Jeudi 3 décembre

Prie et travaille

LE 12 mars 1906, une crue de l’Escaut envahit tous les quais. La rue des Pêcheurs, où habitaient les Poppe, fut la plus sinistrée. Les caves où se trouvait la boulangerie furent inondées. Désiré Poppe lutta plus d’une heure dans l’eau froide pour sauver ce qu’il put. Il en sortit grelottant de fièvre et son mal s’aggrava, mais il poursuivit courageusement sa besogne.

À la rentrée de septembre 1906, Édouard se demanda s’il n’était pas de son devoir d’abandonner ses études pour aider son père malade. Il lui écrivit : « Mon plus grand désir serait de vous dédommager dans vos vieux jours, autant que possible, pour tout ce que, avec notre chère Maman, vous avez fait pour vos enfants. Jamais nous ne pourrons assez vous aimer et assez vous remercier. »

Les vacances de Noël furent bien tristes : monsieur Poppe dut recevoir l’Extrême-onction. Il exprima alors à son épouse le désir qu’Édouard continue ses études. Elle y consentit courageusement. La volonté de son mari était la sienne. Avec ses filles aînées, elle gagnerait la vie de la famille en faisant de la couture.

Le 10 janvier 1907, Désiré Poppe expira, entouré des siens, laissant sa femme, âgée de quarante-trois ans, seule avec huit enfants entre trois et vingt ans.

Édouard retourna au collège pour obéir à la dernière volonté de son père et au désir exprès de sa mère :

« Notre-Seigneur ne laisse pas mourir de faim les petits oiseaux. Il saura bien prendre soin des petits Poppe. »

Deux endroits du petit séminaire devinrent particu­lièrement chers à Édouard : la belle chapelle baroque et la salle d’étude. Sa règle de vie : Prie et travaille. Son père n’était-il pas mort à la tâche ? À la fin de cette année douloureuse, il emporta tous les premiers prix, même en mathématiques !

Prenons modèle sur la piété filiale toute de délicatesse du jeune Édouard.

Colorier une mère de famille.