11 décembre - Dévouement auprès des pauvres
BIENTÔT, le grand et maigre vicaire, avec sa longue écharpe noire, fut connu de toute la paroisse. Il saluait tout le monde, mais il était aimé surtout des foyers où la détresse était la plus grande. Il leur apportait la consolation du prêtre, sa compassion véritable, et souvent même un soulagement effectif. Le sentiment de sa propre indignité le rendait doux et généreux.
Élodie, la sage-femme, lui indiquait les maisons où il y avait de la misère à secourir. Beaucoup de femmes se retrouvaient seules, leur mari étant mort à la guerre, ou encore sur le front, ou réquisitionné par les Allemands. La vie était très chère, et l’hiver particulièrement rigoureux. Environ mille deux cents sur mille quatre cents familles ne pouvaient manger des pommes de terre (culture principale et nourriture essentielle en Belgique !).
La grosse moitié du revenu du vicaire passait en aumônes, la petite moitié étant réservée à sa mère. Il payait le loyer d’une veuve, procurait de la literie à une pauvre vieille, faisait porter par un enfant de chœur sa propre ration de lait ou un fauteuil à une infirme, distribuait du bois de chauffage.
Il allait quêter auprès des bons paroissiens. Quelqu’un lui offrait-il un verre de vin, le vicaire partait avec toute la bouteille. Un jour, il traversa même en contrebande la limite de la kommandantur pour se rendre dans une ferme et y acheter des œufs pour ses malades.
Plus tard, il conseillait parfois : « S’il vous arrive d’être triste et abattu, remplissez bien votre portefeuille, faites un tour chez les pauvres, revenez la bourse vide, et vous aurez retrouvé la joie. »
Apprenons à être généreux et charitables, d’abord dans notre propre famille.
Colorier une mère de famille.