Il est ressuscité !
N° 264 – Mars 2025
Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard
LA LIGUE
Psychodrames divins
AU fil des petites retraites d’enfants aux quatre coins de France, mais aussi lors des premiers samedis du mois dans les ermitages, nous méditons Le Secret de Paray-le-Monial (S 86, sept. 1985). Or, ce mois-ci, notre Père nous a exposé comment Notre-Seigneur s’était plu à faire passer sainte Marguerite-Marie par de multiples psychodrames, c’est-à-dire qu’Il plongea sa confidente dans des situations conflictuelles soigneusement “ mises en scène ” : afin de l’attirer vers une plus grande sainteté, puis pour représenter le mystère de la Rédemption et sauver ses sœurs, enfin pour authentifier la vérité de ses révélations par une soumission héroïque aux volontés de ses supérieures, même contraires à ses inspirations divines.
Nous comprenons ainsi que l’Église – et particulièrement notre CRC – est plongée à son tour dans un vaste psychodrame, celui de la grande apostasie. L’exemple de sainte Marguerite-Marie nous renseigne sur ce que Jésus et Marie attendent de nous : sans épiloguer sur les injustices que nous pouvons subir, nous appliquer à répondre avec plus de fidélité aux demandes de Notre-Dame de Fatima et prier beaucoup pour le Saint-Père. Frère Bruno ne se lasse pas de nous inciter à pratiquer assidûment la dévotion réparatrice des premiers samedis, sans attendre que la recommandation en vienne de Rome. Sans quoi, la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie accomplie le 25 mars 2022 demeurera lettre morte. Au contraire, par notre ferveur réparatrice, nous lui ferons porter du fruit, nous hâterons le triomphe de Notre-Dame !
La vénérable sœur Lucie, dont la mission prolongea au vingtième siècle celle de sainte Marguerite-Marie, demeura elle aussi rigoureusement soumise à ses supérieurs ecclésiastiques, quoique navrée de leur endurcissement. Ces derniers mois, frère Bruno médite spécialement un psychodrame qu’elle endura à la fin de sa vie : alors que ses supérieurs lui interdisaient de propager les volontés du Ciel, voici qu’en 1985, ils lui ordonnèrent soudain d’écrire non pas les demandes de Notre-Dame, mais son interprétation personnelle du message ! Sœur Lucie obéit malgré ses réticences et cela nous vaut un merveilleux opuscule, Comment je vois le message. Malgré les interférences de certains mensonges dont elle était environnée, la Messagère de Notre-Dame met en lumière l’Alliance renouvelée par Dieu dans le Cœur Immaculé de Marie. La Sainte Vierge, céleste pastourelle, est descendue en mission sur la terre pour rassembler tous ses enfants dispersés dans son temple universel de Fatima.
La Cova da Iria est trop loin pour nous. Mais le riche livret de carême de nos sœurs nous prépare à converger quand même aux pieds de l’Immaculée cet automne, à l’école du Père Marie-Antoine (1825 -1907).
« Marie est une Mère, et une procession est la réunion de ses enfants venant en grand nombre vers Elle, ne formant qu’un cœur pour chanter ses louanges, pour la prier et l’aimer », affirmait ce fervent capucin, apôtre d’une contre-révolution mariale.
Si la pensée de notre pèlerinage de réparation inspire toutes nos activités, notre carême est plus immédiatement tendu vers la vénération de la Sainte Tunique d’Argenteuil lors de sa prochaine ostension (18 avril – 11 mai), à laquelle le Cercle Charles de Foucauld se préparera par la réunion publique du 3 avril, à Paris (contactez-nous pour tout renseignement complémentaire : asaintegenevieve@gmail. com).
Or, c’est la Vierge Marie qui avait tissé la tunique de son Fils, d’une seule pièce : une véritable robe sacerdotale, tellement admirable que les soldats n’avaient pu se résoudre à la déchirer lorsqu’ils s’étaient partagé ses vêtements (cf. Jn 19, 23-24). Cette tunique sans couture et intacte est la figure de l’Église née du sacrifice de Jésus et Marie au Calvaire et de son inaltérable unité. Et c’est en vain que les réformateurs conciliaires et synodaux s’acharnent contre cette Église indivise, tissée naguère par Notre-Dame et sans cesse reprisée par Elle !
frère Guy de la Miséricorde.