Samedi 20 juin
Bataillon de charité
MÈRE Marie de Sainte-Blandine, supérieure des Filles de Jésus à Kermaria, mobilisa sa communauté dans un grand bataillon de charité. Certaines sœurs allèrent aider aux moissons dans les fermes proches de Locminé ; d'autres rivalisèrent de zèle dans les formations sanitaires où elles étaient réclamées.
Elles s'adonnèrent aux tâches pénibles et obscures d'une salle d'opération, d'un hall de gare, d'un dispensaire, d'une lingerie, d'une cuisine. Elles étaient surchargées de besogne, comme à l'ambulance de Vannes où pendant toute la guerre elles ne restèrent que dix religieuses pour soigner deux cents contagieux !
À ce travail acharné et sans trêve, les forces s'épuisent : à Pontivy, sœur Marie-Virginie meurt à la tâche ; sœur Marie-Dominique contracte près des infectieux un mal dont elle ira mourir à Kermaria. Et c'est miracle que sœur Marie-Dosithée ne succombe pas aux dix-sept coups de couteau qu'un malade, dans une crise de folie subite, lui porte à la tête.
En outre, un des bâtiments de Kermaria devient l'hôpital des Convalescents du 11e corps d'armée. Les permissionnaires des pays envahis y passent leur congé et partent « propres en dedans et au-dehors », comme disait l'un d'eux, et « la musette bien garnie ».
Père très saint, regardez la Face de votre Jésus et de tous les pécheurs faites autant d'élus !
Colorier les sœurs aidant à la moisson.