Il est ressuscité !

N° 257 – Juillet-Août

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


LA LIGUE

La Ligue

Souvenez-vous Marie

CHAQUE 13 du mois,  en célébrant les apparitions de Notre-Dame de Fatima, nos cœurs s’envolent vers le Portugal, “ Terre de Sainte Marie ”, qui toujours gardera le dogme de la foi. Ce 13 juillet, nous commémorions plus spécialement l’irruption stupéfiante de la Russie dans la géopolitique de la Sainte Vierge, « la plus grande politologue du vingtième siècle », selon notre Père. Enfin, tandis qu’à la maison Saint-Joseph comme dans nos ermitages, en France et au Canada, nous formions nos processions derrière le brancard de Notre-Dame et chantions nos cantiques, nous savourions un avant-goût du pèlerinage que nous ferons l’an prochain à Pontevedra, en Espagne, en l’honneur du centenaire de la révélation de la dévotion réparatrice des cinq premiers samedi du mois, aujourd’hui méprisée.

Le Portugal, l’Espagne et la Russie, trois nations privilégiées du Ciel, donc. Le 29 août 1931, sœur Lucie écrivait d’ailleurs à Mgr da Silva : « Comme je demandais à Dieu la conversion de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, il me sembla que sa divine Majesté me dit : “ Tu me consoles beaucoup en me demandant la conversion de ces pauvres nations. Demande-la aussi à ma Mère, en lui disant souvent : Doux Cœur de Marie, soyez le salut de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, de l’Europe et du monde entier.

« Et, d’autres fois : Par votre pure et Immaculée Conception, ô Marie, obtenez-moi la conversion de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, de l’Europe et du monde entier. ” »

Et la France ? Aucune mention d’elle dans le message de Fatima. Or nous la voyons se défaire sous nos yeux. Est-elle visée par l’avertissement terrifiant de Notre-Dame : « Plusieurs nations seront anéanties » ? Et encore : « À la fin, les rigueurs de ma justice tomberont plus sévèrement sur ceux qui veulent détruire mon règne dans les âmes. »

CAMP DE LA PHALANGE :  “ LA FRANCE DE MARIE 

Pour répondre à cette angoisse insupportable, frère Bruno a décidé de consacrer notre camp-retraite, du 16 au 26 août, à l’étude de l’orthodromie mariale, c’est-à-dire du dessein de la Vierge Marie sur notre patrie, dévoilé et mis en œuvre tout au long de deux mille ans d’histoire. Nous n’aurons qu’à prolonger les recherches de notre Père, notamment lors des mémorables journées bretonnes de 1984, à Josselin, où il avait prêché sur “ La France, royaume de Marie ”.

Les dons de Dieu sont sans repentance. Le riche passé d’où nous venons, chef d’œuvre de la grâce par tant de saints, de rois et la foule des humbles fidèles, éclaire nos épreuves présentes et donne sa forme à l’avenir que nous faisons. Nous rappellerons à notre Souveraine ses bienfaits innombrables pour provoquer sa miséricorde, hâter son intervention secourable.

Au cours du printemps, nos frères ont arpenté la France pour préparer de beaux reportages sur certains de nos plus chers sanctuaires, qui agrémenteront les cratères. Ce sont autant de citadelles de la foi jalonnant la France : Chartres, Rocamadour, Pellevoisin, L’Île-Bouchard... Ils ont aussi suivi les traces du jeune Georges de Nantes, dont nous célébrons le centenaire, avec pour feuille de route le premier tome des Mémoires et Récits. Au vingtième siècle, alors que notre orthodromie mariale se perd dans le désert de l’apostasie, sa vocation fut d’en retrouver les traces, la direction, l’élan, pour nous entraîner vers le triomphe du Cœur Immaculé de Marie. Toulon et Brest, Glux et Chônas, Le Puy, Pradelles, la Catho de Lyon et les forêts du Vercors : autant de lieux où son âme fut formée par ses parents et ses maîtres, où il reçut les premières grâces et les intuitions originelles qui devaient éclairer toute sa carrière de chevalier servant de l’Immaculée et de docteur mystique de la foi catholique.

Dans la galerie des portraits de notre histoire de sainte et doulce France, le plus brillamment éclairé cet été sera celui de Saint Louis. L’oratorio de frère Henry nous introduira dans l’âme de ce souverain qui fut au treizième siècle l’image du Bon Pasteur, un nouveau rédempteur souffrant aussi, et le Lieutenant du Christ-Roi, triplement couronné de lys, d’épines et de la gloire des saints. Il y a plusieurs manières de se prémunir du virus de la démocratie. La plus plaisante n’est-elle pas de s’enthousiasmer, de chanter le plus prestigieux et le plus saint de tous les rois de la terre ?

CAMP CHARLES DE FOUCAULD

Du 19 au 31 juillet, les camps d’adolescents les engageront déjà dans cette orthodromie mariale.

À LA MAISON SAINT-BRUNO.

À Fons, où la rigueur de la canicule et l’âpreté des monts d’Ardèche interdisent les grandes promenades en vélo, les frères privilégient les randonnées à pied dans des panoramas superbes. Ils feront découvrir à leurs jeunes la bienheureuse mère Marie-Agnès de Jésus, fille de sainte Catherine de Sienne et de saint Dominique et donc de la Très Sainte Vierge, sa “ payse ” au Puy, où elle naquit en 1602. Dès l’âge de neuf ans, mue par une voix intérieure, elle s’était vouée à Notre-Dame en qualité d’esclave. En vue de quelle œuvre ? Devenue religieuse, Notre-Seigneur et sa divine Mère lui firent soutenir par ses prières, ses souffrances et finalement ses conseils Monsieur Olier, afin qu’il mène à bien l’entreprise certainement la plus utile de la Contre-­Réforme catholique au dix-septième siècle : la création de séminaires.

Grande nouveauté à Fons cette année : les équipes du camp pourront profiter de la nouvelle maison Bienheureuse-­Maria et de sa grande salle.

À LA MAISON SAINT-LOUIS-MARIE.

C’est elle qui accueillera le plus gros contingent de jeunes, avec pour mission spéciale de travailler déjà l’oratorio, en vue de le jouer une première fois à la fin du camp, lors de la visite de frère Bruno. Mais surtout, à grands coups de pédales, ils s’élanceront sur la grand-route de l’orthodromie mariale en faisant pèlerinage au plus illustre de tous les étudiants passés dans le séminaire de Monsieur Olier, à Saint-Sulpice, au plus ardent propagateur du saint esclavage et de la vraie dévotion à la Sainte Vierge : saint Louis-Marie Grignion de Montfort, prophète des derniers temps et du règne de Marie.

« C’est par la Très Sainte Vierge Marie que Jésus-Christ est venu au monde, et c’est aussi par Elle qu’Il doit régner dans le monde. »

Les jeunes CRC répondront-ils aux appels véhé­ments du saint dans sa Prière embrasée ? Il réclamait à Dieu « de vrais serviteurs de la Sainte Vierge qui, comme autant de saint Dominique, aillent partout, le flambeau luisant et brûlant du Saint Évangile dans la bouche et le saint Rosaire à la main, aboyer comme des chiens, brûler comme des feux et éclairer les ténèbres du monde comme des soleils, et qui, par le moyen d’une vraie dévotion à Marie (...) écrasent partout où ils iront la tête de l’ancien serpent, afin que la malédiction que vous lui avez donnée soit entièrement accomplie. »

À Magé aussi, nos frères ont poussé les travaux avec acharnement pour que tout l’ermitage soit hors d’eau, hors courants d’air, hors poussière avant les camps. Lorsqu’ils auront achevé les aménagements intérieurs, il leur restera à construire une grande chapelle – une abbatiale ! – à mi-chemin entre la maison Saint-Louis-Marie et la maison Bienheureuse-Marie-Louise, en l’honneur de Notre-Dame de la Sagesse. En attendant, c’est encore un grand chapiteau qui leur tient lieu d’oratoire.

À LA MAISON SAINT-BENOÎT.

À Frébourg, les frères ont suspendu le chantier d’agrandissement de la maison Benoîte-Rencurel pour la durée des camps-vélos. Là-bas, la mobilisation des troupes pour le combat des derniers temps sera plus suave, non par les accents enflammés d’un prophète, mais à la voix douce d’une petite carmélite, de la plus grande sainte des temps modernes, de la miniature de l’Immaculée : sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte Face. Tandis que les équipes pédaleront sur les routes du Perche, frère Benoît devra leur indiquer sa “ petite voie ” qu’elle brûlait de faire connaître au monde, le raccourci sûr qui mène au Ciel à travers la grande apostasie, à l’abri de toutes les embûches du Malin.

« Ô Jésus, je te supplie d’abaisser ton regard divin sur un grand nombre de petites âmes... Je te supplie de choisir une légion de petites âmes dignes de ton AMOUR ! »

CAMP NOTRE-DAME DES ENFANTS

Tandis que nous imprimons ces pages, le camp des petits s’achève dans nos trois ermitages, bien encadré par nos frères, nos sœurs et les dévoués parents de famille qui prennent en charge les équipes d’enfants. La semaine est courte, il ne faut donc pas perdre de temps. Dès les premiers jours, tous les effectifs sont confessés, grâce à la présence des aumôniers que la Providence nous a généreusement envoyés cette année. La voie bien dégagée pour que la grâce porte ses fruits, il s’agit ensuite d’inculquer aux enfants convictions et dévotions : par les oreilles et par la bouche, par les mains et par les jambes ! Par l’écoute des instructions qui se succèdent chaque jour et par la récitation des nombreuses prières quotidiennes ; par les ateliers et bricolages qui se rapportent tous à nos amours : fabrication de chapelets, de médaillons, de livrets de prières et mille autres ouvrages de pierre, de plâtre, de bois ou de carton, que les enfants rapportent chez eux comme autant de trophées ; par les pèlerinages, enfin, dont les fruits croissent en proportion de la lassitude des mollets !

Le sommet du camp fut la procession en l’honneur de Notre-Dame de Fatima, le 12 juillet au soir. Gageons que ces foules d’enfants exhalant leur amour pour leur Mère chérie ont ranimé le souvenir de notre France infidèle dans son Cœur Immaculé, œuvrant bien plus efficacement pour son salut que toutes les agitations électorales du mois dernier !

frère Guy de la Miséricorde.