30 MAI 2021 - SAINTE TRINITÉ

Le merveilleux mystère de la Trinité

LES mystères de notre religion sont les très hautes réalités, les divines vérités que Dieu lui-même a fait connaître aux hommes, qu’Il a révélées par ses Prophètes, par ses Apôtres, mais surtout par son Fils Jésus-Christ qui les a toutes enseignées durant sa vie terrestre. Il les a confirmées par de nombreux miracles, puis il a laissé à l’Esprit-Saint le soin de rappeler ces vérités et de faire suffisamment comprendre ces mystères à son Église afin qu’elle les tienne et enseigne elle-même infailliblement.

Les trois plus grands mystères chrétiens, qui nous sont rappelés et que nous professons par le signe de la croix, sont les Mystères de la Sainte Trinité, de l’Incarnation et de la Rédemption.

Le mystère de la Trinité est le mystère même de Dieu, de son être intime. C’est le premier mystère, celui qui explique tous les autres et sans lequel les autres seraient inexplicables, inexistants. C’est le Mystère de l’Unique Dieu vivant en trois Personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

L’existence de Dieu s’impose à tout esprit droit à la simple constatation de l’existence contingente, de la bonté et de la beauté des êtres de l’univers. Ils ne se sont pas faits eux-mêmes, et seul un Créateur infiniment sage, bon et puissant a pu leur donner d’être et d’exister les uns pour les autres, dans leur distinction et l’admirable complémentarité inscrite à l’intime de leur nature.

Manifesté par toute la création, Dieu a aussi parlé aux hommes par ses prophètes, leur révélant progressivement son mystère et ses desseins surnaturels. Nous savons ainsi qu’il est réellement intervenu dans notre histoire ; apparaissant à nos Premiers parents, aux Patriarches, aux Prophètes, se révélant comme le Père de son peuple et annonçant la venue de son propre Fils, sa Parole unique et éternelle.

À cette double source de sa connaissance de Dieu, la Raison et la Révélation, l’Église puise son enseignement touchant ses divines perfections, et le double mystère de sa Sainteté et de son Amour.

Jésus nous a révélé que Dieu est notre Père infiniment bon qui a créé toutes choses par amour, en vue de faire partager sa gloire et sa béatitude éternelles à des myriades de personnes faites à sa ressemblance. Il est le Créateur tout proche de chacun de nous, la Providence attentive et fidèle qui maintient à chaque instant dans l’être les moindres de ses créatures et les conduit à l’accomplissement de leur destin. Il est partout agissant, il sait tout, il voit tout. C’est un Père miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour.

En Dieu, Père et Fils, nous sera révélé qu’il existe aussi une troisième personne : le Saint-Esprit. La venue en puissance de l’Esprit-Saint date du jour de la Pentecôte. Il consacre les onze Apôtres autour de la Vierge Marie. C’est comme un grand vent, comme des langues de feu qui descendent sur eux. Les voilà « remplis d’intelligence et de courage ». C’est la force du Vouloir divin qui leur est donnée, par laquelle ils parlent, font des miracles, persuadent et convertissent les foules. L’histoire de l’Église sera comme le récit des « Actes de l’Esprit-Saint » ! Notre petit catéchisme dit justement : « Le Saint-Esprit garde l’Église dans la vérité, il la sanctifie et la soutient dans ses luttes », non sans un grand accompagnement, du moins dans ses temps héroïques, de merveilles, de prophéties, d’une profusion de dons ou charismes !

Le mystère de la Sainte Trinité est le mystère d’un seul Dieu en trois personnes. C’est Jésus seul qui l’a fait connaître aux hommes durant sa vie publique. C’est Lui qui l’a formulé enfin avec la dernière clarté quand il a envoyé ses Apôtres baptiser tous les hommes qui croiraient en Lui, « au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28, 19).

Le « Nom », au singulier, indique que les Trois sont un seul et même Dieu, une substance ou nature divine unique. « Le Père, le Fils et le Saint-Esprit » désignent indubitablement trois personnes distinctes, « égales en toutes choses car, étant un seul et même Dieu, elles ont toutes trois les mêmes perfections », explique notre catéchisme. Le mot de « personne » et celui, grec, d’ « hypostase » ont été choisis par l’Église, infailliblement, pour bien marquer que le Père, le Fils, l’Esprit-Saint subsistent sans division, sans confusion et non pas par simple union morale mais existentiellement, ils sont Trois en une seule et même « Substance ».

Le Père engendre son Verbe, le Fils de Dieu, qui lui est « consubstantiel » (Concile de Nicée). Du Père et du Fils « comme d’un seul Principe » (Saint Augustin) procède le Saint-Esprit, digne de la même « adoration et glorification » (Concile de Constantinople). C’est par leurs « relations mutuelles » que se distinguent et se trouvent constituées et nommées les Personnes. C’est difficile, c’est inaccessible à la raison. Il nous est demandé par Dieu de croire en Lui, sur sa Parole. Ce qui est parfaitement raisonnable. Il est digne et juste, équitable et salutaire d’écouter Dieu se révéler Lui-même à sa créature !

Malgré tous les assauts de la propagande laïque qui cherche à nous faire perdre la foi, à nous comme à nos enfants, nous n’avons aucune raison de douter, aucun motif de nous éloigner de la divine religion dans laquelle nous avons été baptisés à la naissance ou à laquelle nous avons cru par notre conversion. Car tout y est vrai, tout y est salutaire, tout y est incomparablement beau, et marqué du sceau de son Origine divine. Au contraire les autres religions ou idéologies laissent voir par nombre d’erreurs, d’horreurs, de misères qu’elles sont des inventions humaines.

Le catholique n’a donc besoin de s’instruire que de sa religion catholique, il a le devoir de la pratiquer, il est appelé à la défendre et à la faire connaître aux autres hommes pour leur salut. Telle est la foi dans laquelle nous voulons vivre et mourir pour aller voir dans le Ciel, Dieu le Père, son Fils Jésus et leur sainte Colombe à tous deux, la Bienheureuse Vierge Marie.

Frère Bruno de Jésus-Marie
Extraits de “ Toute notre religion ”,
réponse au catéchisme “ Pierres Vivantes ”