10 AVRIL 2020 - VENDREDI SAINT
Compassion pour l’immensité
de la douleur de la Vierge Marie
EN ce Vendredi saint, méditons sur cet océan de souffrance dans lequel la Vierge Marie a été plongée et comprenons que la vie de la Vierge Marie, comme il nous est dit du Christ dans l’Imitation « a été une croix et un long martyre ».
Nous sommes affligés de toutes les souffrances de Jésus dans sa cruelle passion, mais enfin, c’est le Fils de Dieu, fait homme, un athlète. Il souffre mais c’est dans la nature de l’homme de vaincre les obstacles, de combattre, même s’il faut mourir dans de grandes souffrances, en témoignage rendu à Dieu.
Mais quand c’est la douleur d’une femme, cela semble comme insupportable. Celle que Jésus appellera “ Femme ”, d’une infinie délicatesse, elle, toute immaculée, toute pure, que nous imaginons fragile de par sa nature et pourtant courageuse, accompagnant Jésus au pied de la Croix. Elle ne souffre pas pour elle, mais pour lui. Et la souffrance que l’on porte soi-même est plus légère que la souffrance des autres dont on est le témoin avec une grande affection, une grande tendresse.
Qu’allons-nous donc faire pour lui tenir compagnie et la consoler en ce Vendredi saint ?
Tout simplement, avec humilité, faire notre possible pour éveiller dans nos cœurs des sentiments de compassion, de reconnaissance pour la souffrance qu’elle a portée en Médiatrice, en Corédemptrice et Auxiliatrice, avec Jésus, pour notre salut. Ce n’est pas pour rien que nous la figurons au pied de la Croix avec saint Jean. Il faudrait que nous prenions sous notre toit la Vierge Marie afin de lui donner une certaine sécurité comme l’a fait saint Jean, c’est-à-dire chercher à maintenir dans notre monde impie la dévotion à la Vierge Marie, afin qu’elle ne soit plus jamais seule au pied de la Croix. Non seulement cela, mais nous-mêmes, entrer dans ce mystère afin de pleurer sur ses douleurs. Cela la consolera.
Mais comment faire ? C’est très simple. Nous avons trois possibilités :
1. Nous vouer de tout notre cœur, dans la communion que nous allons recevoir, à la compassion en ne cessant de méditer l’immensité de la douleur de la Vierge Marie, notre Mère si tendre et si aimée à qui nous devons tout. Elle a souffert d’une manière effrayante et lorsque nous recevrons Jésus dans son Corps, son Sang, sa Divinité, nous penserons qu’elle l’accompagne et nous saurons lui dire que nous l’aimons.
2. Dire notre chapelet des mystères douloureux.
3. Nous ferons notre chemin de Croix.
Heureusement qu’il y a ce chemin de Croix ! Heureusement que les croisés à Jérusalem, vénérant cette Terre Sainte, où Jésus avait vécu et souffert, ont découvert ce chemin de Croix tracé dans la ville. Nous le ferons de tout notre cœur.
Et comme notre cœur est limité, c’est avec le sentiment de notre impuissance que nous offrons ce chemin de Croix à Jésus et Marie en consolation pour tous les péchés, pour tous ceux qui n’acceptent pas de porter leur croix qui serait leur salut et enfin, qu'au bout du compte, Jésus et Marie, lassés de voir que le monde ne se convertit par aucun moyen, décident de faire un grand acte de miséricorde gratuite, par pur amour de cette humanité qui ne le mérite pas, afin qu’elle soit sauvée.
Abbé Georges de Nantes
Extraits du sermon du 29 mars 1996