme le Messie, exacerber la haine des chefs du peuple, puis offrir sa vie en expiation sur la Croix, et ressusciter le troisième jour. C’est sa hantise, pourrait-on dire : « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé ! Je dois être baptisé d’un baptême, et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit consommé ! » (Lc 12, 49-50). C’est ce pourquoi Il monte à Jérusalem ; toutes ses montées successives ne servent qu’à préparer la dernière. Les synoptiques ont davantage mis en valeur ce fait en écartant les péripéties d’autres montées dans la Cité sainte, chacun à sa manière.

Saint Matthieu a écrit le premier, peut-être même avant l’an 35. Son évangile était la référence de l’Église primitive, comme frère Bruno l’a démontré (Pour servir de (nouvelle) introduction au Nouveau Testament, Bible, archéologie, histoire, t. 1, p. 110). Plus qu’une histoire, il écrit un texte sacré, presque liturgique, comme l’était la Loi ancienne. Son témoignage est religieux, destiné à mettre le lecteur en face du mystère qui a d’abord subjugué l’auteur lui-même : la Personne de Jésus, Fils de Dieu fait homme. Dans ce but, le récit est dépouillé de tout l’accessoire, l’anecdotique, jusqu’à la chronologie qui n’est qu’un critère secondaire dans le plan de saint Matthieu. Dans cette optique, on comprend bien qu’il ait voulu réunir au terme de son récit, à Jérusalem, tout ce qui avait trait à la manifestation messianique, par exemple la condamnation et l’anathème jeté sur les pharisiens. Ce qui était bien dans le rôle du Messie tel qu’il était annoncé : par Jean-Baptiste d’abord « il a la pelle à vanner dans sa main, et il nettoiera son aire... » (Mt 3, 12). Puis par Lui-même : « Tout plant que n’a point planté mon Père céleste sera arraché. » (Mt 15, 13) (cf. Introduction au commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, par frère Matthieu de Saint-Joseph, à paraître).

Saint Marc, quant à lui, transmet les « mémoires et récits » de saint Pierre, témoignage incomparable, mais sans composition particulière semble-t-il. On peut envisager une raison secondaire pour conserver ce même schéma, d’une seule montée de Galilée en Judée : saint Pierre s’adressait à des chrétiens de toutes origines qui entendaient régulièrement dans leurs réunions le récit de la vie de Jésus selon ce plan, comme l’a fait saint Matthieu. Saint Marc, écrivant dix ans après lui, aura voulu conserver le plan général, connu de tous, d’une seule montée à Jérusalem. C’est encore ce que fera saint Luc ; seul saint Jean, avec sa liberté et son autorité de Disciple que Jésus aimait, pourra préciser ce récit.

Venons-en à saint Luc, qui transmet le fruit de son enquête auprès des « témoins oculaires et serviteurs de la Parole » (Lc 1, 2-3). Comme frère Bruno l’a montré (Il est ressuscité no 136, fév. 2014, p. 24), c’est surtout auprès du Disciple que Jésus aimait que Luc s’est informé exactement : il en a les mots, il en a l’esprit, et certains détails de son récit, qui lui sont propres (notamment pour la Transfiguration et l’Agonie), n’ont pu être connus que par l’apôtre Jean.

Saint Luc connaissait donc certainement, avec précision, le récit du ministère de Jésus à Jérusalem. S’il n’en parle pas ouvertement avant la dernière montée, c’est parce que comme saint Matthieu, peut-être avec plus d’insistance encore, il veut montrer que c’est à Jérusalem, au terme de son ministère, que Notre-Seigneur va accomplir toute son œuvre. Au point d’omettre délibérément, explique frère Bruno, des repères géographiques qui pourraient détourner le lecteur de cette grande résolution du Cœur de Jésus.

Nous l’avons vu, il a tout de même voulu montrer que Notre-Seigneur s’est manifesté longuement et en toute clarté à Jérusalem, en racontant après le dimanche des Rameaux une longue prédication, qui dépasse les deux jours des Lundi et Mardi saints : « Il était journellement à enseigner dans le Temple » (19, 47).

Mais il y a plus : le récit de saint Luc nous fait comprendre comment se sont déroulés les six derniers mois de la vie publique de Jésus, ce qu’on appelle la “ période judéenne ”. En effet, après l’échec de la prédication en Galilée et les premières annonces de la Passion, saint Luc écrit : « Il advint, comme s’accomplissait le temps où il devait être enlevé, que Jésus prit résolument le chemin de Jérusalem. » Dès lors, l’Évangéliste nous montre Jésus s’acheminant vers la cité sainte, tout au long de ses chapitres 10 à 19, en répétant qu’Il est en route (13, 22 ; 17, 11 et 18, 31), jusqu’à l’arrivée au jour des Rameaux. Il ne s’agit pas d’un seul voyage, explique notre Père, qui se faisait en quelques jours, mais d’une attitude, d’une résolution du Cœur de Jésus qui est désormais tout tourné vers le Sacrifice qu’il va offrir sur la Croix à Jérusalem, et qui, dans ce but, affronte ses ennemis. Il va les provoquer chez eux en témoignant que leurs œuvres sont mauvaises, pour qu’enfin ils le mettent à mort : c’est ce que raconte saint Jean dans ses chapitres 7 à 10. Quand il n’était pas à Jérusalem, Notre-Seigneur allait et venait sans cesse, pour échapper aux menaces de ses ennemis, en Judée et au-delà du Jourdain (Mc 10, 1), retournant parfois même en Galilée (Lc 17, 11).

Pour cette même période, la composition du récit de saint Matthieu nous fait comprendre qu’à partir de ce moment-là, Notre-Seigneur s’est attelé à accomplir son “ labeur ” messianique, pour notre Rédemption : il fonde et instruit son Église, il condamne terriblement ses ennemis, et offre le Sacrifice qui mérite la venue de la grâce en ce monde. Saint Marc quant à lui, insiste sur les annonces de la Passion et les avertissements aux disciples. Et saint Jean, remarquait notre Père, nous rapporte pour cette période un enseignement nouveau : Jésus commence à dire qu’il remonte vers son Père (7, 33 ; 8, 21). C’est sa glorification qui commence : Il va être élevé sur la Croix, et ressusciter pour retourner dans le sein de son Père. Les évangélistes, chacun à leur manière témoignent d’une nouvelle attitude, d’une nouvelle disposition de Notre-Seigneur, que saint Luc met davantage en lumière par son verset introductif (9, 51).

Dans ces chapitres 10 à 19 de saint Luc, qui fait un récit chronologique, on peut trouver des indices du passage de Jésus dans la Ville sainte, à commencer par les indications selon lesquelles il est en route, qui peuvent témoigner de plusieurs montées. Il y a aussi l’apostrophe à Jérusalem, qui est donnée sans préambule dans le récit de saint Luc (13, 34-35) : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants [...]. Oui je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu’à ce qu’arrive le jour où vous direz :  Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ” ». Prise au sens littéral, la phrase « vous ne me verrez plus » pourrait situer cet événement lors de la fête de la Dédicace, dernier passage connu de Notre-Seigneur à Jérusalem avant le dimanche des Rameaux, où la foule l’acclamera en disant “ Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ”.

Ces indices peuvent nous aider à harmoniser les récits de saint Jean et de saint Luc, afin de retracer autant que possible l’histoire de Notre-Seigneur, et le contempler, l’aimer dans le Cœur Immaculé de notre Mère du Ciel, à l’école de notre Père, ce que nous tâcherons de faire au camp de la Phalange, si Dieu le Veult !

frère Joseph Sarto du Christ Roi.