4 JUIN 2023
La Sainte Trinité,
lampe ardente dans nos cœurs
AU nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, mes bien chers frères, dans ce signe de Croix est enclos tout le mystère de la Sainte Trinité que nous célébrons aujourd’hui. Autant dire : tout le mystère de notre sainte religion.
Notre Père nous a appris à dire mieux et plus : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, par Vous Immaculée Conception, ô notre Mère à tous, à jamais !
C’est bien par Elle, en effet, que le Fils unique du Père, Verbe de Dieu, Dieu lui-même, s’est fait semblable à nous en prenant chair dans son sein, le 25 mars de l’année qui précéda l’an 1 de notre ère. Jésus est la bouche du Père qui nous donne son baiser de paix, qui n’est autre que le baiser de la Vierge Marie, colombe du Saint-Esprit, Médiatrice de toutes grâces depuis le commencement du monde jusqu’à la fin, jusqu’au dernier jour.
C’est pourquoi notre sainte religion est toute contenue dans le mystère de Dieu et le mystère de Marie. Avec ces deux mystères, notre trésor est dans le Ciel, et à ce trésor nous pouvons être fidèles toute notre vie, sans lassitude.
Tout est dans cette “ fidélité ” qu’il nous faut conserver jalousement au milieu d’une société complètement dévoyée, où chacun trouve son bonheur dans une autre créature, au hasard d’une rencontre, puis s’en lasse et en change, sans respecter aucun serment. Je ne dis pas cela seulement de la société civile, où le divorce est devenu la loi commune, mais de l’Église même où règne l’interreligion, autrement dit l’idolâtrie, que les prophètes de l’Ancien Testament comparaient à l’adultère spirituel. Toute la Bible est remplie des adultères d’Israël. Mais qui aurait pensé, dans les siècles passés, qu’on verrait cela dans l’Église catholique notre Mère, Vierge Mère, Épouse du Christ ? !
Ce crime épouvantable commence par le reniement du mystère de la Sainte Trinité, sous prétexte de faire la paix avec le “ monothéisme ” juif ou musulman.
Eh bien ! le remède, pour échapper à cette apostasie qui nous assiège, c’est la vision de la Sainte Trinité que Lucie a vue à Tuy, le 13 juin 1929.
La volonté de Dieu pour notre vingtième siècle, c’est la Sainte Vierge qui l’a fait connaître à la Cova da Iria le 13 juillet 1917 : « Pour sauver les pécheurs, Dieu veut établir la dévotion à mon Cœur Immaculé. »
C’est aussi ce que dit la devise des Petits frères et des Petites sœurs du Sacré-Cœur : « Deus noster, Pater in Filio Jesu, per Spiritum et Mariam, ad laudem Gloriæ suæ, misericordia nostra ! » Cette devise, notre Père fondateur nous l’a donnée afin qu’elle soit comme « la lampe du sanctuaire dans notre cœur ».
« Dieu notre Père, dans son Fils Jésus, par l’Esprit et Marie. » Deus noster, « notre Dieu ». C’est le Père qui est la Source dans la Sainte Trinité, la première Personne d’où les autres proviennent, « procèdent », comme disent les théologiens.
Non seulement Dieu notre Père a l’être infini, mais Il le donne dans son Fils Jésus, le Verbe éternel fait chair, sa Parole, expression de sa Sagesse, en même temps que de sa Volonté, de sa décision, qui se résume d’un mot : « Miséricorde », misericordia nostra, « notre miséricorde ».
À ce seul mot de miséricorde, nous sommes dans les bras de notre Père céleste, qui nous attend à tout moment, à la chapelle, comme le Père de famille attend le fils prodigue dans la parabole. Chaque fois que nous prenons de l’eau bénite en entrant à la chapelle et en faisant le signe de la Croix : « Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », la miséricorde divine nous lave de nos souillures et nous donne la grâce, la vie, la lumière.
« Ad laudem gloriæ suæ » : à la louange de sa gloire ; c’est là le but de tous nos travaux ; non pas la construction du monde. Quand Dieu nous donne sa Vie, sa Lumière, sa Chaleur, son Ardeur, son Énergie, ce n’est pas pour que nous nous perdions à construire des choses dans ce monde à travers lequel nous ne faisons que passer pour mériter le Ciel. C’est toute l’erreur du Concile où l’Église est dite la lumière des nations, au sens d’un réverbère éclairant le grand chantier du monde pour que les hommes puissent construire leur tour de Babel nuit et jour, sans s’arrêter...
Non, notre devise le proclame : Le Christ Jésus, lumière des nations, est la source de la miséricorde, don de Dieu, étincelle de vie divine qui nous vient par le Saint-Esprit et par la Vierge Marie pour remonter à la source, vers le Père.
Voilà pourquoi cette fête de la Sainte Trinité est une fête de famille, qui nous invite à nous faire tout petits, afin de monter sur les genoux de la Sainte Vierge, pour écouter l’Esprit-Saint dans son Cœur et, par-là, comprendre mieux Jésus et revenir au Père, Au Ciel.
Frère Bruno de Jésus-Marie
Extraits du sermon du 26 mai 2002