Lundi 7 décembre
Serviteur de Marie
ENFIN, le 13 mars 1912, Édouard quitte la caserne. Il a vingt et un ans. Le matin, le commandant l’a cité en exemple à toute sa compagnie. Et le soir même, il entre dans sa cellule de séminariste, revêtu de la soutane.
« Mon désir est réalisé, écrit-il à sa sœur. Me voici arrivé à destination. Je suis séminariste, et peut-être le plus heureux du monde.
« Je veux aller à Dieu de toute mon âme, de toutes mes forces. Je veux être son fils, son véritable fils. Plutôt mourir que de ne le servir qu’à moitié. »
Un jour, un confrère lui recommande de lire “ le traité de la vraie dévotion ” de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Le cœur d’Édouard est entièrement gagné. Ce “ livre d’or ” ne le quittera plus et il en distribuera des centaines d’exemplaires. La Sainte Vierge sera toujours à la place d’honneur dans sa vie et il signera désormais ses lettres : Édouard, serviteur de Marie.
Le 16 mai 1912, le séminaire fait pèlerinage à Notre-Dame de Montaigu et, devant la statue miraculeuse, Édouard se donne totalement à la Vierge Marie, en qualité d’esclave d’amour. Il renouvellera cette consécration tous les jours, en disant : « Je suis tout à Vous, et tout ce que j’ai vous appartient, ô aimable Jésus, par Marie, votre Sainte Mère. »
Comme un amoureux, il écrit le nom de la Vierge ou des invocations sur toutes les pages de son Journal spirituel. Il dépose des fleurs aux pieds de l’Immaculée dans la grotte de Lourdes du jardin. On l’entend chanter des cantiques ou jouer des airs de violon dans sa cellule, tourné vers la statue de la Vierge qui trône sur un petit autel improvisé : une boîte de cigares recouverte d’un essuie-main et entourée de deux bougies.
« Fais tout pour Jésus comme si tu étais Marie. Prie avec les lèvres de Marie et le cœur de Marie. Travaille avec la joie et le recueillement de Marie. L’esclave de Marie meurt du désir du Règne de Jésus et se consume de la soif des âmes », écrit-il à une de ses sœurs.
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