29 novembre 2020

S’il nous est encore donné une année...

TOUT nous montre que nous arrivons à des années qui vont être, pour l’Église mais aussi pour notre patrie, leur Vendredi saint. C’est une décadence, un effacement de l’Église. Ils se croient tout triomphants au même moment où ils perdent l’audience du monde entier. C’est un Vendredi saint pour l’Église ; l’Onu et autres sociétés maçonniques de l’univers veulent consacrer cette nouvelle année à la paix, ces impies, ces athées ! J’ai peur que ce soit vraiment une provocation faite à Dieu et que, au lieu de paix, il y ait plutôt la guerre. Mais de toute manière, il y aura cette continuation épouvantable de la décadence de nos patries, de notre Sainte Église.

Alors, si nous devons recommencer une année liturgique, nous qui sommes ici dans un îlot de paix, qui avons régulièrement nos fêtes, nos sermons, nos cérémonies, qui vivons régulièrement et dans la facilité d’une vie régulière loin du monde, il est temps de prendre les choses au sérieux.

Si tant d’hommes souffrent persécution, si tant d’hommes souffrent de l’abandon de l’Église et des pouvoirs humains, toutes sortes de conséquences plus désastreuses, plus épouvantables, exaspérantes les unes que les autres, pour nous qui avons tellement de facilités, qui sommes de tels privilégiés, il me semble que nous devrions faire de cette année liturgique un effort héroïque ! Il faudrait que nous disions : il ne m’est pas permis de rester un mondain ou une mondaine, il ne m’est pas permis de rester un médiocre, alors que je souffre si peu de choses, ne consentant pas les quelques efforts de conversion, de pénitence qui me sont demandés.

C’est précisément ce que l’Église nous offre pendant ce temps de l’Avent. Elle nous offre une pénitence, mais dans la joie et avec le sourire. Écoutez donc cette liturgie, ces antiennes que nous allons chanter toute la journée et qui sont remplies de joie. Elles annoncent le retour du Christ qui approche. Déjà, Il va venir symboliquement, sacramentellement dans la nuit de Noël. Préparez vos cœurs ! Convertissez-vous ! Enfin, devenez fidèles, soyez comme les bergers et les mages, pleins de foi, d’espérance et de charité, car Il va revenir. C’est dans vingt-quatre jours. Dépêchons-nous ! « L’amour du Christ nous presse. » Mais en même temps, rejoignant nos inquiétudes mondiales et ecclésiastiques, l’Évangile d’aujourd’hui nous parle du retour définitif du Christ qui est proche.

Si saint Léon, cette nuit, nous expliquait que ce retour du Christ était proche – et il n’était qu’au quatrième siècle, il en voyait déjà les signes avant-coureurs –, combien plus aujourd’hui, cent et mille fois plus, les signes avant-coureurs sont nombreux, on est au bout du rouleau de l’histoire. D’ailleurs, la Sainte Vierge l’a dit à Fatima : c’est vraiment le dernier conflit, la grande lutte du démon et du Christ et nous sommes, nous, prédestinés à vivre dans ces temps tumultueux. C’est pour manifester au Christ notre union.

Alors, en marche pour une nouvelle année ! Il serait très bon de la vivre auprès de sainte Marguerite-Marie, auprès de Charles de Foucauld, martyr pour la France, martyr pour son Dieu et pour son Église, en 1916. Voilà, nous avons devant nous des héros et des saints qui nous montrent le chemin. L’heure nous presse, la charité du Christ aussi nous presse.

C’est en chantant le Magnificat, si vous le voulez bien, que nous vivrons toute cette année, certainement d’épreuve pour notre foi, d’épreuve peut-être pour notre vie temporelle, mais nous chanterons ce Magnificat avec la même confiance et la même allégresse que la Vierge Marie. Elle avait commencé cette année liturgique maintenant terminée : qu’elle soit au commencement, au milieu et à la fin de l’année liturgique qui viendra, et tout ira bien pour nos âmes, pour notre patrie finalement et pour notre Église.

Abbé Georges de Nantes
Extraits du sermon du 1er décembre 1985