Point 9. L’humanité renouvelée en Jésus-Christ

L’ordre naturel n’a été créé que pour être le piédestal de l’ordre surnaturel. Dieu ne mit des lois si nobles dans sa créature au jour où il la forma de l’argile primitive qu’en vue de la manifestation de son Fils Bien-Aimé, vrai Dieu fait homme. Ainsi Dieu s’est fait homme, époux de sa créature, pour qu’en cette union et son don d’amour la créature épousée soit divinisée, selon la maxime des Pères : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu. »

1. Pour le phalangiste, il existe donc une philosophie chrétienne, une écologie chrétienne, etc., parce qu’en tous les domaines il n’y a pas de vérité intégrale en dehors du Christ et que la vérité du Christ n’est pas facultative, partielle, relative, comme les autres, mais la plus profonde, la plus vaste, plénitude qui remplit tout en tous.

Le phalangiste juge à leur vraie valeur, par rapport au Christ, toutes les philosophies, les sciences, les morales. Aucun des savoirs, des vouloirs, des pouvoirs humains ne se suffit à lui-même.

2. L’Évangile seul est la réponse intégrale à toute question ultime des hommes : réponse définitive, exaltante, conquérante, mais surnaturelle. Cette pure sagesse, beauté et bonté, est un don du Christ à celui qui croit. Le seul humanisme intégral est chrétien, la seule révolution féconde est celle de l’Évangile.

3. Cette divine totalité de l’humanisme chrétien ne couronne pas un ordre naturel, scientifique, mondain, œuvre d’expérience et de raison, déjà parfaitement constitué. La grâce et la sagesse chrétiennes ne sont pas l’ornement surérogatoire d’une tour de Babel humaine, monolithique, parfaitement construite et universellement acceptée. Les sciences et les sagesses séculières oscillent entre l’empirisme de connaissances disparates et la tentation de synthèses utopiques. L’Évangile seul fait de tous ces savoirs, vouloirs et pouvoirs désaccordés, une synthèse, une sagesse première, nouvelle et éternelle, ce que Soloviev nommait la sublime « théandrie», le rayonnement de la gloire divine sur la face des hommes devenus fils de Dieu.

4. Jésus, nouvel Adam, sauve et renouvelle l’humanité par la grâce qui émane du Cœur Immaculé de Marie. « Votre seule présence attire les grâces qui convertissent et sanctifient les âmes, puisque la Grâce jaillit du Divin Cœur de Jésus sur nous tous, en passant par vos mains maternelles.» (saint Maximilien-Marie Kolbe, Acte de consécration à l’Immaculée Conception) C’est pourquoi le bienheureux Père de Foucauld faisait de la Visitation le mystère d’une médiation rendue universelle par la glorification de Marie, désormais présente par Jésus, en Jésus, avec Jésus et pour Jésus à toute l’humanité.