6. Le culte de l'homme
« Les hommes sont de plus en plus convaincus que la dignité et la perfection de la personne humaine sont des valeurs très importantes qui exigent de rudes efforts. » On sent que la phrase solennelle, bien lancée, soudain biaise et remet à plus tard son insolente chute, que le discours de clôture, prononcé par Paul VI le 7 décembre 1965, fera connaître :
« L'Église du Concile, il est vrai... s'est beaucoup occupée de l'homme, de l'homme tel qu'en réalité il se présente à notre époque, l'homme vivant, l'homme tout entier occupé de soi, l'homme qui se fait non seulement le centre de tout ce qui l'intéresse, mais qui ose se prétendre le principe et la fin de toute réalité...
« L'humanisme laïque et profane enfin est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié le Concile. La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion – car c'en est une – de l'homme qui se fait Dieu. Qu'est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n'a pas eu lieu. La vieille histoire du Samaritain a été le modèle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes l'a envahi tout entier. La découverte des besoins humains – et ils sont d'autant plus grands que le fils de la terre (sic!) se fait plus grand – a absorbé l'attention de ce Synode.
« Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l'homme. »
Cent autres textes pontificaux ont, depuis, proclamé cette idolâtrie, corollaire de la première, que l'ont trouvera monstrueusement étalée dans la déclaration Dignitatis humanæ, et appliquée à tous les domaines de l'ordre temporel dans la non moins monstrueuse constitution dite pastorale, nullarde, titrée Gaudium et spes.
Extraits de Jean-Paul Ier « Le Secret, c'est terrible ! »,
Résurrection n° 7, juillet 2001, p. 13-18