Jeudi 18 juin
Les sœurs de Soissons et de Senlis
LE 10 juin, à Soissons, à quelques centaines de mètres de la ligne de feu, un général remettait la croix de guerre à madame la supérieure qui avait été citée à l'ordre du jour de l'armée, au mois de février.
« L'esprit de sacrifice, la charité, sont pour vous si coutumiers que je vous vois presque étonnée d'en recevoir ici la récompense. Mais pour nous, quelle satisfaction d'attacher cette croix sur votre robe, qui est aussi une tenue de braves ! »
Non loin de Soissons, à Senlis, les obus s'abattaient sur l'hôpital malgré le drapeau de la Croix-Rouge. Les religieuses, restées seules, transportèrent leurs blessés dans un petit couloir pour qu'ils soient un peu à l'abri.
Après la bataille, un officier allemand demanda à se faire soigner. Comme une sœur le conduisait, il aperçut les Français, courut et pointa son revolver sur la tête de l'un d'eux.
La supérieure bondit, détourna l'arme et protesta : « Vous n'avez pas le droit de toucher à nos soldats, ce sont des blessés. Je vous interdis de leur faire quoi que ce soit. »
Surpris par tant d'autorité et de courage, cette brute se laissa mener auprès des autres Allemands. L'infirmière le pansa, ce qui ne l'empêcha pas de renouveler son geste de violence sur un major français mutilé qui ne dut son salut qu'à une nouvelle intervention de la prieure.
« Qui aime, aide. » L'amour se prouve par des actes. Aujourd'hui, oublions-nous pour faire plaisir à ceux que nous aimons.
Cœur Eucharistique de Jésus, doux compagnon de mon exil, je vous aime et je vous adore.
Colorier la supérieure recevant la croix de guerre.