Il est ressuscité !

N° 264 – Mars 2025

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


In memoriam

 Jacques-François Pons

Bien cher Monsieur Pons,

Vous venez de remettre votre belle âme entre les mains de votre bien-aimée Notre-Dame de Lourdes, en ce petit matin du samedi 15 mars, dans votre ville de Maubourguet, aux confins de cette Gascogne que vous aimiez tant. Vous êtes né à Maubourguet le 24 septembre 1929, jour de la fête de Notre-Dame de la Merci et vous saviez vous placer sous son bon patronage. Le 23 décembre 1950, vous épousez à Maubourguet une toute jeune fille de la ville, Geneviève, que vous connaissez depuis votre plus jeune enfance. Vous avez vécu ensemble dans la grâce du mariage pendant plus de soixante-dix ans en parfaite communion de cœurs et d’âmes.

Lecteur des Lettres à mes amis depuis 1967, ligueur de la première heure, phalangiste enthousiaste et incomparable ami, vous nous avez comblés d’un trésor que nous voudrions partager : nous avons sous les yeux la centaine de lettres que vous nous avez écrites, toutes calligraphiées, rédigées dans un style qui nous montre ce qu’est un bon ami, un fils aimant qui suit l’enseignement de son maître avec intelligence, enthousiasme, et qui marche donc à grands pas sur le chemin du Ciel avec l’Immaculée.

Nous avons bien de la peine à choisir parmi tant de courriers, la lettre qui dira le mieux votre piété filiale. Le 16 février 1992, vous écrivez au Père pour dire votre indignation après une lettre d’un “ bienfaiteur ”, comme le Père appelait ses détracteurs. Vous la qualifiez de « parricide, forfait inexpiable ! Telle est ma conviction profonde (...). Vous n’êtes certainement pas quitte de la haine des méchants. Sachez bien une chose, c’est que plus vous serez dénigré, plus nous serons fidèles, plus vous serez traîné dans la boue, plus nous vous défendrons, plus vous serez humilié, plus nous vous aimerons. »

Le dimanche 19 décembre 1993, vous écrivez à notre Père : « Permettez-moi de vous remercier encore des bienfaits de votre enseignement, de l’espérance qui en émane et aussi pour l’amitié que nous avons pu lier dans votre sillage depuis bientôt un quart de siècle. Le temps passe et l’on remet toujours au lendemain pour vous dire notre gratitude de nous avoir admis dans cette famille phalangiste dont nous sommes de bien modestes membres, mais dont nous n’aimerions pour rien au monde être séparés. »

Vous renouvelez très souvent votre fidélité affectueuse à notre Père, mais permettez-nous de cueillir cette belle fleur datée du 18 avril 1999 : « Bien cher frère, en ce dimanche du Bon Pasteur, je n’ai pu ce matin, pendant la messe, m’empêcher de penser que notre bon pasteur du Ciel avait certainement délégué un peu de ses pouvoirs à notre pasteur d’ici-bas. En effet, c’est bien parce que, comme Notre-Seigneur qui connaît ses brebis, notre cher Père, Georges de Nantes, connaît les siennes, qu’il sait ce qu’il faut faire lorsqu’elles sont affligées. Votre lettre renforce notre confiance dans l’intercession de la Vierge Marie, notre douce Immaculée.

« Oui notre bon pasteur, notre vénéré Père aime son petit troupeau, jusqu’aux plus indignes et modestes de ses brebis auxquelles il envoie par l’intermédiaire des frères et des sœurs des conseils, un soutien et, pour tout dire, une part de son affection. »

Je regrette de ne pouvoir évoquer le pèlerinage que vous fîtes à Bartrès avec madame Pons à « votre petite sainte Bernadette », ce premier samedi 4 juillet 1998, pour la guérison de notre Père.

Le vendredi 3 janvier 2003, fête de sainte Geneviève, vous écrivez : « Toutes nos petites joies et peines familiales ne nous font pas oublier notre bien-aimé Père, au contraire, nous prions tous les jours pour lui. Que notre très chéri Père céleste lui montre sa miséricorde dans le chemin de croix qu’il gravit actuellement, si douloureux. Qu’il le décharge un peu de sa croix en nous la faisant porter un peu, nous aimerions tant aider ce bon Père à qui nous devons tant... Dites-lui simplement que nous l’aimons et l’embrassons bien affectueusement. À Lourdes demain, je demanderai encore à la Sainte Vierge de l’assister dans son calvaire, qu’Elle lui fasse sentir sa présence constante à ses côtés, lui qui l’aime depuis toujours et nous la fait aimer si tendrement. »

Pour terminer, nous vous citerons encore : « Les années passent et le chant  Mon Prieuré  est toujours plus émouvant. Nous aurons eu sur la terre de bons frères pour nous accompagner, nous épauler, nous instruire, nous aimer dans cette vie, nous préparant le mieux possible pour l’autre, celle qui ne finira pas. »

Si Dieu de sa gloire et de sa beauté
Me fait jouir,
Je retrouverai mes frères.
Là-haut avec eux je reparlerai
De mon Prieuré.

frère Louis-Joseph de la Merci.