Il est ressuscité !
N° 264 – Mars 2025
Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard
Veni Sancte Spiritus
DANS l’introduction du Document final de la XVIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, approuvé lors de la XVIIe Congrégation générale, le 26 octobre 2024, et signé par le pape François, on lit cet aveu :
« Nous ne cachons pas que nous avons expérimenté en nous-mêmes la fatigue, les résistances au changement et la tentation de faire prévaloir nos idées sur l’écoute de la Parole de Dieu, et sur la pratique du discernement... »
Qu’est-ce que ça veut dire ? Si la « résistance au changement » a pour motif la fidélité à la vérité de la Parole de Dieu, enseignée depuis toujours par l’Église, la « faire prévaloir » n’est pas une « tentation », mais un devoir ! Or, la notion même de “ Vérité ” est absente de ce document. Elle est remplacée ici par « la pratique du discernement ».
De quoi ? De l’erreur et du vrai, du bien et du mal ? Pas du tout : « La miséricorde de Dieu, le Père plein de tendresse, nous permet chaque fois de purifier nos cœurs et de poursuivre le chemin. »
« Purifier nos cœurs » de quoi ? De l’erreur ? De l’hérésie ? Point du tout, vous dis-je !
« Nous l’avons reconnu en commençant la deuxième session par une veillée pénitentielle, au cours de laquelle nous avons demandé pardon pour les péchés dont nous avons honte, tout en intercédant pour la victime du mal. » Et pour la conversion des pécheurs, causes du mal ? Non ! Mais voici le comble de l’hypocrisie :
« Nous avons appelé nos péchés par leur nom : contre la paix, contre la création, les peuples indigènes, les migrants, les enfants, les femmes, les pauvres, l’écoute et la communion. Cela nous fait prendre conscience que la synodalité exige repentance et conversion. » ( no 6)
“ Repentance ” de qui et de quoi ? Et “ conversion ” à quoi ? À la synodalité ? Je ne connais pas cette dame !
Sœur Lucie, dans son ultime “ Message ”, publié en juin 2006, après sa mort, dit la vérité sans fard, dont le pape François se détourne obstinément, en éteignant ce que sœur Lucie appelle la « nouvelle lumière qui brille à Fatima au milieu des ténèbres des erreurs de l’athéisme », – qui désigne “ ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas ” – « afin que cet athéisme ne vienne pas éteindre la lumière de la foi qui luit encore dans les cœurs et les âmes des élus, afin que ceux-ci, en suivant cette lumière, puissent trouver en Jésus-Christ le chemin de la vérité, de la justice, de la paix et de l’amour. Car eux seuls conduisent à la vie, dont le Père est la Source qui désaltère et enivre pour toujours. » (Sœur Lucie, Comment je vois le Message, p. 26, éditions Carmel de Coimbra)
Parlant de Fatima, Lucie écrit :
« Dieu a choisi cet endroit montagneux, sans rien qui attire, sans confort matériel, pour y édifier son Temple universel où, de toutes les parties du monde, on viendrait avec foi l’adorer, lui rendre un culte, l’honorer de notre adoration, de notre gratitude et humblement lui demander pardon, le louer et bénir son saint Nom, chanter ses louanges, lui demander ses bénédictions et ses grâces, confiants en sa miséricorde de Père de toute l’humanité et chez qui chacun de ses enfants a sa place.
« Ne cherchons pas à nous en éloigner pour aller vagabonder sur des chemins de perdition, pour aller manger, au lieu du pain de la maison paternelle, la nourriture des animaux immondes, des plaisirs sensuels, en nous enfonçant dans le bourbier de la chair qui avilit, rabaisse au niveau des bêtes non raisonnables et impures, et éloigne de la maison paternelle, de la grâce et de l’amitié avec Dieu. “ Heureux ceux qui sont purs et limpides de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. ”
« Les commandements de la Loi de Dieu nous disent : “ Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, tu garderas la chasteté. ”
« Le prophète Jonas proclama aux habitants de Ninive : “ Repentez-vous, faites pénitence, et vous obtiendrez miséricorde. ”
« Mais quelle est la pénitence que Dieu nous demande ? C’est en premier lieu le sacrifice que chacun doit s’imposer à lui-même pour abandonner sa vie de péché et suivre un chemin d’honnêteté, de pureté, de justice, de vérité et d’amour.
« La Sainte Écriture nous dit que les habitants de Ninive, en entendant le prophète, reconnurent leurs péchés, se repentirent, changèrent de vie, firent pénitence en demandant pardon à Dieu, et Ninive ne fut pas détruite, parce qu’ils avaient ainsi obtenu miséricorde.
« Ce que nous avons à faire, c’est donc reconnaître nos péchés, nous repentir, demander pardon à Dieu, changer de vie, faire pénitence et observer les commandements de la Loi de Dieu, pour obtenir ainsi miséricorde.
« À la fin de son message, Notre-Dame nous a laissé cette belle recommandation :
“ Que l’on n’offense plus Dieu, Notre Seigneur, qui est déjà trop offensé. ” » (13 octobre 1917)
Quant à nos péchés contre “ la création ”, elle aussi souffre de notre péché, c’est vrai, c’est saint Paul qui l’écrit aux Romains, mais le remède n’est pas non plus dans la synodalité !
« Nous le savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement. Et non pas elle seule : nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps. » (Rm 8, 22-23)
Il s’agit donc de “ rédemption ”, de rachat, non pas par la synodalité, mais par la Croix de Jésus et la compassion de Marie. « Car notre salut est objet d’espérance, et voir ce qu’on espère, ce n’est plus l’espérer : ce qu’on voit, comment pourrait-on l’espérer encore ? Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c’est l’attendre avec constance.
« Pareillement, l’Esprit vient au secours de notre faiblesse ; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables. Et Celui qui sonde les cœurs sait quel est le désir de l’Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu. » (Rm 8, 24-27)
Tandis qu’au Synode, il ne s’agit pas de « prier comme il faut », mais de pratiquer « la conversation dans l’Esprit » ( no 45), il s’agit du « discernement communautaire », il s’agit du « partage des dons vocationnels et de la coresponsabilité dans la mission ».
Nous sommes loin des sept Dons du Saint-Esprit !
Frère Bruno de Jésus-Marie.
PRIÈRE AU SAINT-ESPRIT
POUR votre œuvre sainte, ô Père, ô Fils caché dans le sein du Père, donnez-nous votre Esprit-Saint,
Esprit de crainte filiale, pour être saisis d’effroi et retenus d’enfreindre votre loi jusque dans ses plus minimes préceptes pour ne donner lieu à aucune liberté naturelle qui ne tende à votre commun service,
Esprit de force, pour qu’en toute occasion, nos corps et nos esprits, dociles à vos saintes inspirations, se livrent au combat spirituel et au sacrifice pour votre amour,
Esprit de piété, qui emplisse nos âmes d’une perpétuelle louange et les occupe à votre culte et à votre service en tout temps dans un profond recueillement et une application silencieuse,
Esprit de conseil, afin que dans les mille circonstances de la vie quotidienne chaque décision, chaque parole, chaque geste construise l’œuvre de notre sanctification et jamais ne la compromette sans être aussitôt réparée par votre grâce et notre contrition,
Esprit de science, aide puissante et nécessaire aux heures de lassitude, de ténèbres, de tentations, qui nous représente avec une lumière vive et persuasive le rien des plaisirs d’ici-bas et le tout de la vie cachée en Vous, Trois divines Personnes,
Esprit d’intelligence, pour entrer dans vos desseins, ô Père, dans votre obéissance de Prêtre et de Victime, ô Fils, s’offrant pour le salut du monde, et sous votre emprise, ô Esprit d’amour, pour avancer dans l’épaisseur de la Croix, dénués de tout orgueil et esprit propre,
Esprit de sagesse, fruition savoureuse et transformante de votre mystère, ô Sainte Trinité révélée et donnée, gage de béatitude éternelle,
Ô Père, par le Sang précieux de votre Fils, dans votre Esprit septiforme, donnez-nous votre grâce ! Donnez, donnez, donnez afin que nous vous donnions de vos propres dons et bienfaits, nos cœurs, notre communion sacrée, notre Église, en hosties saintes, hosties purifiées et rendues par vous sans tache, dans la pleine nuit de la Croix. Joie de souffrir de nuit pour votre amour !
(Abbé Georges de Nantes, 1974.)