9 AVRIL 2023 - PÂQUES

Dans l’attente de la Résurrection,
la Vierge Marie a gardé la Foi

LA foi de la Vierge Marie a été sans défaillance tout au long de sa vie. Cette foi merveilleuse, elle l’a gardée jour après jour, même dans les moments les plus terribles de son existence et de celle de son Fils : dans son agonie, dans les souffrances de sa cruelle flagellation, du couronnement d’épines et du portement de Croix où elle est devenue sa compagne, corédemptrice avec lui, l’accompagnant.

La foi n’a pas quitté la Vierge Marie un seul moment. Non seulement la foi en la divinité de Jésus, en sa messianité, en le fait qu’il était le Sauveur du monde, mais bien plus la foi en l’utilité rédemptrice de sa Passion, et c’est pourquoi elle a offert toutes les gouttes de Sang de son Fils et toutes les larmes de ses yeux en même temps, pour le salut du genre humain, dans une foi qu’on peut dire intrépide. Quand elle a vu les femmes monter au tombeau, faire la toilette du mort comme s’il n’allait pas ressusciter, elle n’y est pas allée. Froideur de sa part ? Au contraire, certitude de la Résurrection qu’Il avait annoncée.

Dans les quarante-huit heures où Jésus a été enseveli au tombeau, elle a cru et elle était la seule, puisque même les saintes Femmes tout éprises d’affection et de dévouement pour Jésus ont couru au sépulcre pour l’embaumer. La Vierge Marie n’était pas parmi elles. Le silence des Évangiles est très évocateur de sa foi. Puisque Jésus avait promis qu’il déposerait sa vie quand il le voudrait et qu’il la reprendrait quand il le voudrait, elle attendait la Résurrection. Il avait même précisé que ce serait trois jours plus tard. Trois jours plus tard, la Vierge attendait donc d’apprendre la Résurrection de son Fils, et c’est pourquoi, avec toute la tradition, nous pensons que la première chose que Notre-Seigneur a faite, a été de récompenser sa Foi par une très grande preuve d’amour. Jésus court chez sa Mère, il lui apparaît, la réconforte et la comble de sa joie.

Je vois Jésus sortir de son tombeau, plier son Suaire, puis avec son vêtement de gloire, pas de difficulté – il apparaissait avec les vêtements qu’il voulait, comme il voulait –, il court dans les rues de Jérusalem, il va droit au cénacle, il entre sans frapper. Il est auprès de sa Mère. Il se jette dans ses bras ! Et la Vierge Marie entendait battre le Cœur de Jésus, c’est formidable ! L’avant-veille, elle avait vu le Cœur de Jésus transpercé par la lance du centurion, le Sang et l’Eau en jaillissaient ! Le cœur avait cessé de battre. Quand un cœur s’est arrêté de battre, c’est fini ! Et voilà que, de nouveau, elle le sentait, elle l’écoutait battre ! Je ne sais pas combien de temps ils sont restés tous les deux dans cet amour filial et maternel. Jésus vivait ! Elle le touchait, Jésus l’embrassait, Jésus lui donnait aussi des nouvelles de saint Joseph, puisqu’il revenait du fin fond de l’enfer, c’était merveilleux !

Les joies de la Vierge ont été aussi immenses que ses peines. Quel transport d’allégresse ! Imaginons ce Cœur à Cœur de la Vierge Marie avec Jésus, ces deux Cœurs qui battent l’un contre l’autre, à l’unisson. Ils se parlent, se disent leur amour mutuel, et le souvenir des souffrances ne fait que raviver cet amour. Ah ! oui, quelle forte joie, pour lui et pour elle !

Frère Bruno de Jésus-Marie
Extraits de la 9e conférence de la retraite : Vie de la Très Sainte Vierge