Lundi 15 juin
Sœur Ignace Rœsch
UN obus tombe sur une école de jeunes filles dirigée par les religieuses du Très-Saint-Sauveur. Blessée au visage et au bras, sœur Marc continue sa leçon, ne voulant pas affoler davantage les enfants. Après la classe, elle rassemble ses élèves, les rend à leurs familles, puis rejoint l'ambulance.
Attachée depuis de longs mois à la salle d'opération, sœur Ignace pansa sa compagne. Remplie de compassion, elle tint à la raccompagner jusqu'à l'école. Elles avaient à peine parcouru la moitié du chemin qu'un obus éclata, renversa sœur Marc et tua sœur Ignace : un éclat lui avait tranché la carotide. Elle ne s'affaissa pas mais resta debout, appuyée contre un mur.
Deux jours auparavant, la vaillante infirmière avait écrit à sa mère assistante :
« Nous sommes toutes très fatiguées. Malgré cela nous irons jusqu'au bout de l'épreuve qui, espérons-le, ne durera plus très longtemps. Aujourd'hui, on peut se tenir prêtes à rendre compte à Dieu, car les visites des Boches sont tenaces et bien ennuyeuses. Ils pourraient au moins nous laisser la paix, ne serait-ce qu'à cause des malades qui auraient besoin de tranquillité. Ne croyez pas, ma chère Mère, que nous ayons peur. Oh ! non, mais ce sont les malades qui nous chagrinent. »
Prenons modèle sur ces religieuses, toutes données à leur prochain, car « on est plus heureux quand on donne que quand on reçoit. Il y a une grande liberté dans une vie obéissante, une grande fécondité dans un cœur vierge, une grande richesse quand on ne possède rien », a expliqué le pape François. Demandons-nous si nous avons, nous aussi, le souci de l'Église, du salut des âmes et de la conversion des pécheurs, pour consoler Jésus et Marie.
Cœur agonisant de Jésus, ayez pitié des mourants.
Colorier les deux religieuses revenant de l'ambulance.