8 JUIN 2018 - SACRÉ-CŒUR
Comment devenir des contemplatifs
du Sacré-Cœur de Jésus
NOUS sommes dans un temps d’épreuves où plus que jamais, nous avons besoin pour garder notre courage de tisonner le feu mourant de notre ferveur afin d’en faire jaillir des flammes nouvelles, non seulement pour nous réconforter, mais aussi pour réconforter ceux qui nous approchent. Et comment le ferions-nous sinon dans la lumière et la flamme de ce Sacré-Cœur doux et humble de Notre Seigneur. C’est lui qui porte les péchés du monde et c’est lui qui porte les épreuves de l’humanité tout entière pour se les unir autant que les hommes le veulent.
Comprenons donc que le centre même de l’univers est Jésus-Christ. Ce nous est une énigme de penser que tant et tant d’hommes comme nous ont passé toute leur vie en dehors du Nom de Jésus. Et il faut que nous soyons très proches du Cœur de Jésus, que nous méditions sur son amour dévorant pour toute l’humanité, que nous ayons cette connaissance intime de Jésus, Fils de Dieu, pour affirmer avec toute l’Église, selon saint Paul et selon saint Jean, qu’aucune de ces créatures n’est passée sur la terre sans que quelque chose de la bénédiction divine ne soit venu jusqu’à elle par l’amour dévorant de Jésus pour tous les humains.
Tout cela nous montre à quel point notre religion est pleine de mystères : mystère de ces siècles de préparation et qui vont jusqu’à notre époque où tant d’hommes encore n’ont jamais entendu parler de Jésus et de l’amour de son Cœur.
Mystère de la grande apostasie où des millions d’hommes semblent avoir été rejetés comme par violence loin du sanctuaire de l’Église. Tout cela, Dieu le permet, mais il ne peut avoir qu’un grand dessein de miséricorde. Nous devons être les hérauts de cette miséricorde puisqu’il n’y a de salut que par le Nom de Jésus, que par sa prière et son sacrifice, nous devons plonger dans le mystère de ce divin Cœur durant tout ce mois de juin avec la certitude de connaître la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de ce mystère de l’amour que Dieu a eu dans le Cœur de son Fils et qu’il nous a exprimé par ce Cœur.
Il faudrait que nous soyons à l’aise dans le Cœur de Jésus. Qu’il nous console perpétuellement, en toute occasion ; dans notre petite vie privée d’abord, nos petites épreuves personnelles, mais aussi dans les grandes épreuves de notre Pays et de l’Église. Que nous ne nous permettions plus d’être impressionnés par tout cela comme des païens sans espérance, mais que nous soyons véritablement des contemplatifs du Cœur de Jésus, que nous rapportions tout à son Amour.
Il faudrait que nous vivions dans une grande ardeur, une grande allégresse les yeux fixés sur le Cœur de Jésus, sachant qu’il bat pour nous comme un Cœur d’homme peut battre par amour des siens, et voulant être transpercé pour répandre tout son Sang comme témoignage d’amour et comme sacrifice d’amour afin que tous soient sauvés.
Donc tout ce qui arrive est pour le bien : voilà ce que nous devons entendre des battements du Cœur de Jésus, qui doivent nous consoler, nous rassurer, nous fortifier et d’une manière très pratique chaque jour au lieu de nous mettre en colère et de ruminer des vengeances contre nos adversaires.
Ensuite il faut que nous ayons un effort de réflexion pour comprendre le mystère du Cœur de Jésus et ainsi un beau jour, en levant les yeux sur la Sainte Face, on voit apparaître l’expression de cet amour que nous avons comme senti battre dans le Cœur de Jésus. C’est un homme très doux, plein de bonté, de suavité, de dévouement et même plus : il invite à l’amour dont nous avons la photographie dans ce mystère du Saint Suaire.
Dieu aime tous les hommes et s’il les conduit par des chemins déroutants, l’amour de Dieu est plus fort que tout et cet amour de Dieu s’est manifesté en Jésus pour que nous en ayons comme la preuve palpable.
Comment définir l’Amour du Cœur de Jésus pour nous ? Ce n’est pas un amour naturel, c’est un amour divin, surnaturel, un amour plus fort que la justice, que la vengeance. Un amour qui a présidé à la création du monde et de chacun d’entre nous, qui prévoyait toutes les imperfections, tous les maux qui adviendraient et donc c’est un amour de miséricorde, d’une miséricorde qui anticipait sur le péché. « Il nous a aimés le premier ».
C’est le propre de la dévotion au Sacré-Cœur qui nous a été révélée à Paray-le-Monial. Cette dévotion a quelque chose de dramatique ; elle annonce la grande apostasie. L’amour du Cœur de Jésus est un amour qui vainc la justice. En effet, Jésus meurt sur la croix par amour, pour que la justice de Dieu soit satisfaite avant même que nous ayons le moins du monde participé à cette expiation pour nos péchés et ceux du genre humain. C’est de cela que nous sommes les témoins, dont il faut entendre la révélation dans le Cœur de Jésus. Nous devons nous le redire chaque jour de ce mois du Sacré Cœur afin que, regardant la Croix, nous comprenions que cette dévotion est la réponse proportionnée à l’immensité des crimes de l’humanité et même des temps païens, des temps des rébellions des Juifs de l’Ancien Testament.
Ayons la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, telle que nous gardions confiance en lui comme étant à lui, seul capable de purifier le monde entier de ses péchés, pour peu que les hommes le veuillent.
Voyons-nous à la croisée des temps. C’est cela qui donnera à ceux qui doivent vivre en ces temps d’apostasie la chaleur du Cœur pour être fidèles, pour être martyrs, si cela nous est demandé et en tout cas demeurer ce petit reste attaché à Jésus invinciblement et qui doit prêcher à toute la masse, par sa propre fidélité, la douceur, la suavité du Cœur de Jésus.
Et puis viendra le règne de ce Cœur. On ne peut pas en disjoindre le règne du Cœur Immaculé de Marie. Ce Cœur Immaculé de Marie séduira les hommes par sa pureté, son humilité, sa sagesse et sa douceur féminine à nulle autre pareille. La Vierge Marie implore le salut pour ses enfants et le Cœur de Jésus répond à l’appel du Cœur de Marie. On verra enfin de vraies conversions telles qu’elles feront naître ces apôtres des derniers temps dont les mystiques ont annoncé la venue.
Le Cœur de Jésus est notre refuge, le refuge des pécheurs et la consolation des affligés. Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie ne font qu’un seul et unique Cœur.
Voilà ce que nous devons méditer et prêcher en ce mois du Sacré-Cœur pour nous encourager mutuellement. Trouvons dans cette dévotion une source nouvelle de Foi, d’Espérance et de Charité. Retrouvons-nous, selon notre vocation missionnaire, des Apôtres du Cœur de Jésus et de Marie.
Abbé Georges de Nantes Lecture spirituelle du 1er juin 1988