6 OCTOBRE 2024

L’indissolubilité du mariage

DANS la « bataille décisive » que Satan livre à la Sainte Vierge, la famille est l’objet d’assauts particulièrement redoutables. Le cardinal Caffara, archevêque de Bologne, en reçut de sœur Lucie la claire prophétie, aujourd’hui d’une actualité saisissante :

« L’affrontement final entre le Seigneur et le règne de Satan sera sur la famille et sur le mariage. N’ayez pas peur, parce que quiconque travaille pour la sainteté du mariage et de la famille sera toujours combattu et contrarié de toutes les manières, car c’est le point décisif. Mais la Madone lui a écrasé la tête. »

Dans nos temps de désorientation diabolique, il nous est bon de méditer, à l’école de notre Père, l’enseignement traditionnel de l’Église sur « ce grand sacrement ».

Jésus est en route pour la Judée. Il monte à Jérusalem et traverse donc le pays païen de la Transjordanie. S’approchant, des Pharisiens lui demandaient : “ Est-il permis à un mari de répudier sa femme ? ” 

Les Pharisiens profitent de cette excellente occasion pour mettre Jésus à l’épreuve, pour le prendre en faute et le condamner vis-à-vis de l’opinion ou par rapport à la loi juive, mais aussi parce que c’était le problème qui leur parlait à tous. Jésus est rigoureux avec son Cœur, il fait une révélation sur la dignité et la sainteté du mariage monogamique.

 Il leur répondit : “ Qu’est-ce que Moïse vous a prescrit ”  “ Moïse, dirent-ils, a permis de rédiger un acte de divorce et de répudier. ”  Ils supposaient que Jésus allait être contre la Loi de Moïse. Ils se trompaient ! Le Christ ne rentre pas dans le piège et a aussitôt une réponse qui dépasse toutes leurs misérables controverses. C’est une réponse de Maître, de sage qui sait tout, qui est libre par rapport à tous les commentateurs, qui est libre par rapport à la Loi de Moïse.

Alors Jésus leur dit : “ C’est en raison de votre dureté de cœur qu’il a écrit pour vous cette prescription. Mais dès l’origine de la création, Il les fit homme et femme.  Jésus rappelle l’idéal de la création et va redonner des forces pour la pratiquer. Jésus est Fils de Dieu, c’est évident.

 Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère, et les deux ne feront qu’une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Jésus commente la loi des origines, l’approfondit et en manifeste la perfection. Eh bien ! Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer. ” L’homme et la femme, Dieu les a fait un, les a rassemblé dans l’unité.

 Rentrés à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur ce point. Et il leur dit : “ Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à son égard ; à l’égard de sa femme qui est toujours sa femme et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. ” 

L’homme et la femme sont unis par Dieu l’un à l’autre aussi longtemps qu’ils vivront, et l’un à l’autre autant l’homme que la femme, il y a égalité sous ce rapport. Jésus est parfait. En disant cela, Jésus embrasse dans son Cœur pour ainsi dire, à travers les siècles les millions d’époux chrétiens. Ils ne sont plus qu’une seule chair, c’est la volonté de Dieu. Mais encore faut-il qu’ils s’aiment ! et qu’ils s’aiment tant et si bien que jamais évidemment ils ne se séparent puisque Dieu les tient unis.

Sœur Lucie, messagère de Notre-Dame, dans son livre sur le message de Fatima ne dit pas autre chose et rappelle que « de nos jours, la manière dont Dieu a constitué la famille est mal comprise et attaquée par des doctrines fausses et opposées au but pour lequel le divin Créateur l’a instituée. Dieu a confié à la famille la mission sacrée de coopérer avec lui à l’œuvre de la création.

« Or, Voici la loi du mariage : dès que les deux époux se sont unis avec la bénédiction de Dieu, ils ne forment l’un et l’autre qu’un seul être, et cette union n’admet pas de séparation : Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni. Ils ne forment plus qu’un seul être par le lien de l’amour qui les conduit à la donation mutuelle dans un même idéal de coopération à l’action de Dieu dans l’œuvre de la création, qui les mène au sacrifice et à l’immolation que le don de soi exige toujours, qui les pousse à se comprendre, à s’excuser et à se pardonner. C’est ainsi qu’un foyer se donne des bases solides, se sanctifie et glorifie Dieu.

« En agissant autrement, les époux détournent de sa fin l’œuvre de Dieu, bouleversent ses plans, enfin, ils manquent à la mission que Dieu leur a confiée puisqu’ils ne l’accomplissent pas.

« C’est la raison pour laquelle Dieu nous appelle, dans le Message de Fatima, à tourner notre regard vers la Sainte Famille de Nazareth, où il a voulu naître, grandir et se sanctifier, pour nous présenter un modèle à imiter sur le sentier de nos pas de pèlerins qui cheminent de la terre au Ciel. »

Abbé Georges de Nantes et frère Bruno de Jésus-Marie
Extraits de S 90 : L’Évangile selon saint Marc, retraite automne 1986
Extraits du sermon du dimanche 15 août 2010