29 AOÛT 2021

Les Pharisiens : saints ou assassins ?

J’ “admire” que nos évêques laissent enseigner dans leurs nouveaux catéchismes que les pharisiens étaient des gens « très pieux, très purs, très exemplaires » (!), et d’ailleurs que Jésus lui-même était un élève des pharisiens ! Si cet enseignement est en pleine rupture et contradiction avec les Évangiles et toute la Tradition, il est en revanche en plein accord avec Vatican II.

Non ! suivons l’enseignement du Christ dans les évangiles. Il a voulu nous mettre en garde pour toujours contre les pharisiens. Ces gens étaient des hypocrites. Ils prétendaient pratiquer une religion supérieure à celle des autres alors qu’elle était au contraire toute formelle. Jésus a leur hypocrisie et leur méchanceté en horreur, et il va les démasquer sans pitié.

Les pharisiens affectaient la pratique de la Loi, ils se mettaient au coin des places afin d’être vus du peuple en train de prier, eux-mêmes se félicitaient de toutes leurs bonnes actions. Le peuple les prenait pour des hommes saints, justes et pieux aux yeux de Dieu ; mais eux méprisaient le petit peuple (cf. Jn, 7, 48-49).

Jésus va mettre à nu une hypocrisie inouïe, il va montrer que les pharisiens sont non seulement des formalistes, des orgueilleux, des cupides, mais encore des impies : « Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. »

Et il leur disait : “ Vous annulez bel et bien le commandement de Dieu pour observer votre tradition. En effet, Moïse a dit :  Rends tes devoirs à ton père et à ta mère , et :  Que celui qui maudit son père ou sa mère, soit puni de mort . Mais vous, vous dites :  Si un homme dit à son père ou à sa mère : Je déclare korbân (c’est-à-dire offrande sacrée) les biens dont j’aurais pu t’assister , vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère et vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous vous êtes transmise. Et vous faites bien d’autres choses du même genre. ” »

On sent le Christ vibrer d’une fureur sacrée devant une si méchante hypocrisie. Les pharisiens ne répondront jamais rien à de telles accusations, mais ils se sentiront bien évidemment menacés dans cette espèce de prestige faux qu’ils faisaient régner sur tout Israël. Ah, ils asservissaient le peuple ? Eh bien, Notre-Seigneur va libérer le peuple de cette tutelle injuste !

Le Christ a fait des pharisiens (jusqu’à ce que le Concile Vatican II change la religion et les Évangiles) des menteurs, des tartuffes, le portrait-robot des hypocrites de tous les temps. Et maintenant on veut nous faire croire que les évangélistes nous ont trompés, et que les pharisiens étaient des gens « pieux, exemplaires » ?! Comment une telle désorientation a-t-elle pu s’imposer après de telles mises en garde du Christ, et qui plus est si fidèlement répercutées par toute la tradition de l’Église ?

C’est que nous revivons le même drame, les chrétiens renouvelant la même perfidie que les pharisiens... Car enfin, qui sont les pharisiens d’aujourd’hui ?

Ce sont des hommes qui s’attribuent une autorité qu’ils n’ont pas, qui se revêtent de vêtements qu’ils ne méritent pas et qui prétendent vivre dans leurs  actions catholiques  une nouvelle religion, plus parfaite. Ils méprisent ce pauvre peuple de  pratiquants  qui se contente des œuvres de la dévotion traditionnelle ! Ce peuple qui essaie de pratiquer la loi morale fidèlement, qui demande sans cesse pardon pour ses péchés, qui se contente d’obéir aux commandements de Dieu et de l’Église, qui croit sans réfléchir à toutes les vérités du Credo et du Pater et qui tâche de marcher vers son salut !

Ces prétendus théologiens ont pour ce petit peuple qui a appris son Petit catéchisme un mépris colossal. Ils sont pleins d’ostentation, passent leur temps à se louer de ce qu’ils ne sont pas comme le reste des hommes. Eux n’ont pas besoin du Saint Suaire ou des apparitions de Fatima pour croire... et d’ailleurs leur foi ne consiste pas à rabâcher un catalogue de vérités toutes faites. Ils sont persuadés que grâce à eux, l’Église va connaître une nouvelle Pentecôte ! On l’attend toujours...

J’ai entendu le Cardinal Siri me dire en 1963 : « L’Église vit aujourd’hui son Vendredi saint comme son Sauveur, mais elle connaîtra le jour de Pâques ! » Que de chemin parcouru depuis, et il semble que ce Vendredi saint n’en finit pas ! Il semble que les lumières de la Foi, de l’Espérance et de la Charité s’éteignent une à une, dans des multitudes d’âmes.

Sachant que nous vivons l’affrontement final entre le diable et la Sainte Vierge, ne nous étonnons pas d’être de plus en plus isolés, perdus, persécutés. C’est notre part, et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus l’enviait. Le troupeau est dispersé parce que le Pasteur est de nouveau frappé. C’est Jésus-Christ notre Bon Pasteur qui est haï, persécuté, crucifié dans ses membres, dans ses martyrs en toutes sortes de régions de la terre. Nous autres qui voulons lui être fidèles, il faut que nous sachions souffrir avec Lui pour partager sa gloire.

Abbé Georges de Nantes
Extraits des sermons du 10 mars 1985