20 AOÛT 2023
Le Cœur de Jésus dans l’Évangile
NOUS avons vu tout au long de cette année comment Notre-Seigneur a chassé les démons, guéri les malades, prêché le Royaume de Dieu, et cela, en soulevant l’inimitié des pharisiens et des sadducéens. Il s’est engagé dans cette lutte mortelle au début de sa vie publique, il et l’a poursuivi pendant les trois ans qui devaient, comme il l’avait prévu lui-même, le conduire à son procès, sa condamnation à mort, sa mise en Croix et sa Résurrection.
Jésus a été aussi un grand polémiste. Cette polémique nous révèle son amour des humbles, des fidèles. Pourquoi Notre-Seigneur a-t-il accepté cette polémique mortelle ? Parce que le salut du peuple était en jeu. Il fallait délivrer le peuple de ces hérétiques, de ces perfides juifs qui, dans leur propre foi, étaient infidèles à l’Esprit-Saint, et qui fermaient les portes du salut au peuple, lui interdisant l’accès au Royaume de Dieu. C’est pour libérer ce peuple, le conduire au salut, que Notre-Seigneur s’en est pris à ces grands, à ces pouvoirs oppresseurs.
Notre-Seigneur n’est donc pas un homme perdu dans sa polémique. Notre-Seigneur n’est pas de ces idéologues qui sont tout absorbés dans leurs idées et qui ne se soucient jamais des contingences : que les gens aient froid, que les gens s’ennuient, que les gens se fatiguent à les écouter, que les gens les aient suivis dans le désert et meurent de soif, ils ne s’en occupent pas ! Ils sont là avec leur idée, tout pénétrés de la grandeur de leur mission, ils écrasent le peuple. Tout cela n’est qu’orgueil ou égoïsme déguisé. Le Bon Pasteur, le Messie n’est pas ainsi.
Appliquons-nous ce matin à savourer la bonté, l’humilité du Cœur de Jésus. Méditons simplement sur ce bon Messie, le bon Jésus de l’Évangile.
Il est aussi le Père nourricier de son peuple. Quand il multiplie les pains dans le désert, cette scène sert d’instruction à son discours sur le Pain de vie. Jésus nourrit son peuple de ses paroles et de sa présence. Ah ! je voudrais que vous ayez accès à cette douceur de Notre-Seigneur pour comprendre à quel point sa seule présence était un réconfort, un signe d’espérance, une joie, une allégresse pour tous ceux qui se pressaient autour de lui ! Nul homme n’a parlé comme cet homme ! On lui a reproché d’être séducteur. Pourquoi ? Parce que son visage, son comportement, son maintien, ses rapports avec les uns et les autres étaient évidemment séduisants, attachants, émouvants, bouleversants.
Dans toutes les scènes de l’Évangile, que ce soit avec les juifs et les étrangers, la Samaritaine, la Cananéenne, les prostituées ou les collecteurs d’impôts... Chacun se sent pris, saisi par cette extraordinaire irradiation de bonté. Jésus est affable, courtois, attachant, avenant, gentil, apaisant.
Alors, après avoir admiré Jésus, il nous reste à prendre la mesure exacte de ces vertus diverses qui composaient son Cœur afin, nous-mêmes, de l’imiter.
Pour conclure, disons que nous ne pourrons jamais imiter Jésus si, d’abord, nous ne l’admirons puissamment. Pour être son véritable disciple, il faut commencer par nous attacher à lui, l’admirer de tout notre cœur afin que, à force de l’admirer, nous l’imitions.
C’est la grâce que je vous souhaite et que je me souhaite à moi-même et prions les uns pour les autres, pour entrer dans le mystère de cette vraie charité !
Abbé Georges de Nantes
Extraits du sermon du 17 mars 1985