Mardi 9 juin
La petite sœur des tranchées
SUR l'initiative de mère Agnès, le carmel de Lisieux distribua des milliers de feuillets présentant sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus comme “ la petite sœur des tranchées ”. Cette dernière opéra en effet tant de miracles que les poilus lui élevèrent, dans le jardin du monastère, près de l'infirmerie, un monument en hommage et reconnaissance.
Mère Agnès exhorta alors ses filles à combattre en soldats du Christ :
« Nous disions très justement en récréation, l'autre jour, que l'habit militaire est quelque chose de noble. Ne pensez-vous pas avec moi que la principale raison de cette noblesse est l'idée de sacrifice que cet habit rappelle, l'idée d'une vie dépensée, souvent donnée pour une grande cause, et non pas parce que le costume est beau en lui-même car, serait-il boueux et tout reprisé, il évoquerait toujours la même idée de grandeur morale.
« Nous avons toutes revêtu un bel uniforme de guerre et nous aurons l'avantage de le garder jusqu'à la mort. Portons-le dignement et souvenons-nous qu'il fait la terreur des démons, parce qu'il est un signe, pour eux, de notre enrôlement dans une milice spirituelle qui doit les vaincre sûrement.
« Il nous faut porter notre habit comme les soldats portent le leur, c'est-à-dire avec la conscience qu'il est le point de mire de nos adversaires ; nous devons nous attendre à être attaquées pour défendre le monde de l'arrière que nous avons mission de protéger contre l'envahissement de la mort...
« C'est la guerre des tranchées, avec ses heures d'isolement, de détresse particulière, sans distraction et sans espoir de ne voir finir la lutte qu'à notre dernier soupir.
« Mourir dans notre tranchée, après des années de service fidèle, c'est véritablement tomber glorieusement, mais croyons bien, en même temps, que la vie éternelle de notre âme et de toutes celles que nous défendons, est digne de ces combats et de plus grands encore. »
Phalangistes de l'Immaculée, revêtons-nous de l'armure de l'obéissance qui est une arme invincible contre les ruses du démon.
« Enfants de Marie, nous savons le moyen de vaincre le démon, et désormais nous n'avons qu'un désir, celui de pratiquer l'humilité et l'obéissance... Voilà nos armes, notre bouclier. » (sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus)
Colorier le monument en l'honneur de sœur Thérèse.