Notre consécration au Sacré-Cœur de 1973 

reste d’une actualité saisissante

APRÈS avoir porté le Livre d’accusation contre Paul VI en 1973 et attendu pendant des semaines une réponse de l’Autorité, notre Père voulut se tourner vers le Ciel afin de faire « son devoir jusqu’au bout » ! Il décida que, le 1er juillet 1973, en la fête du Sacré-Cœur de Jésus et du Précieux Sang, nous nous consacrerions au Sacré-Cœur de Jésus « ultime recours en ces temps de détresse afin qu’Il nous donne des forces, peut-être dominantes. Et même si elles ne l’étaient pas, nous aurions au moins fait un pas de plus vers la sainteté. De toute façon, nous ne changerons rien à notre doctrine : plutôt mourir que tergiverser. »

Sacré-CœurAinsi notre Père consacra-t-il les maisons Saint-Joseph et Sainte-Marie au Sacré-Cœur de Jésus, incluant dans cette consécration le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie et le Cœur juste et prudent de saint Joseph. Il étendit ensuite à toute la Ligue, le 18 octobre dans la grande salle de la Mutualité, cette consécration au “ Sacré-Cœur de Jésus, salut du monde ” :

« Sacré Cœur de Jésus, Salut du monde, en ces jours de détresse, nous tournons nos regards vers Vous, vivant symbole de l’amour, de la miséricordieuse tendresse de notre Dieu. En Vous nous trouvons l’espérance et la force, par Vous et pour Vous nous voulons prier, expier, nous convertir afin de Vous plaire et d’attirer sur nos Patries, sur l’Église et sur le monde, le miracle de vos bénédictions.

« Nous avons lu et médité vos messages, nous savons que lorsque tout sera perdu et qu’il n’y aura plus de salut en aucun homme, en rien de terrestre, si toutefois quelques âmes se vouent et consacrent à votre culte, Vous donnerez à la terre les saints qui réaliseront vos desseins et feront triompher votre cause.

« Nous avons appris ce que nos pères ont fait pour obéir à vos demandes et comment Vous les avez épargnés malgré l’infidélité, les tiédeurs et même l’hostilité du plus grand nombre. Mais nous avons compris, dans une telle suite de révélations reconnues et propagées par la Sainte Église, que le principal des bénédictions promises était encore tenu en réserve par Vous : une consécration plus fervente, plus entière, plus confiante et sincère de vos fidèles répondant à vos demandes devait en être l’occasion.

« Faut-il donc, Seigneur Jésus, que la terre tremble sur ses fondements, que l’Église soit comme en ruine et le trône de Pierre ébranlé ? Faut-il que nos Patries soient près de l’abîme et jetées dans un torrent de corruption, que la troisième guerre mondiale menace pour que les cœurs chrétiens se tournent vers Vous enfin ? Faut-il la dure leçon des crimes les plus abominables, des catastrophes les plus affreuses et les châtiments accablants de votre Justice outragée (comme au temps du Déluge), pour que nos cœurs se laissent toucher, que nous nous tournions vraiment vers Vous dans la pénitence et dans l’amour sincère ?

« Ô divin Cœur de Jésus, ayez pitié de nous, pardonnez-nous, sanctifiez-nous. Faites de nous les soldats de votre glorieux combat, les serviteurs de vos autels, les ardents dévots et propagateurs de votre culte. Chacun de nous se sent attiré vers cette Sainte Ligue de tous vos fidèles engagés dans des liens de fidélité et d’amour particulier envers Vous.

« Nous porterons votre insigne, nous honorerons dans nos maisons votre image. Nous irons Vous visiter et Vous prier dans vos églises et faire pèlerinage dans vos sanctuaires, principalement ceux de Montmartre et de Paray-le-Monial. Nous Vous donnons l’intime de nos cœurs mais aussi nous Vous soumettons notre vie sociale. Nous voulons que votre Règne arrive en nous d’une manière pleine et universelle. Nous repoussons les principes et les mœurs de la vie moderne : laïcisme, naturalisme, matérialisme, libéralisme, socialisme, démocratisme, tout autant qu’ils refusent votre Souverain Domaine sur nos familles, sur nos métiers, sur nos Patries et sur toute la terre qui Vous appartient...

« Régnez en souverain, en roi, sur nos âmes et sur nos corps, dans nos familles et nos universités, nos cités et nos armées, dans les nations et sur le monde entier. En tout et partout, nous qui sommes à Vous, nous décidons de sacrifier nos idées et nos intérêts mondains à vos Pensées et à vos divines Volontés de salut.

« Et nous espérons, non pas en considération de nos mérites mais de vos Promesses, que Vous ferez luire sur le monde agité par les tempêtes et couvert des épaisses ténèbres de l’impiété, angoissé par de sinistres pressentiments et déjà frappé de mille plaies, cette douce lumière que Vous nous avez promise, ô Vous Toute-Puissance Aimante qui donnâtes votre Corps et votre Sang Précieux sur la Croix pour le salut de la multitude.

« Il est venu enfin le temps du Sacré-Cœur, il est venu le temps de votre grand triomphe sur tous les peuples, le temps de votre rayonnement vainqueur sur les païens, les musulmans, les juifs, le temps de la réunion de tous les chrétiens divisés, dans votre unique bercail et votre seule Église. Oui ! le temps du miracle est venu parce que le monde est près de périr.

« Que se lève dans toute l’Église cette armée pacifique, humble et pieuse, pure et loyale, des âmes consacrées à votre culte, ô Sacré-Cœur de Jésus, et le monde sera sauvé. »

Frère Bruno de Jésus-Marie
Extraits de l’Heure sainte du 31 mai 2012