Il est ressuscité !

N° 243 – Mai 2023

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


LA LIGUE

La Ligue

Entrer dans la vie

LE 23 avril, dimanche du Bon Pasteur, nous fêtions nos prieurs ; nous fêtions aussi saint Georges, patron de notre fondateur ; nous fêtions enfin trois de ses filles au jour de leur profession perpétuelle, jour de noces... et d’affluence maximale dans notre maison-mère, trop étroite pour accueillir tous ses enfants !

Frère Bruno acheva ainsi son sermon de la grand-messe : « Mes bien chères petites sœurs Marie-­Espérance des Martyrs, Alix des Saintes Plaies, Blandine de Marie-Reine, chanter les litanies des saints, pendant que vous étiez sous le drap mortuaire, était extraordinaire. Parce que c’était manifester que vous entriez dans la vie, comme disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus au moment de rendre son âme à Dieu. Mais vous, mes sœurs, par vos vœux perpétuels, dès aujourd’hui, vous entrez dans la vie, la vraie. La preuve, c’est que ces litanies nous mettent en relation directe avec les habitants du Ciel, le monde des vivants que nous aspirons à rejoindre. »

La veille, déjà, leurs petits frères Luc du Cœur de Marie et Guy de la Miséricorde les avaient précédées, affirmant leur volonté de mourir définitivement au monde pour vivre ressuscités avec le Christ.

Le programme de cette vie nouvelle est tout entier contenu dans le Pater, dont l’abbé de Nantes nous a recommandé de faire notre « prière répétée » (Règle provisoire des Petits frères du Sacré-Cœur, art. 9). Frère Bruno nous le commenta durant ces deux jours. Quelle profusion de richesses ! Chacune de ces demandes enseignées par Notre-Seigneur fait appel à l’un des sept dons du Saint-Esprit ; à chacune, aussi, correspond si étroitement l’une des invocations de l’Ave Maria que ces deux prières sont inséparables. Aussi inséparables que Jésus et Marie, notre modèle unique. Nous trouvons ainsi dans le Notre Père la source de tous nos amours, l’alacrité dans tous nos soucis, nos labeurs, nos combats et le secours dans toutes nos difficultés, afin de persévérer dans la fidélité à nos vœux, jusqu’au « retour du Seigneur qui ne saurait tarder » (ibid., art. 1).

S’adressant plus spécialement aux trois sœurs professes, dimanche, notre frère prieur rassembla en un bouquet odoriférant les grâces, vertus et dons du Saint-Esprit qui éclosent dans leur cœur au jour de leurs vœux et s’épanouiront tout au long de leur vie religieuse. Ce sermon défie le résumé... Heureusement qu’il est publié sur la VOD ! N’en retenons qu’une réflexion, qui devrait suffire à convaincre de nombreuses âmes de les imiter :

« Mes bien chères sœurs, vos vœux perpétuels vous placent perpétuellement sous cette autorité royale de votre Mère, car vous êtes filles de l’Immaculée. Vous avez donc part à ses privilèges, objets de notre dévotion réparatrice, tellement outragés aujourd’hui » : virginité perpétuelle à sa ressemblance, maternité auprès de ses enfants, pour les défendre contre les éducateurs impies qui ne cessent de semer dans leurs cœurs indifférence, mépris ou même haine à l’égard de cette Mère Immaculée, en leur inculquant, au contraire, un culte fervent pour ses saintes images.

Enfin, avant de clore ces réjouissances et de reprendre le cours des jours ordinaires semés de tentations et de croix, frère Bruno nous livra un secret pour demeurer perpétuellement fidèles à notre vocation. Il s’agit de faire nôtre la « décision irrévocable » que prit notre Père en la fête du Cœur Immaculé de Marie, 22 août 1997, « décision innocente et douce comme la colombe, mais dure et tranchante comme l’épée du Seigneur des seigneurs et Roi des rois ». Pour s’assurer que nos trois sœurs ne l’oublient pas, frère Bruno l’avait fait inscrire sur leur image-­souvenir de profession perpétuelle : « Placer dorénavant la Sainte Vierge Marie absolument au-dessus de toutes nos affections de cœur, de toutes nos convictions et pensées, de toutes nos œuvres extérieures et de tous nos désirs. Ainsi je déménage... chez la Sainte Vierge. »

Dès lors, il était facile d’achever le commentaire du Pater et de l’Ave Maria, pour y puiser la force de pardonner pour être nous-mêmes pardonnés, pauvres pécheurs que nous sommes, et la crainte filiale qui nous préservera de succomber à la tentation, de moment en moment et jusqu’à l’heure de notre mort, ou plutôt de notre entrée dans la vie.

PREMIER SAMEDI DU MOIS DE MARIE

À la faveur des vacances, c’est à Magé que les retraitants furent les plus nombreux, ces 6 et 7 mai. Quant à la maison Saint-Joseph, elle complétera ses effectifs le 13 mai avec des journées flamandes.

La loi sur l’euthanasie que prépare la République remet l’heure de notre mort au centre de nos préoccupations. Les enseignements de nos deux jours de session répondirent à cette angoisse. Frère Bruno, au fil de ses sermons et oraisons, raconta la Résurrection de Notre-Seigneur – principe de la nôtre – et la suite de ses apparitions aux disciples. Ce récit très vivant nous donnait un avant-goût du prochain camp de la Phalange, du 16 au 27 août, qui sera consacré à l’étude des Évangiles. Il est encore temps pour vous y inscrire !

MYSTÈRES GLORIEUX DE NOTRE-DAME DU ROSAIRE.

Nos amis visionnèrent aussi les dernières conférences de la retraite d’automne sur la Vie de la Très Sainte Vierge (S 174). Celle sur l’Assomption, fut un ravissement ! Au terme de sa vie terrestre, après sa mystérieuse Dormition, la Vierge Marie est montée au Ciel, en son corps et son âme, se jeter dans les bras de son Fils pour l’éternité. Ce dogme, infailliblement défini par Pie XII et attesté par un écrit apocryphe rédigé par un contemporain des Apôtres, le Transitus Mariæ, nous révèle que le Ciel est un lieu, où sont déjà deux êtres, Jésus et Marie, avec leurs corps !

L’Assomption de la Très Sainte Vierge, créature d’ores et déjà toute divinisée, annonce notre propre divinisation. Car au Ciel, Marie ne jouit pas seule de son bonheur avec Jésus, mais elle n’a de cesse qu’elle y ait attiré tous ses autres enfants. Quelle lumière jetée sur “ la fin de vie ” !

RETOUR SUR LA TERRE.

Très discrète dans l’Évangile, la Vierge Marie est de plus en plus mise en avant par Dieu depuis deux mille ans. Elle est apparue une première fois à Patmos, enfantant dans la peine les générations de chrétiens. Mais c’est surtout par ses apparitions du dix-neuvième siècle que Notre-Dame nous a dévoilé son mystère, en même temps qu’elle nous rappelait concrètement, de plus en plus souvent et avec une insistance croissante à mesure que les temps devenaient plus mauvais, les moyens de sauver nos âmes. Cette révélation culmine à Fatima, où nous apprenons que Dieu veut donner à sa Mère le rôle principal, établir dans le monde la dévotion à son Cœur Immaculé. Notre Mère du Ciel est triste à cause de nos péchés et de tant d’âmes qui vont en enfer. Mais par la pratique des cinq premiers samedis du mois, nous pouvons la consoler, réparer tant d’offenses, sauver les âmes et devenir nous-mêmes les chéris du Bon Dieu !

Finalement, lorsque les âmes passent de la terre au Ciel, Marie les attend sur leur chemin, pour les solliciter une ultime fois de lui ouvrir leur cœur.

LE COMBAT DES DERNIERS TEMPS.

Notre-Dame ne veut pas seulement sauver les âmes individuelles. C’est le monde entier qu’elle veut reconquérir sur l’enfer. La conclusion de la retraite expose la grande stratégie de l’Immaculée.

Le Bon Dieu a créé la Vierge Marie pour sa gloire : sa tête est couronnée d’étoiles. Il l’a aussi créée pour notre salut : de son pied, elle écrase la tête du serpent. Voilà qui décontenance tous ceux qui ne veulent considérer que la petitesse de sa condition terrestre !

Le message de Fatima nous révèle que nous sommes parvenus aux derniers temps, au combat décisif entre la Vierge Marie et Satan. Notre-Dame nous y prescrit de puissants remèdes pour le salut de nos âmes : le chapelet, le scapulaire, la dévotion réparatrice, garantis par le plus grand miracle de l’histoire, la chute du soleil du 13 octobre 1917 et la plus grandiose théophanie, à Tuy, le 13 juin 1929.

Mais la Sainte Vierge ne se cantonne pas à la mystique. Elle entre dans nos combats temporels, en chef de guerre, demandant la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé et promettant son salut. Aux libéraux qui rêvaient d’un armistice et d’une réconciliation universelle, elle annonce sa victoire sur l’enfer et prépare déjà la récompense de ses enfants valeureux qui l’entoureront au grand jour de son couronnement !

ACTUALITÉS : « TA PENSÉE DE LA MORT. »

Bien renseignés sur le plan de bataille de Notre-Dame et assurés de son triomphe, nos amis écoutèrent dimanche après-midi frère Bruno leur dévoiler la stratégie inverse de Satan pour la perte des âmes.

Notre frère prieur commença par rappeler quelques principes élémentaires, pour que nous ne nous égarions pas dans de faux débats. Tout le monde parle ainsi de “ fin de vie ”. Mais ce qui importe et dont personne ne parle, pas même nos évêques, hélas ! c’est ce qui se passe après. La foi catholique seule explique la mort et les souffrances qui l’accompagnent : elle n’est qu’un passage vers le Ciel ou vers l’enfer, pour l’éternité. Tragique alternative ! Il s’agit donc de vivre et de mourir de manière à sauver son âme de l’enfer.

Deuxièmement, seule l’Église a l’autorité et même la science pour se prononcer en dernier recours sur les questions morales très difficiles posées par les progrès de la médecine, en particulier à propos des derniers moments de la vie terrestre. Or la République a usurpé cette autorité et légifère dans ce domaine religieux, alors même que son rejet haineux de Dieu et de l’Église la rend aveugle ! Voilà le salut des âmes livré de façon sacrilège à la discussion démocratique...

Troisièmement, il est une force diaboliquement lucide, en revanche, qui met en œuvre implacablement son plan, depuis des décennies, pour imposer l’euthanasie à notre pays : c’est la franc-maçonnerie.

Cela bien rappelé, frère Bruno retraça l’histoire du débat sur la “ fin de vie ”, expliquant les réalités qui se cachent derrière les sigles et les euphémismes juridico-médicaux, dénonçant des magouilles énormes telles que seule la démocratie les rend possibles, désignant et caractérisant les principaux acteurs de ce vaste complot maçonnique : l’ignoble Henri Caillavet, fondateur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), son émule Jean-Luc Romero, l’ambigu Jean Leonetti... Avec une détermination infernale, ces puissances occultes ont habilement exploité des cas médicaux hors du commun, transformant ces épreuves dramatiques en campagnes médiatiques. Telles furent les affaires Vincent Humbert (2003), Chantal Sébire (2008) et Vincent Lambert (2013). Cette propagande massive parvint à faire évoluer peu à peu l’opinion et la législation. L’euthanasie, qui est un crime, est devenue un “ problème ”, en attendant d’être légalement reconnue comme une solution. Pire : par une effarante inversion de la morale, le parti des assassins est parvenu à se draper dans la vertu, arguant de la compassion, contre un système médical déshumanisé ! Et voilà comment la République maçonnique et essentiellement antichrist offre aux âmes sur le point de paraître devant Dieu l’ultime tentation que constitue l’euthanasie, pour leur fermer les portes du Ciel et les conduire légalement, en douceur, sans souffrance et en toute inconscience, dans les voies larges de l’enfer.

Au terme de cette démonstration très documentée, frère Bruno conclut : « Vouloir rassembler une majorité pour empêcher la légalisation de l’euthanasie ou toute autre forme de mort assistée est non seulement illusoire, mais c’est une faute. Car accepter de participer à une discussion démocratique sur un pareil sujet au nom de sa seule conscience personnelle est déjà faire le jeu de Satan. »

La seule chose à faire serait de renverser la République. Non pas seulement parce qu’elle fait régner l’anarchie et qu’elle vole les Français, mais parce qu’elle est un obstacle, un adversaire acharné du salut de leurs âmes, qu’elle tue aujourd’hui nos enfants dans le sein de leur mère, qu’elle tue leur innocence dans nos écoles et que demain elle tuera nos vieillards, leur interdisant de réaliser leur vocation particulière de malades, vocation d’immolation, par amour.

OPÉRATION MARIALE SPECIALE.

S’il n’est malheureusement pas en notre pouvoir d’en finir avec la République, Notre-Dame de Fatima nous a en revanche révélé le moyen de sauver de l’enfer les âmes des pauvres pécheurs : la dévotion réparatrice à son Cœur Immaculé. Tel est l’enjeu stratégique de notre “ Opération mariale spéciale ” dont voici le rapport du dernier succès :

Mon frère,

Il s’est passé un grand miracle aujourd’hui dans notre paroisse : le curé établit la dévotion réparatrice des premiers samedis ! Nous étions à la première messe ce matin, en compagnie d’une cinquantaine de paroissiens.

La statue de Notre-Dame de Fatima était placée au pied de l’autel pendant toute la durée de la messe et du chapelet et la couleur était annoncée : « Nous sommes ici ce matin parce que Notre-Dame a demandé à sœur Lucie, quelque temps après les apparitions de Fatima, de pratiquer les premiers samedis. »

Nous n’y sommes pour rien, ma première demande ayant été refusée. Mais quand on sort la Sainte Vierge par la porte, elle rentre par la fenêtre ! Une petite dame de la paroisse a refait la demande. Et il faut croire que le cœur de notre curé s’est ouvert, par l’action conjuguée des opérations mariales spéciales !

Vous auriez aimé le sermon qui a expliqué comment la Sainte Vierge était puissante – « Jésus n’a pas fait tourner le soleil lorsqu’il était sur terre ! » – et que nous devions faire passer toutes nos prières par Elle.

Serait-il possible de récupérer demain d’autres livrets de dévotion réparatrice que nous pourrions distribuer désormais à tous ces paroissiens ?

M. G.

Voilà qui nous encourage tous dans nos efforts respectifs. Les Saints Cœurs de Jésus et de Marie se laissent toucher !

frère Guy de la Miséricorde.