3 JANVIER 2021 - ÉPIPHANIE
À Jésus par Marie !
« Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor caché dans un champ. Celui qui l’a trouvé le cache et, à cause de la joie qu’il en a, il va et vend tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. »
Sur ces paroles de Notre Sauveur, saint Bonaventure se demande quel est ce champ de l’Évangile, où se trouve caché un trésor qu’il faut acquérir à tout prix. Et il répond : « Ce champ, c’est Marie, notre Reine, en qui se trouve le trésor de Dieu, Jésus-Christ, et avec Jésus-Christ, la source et la fontaine de toutes les grâces. » La perle, le trésor de notre vie et de notre éternité, c’est l’Immaculée.
Marie, toute belle et Immaculée, nous attire, et ce mouvement est naturel en raison d’une loi d’attraction universelle qui règne entre toutes les créatures, entre la terre et la lune, entre les corps, non seulement entre les pierres, mais encore entre les plantes, les bêtes et les êtres humains. Cette attraction nous entraîne dans l’aventure surnaturelle de notre dévotion envers la Mère de Dieu. Elle nous tend son Enfant pour que nous le recevions de ses mains, comme Elle le confia à saint Antoine de Padoue ou à sainte Marguerite-Marie, aussi réel que jadis le rencontrèrent les Apôtres et les saintes Femmes. Les Apôtres ont entendu Jésus en personne les appeler : « Viens et suis-moi ! » Mais pour notre part, c’est Marie qui nous a mis sur le chemin de Jésus : « À Jésus, par Marie. »
Reçu d’Elle, il nous est doublement cher et nous attire à son tour : « Viens et suis-moi ! » Dieu le Père a envoyé son Fils ; celui-ci est venu, appelé par l’Esprit-Saint dans le sein de la Vierge Marie pour nous ramener vers le Père.
Marie est notre Mère, parce qu’Elle est la Mère du Christ Jésus, et que nous sommes le Corps du Christ, par le baptême. Elle est notre éducatrice parce qu’elle est le Temple de l’Esprit-Saint. Son Cœur Immaculé est le réceptacle choisi par l’Esprit-Saint pour demeurer au milieu des hommes. La troisième Personne de la Sainte Trinité trouve en la Vierge Marie l’instrument conjoint de ses dons et perfections divines pour remplir la mission qui lui incombe de nous attacher à Jésus. De la connaissance du Créateur à la connaissance intime de Jésus, la distance est trop grande et, pour être partis de trop haut, nous ne trouverions pas le passage. Il faut partir de ce qui est tout près de nous, accessible, ouvert à tous : de Bethléem, de la crèche de Noël où Marie nous attire à Jésus, le fruit béni de ses entrailles.
À Bethléem, parce que c’est la cité de David ; mais pourquoi dans une crèche ? Pour que les pauvres accèdent librement à cette grotte. Jésus a voulu naître dans une étable pour que tous les hommes, jusqu’aux plus délaissés, aient accès auprès de lui.
Et les anges se mêlent aux hommes pour chanter l’événement. Mystérieuse réhabilitation des êtres humains en Marie par l’opération du Saint-Esprit ; merveilleuse restauration du paradis, dès ici-bas, recréé partout où demeurent Jésus, Marie, Joseph.
La Nativité du Seigneur, environnée d’une multitude d’Anges et de leur lumière de gloire, est en même temps marquée d’une grande pauvreté, pour bien nous montrer que c’est dans la faiblesse de l’homme que la puissance de Dieu se manifeste, que c’est dans la pauvreté que Dieu aime à révéler les splendeurs de son amour qui sont toutes célestes, toutes divines, toutes surnaturelles. Les Anges sont des multitudes dans le Ciel. Ils font à l’Enfant qui vient d’En-Haut, du haut du Ciel, une cour céleste, afin que les hommes, les pauvres, invités à partager cette joie, les bergers, comprennent, aient des signes manifestes pour croire.
Quelle leçon pour nous, et quel apaisement ! Nous sommes chargés de répandre la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, après en avoir d’abord rempli notre cœur, sans l’avoir vue, mais avec foi en son Immaculée Conception, avec espérance en son triomphe proche, et surtout avec amour de ce Cœur incomparable, seul remède à tous les maux qui font de notre Église « une ville à moitié en ruines », comme le décrit le Troisième Secret de Fatima.
Frère Bruno de Jésus-Marie
Extraits du sermon du 6 janvier 2008