Dimanche 14 juin – Solennité du Sacré-Cœur
Si le grain ne meurt...
DU front, Pierre lui écrivit : « Nous avions un peu oublié le vrai sens de la vie qui veut que l'on peine, que l'on souffre... Quel réveil ! » Et elle de méditer : « Le vrai sens de la vie qui est le sacrifice... Pierre en a été détourné un moment par le bonheur ; mais l'épreuve venue, comme il l'a vite retrouvé ! »
Pierre souffrait à la pensée de laisser son épouse si jeune, sans avoir accompli sa mission. Elle était toujours protestante. Or, à la lecture de ses lettres, Dieu lui fit comprendre qu'elle se convertirait. Sa joie éclata : « Tes lettres m'ont inondé de bonheur ! Je vivrai dans la joie désormais. Que m'importe la mort maintenant ? Je suis sûr que nous nous retrouverons. »
Quelques jours plus tard, il entrait dans cette éternité bienheureuse, tué d'une balle en plein front, alors qu'il accomplissait avec bravoure son devoir dans la tranchée.
Le cœur broyé, Suzanne souhaita mourir. Elle se dévoua à la limite de ses forces auprès des blessés, des malades et des petits orphelins. Jusqu'au jour où elle consentit à faire une retraite chez les bénédictines. La liturgie de la Semaine sainte lui fut une révélation. « Dès ce premier contact avec la prière de l'Église, je commençais de l'aimer et Elle, en retour, m'a tout appris. »
Elle repartit le lundi de Pâques, promettant de revenir... pour se convertir. Et elle en vint à songer : « Ce qui serait logique, ce serait de me faire religieuse ! »
Elle abjura le 31 mai 1916 : « Pierre aussi, sans doute, était pleinement heureux ; son rêve était réalisé : nous étions de la même religion. Pour arriver à ce bonheur, nous avions, l'un et l'autre, tout offert et tout sacrifié d'avance. Notre félicité terrestre était à jamais anéantie, mais Dieu nous avait exaucés et, dans la croix, nous avons trouvé la vie. »
Le 21 octobre 1916, elle entrait au monastère.
Dans notre journée, sachons nous gêner pour les autres, et offrons quelques sacrifices pour la conversion des âmes, afin qu'elles reviennent toutes à l'Église catholique.
Ô Jésus, divin Rédempteur, soyez-nous miséricordieux pour nous et pour tout le monde.
Colorier le Sacré-Cœur de Jésus.