Mercredi 3 juin
Héroïque abandon
DIMANCHE 23 août. L'aube se lève. On annonce l'arrivée des Allemands. Tous ceux qui peuvent marcher s'enfuient, fût-ce à cloche-pied, à demi nus ou appuyés sur un camarade. Mère Germaine distribue aux partants des scapulaires dans lesquels elle a dissimulé une pièce d'or. Les maisons et le bétail sont abandonnés.
« Et vous ? questionne le curé de Rouvroy.
– Nous sommes cloîtrées... Et d'ailleurs nous avons des blessés. »
À midi, le carmel se trouve pris dans le tir des batteries allemandes et françaises qui se canonnent à bout portant. Les religieuses, qui n'ont rien mangé depuis vendredi, prient à la cave. Leur supérieure et l'infirmière veillent deux jeunes artilleurs mourants.
« Nous sommes entre les mains du Bon Dieu. Il ne nous arrivera que ce que le Bon Dieu voudra », répète mère Germaine.
Le 21 septembre, un détachement allemand sonne à la porte. Le lieutenant-colonel von Schott et ses hommes en furie surgissent. Ils bousculent la prieure, lui mettant la crosse dans les reins. Ils hurlent : « Nous allons vous faire mourir !
– C'est bien », répond-elle après avoir entendu la traduction.
Tandis que les hommes alignent les carmélites contre un mur pour les fusiller, la sœur interprète s'enquiert du motif de leur exécution. « Vous cachez des armes et des soldats français ! »
Après trois heures de violence, la perquisition convainc peu à peu von Schott qu'il s'agit bien d'un monastère. Il remonte en voiture, tandis que la cloche appelle les sœurs à l'oraison.
Admirons le courage de mère Germaine, fidèle à Jésus malgré les menaces de mort. À l'école du pape François, « pensons à nos si nombreux frères et sœurs qui sont persécutés et tués à cause de leur foi en Jésus-Christ ». Récitons notre chapelet pour eux.
Colorier un rayon.