Lundi 30 novembre
Un bon enfant
À la solide éducation chrétienne qu’Édouard avait reçue de ses parents, s’ajoutait un ensemble heureux de vertus naturelles et d’aptitudes. Ainsi, il laisse le souvenir d’un enfant doué, droit et pieux (même si on le surprit un jour à jouer aux cartes avec un camarade pendant la grand-messe, alors qu’ils étaient chargés d’activer le soufflet de l’orgue).
Il avait bon caractère, mais était un brin malicieux, d’une gaieté communicative, sociable et attentionné pour ses parents, ses frère et sœurs.
Sa vivacité lui inspirait des répliques pleines d’esprit et des espiègleries à l’adresse de ses sœurs, qui allaient souvent trop loin. Un jour, ayant renversé le seau d’eau avec lequel Eugénie venait de laver la cuisine, il regretta vite d’avoir fait de la peine à sa grande sœur et, pour expier son méfait, il fit pèlerinage à une petite chapelle de Notre-Dame, au bout de la rue.
Après l’école, Édouard devait distribuer le pain à domicile (son père était boulanger de son métier) et son meilleur ami, à défaut de pouvoir jouer avec lui, l’accompagnait. Ils avaient obtenu la permission de ramasser les fruits tombés dans le jardin d’une ferme. Hélas ! il n’y avait pas de fruits tombés ! Un choc contre un jeune pommier, et dix belles pommes roulèrent dans l’herbe.
Quelques semaines plus tard, comme la leçon de catéchisme des Frères traitait du vol et de l’obligation de restituer, les deux amis éprouvèrent une grande angoisse. Comment obtenir la rémission de leur péché ? Où trouver des pommes pour la nécessaire restitution ?
Après maintes recherches, ils ne découvrirent que des poires chez la bonne tante Marie, qui leur en fit don. Et les voilà courant vers la ferme pour déposer soigneusement sous le pommier ces fruits surprenants ! Les enfants, le cœur léger, regagnèrent vite la maison.
Prenons la ferme résolution d’être toujours francs et honnêtes.
Colorier un enfant.