24 NOVEMBRE 2024 - Fête du Christ-Roi de l’Univers

« Je régnerai malgré mes ennemis »

NOUS vivons le grand combat annoncé par l’Apocalypse, entre le Christ-Roi qui doit dominer les nations, vaincre Satan et ses troupes, vaincre l’enfer déchaîné, qui veut l’empêcher à toutes forces de régner. Saint Pie X allait jusqu’à dire, dans une exclamation prophétique que l’Antéchrist était déjà né parmi nous ! C’était au début du vingtième siècle.

Toutefois, au XVIIe siècle, le Cœur du Christ a confié à sainte Marguerite-Marie un message de victoire, ne pouvons-nous pas deviner l’avenir ? Je réponds très fermement : oui, certainement !

Il est clair que nous sommes dans des temps d’Antéchrist, dans des temps où l’homme s’est élevé prodigieusement dans son orgueil et parce qu’il s’est élevé contre Dieu, Dieu le punit par la main de ses propres iniquités, comme dit le prophète Jérémie, c’est-à-dire que nous allons vers des catastrophes, des malheurs, des guerres, des révolutions, que les hommes auront voulus. Mais le Cœur du Christ est là qui prépare ses victoires.

Il prépare ses élus. Quand je dis “ ses élus ”, c’est vous ! Il ne vous prépare pas simplement pour vous emporter dans le Ciel au jour du jugement. Il vous prépare pour la reconstruction de l’Église, pour la conquête du monde, définitive, que nous voyons se révéler d’une manière beaucoup plus précise. Enfin, tous les prophètes ont annoncé, inspirés par l’Esprit-Saint, que le Christ régnerait d’un bout du monde à l’autre, d’une extrémité de la terre à l’autre, que toutes les nations le chanteraient.

Maintenant que nous découvrons qu’il n’y a que 17 % de chrétiens dans toute l’humanité, nous nous apercevons que l’Église n’est encore qu’une petite semence, qu’elle est encore une petite communauté minoritaire dans un monde de païens que le Christ n’a pas encore touchés. Et vous voudriez que ce soit la fin du monde ? Et vous pensez que cela suffirait à la gloire du Christ que la fin du monde intervienne comme cela, demain ? Et où serait la victoire du Christ dans tout cela ?

Non ! Après les temps mauvais viendra une ère nouvelle et la réalisation des prophéties, cent fois plus merveilleuse que ce que nous avons vu jusqu’à maintenant. Seulement, je vous le dis, cette réalisation des prophéties se fera par le Sacré-Cœur. Vous voyez donc l’importance de cette dévotion.

Nous sommes les missionnaires de demain. Nous sommes les convertisseurs du monde entier demain ! À condition que notre âme elle-même commence par s’identifier au Cœur du Christ, que nous cessions d’être durs, orgueilleux, dominateurs, hypocrites, matérialistes et corrompus, pour être, comme le Père de Foucauld, le frère universel, toute douceur, toute pureté, toute piété, toute bonté, tout sourire. Alors, nous serons les armées du Christ et quand ces armées seront prêtes, tranquillisez-vous, le Christ les occupera, le Christ les utilisera !

Quand nous serons prêts, Il nous enverra en mission, Il nous enverra à la conquête du monde. Alors, j’accepte avec joie ce dessein mystérieux de Dieu dont saint Paul nous dit qu’il est révélé dans le Cœur du Christ ; j’accepte que l’humanité souffre pour le salut éternel de tant d’âmes. J’accepte que le châtiment de Dieu tombe sur cette humanité impie, je l’accepte si ce doit être la rançon d’une guérison et d’une renaissance merveilleuse.

Quand cela sera fait, nous bénirons Dieu et nous oublierons les horribles tristesses de ce temps présent. Dans le dessein de Dieu, toutes les peines que nous aurons éprouvées dans ce siècle seront amplement justifiées par les siècles qui viendront où, d’un pôle du monde à l’autre, d’une extrémité de la terre à l’autre, tous les peuples de de la terre ayant fait l’expérience des poisons de Satan, feront l’expérience du joug combien doux et aimable du Christ Jésus.

C’est cela que nous allons demander pour la fête du Christ Roi. Nous lui demanderons par l’intercession du Cœur Immaculée de Marie de nous former pour ces temps nouveaux afin que nous soyons ses soldats, ses militants, ses missionnaires, ses apôtres !

Abbé Georges de Nantes
Extraits du sermon du 8 juin 1975