Unité dans la Foi, unité dans l’Église

Que veut dire être catholique de nos jours ?

À la différence des protestants et des autres religions, il est très réconfortant de savoir que nous possédons les paroles de la vie éternelle, comme disait saint Pierre à Notre Seigneur, et que toute notre vie durant, nous n’aurons rien à modifier de nos convictions puisqu’elles nous sont données de la part de Dieu et demeurent éternellement.

Toutefois, durant l’espace de notre vie, nous avons vu un tel changement dans notre Église que depuis le Concile Vatican II notre sainte Religion a plus changé que pendant les deux millénaires qui ont précédé. Sœur Lucie de Fatima a employé une expression très juste pour définir l’état actuel de l’Église en disant : « Nous sommes dans un temps de désorientation diabolique. »

Les deux mots sont importants. On veut nous faire perdre notre religion à force de l’ébranler, de la changer, de la modifier. On en change une pierre, puis une fenêtre, puis un mur, puis un toit. Peu à peu, tout change.

C’est pourquoi il est important de se rappeler l’essentiel de notre foi chrétienne.

Être catholique, c’est être en relation avec Dieu. – Chacun d’entre nous est une personne créée par Dieu, distincte des autres et nous aurons à rendre compte de notre vie à notre Créateur – Ce n’est pas nous qui commandons Dieu, c’est Dieu qui nous commande. Heureusement ! La religion consiste à rendre à Dieu les hommages qui lui sont dus par la Foi, l’Espérance et la Charité.

Être catholique, être vrai disciple de Jésus ou épouse mystique de Jésus, c’est avoir la Foi, l’Espérance et la Charité.

Rappelons-nous que le catéchisme est le livre génial où se trouve consignée toute notre religion. Il y a plus dans le catéchisme que dans l’enseignement de tous les philosophes de tous les temps.

• La Foi, c’est recevoir la Vérité révélée par Dieu et enseignée par l’Église. La Foi, c’est croire les vérités que Jésus-Christ nous a enseignées. Tout ce qu’il nous a enseigné vient de Dieu qui ne peut ni se tromper ni nous tromper, ni permettre que l’Église nous trompe en nous expliquant sa Révélation avec autorité. Jésus a dit : « Je suis la Vérité, la Voie et la Vie. »
• L’Espérance, c’est avoir confiance que Dieu nous donnera, comme un bon père, le pain quotidien. C’est croire que Dieu nous donnera d’espérer la grâce de Dieu pour chaque jour et la vie éternelle plus tard. L’espérance est la vie de notre âme. Tout comme les enfants ont confiance que leurs parents leur donneront le pain quotidien, nous avons l’espérance de recevoir la grâce, la Vie même de Dieu qui nous vient par les sacrements.

Donc, vous voyez que le catholique n’est pas seulement un homme qui a la Foi. Il a aussi l’Espérance. Il attend de Dieu chaque jour et pour l’avenir, ce bonheur qui nous est promis. Dieu veut nous faire partager sa vie et il nous suffit de nous approcher des sacrements pour recevoir cette vie divine en nous, conservée dans l’état de grâce.

Jésus dit : « Je suis le chemin et la Vie » pour tous les hommes. C’est pourquoi il y a des missionnaires afin que tous les hommes viennent à cette fontaine de Vie. C’est cette certitude qui a fait le grand mouvement de l’histoire sainte, que j’appelle l’orthodromie. Notre humanité est cette immense caravane humaine en marche vers la Terre promise, le Ciel.

• La Charité: c’est l’amour de Dieu et du prochain, avec tout ce que cela exige de nous. Dieu est notre Père, Il aime notre prochain comme Il nous aime nous-mêmes.

Pour mériter le Ciel, pour répondre à l’appel de Dieu, il nous faut pratiquer ce double précepte de la charité : aimer Dieu et notre prochain. Comment ? Par les commandements de Dieu et aussi par toutes les perfections des Béatitudes, des conseils évangéliques. C’est un immense domaine.

Voilà comment en nos temps de désorientation diabolique, nous demeurerons véritablement catholiques.

Abbé Georges de Nantes
Extraits du sermon d’ouverture des Journées de Josselin – 28 juin 1986 (A 36)