16 JUIN 2024

Comment devenir des contemplatifs
du Sacré-Cœur de Jésus

NOUS sommes dans un temps d’épreuves où plus que jamais, nous avons besoin pour garder notre courage de tisonner le feu mourant de notre ferveur afin d’en faire jaillir des flammes nouvelles, non seulement pour nous réconforter, mais aussi pour réconforter ceux qui nous approchent. Et comment le ferions-nous sinon dans la lumière et la flamme de ce Sacré-Cœur doux et humble de Notre Seigneur. C’est lui qui porte les péchés du monde et c’est lui qui porte les épreuves de l’humanité tout entière pour se les unir autant que les hommes le veulent.

Il faudrait que nous soyons à l’aise dans le Cœur de Jésus. Qu’il nous console perpétuellement, en toute occasion ; dans notre petite vie privée d’abord, nos petites épreuves personnelles, mais aussi dans les grandes épreuves de notre Pays et de l’Église. Que nous ne nous permettions plus d’être impressionnés par tout cela comme des païens sans espérance, mais que nous soyons véritablement des contemplatifs du Cœur de Jésus, que nous rapportions tout à son Amour.

Il faudrait que nous vivions dans une grande ardeur, une grande allégresse les yeux fixés sur le Cœur de Jésus, sachant qu’il bat pour nous comme un Cœur d’homme peut battre par amour des siens. Il a voulu être transpercé pour répandre tout son Sang comme témoignage d’amour et comme sacrifice d’amour afin que tous soient sauvés.

Au lieu de nous mettre en colère et de ruminer des vengeances contre nos adversaires, nous devons entendre les battements du Cœur de Jésus. Ils vont nous consoler, nous rassurer, nous fortifier, et d’une manière très pratique, nous faire comprendre chaque jour que : tout ce qui arrive est pour le bien.

Ensuite il nous faut faire un effort de réflexion pour comprendre le mystère du Cœur de Jésus en levant les yeux sur la Sainte Face. C’est ainsi qu’un beau jour, on voit apparaître l’expression de cet amour que nous avons comme senti battre dans le Cœur de Jésus. C’est un homme très doux, plein de bonté, de suavité, de dévouement et même plus : il invite à l’amour dont nous avons la photographie dans ce mystère du Saint Suaire.

Comment définir l’Amour du Cœur de Jésus pour nous ? Ce n’est pas un amour naturel, c’est un amour divin, surnaturel, un amour plus fort que la justice, que la vengeance. Un amour qui a présidé à la création du monde et de chacun d’entre nous, qui prévoyait toutes les imperfections, tous les maux qui adviendraient et donc c’est un amour de miséricorde, d’une miséricorde qui anticipait sur le péché. « Il nous a aimés le premier ».

Ayons la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, tel que nous gardions confiance en Lui, seul capable de purifier le monde entier de ses péchés, pour peu que les hommes le veuillent.

Voyons-nous à la croisée des temps. C’est cela qui donnera à ceux qui doivent vivre en ces temps d’apostasie la chaleur du cœur pour être fidèles, pour être martyrs, si cela nous est demandé, et en tout cas demeurer ce “ petit reste ” attaché à Jésus invinciblement, pour prêcher à toute la masse, par sa propre fidélité, la douceur et la suavité du Cœur de Jésus.

Et puis viendra le règne de ce Cœur. On ne peut pas en disjoindre le règne du Cœur Immaculé de Marie. Ce Cœur Immaculé de Marie séduira les hommes par sa pureté, son humilité, sa sagesse et sa douceur féminine à nulle autre pareille. La Vierge Marie implore le salut pour ses enfants et le Cœur de Jésus répond à l’appel du Cœur de Marie. On verra enfin de vraies conversions telles qu’elles feront naître ces « apôtres des derniers temps » dont les mystiques ont annoncé la venue.

Le Cœur de Jésus est notre refuge, le refuge des pécheurs et la consolation des affligés. Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie ne font qu’un seul et unique Cœur.

Voilà ce que nous devons méditer et prêcher en ce mois du Sacré-Cœur pour nous encourager mutuellement. Trouvons dans cette dévotion une source nouvelle de Foi, d’Espérance et de Charité. Retrouvons-nous, selon notre vocation missionnaire, des Apôtres du Cœur de Jésus et de Marie.

Abbé Georges de Nantes
Extraits de la Lecture spirituelle du 1er juillet 1973