Ps 21 : Divin Messie
- Au maître de chant, psaume à David.
- Yahweh, de votre force se réjouit le roi, et en votre Salut il exulte à l’extrême.
- Le désir de son cœur, vous le lui avez accordé, et à la demande de ses lèvres, vous n’avez pas opposé de refus.
- Car vous le prévenez de bénédictions de bonheur, vous mettrez sur sa tête une couronne d’or fin.
- Les vies qu’il vous a demandées, vous les lui avez accordées ; longueur des jours, toujours et à jamais.
- Grande est sa gloire en votre Salut, de majesté et de splendeur vous le revêtirez.
- Car vous l’établirez en bénédictions à jamais, vous le comblerez de joie près de votre Face.
- Car le roi espère en Yahweh, et par la miséricorde du Très-Haut, il ne sera pas ébranlé :
- « Votre main atteindra tous vos ennemis, votre droite tous ceux qui vous haïssent.
- « Vous les établirez comme fournaise de feu au temps de votre Face. » Yahweh avec sa colère, les engloutira et un feu les dévorera.
- « Vous ôterez de la Terre leur fruit, et leur semence, d’entre les fils d’Adam.
- « Car ils ont tramé le mal contre vous, ourdi un complot ; ils ne pourront rien.
- « Car vous leur ferez tourner le dos, contre leur face vous banderez votre arc.
- « Soyez exalté, Yahweh, dans votre force, nous chanterons et psalmodierons votre prouesse. »
Q UEL « roi » ? le roi-messie (Ps 2, 2), Fils de Dieu (Ps 2, 7). Le verset 2 annonce déjà le Magnificat de la bienheureuse Vierge Marie. D’autant plus qu’ « en votre Salut » pourrait se traduire « en votre Jésus » (cf. Ps 13, 6).
« La demande ( ’arèšèt )de ses lèvres », exprimée par un mot sans autre emploi dans la Bible, traduit « le désir du cœur » du « Fils » en attente du baiser de son épouse (cf. Ps 2, 12 ; Ct 1, 2 ; 8, 1) en même temps que de son « héritage » (Ps 2, 8).
VERSET 4 : L’ « or fin » n’intervient que trois fois dans le psautier (Ps 19, 11 et 119, 127). Il qualifie les « préceptes », le « commandement », les « jugements » portés dans la Loi de Yahweh (Ps 19, 9-11). « La couronne d’or fin » placée sur la tête du roi-messie récompense son obéissance à la Loi, en lui rendant la royauté que la désobéissance avait fait perdre à Adam (cf. Ps 8, 6).
« Des bénédictions de bonheur » : le pléonasme marque la surabondance des bénédictions promises au roi-messie (cf. Ps 3, 9).
VERSET 5 : La mort fut le salaire de la désobéissance d’Adam. Le « Salut » accordé au roi-messie (v. 2) lui rend « l’haleine de vie » des origines qui en refait « un être vivant » (Gn 2, 7). Pas seulement lui, mais une postérité innombrable annoncée ici par le pluriel « les vies », selon la prophétie de l’Inconnu de l’Exil, annonçant du Serviteur que Yahweh « s’est plu à écraser par la souffrance » : « S’il offre sa vie en expiation, il verra une postérité, il prolongera ses jours. » (Is 53, 10)
VERSET 6 : La « gloire », la « majesté » et la « splendeur » sont des attributs divins que Dieu communique à son Messie (cf. Ps 3, 4 ; 4, 3 ; 8, 2 ; 8, 6).
VERSET 7 : « En bénédictions » (cf. supra, v. 4), celles-là mêmes promises à Abraham (Gn 12, 2), à Joseph (Gn 48, 20). « À jamais », répété une deuxième fois (v. 5), met en relief la permanence de la promesse et des bénédictions qui l’accompagnent.
La « joie » est procurée par la lumière de la Face de Dieu. En effet, le Messie sera un nouveau Moïse, à qui Yahweh « parle Face à face dans l’évidence, non en énigmes, et il voit la forme de Yahweh » (Nb 12, 8).
Le thème revient avec insistance, comme un désir grandissant de voir la Face de Dieu (Ps 4, 7-8 ; 16, 11 ; 17, 2 et 15 ; 18, 7 ; 19, 15).
VERSET 8 : Ce psaume chante l’assurance d’une victoire dont le secret réside dans l’espérance surnaturelle en la « miséricorde » divine.
VERSET 9 : L’oracle s’adresse-t-il au Messie ou à Yahweh ? À l’un et à l’autre, car ils ne font qu’un selon les versets 9-13. Au jour de son avènement, la « Face » du Messie reflétera celle de Yahweh (v. 7).
VERSET 10 : « Avec sa colère » : au moyen de sa colère, comme nous l’avons expliqué (Ps 2, 5).
VERSET 11 : Ce sera la victoire promise aux origines à la « semence » de la Femme : « Alors, Yahweh dit au serpent : “ Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta semence et la sienne. ” » (Gn 3, 15)
Par quelle « prouesse » ? Le psaume vingt-deuxième va le chanter.
Frère Bruno de Jésus-Marie
Il est ressucité ! n° 90, février 2010, p. 22